Catalans, votre dernière volonté ?par Pastigo 22 April 2014 20 Par Pastigo (@JeanCassette), Jusque là c’était drôle. Il nous amusait, ce gosse un peu con, s’obstinant à vouloir courir avec les autres sans savoir faire ses lacets. On le regardait s’élancer chaque année, toujours certain de mieux faire, sans vraiment savoir s’il valait mieux s’émouvoir des efforts désespérés d’un enfant qui ne partait pas aidé par la vie ou s’il méritait simplement des claques. L’USAP c’est ça. Ce morveux de la famille qu’on voit tous les dimanches et dont on préfère croire qu’il est le fils du facteur. Celui à qui on offre toujours le même cadeau à Noël, des crayons de couleur parce qu’avec de la peinture il en foutrait partout, alors même qu’il vient de fêter ses 16 ans. Des années qu’on se retient de lui tirer des grandes tartines quand il n’est toujours pas foutu d’écrire son nom sans faute en étalant ses déjections sur le mur, on repense avec un peu de honte à ces coups de pied discrètement collés dans la tempe quand personne ne regardait. Parce qu’il fallait, parce que là c’était trop. Et parce qu’après tout le chien n’avait rien fait, l’œil pétillant d’une intelligence rare en comparaison. On espère en secret qu’il mourra d’un accident domestique, et puis un jour on apprend qu’il est malade. On voit tout à coup ce petit corps boudiné à la motricité aléatoire, subir seul les assauts injustes du destin. Et on oublie tout ce qu’on a pu penser de l’enfant sauvage pour faire front avec lui. Il ne mérite pas ça notre petit Catalan, lui qui n’est qu’innocence, pétillant encore de bonheur la gueule en sang dans un pare-choc. Aujourd’hui il fait face à la mort. Et si on a poussé dans le dos un Biarritz sans le moindre remord parce qu’un vieux qui meurt c’est la nature, nous devons unir nos forces pour venir en aide au gamin qui souffre, même si on le regrettera l’an prochain quand il défoncera le mur du portail avec son front après que sa mère lui ait acheté des rollers. A l’annonce de la nouvelle la réaction est immédiate, et de nombreuses stars s’unissent autour d’un disque de soutien. (L’Ethiopie fait référence à un canton situé entre Conflent et Cerdagne) Nous en appelons donc à toutes les forces en présence afin de sauver l’enfant, notre enfant, une immense main tendue qui pour une fois ne finira pas dans sa gueule. Chacun d’entre nous, à hauteur de ses moyens, peut aider l’USAP à s’en sortir. Et pour cela nous ne ferons aucun appel aux dons. Parce que d’une part ça permettra aux Auvergnats de participer, et d’autre part cela fait des années que l’USAP garde le sourire sans pognon alors on se demande bien ce qu’il en ferait. Il se blesse déjà assez souvent en faisant fondre du cuivre. Pour aider, rien de plus simple : Vous êtes Bayonnais ? Prenez sa place. Soyons clairs personne ne vous aime. Si c’était vous qui étiez allongé dans ce lit de mort à attendre l’échéance, les bras hérissés de perfusions, on y injecterait des virus dégueulasses en tournant les serviettes et en lançant une ola à chaque geyser de gerbe fluo. Vous voulez être le connard à lunettes qui marche sur les gosses dans les films catastrophe pour s’en sortir ? De toute façon il finit par crever, alors laissez votre place au gamin dans le canot. Vous allez faire quoi sans derby ? C’est la seule fois de l’année qu’on vous regarde, et quand je dis « on » je parle de vos voisins qui sont morts depuis 6 mois. Vous êtes Auvergnat ? On sait tous ce qu’il va se passer, et au fond vous êtes semblables à notre Catalan. L’Auvergnat, c’est ce gosse de riche qui vient de finir son Domino Day dans sa chambre de 200m2 et qui se vautre lamentablement la gueule dessus au moment de poser le dernier pion. Qu’est-ce que ça peut bien changer de se prendre les pieds dans ses sabots sur l’avant-dernier ? Ca te permettra d’aider un de tes petits camarades de l’école publique d’en face. D’autant qu’il te faut bien l’avouer, sans l’USAP tu n’aurais toujours pas le moindre trophée. Et si l’USAP meurt tu n’es pas prêt d’en voir un autre, ta seule chance de ne pas perdre une finale restant de tomber contre une équipe dont la stratégie est confiée à David Marty. Damien Chouly devra-t-il révéler son identité secrète ? Vous êtes Oyonnaxie… Oyonnaxeu… vivez à Oyonnax ? Désolé. Vous êtes pilote de ligne ? On a un job pour vous. L’avion d’un type à lunettes fortuné doit être déposé en Bolivie. Là, un moustachu te donnera de grands sacs. Prends les, c’est du café. Ensuite atterris au poste de douane le plus proche et précise que tu travailles pour Afflelou. De même si tu as un ami contrôleur fiscal ça nous intéresse, on doit bien pouvoir trouver une faille dans le bilan comptable qui explique comment on peut entretenir Rococoko pendant des années sans lui demander de courir. Vous êtes Toulonnais ? Arrêtez d’envoyer des mails au staff pour acheter Guitoune et tout autre joueur susceptible d’être payé en francs pour se sortir de là, vous ne les aidez pas. Vous êtes un con moyen ? Pas de souci, on a une place pour vous. Organisez dans votre ville une grande manifestation en faveur de l’USAP, fédérez les âmes sensibles, lors d’un grand En-Avant de l’espoir. Que des milliers de personnes se retrouvent et échappent un ballon connement devant eux, pour que l’USAP découvre que partout en France on pense à lui. Vous aimez l’humour ? Imaginez un Top14 sans David Marty. Sans plongeon tête au sol par dessus un ruck Sans 3 contre 1 vendangé Sans interview d’après match qui commence par “enculé de merde on est nul à chier” plutôt que “on savait que ça allait être difficile”. Vous êtes Montpelliérain? Merci de décaler l’officialisation de l’arrivée de Dan Carter à la fin juin. Le monde vous regarde, refusez d’être le bourreau. Vous êtes Bertrand Guiry ? Mon offre tient toujours. Par contre on passe de 3000€ à 2500€, ça coûte de former un joueur qui vient de ProD2. (voir l’interview de Bertrand Guiry) Toute les bonnes initiatives seront bonnes à prendre. Manifestez vous, organisez le soutien, le temps presse. L’USAP a besoin de nous, et nous avons besoin de l’USAP. Un joueur de classe internationale comme Jean Pierre Perez ne doit pas mourir à Narbonne. Ensemble, tout est possible. Mas que un Club.