Fiche de club : le Stade Français Parispar Ovale de Grace 16 February 2012 35 L’histoire : Contrairement à ce que ces envieux de cul-terreux prétendent, c’est bien aux abords de la plus belle ville du monde, loin des accents incompréhensibles des contrebandiers pyrénéens et des abdos plombés aux cassoulets, qu’est né le rugby français. Certains historiens vendus au lobby britannique pourraient prétendre que le 1er club est né au Havre, mais d’une part, on n’y était pas, et d’autre part, les forts risques de consanguinité induits par la proximité des perfides albionnais disqualifient derechef les Normands dans la primauté ovale. On est à la fin du XIXe siècle et la lutte des classes explose, la Commune de Paris a laissé de profondes traces dans la société et la jeunesse dorée de la Capitale est dotée d’une forte conscience politique. Deux camps se scindent alors : la réaction, à droite, se donne un nom: Racing Club de France et les germanopratins du lycée Saint-Louis, à gauche, créent le Stade Français. Autant vous dire que les premières rencontres de rugby en France sont essentiellement ponctuées de joutes verbales entre parfaits grammairiens aux patronymes à tiroirs, à la mèche longue et luisante ! Rien dans les constellations compostelliennes ni dans le marc du Café de Flore ne laisse prévoir qu’un jour Vincent Moscato y jouera… Dès les premières années de sa fondation, le Stade Français recrute des joueurs anglais ce qui lui permet de devenir un club au rayonnement international (le monde ovale est, à ce moment-là, limité aux deux rives de la Manche, mais on est là pour faire un panégyrique merde !) puisque des matchs s’organisent entre des clubs anglais et français. La compétition est sans grand suspense, le Top-pas-grand-chose se partage entre peu de clubs qui font gonfler leur palmarès pour les décennies moins fastes qui suivent, à mesure que la concurrence grandit. Après 8 titres de champions de France, la descente a lieu en 1947 pour s’arrêter en 3e division. Le club végète jusqu’à ce qu’un apôtre du bon goût, un feu d’artifice dans le morne paysage rugbystique français, qui est raciste, conservateur et franchouillard dans lequel beaucoup ne se reconnaissent pas (ah non, ça c’est un autre…). Max Guazzini, passionné de rugby depuis sa jeunesse aixoise, se pique d’apporter fantaisie parisianiste et bonne humeur revancharde à un sport dont il réinventera l’esthétique (mais pas que). En 1995, le Stade Français fusionne avec le CASG, et opère une remontée fulgurante, une division par saison, grâce à un surprenant entraîneur et quelques mercenaires qui, comme leur Président (béni soit le sol qu’il foule), ont des comptes à régler avec leur sport. En 1998, c’est la 1e saison dans le top 14 du club qui n’a pas arrêté son insolente et fulgurante ascension et remporte la finale du championnat lors de son 1er match au Stade de France. L’enthousiasme est tel que l’équipe de France de football reprend leur l’hymne du Stade Français « I will survive » du Hermès House Band qui leur confèrera le destin qu’on connaît… On s’inflige de ces trucs parfois pour une martingale… 2000 : nouveau titre, et cette fois, sans entraineur qui dit mieux ? Palmarès : – Coupe d’Europe : Finaliste (2) : 2001 et 2005 – Challenge européen : Finaliste (1) : 2011 – Championnat de France : Champion (13) : 1893, 1894, 1895, 1897, 1898, 1901, 1903, 1908, 1998, 2000, 2003, 2004 et 2007 (Seul club à avoir été sacré Champion de France sur trois siècles, soit au XIXe, au XXe puis au XXIe siècle) – Vice-champion (9) : 1892, 1896, 1899, 1904, 1905, 1906, 1907, 1927 et 2005 – Coupe de France : Vainqueur (1) : 1999 Finaliste (1) : 1998 La ville : Les Parisiens n’en profitent que rarement, ils sont trop occupés à faire la gueule, les étrangers s’y font piquer leur portefeuille, les promoteurs la rendent inabordable, les provinciaux s’y repèrent en un clin de cils avec leurs fringues et leurs accents de ploucs… Et pourtant, C’EST LA PUTAIN DE PLUS BELLE VILLE DU MONDE LES MECS, y a pas à tortiller du fion (sauf si on en a très envie). Elle est tellement belle que pour proclamer notre amour, et notre joie d’y vivre, on se pare d’un flamboyant bonheur pink ! On y mange de tout, à toute heure, à tous les prix ! On y croise de la star et de la croquante dans le RER (j’ai déjà croisé Eric Zemmour, François Steyn et Loana !), on peut y acheter le meilleur caviar du monde à Orsay et le meilleur crack d’Europe Gare du Nord, on peut y admirer les plus belles œuvres de l’histoire de l’Art dans ses nombreux musées ou se faire arnaquer place du Tertre ! Fort de ce kaléidoscope culturel inouï, le club apporte à ses spectateurs ce générosisme qu’est le stadefrancisme en offrant du nichon pour les amateurs et –trices et des pectoraux oints à leurs amateurs et –trices. Le stade : Le stade de cœur, c’est Jean Bouin. Aujourd’hui en chantier. Comment ne pas aimer cette enceinte qui a vu les plus beaux matchs et quelques bastons ? Qui ne s’est pas senti complètement décalé en sortant avec ses colliers à fleurs et en croisant un supporter du PSG déguisé en intifadiste sur le trottoir d’en face ? Qui ne s’est pas fêlé le coccyx en se viandant sur ses marches boueuses et laissées aux intempéries ? Qui n’y a pas attrapé une pneumonie ? En attendant sa réfection, le club est hébergé au Stade Charlety, plus grand, plus déserté, mais où l’on peut danser avec les joueurs grâce à un très sympathique DJ au son du meilleur des tubes 80’s remixés ! Et puis, le stade qui fait la légende du club, c’est le Stade de France, où on peut visiter les quartiers emblématiques de la capitale, Pigalle et le Marais sur la pelouse, voir des créatures fortement nichonnées se trémousser par -5°c, des pompiers en short moulants faire des triples saltos arrière et Johnny Hallyday apporter le ballon du match sur sa Harley.Le stade de 80.000 places est régulièrement plein pour les matchs de championnats, ce qui fait du club le détenteur du record d’affluence du championnat. Les supporters : On est pas nombreux, mais on est joyeux ! Et surtout, on est les plus stylés! Les supporters du Stade Français sont les plus patients et les plus agréables, j’avancerai 2 preuves à mon propos : 1/ C’est le seul club de France où le silence TOTAL se fait lors d’une pénalité 2/ Pour avoir suivi et acheté TOUS les changements de maillot sans broncher, les avoir portés parfois même en traversant la France, les supporters du SF méritent d’être parés d’une aura de sainteté ! Les joueurs clés : Aujourd’hui, indubitablement, le joueur sur lequel repose le plus la responsabilité du tournant d’un match est Contepomi, quand il réussit, le club flamboie, quand il merde, c’est la merde. Et puis, il y a les tauliers : l’indéboulonnable, le fidèle, constant, fiable… Pierre Rabadan ; le capitaine Sergio Parisse, qui tient la barre dans toutes les tempêtes ; l’inspirateur de Charmant, Dimitri Szarzewski ; Julien Dupuy qui joue uniquement pour être sélectionné dans le XV de France, ne l’a pas été alors qu’il a largement le niveau, a donc profité durablement au club qui devra se passer de lui au moins un match du T6N et surtout… LA MEGASTAR, notre futur Président bien-aimé : Pascal Papé Les recrues : Cette année a été celle du traumatisme avec le départ du (Très Saint) Père Max Guazzini, mais aussi celle du renouveau avec notamment l’arrivée d’un certain Jérôme Fillol… De nombreuses recrues, trop pour toutes les assimiler, des plaisirs argentins et la renaissance de Paul Sackey. Les bouchers : Le club vit dans un univers rose et bleu, fait d’amour et d’harmonie, si l’arbitre sort un carton, c’est forcément un complot (et quand on fait les comptes notamment des matchs à l’extérieur, la conspiration est puissante et tenace !) Le joueur au nom imprononçable : Vilive Namosolo Aria, et si on a la bouche pleine de chips : Francis Fainifo Le Staff : Michael Cheika, ancien joueur du SF, qui à lui seul possède davantage de nationalités que tout le vestiaire réuni, sympathique tyran qui tue un arbitre d’un regard. Il est assisté de Super Mario Ledesma pour les lignes avant, et l’efficace Christophe Laussucq pour les arrières. Les objectifs : Pour le Midi Olympique, les supporters des autres clubs, les arbitres : que les joueurs meurent pendus à un string rose. Pour le club : – Retrouver une stabilité, finir dans les 6, tout niquer et finir la saison dans un feu d’artifice rose urbi et orbi le 6 juin 2012. – Retourner en H-Cup, que Dupuy et Attoub arrachent enfin chacun un œil à Stephen Ferris. Scénario Idéal : Finale contre le Racing, on gagne et Lorenzetti doit traverser la pelouse torse nu et en string pendant que Chavancy signe pour la prochaine saison Scénario Catastrophe : Finir 13e. Pronostic : 5e de la saison régulière. Merci à Sumo