Lettre ouverte d’un supporter castrais
par La Boucherie

  • 27 May 2013
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Stupeur et gueule de bois ce lundi matin dans le monde de l’Ovalie. Déjà traumatisés par la perspective d’avoir à localiser Oyonnax sur une carte de France (de préférence rapidement, dans un an ça risque de ne plus servir à rien), les aficionados de rugby débutent la semaine par un terrible flou. Clermont-Ferrand ayant perdu ce week-end en demi-finale, que se passe-t-il ? Le RC Toulon, vainqueur de l’autre demi-finale, serait-il automatiquement champion de France ? Non, le règlement de la Ligue est formel, le demi-finaliste qui a battu les Auvergnats doit disputer la finale. En l’occurrence, il s’agit de Castres, l’habituel faire-valoir. Quelle est donc cette étrange équipe qui va obliger les Spécialistes Rugby à s’intéresser à elle pour la première fois ? La Boucherie Ovalie, aussi grand reporter de guerre que Matthieu Lartot (c’est dans sa bio), a bravé tous les dangers et a réussi à trouver la perle rare, un membre d’une espèce qui serait en voie d’extinction si elle avait jamais réellement existé : un supporter castrais. Enfin, quand je dis qu’on a bravé tous les dangers pour le trouver, comprenez “il nous a envoyé un mail”. Le voici.

 

Bonjour Boucherie que je lis régulièrement avec joie et tendresse, quand ce n’est pas avec dégoût et chagrin.

je suis supporter d’un club qui véhicule de bien belles valeurs, le Castres Olympique.

Passé ce petit moment de malaise qui suit souvent cette révélation, je t’ai joint un court texte où je tente de rétablir quelques faits historiques sur mon-club-de-coeur afin de rehausser la réputation du C.O. qui est encore à bâtir, à une époque où seules les frasques de Moumou ou la gouaille tapageuse d’un Novès intéressent l’intelligentsia journalistico-médiatico-franc-maçonne.

Je serais très honoré si la Boucherie diffusait ma petite contribution. Dans le cas contraire, je serais obligé de créer un skyblog consacré au Castres Olympique et de venir spammer tous vos articles avec le lien. Car je suis machiavélique et je n’ai rien à perdre.

Salutations cordiales et distinguées.

(signé) le C.O.N.A.R.D – Castres Olympique Non Aveyronnais Rassemblement Départemental

Lettre ouverte à l’Ovalie

Nous, les Aveyronnais de Castres, souhaitons dénoncer le traitement médiatique honteux dont nous sommes les victimes.

Nous souhaitons aussi rétablir quelques vérités, trop souvent ignorées sur ce site, pourtant haut lieu de culture rugbystique et des valeurs© qui s’y rattachent : la saine et virile amitié, l’amour de son prochain dans la gueule ou les joyeuses roulades dans la boue.

– Non, nous ne sommes pas la banlieue de Toulouse. Castres est bien trop loin pour être considérée comme une banlieue. Une heure de voiture. Pas d’autoroute. Une ligne TER. En revanche, nous avons un aéroport. Avec 4 vols par jour. Sauf le dimanche. Et que pour Paris et Lyon.

– Si Pascal Papé est Dieu, alors Rodrigo Capo-Ortega est l’esprit sain.

– Le meilleur français du C.O, c’est Antonie Claassen. C’est aussi le meilleur joueur du championnat, devant Julien Bonnaire et autres joueurs paillettes à la Wilko. Demandez à la dépêche du Midi si vous n’y croyez pas.

– En 1993, contre Grenoble, l’essai, il y est. On l’a tous vu dans l’Aveyron.

– La prochaine photo d’équipe avec Richie Gray et Romain Teulet, on devrait pouffer.

– Pierre-Yves Revol n’a jamais avantagé le Castres Olympique quand il était président de la Ligue. La preuve, depuis 93 il se laisse pousser les sourcils jusqu’à notre prochain titre.

– Avec Samson, Claassen, Andreu, Forestier, Dulin ou encore Martial, nous avons plus d’internationaux français que Toulon et Biarritz réunis.

– Nous ne vivons pas dans un trou perdu. A moins de vingt minutes de Castres, il y a Mazamet, Saïx ou encore Lagarrigue.

– La consanguinité à Castres a presque totalement disparu depuis le début du XXIème siècle. Elle est partie vers Albi.

– La natalité a augmenté à Castres depuis le départ de Chris Masoe.

Il y a certes moins d’enfants qui naissent, mais les parents ont arrêté de les sacrifier et de faire des orgies dans le sang pour nourrir la puissance sombre de Chris.

– Castres, c’est un Big Brother Award pour le maire en 2007. Une vigilance de tous les instants qui se transmet à l’équipe et qui explique les bons résultats depuis.

– Castres, c’est 21 bars, 2 discothèques et une boîte échangiste pour 45 000 habitants. Cela représente moins de deux litres d’alcool fort par semaine et par habitant. C’est peu. La preuve qu’on se fait pas si chier que ça.

– Castres, c’est une moyenne de 8000 spectateurs par match. Et seulement 6 buvettes, qui ont chacune 2 tireuses. Sachant qu’une tireuse aveyronnaise fournit 34 bières à la minute, et que les buvettes sont ouvertes durant 4 heures lors des matchs, ce sont 97 920 bières servies lors d’une rencontre à domicile. Soit 12 bières par spectateur.

On se fait effectivement parfois un peu chier lors des matchs.

Il y avait un piège. Castres se trouve en fait dans le département du Tarn. C’est Albi qui est dans l’Aveyron.