Le Cata’Labo et le Rade’Labo analysent USAP-RCT (15-21)
par La Boucherie

  • 23 August 2012
  • 11

Par Gregory Le Mormeck et l'équipe du Rade'Labo

« Ca y est, c’est la reprise bande de feignasses !» Voilà comment notre gourou Ovale Masqué s’est adressé à nous en rentrant dans la rédac. Tout le monde était sur le pont ce matin-là vers 14h30. La coupure a été longue et elle a laissé des traces. Nous sommes tous bouffis par les bringues, grossis par les apéros et fatigués par nos nuits de débauches. Pêle-mêle, le Stagiaire sort de son habituel mois de bénévolat dans une maison de retraite, Pilou sort de garde à vue après notre retour de voyage en Espagne, Daminou Try rentre de son périple aux États-Unis, terminé en fanfare dans un cinéma, et moi je sors épuisé de mes longues nuits de recueil des travailleuses que j’ai dû protéger lors des incendies qui ont ravagé la Catalogne. Bref la reprise s’annonce labo…rieuse pour tout le monde.

Le Top 14, meilleur championnat du monde, est donc de retour pour vous jouer un mauvais tour : toujours plus de mêlées écroulées, de poussées en travers, de passages à vide et autres en-avant de passe. Comme nous ne sommes toujours pas payés, nous ne nous sentons toujours pas obligés d’être enthousiastes. Tout de même, nous ne cracherons pas dans la soupe. Voir l’ex-futur meilleur centre du monde à côté de Giteau (haha), ça nous faisait saliver d’avance. De même pour Masoe, qui conduisait l’an dernier le bus de Castres, Sheridan et Jenkins, arrivés pour faire perdre à Palisson ses derniers espoirs de toucher le ballon, ou Delon Armitage, parce qu’avec un frère aussi bon, ça ne peut pas être Ramiro Pez. En résumé, on peut s’attendre à quelque chose de valable, Perpignan ayant aussi recruté du Britannique international en pagaille (Strockosh, Charteris,…) et d’autres joueurs venus de grands clubs (Mafi, Guitoune, Thomas Lolo, Terrain… promis on arrête les blagues méchantes).

Le Contexte

L’affiche que nous proposait Canal plus en différé de 5 mn (la violence des propos de Mourad oblige désormais les chaînes à se laisser une marge pour couper court à tous débordements) avait tout pour être belle. L’USAP sur-vitaminé et ragaillardi par un recrutement So-British recevait les Harlem Globe Trotters de la Rade. Le stade Aimé-Giral était à guichets fermés et réalisait sa plus grosse recette depuis la réception du B-O en 2008, c’est dire.

Film du match

En raison de la monotonie du match diffusé samedi soir sur Canal, l’écriture et l’argumentation soutenue d’un CR seraient probablement fastidieuses et insipides. Aucun franchissement, beaucoup de pénalités, de mêlées et un nombre d’en-avant probablement supérieur au nombre de passes réalisées par les deux équipes. Bref, un match aussi passionnant que le concours d’haltérophilie aux Jeux Paralympiques. Pour être gentil, et parce qu’on ne souhaite pas faire fuir nos lecteurs néophytes tout de suite, nous dirons simplement que le match fut engagé et qu’à ce petit jeu-là, les maillots toulonnais étaient bien plus résistants que ceux des Perpignanais. C’est un constat et non une analyse, pour plus de précisions nous vous invitons à contacter le service clientèle des marques Burrda et Errea.

Toutefois le Rade’Labo et le Cata’Labo s’engagent à vous faire une description plus ou moins succincte de ce premier match de la saison qui voyait l’USAP recevoir le finaliste sortant, le RCT. Comme à vous, on nous avait promis du changement. Mais qu’en a-t-il vraiment été ?

Olivier Azam vous le confirmera : même la VOD des Feux de l'amour était plus palpitante.

Ce qui a changé à l’USAP

– Le staff est désormais composé de Monsieur Patate, Don Carlito et Arlette, comprenez Marc Delpoux, Giampero de Carli et Patrick Arlettaz. Tous se connaissent bien puisqu’ils ont soit joué ensemble, soit entraîné ensemble.

– L’effectif a été renouvelé en grande partie pour faire face au départ de toute une génération. Le Corvec, Freshwater, Tincu, Alvarez Kairelis, Olibeau, Tonita, Mermoz, Chouly, Géli, Coetzee, Candelon, Bourrust, Boulogne et autres Porical, Laharrague et Grand Claude malade sont partis. Place à Terrain, Narraway, Strokosh, Charteris, Thomas Lolo, Piukala, Castex et Guitoune, un recrutement du cru comme on en fait plus, justement.

Thomas Lolo essayant d'échapper à la réalité du Top 14

– L’ambition affichée c’est d’arrêter de passer pour des pantins en jouant la descente en fédérale 4 pour pas que le B-O ne se sente trop ridicule. L’ambition cachée c’est la qualif pour la H-Cup.

– Les maillots sont plus traditionnels. Le fabuleux col italien qui ornait les tuniques rouge et jaune a disparu. Je trouve ça dommage, car quitte à passer pour des guignols, autant avoir le costume.

– Le système de jeu est totalement différent de celui mis en place par Jacques Delmas Manas et Goutta. Il est désormais basé sur la répétition et la vitesse des temps de jeu. A noter que sur ce match ça n’a pas porté ses fruits, puisque les Catalans ont réussi à monopoliser le ballon près de 70% du match sans quasiment jamais arriver à franchir.

– La défense est désormais inversée et monte vite. Une première depuis longtemps à l’USAP, qui a eu le mérite de contenir les Toulonnais un bon moment. Cet enfoiré de Wilko n’ayant plus qu’à finir le boulot de ses avants.

– La touche est redevenue conquérante, bien aidée par la suspension de Guirado et le double mètre de Charteris. Bien aidée aussi par le contre toulonnais visiblement en grève.

– La défense de la troisième ligne et particulièrement de Bulldog Strokosh à été efficace. Une association avec Jean-Pierre Menez ferait de cette troisième ligne un rideau quasi infranchissable.

Ce qui a changé à l'USAP


Ce qui n’a pas changé à l’USAP

– La mêlée a souvent été mise en difficulté. Le pilier du RCT Sheridan est en passe de réussir la même chose que Steenkamp à Toulouse, obtenir l’immunité totale pour toutes les poussées en travers ou vers le haut, une belle performance que De Carli n’a pas manqué d’apprécier.

– La défense dans les rucks est toujours aussi laxiste. C’est dans ce contexte que Badkiss Botha et Steffon Doliprane Armitage ont réalisé leur plus gros fantasme devant les caméras de Canal. Ils ont violé les rucks catalans toute la partie en grattant un nombre incalculable de ballons avec le consentement de M. Gauzère. Ce qui aura eu comme effet de provoquer un véritable orgasme à Pierre Mignoni et à son casque. Ce qui me fait penser qu’à la simple vue de cette image il m’est venu l’irrésistible envie de lui commander un Royal Cheese et Sunday. Dans le même temps Marc Delpoux suait du crâne en gueulant des insultes.

– David Marty a majestueusement bouffé un 3 contre 2 et a réalisé la bagatelle de 12 passes ! A l’échauffement, dommage.

– Recruter Narraway en lieu et place de Chouly s’avère être un bon choix. C’est un joueur très technique et qui fait preuve d’une grande intelligence de jeu. Rassurez-vous la rentrée de Jean-Pierre Perez eu tôt fait de ramener le QI de l’équipe dans la moyenne.

– L’envie est toujours là même si elle a été stérilisée par la défense en acier des Toulonnais. Il manque de la profondeur sur les attaques et le talent de Mermoz ou Coetzee pour faire la différence, oh wait…

Ce qui n'a pas changé à l'USAP…

Ce qui a changé à Toulon

– Sur la route des vacances les Toulonnais se sont enfin débarrassés de leurs coiffures, justement récompensées du Grand Prix de

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la coupe de cheveux foireuse de l’année. Autant dire que sur le terrain, Romain … merde. Autant dire que sur la pelouse, Romain Terrain était completly has been avec sa crête édulcorée.

– Mener tout le match et réussir à conserver le bénéfice de ce résultat flatteur jusqu’au bout. Mourad n’a presque pas mastiqué les accoudoirs de son fauteuil.

– Pierre Mignoni est maintenant titulaire au poste « d’entraîneur qui gueule au bord du terrain ». On a ainsi pu apprécier son « Pas de fautes les gars, pas de fautes !!! » pendant les 10 dernières minutes, digne d’un Aubin Hueber des grands soirs. La version Afrikaner pourrait s’avérer utile pour Botha sur le long terme.

– Bakkies Botha se fait sanctionner. C’est étonnant et si on commence à le sanctionner pour de simples entrées trop virulentes dans les rucks, ça risque de coûter cher à la fin…

– Bernard Laporte n’insulte plus ses joueurs dans sa cabine. Ou alors le cameraman n’arrive plus à le choper en flagrant délire.

– Masoe. Coûte autant de points qu’il en a rapportés. Mais ça fait quand même du bien d’avoir dans son équipe un vrai n°8 franchisseur qui fait mal aux adversaires et qui se coupe du soutien à chaque charge.
Pour les plus courageux d’entre vous, voici la vraie vanne pourrie de cette première journée : lors du choc entre Masoe et Tuilagui (où aucun KO n’a été à signaler ce qui nous a surpris et relativement déçus), le Perpignanais a glissé à son homologue « Mais t’es maso hey ! », ce à quoi le Toulonnais a répondu « Tui l’as dit ! ». Voilà, voilà…

– On respecte les petites équipes. C’est bien, on arrête le complexe de supériorité et on s’y file maintenant ! Ou alors on regarde des pauvres Catalans se faire des passes devant la défense comme de vulgaires Ecossais. Ça marche aussi.

– Les passes ont été proscrites car clairement identifiées comme un acte à l’encontre des Valeurs du Rugby©. Objectif de la saison : remporter le Brennus en réalisant moins de 40 passes par match.


Ce qui n’a pas changé à Toulon

– La touche, les renvois. C’est un peu comme l’attente d’une promotion à la Boucherie, chaque année on pense que cette année sera la bonne et dès les premiers jours on comprend qu’on devra se contenter du minimum syndical (à savoir une virile tape sur l’épaule d'Ovale Masqué). En consultant nos archives, le dernier contre réussi par l’alignement toulonnais date de l’époque où Victor Matfield s’amusait, par intermittence, à avilir l’ensemble des alignements bucoliques de ProD2. Ah c’était le bon temps !

– La mêlée, la défense. Si les défauts restent les mêmes, les qualités aussi. Sheridan pousse aussi bien en travers que Lewis-Roberts et Mermoz défend, ce qui a probablement étonné Giteau qui s’était habitué à défendre tout le centre du terrain en présence de Bastareaud. Si l’ex Catalan (n’en déplaise à Canal +) ne se blesse pas, Messina a trouvé un sérieux concurrent.

C'est donc ça “l'esprit Canal” ?

– Steffon Armitage fait autant chier les entraîneurs adverses. L’an passé, Christophe Laussucq en avait laissé ses cordes vocales, samedi soir c’est Marc Delpoux, sorte de Péchambert sous stéroïdes (incontestablement le Perpignanais le plus actif samedi avec Le Mormeck mais dans un autre registre), qui a su apprécier à sa juste valeur tous les ballons volés par le troisième ligne anglais dans les rucks. À qui le tour maintenant ?

– Jonny Wilkinson. 100% au pied, drop décisif à 10 minutes de la fin, une demi-douzaine de bouchons sur les offensives catalanes. Bref, à part un brushing un peu raté, match parfait du dieu Wilko !

– Les scandales sur l’arbitrage. Si MB n’a pas encore eu l’occasion de râler, mugir ou se plaindre de la prestation du corps arbitral, Marc Delpoux a déjà pointé du doigt Bakkies Botha et son totem d’invisibilité, similaire à celui utilisé par Richie McCaw, (totem sculpté en bois d’IRB, qu’on ne doit visiblement trouver que dans l’hémisphère Sud). Toulon et l’arbitrage… Je t’aime, moi non plus.

– Pilou n’a pas changé non plus et est toujours célibataire. Si vous recherchez des rapports consentis (ou pas) après chaque défaite de votre équipe pour vous consoler, retrouvez Pilou sur Twitter (@PilouBoucherie) et ses prochaines sextapes sur Youporn.

Les Joueurs

USAP

La 1ère ligne s’est bien comportée dans le jeu mais a subi en mêlée fermée. Le talonneur Romain Terrain a été particulièrement actif balle en main. A noter la rentrée du petit frenchie Thomas Lolo, la terreur des lignes arrières, qui en 10mn a plus fait avancer l’équipe que n’importe qui sur le reste du match. En seconde ligne Tchalé Watchou (tchoutchou) s’est cantonné aux tâches de l’ombre avec brio tandis que Charteris a servi de base de lancement sur tous les ballons hauts. En troisième ligne, intelligent, perforant, bon défenseur, Narraway sort un match plein. Les Strokosh et Leo se sont contentés de plaquer, courir, plaquer, du bon boulot. La charnière a été un peu empruntée voire lente à certains moments mais Hook réussit malgré tout à maintenir le score. Au centre j’ai peur que Mafi et Marty aient le même profil, ce qui laisse peu de place à l’imagination. Bon match des ailiers Sid et Battle, très actifs. Surprise à l’arrière avec un Guitoune bien en jambes, capable de respecter un plan de jeu et moins personnel qu’à l’accoutumée. Dommage de le voir rejoindre la sécurité sociale avec ses ligaments croisés en bandoulière.

RCT

Des avants puissants, une mêlée conquérante, des groupés-pénétrants qui avancent (alleluia) et des trois-quarts qui plaquent. Tout ce qu’il faut pour remporter un match d’une façon suffisamment hideuse pour être comparé à l’équipe d’Angleterre championne du monde en 2003. Sir Jonny Wilkinson étant le dénominateur commun à ces deux équipes, sa précision au pied et son premier drop de l’année (il égale ainsi son score de la saison passée) ont mis les Toulonnais dans une position confortable. Bakkies Botha et Simon Shaw ont découpé de la barbaque, S. Armitage s’est amusé dans les rucks et tous les autres Toulonnais sont à créditer d'un match solide mais sans génie.

Les déclarations (approximatives)

Sébastien Tillous-Borde (à la mi-temps) : « La discipline ? C’est notre seul péché mignon. » On a la confirmation que la touche et les renvois ne sont pas vraiment un problème.

Marc Delpoux (entraîneur USAP) : « Ce qu’a fait Toulon est exceptionnel mais avouez que c’est de la merde de gagner comme ça. On veut prôner le beau jeu mais c’est de la masturbation intellectuelle quand on voit jouer Botha et Armitage avec leur totem d’immunité, on a qu’une envie c’est de rentrer sur le terrain et tirer sur tout ce qui bouge. Sinon à part ça, j’ai beaucoup de respect pour cette équipe. »

Réponse de Didier Mené (gourou des arbitres) : « Il a raison. M. Gauzère n’a sifflé que 29 fautes des deux côtés, ce n’est pas assez. Par moment le match était fluide et je n’arrivais plus à suivre. »

Réponse de Dimitri Yashvili (gourou des basques rouges et blancs) : « Il y a trop d’étrangers dans le championnat. »

Réponse de Mourad Boudjellal (gourou d’Ovale Masqué) : « Quand on est mené de 3 ou 6 points et qu’on joue les pénalités à la main dans les 40 mètres, ça veut dire qu’on se sent très fort, mais derrière, il faut marquer. Si on ne marque pas, c’est qu’on se sent ridicule. »

Jonny a souhaité dédicacer son match à son idole Damien Try

À noter que le duel alcoolisé entre Gregory Le Mormeck (rédacteur en chef du Cata’Labo), champion 2009 du 400m pastis en apnée, sans eau et sans glaçon, et Pilou (branleur officiel du Rade’Labo), champion olympique du pentathlon semi-moderne (buvette, viol sur mineure, tir à la carabine à 2m, course poursuite avec les CRS et combat de free fight avec 5g d’alcool dans le sang) s’est terminé à égalité par arrêt de l’arbitre sur vomissement à la 18ème tournée. Nous attendons avec impatience le match retour !

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