Pastigo analyse Clermont – Toulouse (5-0)
par Pastigo

  • 03 September 2013
  • 8

 

Par Pastigo, revenu d’entre les morts tel Aurélien Rougerie.

 

El Classico.

Ce doux week-end d’août fut l’occasion du choc tant attendu par l’Ovalie toute entière entre les deux plus grands prétendants à tous les titres connus, en 2008.

Clermont, l’enfant dépressif qui inquiète les services sociaux, promis à un avenir radieux réduit en cendres après avoir vu brûler vifs ses parents dans un accident de voiture avant que des chiens tout pourris ne les dévorent. Malgré le cadre champêtre et les pneus à l’œil, ça va pas fort.
Toulouse quant à lui, riche d’une toute autre expérience, s’était préparé à l’échec toute l’année avec une remarquable application. De sorte que ça va pas trop mal du coup, malgré le fait que la plupart des joueurs étaient déjà titulaires quand leurs entraîneurs ont débuté leur carrière de joueur et le départ de jeunes espoirs comme Jauzion.
Du coup on regarde l’équipe alignée en se disant que quand Kelleher et Garbajosa vont entrer ça va faire mal.

Comme toujours, la rencontre est historique. C’est-à-dire qu’il faut avoir connu le Front Populaire pour y voir encore ce choc des titans d’antan, elle se voit même éclipsée par quelques futilités comme le nouveau Jean Bouin, les résultats de Brive ou la guerre en Syrie.

 

La jeune garde toulousaine déjà bien intégrée par les anciens.

 

La situation est d’autant plus exceptionnelle que de mémoire de vieux qui puent il faut remonter à loin pour retrouver un tel début de saison à Clermont. Une victoire bien vilaine à Biarritz, forcée de rester en Top14 faute de s’être inscrite en ProD2 dans les temps, et une bonne grosse peignée chez les promus d’Oyonnax dont on ne sait rien hormis qu’ils se situent probablement dans le Pays Basque. D’ici mi-octobre la moitié de l’effectif sera décédée mais il faut avouer qu’ils font pour le moment bonne impression.Nous avons donc fait appel à l’un des plus anciens fidèles du club, en la personne d’Edmond. Abonné depuis 1926, Edmond est une véritable encyclopédie qui collectionne dans une pièce dédiée toutes les photos de Brennus du club.

 

  • Quelle serait ton analyse de la stratégie clermontoise ?

Le séjour de Vern en Ecosse a été bénéfique, on sent qu’il a su s’inspirer de cette grande nation du rugby. On sait que Toulouse n’a plus d’attaque depuis 2010 et qu’ils visent le doublé avec un contre par match, c’est osé mais Montpellier confirme que ça fonctionne.
Du coup pour que l’adversaire ne puisse lire nos attaques Vern a bandé les yeux de Radotrucbidule, et ça marche puisque les Toulousains restent plantés en ligne, stupéfaits –un blanc limé ?- . Sautées dans les pompes, changements de côté dans la gueule, même les Jaunards sont pris de vitesse par cette stratégie de la passe surprise.
Pourtant on aurait pu se laisser tenter par des coups de pied, même dégueulasses, avec Buttin à l’arrière et son Totem d’immunité du rebond favorable. –ton verre est vide-
C’est là que ma télé a déconné, il se raconte que c’est Parra qui faisait du rucking sur le camion de Canal dans des gémissements triviaux.
La déstabilisation est totale mais déborde aussi un peu sur les nôtres. On enfonce le clou avec la technique à l’écossaise, dite de l’attaque dynamique immobile. Ce n’est pas évident, -allez cul sec !- puisqu’il s’agit de faire plus de 30 passes sans jamais avancer malgré l’élan. Et quand on a étiré la défense et que l’adversaire s’attend malheureux à prendre un petit coup de pied derrière sa ligne, c’est là que Paf ! On refait des passes.
Du coup, l’adversaire n’a que très peu de contres à vendanger. –Remets la tienne- Un peu quand même, nous mettrons ça sur le dos de l’inexpérience d’une équipe jeune.
Et ça marche, puisque ce ne sont pas moins de 3 pénalités qu’il nous est donné de rater.
Brock James ayant bien failli passer la première, c’est Radomolovitch qui dévisse la suivante à merveille, manquant malheureusement de peu ses propres perches.
On arrive à la mi-temps sur un score dégueulasse, je suis confiant. –Prends un pépito- Mais comme disait ma mère, c’est pas en tapant dans le bouli qu’on engrosse la taupe.

 

La palette des experts analyse la stratégie clermontoise.

 

  • Merci Edmond, passons à la seconde mi-temps. Et fous un peu la paix à mon verre s’il te plait.

La seconde mi-temps est dans la lignée de la première, quoi qu’on en dise. Après le jeu d’hiver par 30° et le 9 sans bras on continue notre entreprise de déstabilisation.
C’est ainsi que Domingo passe demi de mêlée, et vient nous planter un essai de fouinasse typique que même un cuir chevelu basque jalouserait. –Prends un peu de rouge, ça donne soif le mousseux- J’ai eu un peu peur quand James s’est remis à jouer au pied, surtout qu’il a trouvé quelques touches pas vilaines, autant de munitions rendues à la terrible touche toulousaine. (NDLR : c’est là que j’ai vomi).
Fort heureusement le reste de l’équipe a su s’en tenir au plan de jeu en plaçant Bonnaire à l’aile qui a su mettre en œuvre tout son talent de Fidjien pour prendre à contre-pied la terrible défense toulousaine (NDLR : là j’avais prévu une bassine) et en planter un beau.
Bon après je ne me souviens pas de tout, j’étais occupé à chanter « le petit bonhomme en mousse » par reflexe comme à chaque fois qu’on met une branlée à une équipe en noir.
-Tu vas pas laisser ce fond de bouteille ?- Même si Radorémivitch a été impeccable dans son rôle, l’entrée de Lacrampe a fait du bien, ne serait-ce que pour ses coéquipiers qui pouvaient désormais courir sans se protéger les yeux.
Au final on prend 5 points, et on reste aussi invincibles qu’originaux. Certes c’était pas Bayonne en face, seulement Toulouse, mais c’est bon à prendre.

 

  • Pour cronclure, peux-tu peux reviendre sur les frais marquants de match ce ?

Oui mon gamin, mais t’es tout palot.

  •  Poitrenaud a obtenu le prix Benjamin Fall en réussissant à se blesser 3 fois dans le même match sans ballon et sans adversaire.
  • Par comparaison on est bien forcé de dire que Lacrampe a fait un excellent match.
  • Bardy a pris son carton jaune, mais sans acte de barbarie. A rectifier au plus vite.
  • Toulouse ajoute un prix à son prestigieux palmarès, celui d’avoir pris dans le même match un essai de Domingo et de Bonnaire. Lhermet regrette de ne pas avoir amené son short.
  • Avec cette victoire sur Toulouse, à 5 ans près on est triples champions de France et d’Europe, ça se joue à rien.