Le Top 14 a un incroyable talent : Candidat n°1 : Rougeriepar Le Stagiaire 13 March 2011 5 Comme le dit si bien Marc Lièvremont, l’hémisphère nord est la deuxième division du rugby après l’hémisphère sud. Mais attendez, deuxième, c’est quand même pas mal ! C’est la médaille d’argent ! Et c’est devant tous les autres hémisphères (très nombreux soit dit en passant)! Alors oui, soyons fier de notre championnat et surtout de ses éblouissants joueurs. C’est pour cela, que la Boucherie leur rend hommage et se lance officiellement à la recherche du VRAI talent de ce Top 14. Actions de classe, gestes techniques, french flair ou autres techniques ancestrales ; nous vous proposerons dans cette rubrique la crème de la crème, ce qui se fait de mieux dans le monde de l’Ovalie, le tout accompagné d’une analyse d’expert qui vous permettra de mieux décrypter ces actions d’anthologies. Et on commence aujourd’hui avec Aurélien Rougerie, capitaine de l’ASM (actuel champion de France) qui, lors du dernier Crunch, a éclaboussé de son talent la rencontre avec une action de grande classe qui lui vaut sa nomination dans ce nouveau concours avec son geste du “Je-loupe-des-essais-plus-facile-à-mettre-qu’à-rater”. Tout part d’une mêlée française dans les 22 mètres anglais. C’est la soixantième minute et les frenchies sont menés de 8 points. Un essai serait donc plus que bienvenue. Roro se décide alors à sortir le grand jeu. La première ligne française enfonce celle de l’adversaire et Harinordoquy (qui ne peut décidemment pas s’empêcher de faire le malin) éjecte le ballon avec une passe entre les jambes, en espérant probablement que ça serait aussi classe que celle de Trinh Duc contre les écossais. Harinordoquy : « Hey les gars on fait une tomate ? » Yachvili s’en saisit, et enclenche sa passe avec la vivacité qu’on lui connait. Une trentaine de seconde plus tard, Trinh Duc peut s’en saisir et déclenche un petit coup de pied déposé dans le dos de la défense. (On a cependant du mal à croire qu’il était volontaire quand on connait ses performances dans ce domaine. Je parierais plutôt pour une tentative de drop.) Trinh Duc : « Donc là normalement si j’appuie sur L1+triangle, ça fait une passe en profondeur… » C’est donc à la course que tout se joue. Jauzion (qui a l’air complètement bourré) s’empale dans tous les anglais de la zone alentour, ce qui, à défaut de lui faire gagner du temps pour aller aplatir le ballon, a le mérite d’en faire perdre aux anglais. Jauzion : « Poussez-vous, je l’ai vu en premier » Du moins assez pour qu’Aurélien Rougerie, avec son caleçon Dim qui facilite la pénétration dans l’air et ses cheveux au vent, court (tel un ailier), prenne tout le monde de vitesse, et se jette sur le ballon qui rebondit alors dans l’en but. Foulée souple, regard isocèle, chevelure aérodynamique (et sans pellicule parce qu’il squatte le shampoing de Yachvili dans les douches), pénétration dans l’air de 8km/h avec vent arrière de 5 nœuds, pression atmosphérique de 17 hectopascals avec un degré d’humidité de 93,5% : des conditions idéales pour une telle action Et c’est là que toute la classe du joueur s’exprime. Absolument seul, sans être bousculé par qui que ce soit, il va réussir à aplatir juste à côté de la gonfle, sans la toucher. Ce geste technique qui nécessite une grande dextérité et adresse a du être travaillé à l’entrainement, et pour vous… nous allons le détailler. Il s’effectue en trois étapes. Tout d’abord on plonge dans l’en but en direction du ballon (en posant les genoux par terre en premier sinon ça marche pas), on s’affale de tout son long (avec de préférence une grimace dramatique qui souligne l’effort qui vient d’être fait) en veillant à laisser un espace dans ses bras d’au moins 60 cm (circonférence réelle d’un ballon de rugby). « J’AIIIII » « J’AIIIIIIIIIII TOUJOURS » « J’AaaAaiiIIIiiIIi » La dernière étape, et pas la moindre, nécessite de réussir à faire passer le ballon dans cet espace très réduit, en calculant sa trajectoire avec l’élan, le vent, le rebond et un éventuel aveuglement temporaire entrainé par une mèche de cheveux rebelle. « J’ai plus… » Si le geste est réussi, vous vous affalerez lamentablement dans l’en but, en brassant de l’air et en amortissant votre chute grâce à votre visage sur le sponsor bien tachant. « Youhouuuu, concours de glissades comme dans les vestiaires ! » Vous ressortirez alors schtroumpfement bleu et peu être vert de honte, mais avec une action dont tout le monde vous parlera jusqu’à la fin de votre carrière. Et il faut bien être un joueur du Top 14 pour pouvoir prétendre marquer l’histoire du rugby comme cela. Mais est ce que cela sera suffisant pour remporter le prestigieux trophée de l’Incroyable Talent du Top 14 ? Rien n’est moins sûr tant la concurrence promet d’être rude. « Si avec ça j’ai pas trois « OUI »… » La vidéo