Le Labo aux Roses analyse Stade Français – Castres (38-21)
par Ovale de Grace

  • 10 January 2012
  • 4

Photo Stéphane Hamel

Pour inaugurer le tout premier labo parisien, qui de mieux que la muse du Stade Français, la Blanche de Castille du nouveau millénaire : Ovale de Grace

 

Contexte du match

Le Castres Olympique venait un peu pour conjurer le maraboutage qui l’empêche de gagner à Paris depuis 10 ans, je ne pense pas trahir un insoutenable suspense en vous disant qu’à l’issue de ce match, on leur conseille de changer d’exorciste !
Après une branlée monumentale contre les Bordobéglais , le Stade Français quant à lui retrouvait un Charlety remonté comme une pendule qui lui intimait l’ordre, couteau entre les dents et  banderoles comminatoires entre les mains, d’honorer ses illustres anciens, tels Diego Dominguez, Agustin Pichot ou David Auradou. Autant dire, que la pression, la tâche de rétablir le rayonnement pink de la Capitale urbi et ovalum orbi, étaient lourdes !

Malgré les enjeux de part et d’autre, le plus nerveux était incontestablement Monsieur Péchambert. Et plus Paris gagne, plus il s’énerve, autant dire qu’on a frisé l’accident cardio-vasculaire vers la 15e minute !

 

Le match

 Le coup d’envoi est donné par Felipe Contepomi qui maîtrisera le ballon pendant 80 mn avec la maestria d’un champion de jokari !

Masoe la touche, en avant, mêlée, Contepomi récupère, perce, et Parisse marque le 1er essai à la 3e minute !
Rebelote avec en avant de Teulet / mêlée / Contepomi/ percée / essai de Papé qui est le meilleur finisseur du club (ou presque, on ne contrarie pas le futur Président !). On n’est alors qu’à la 7è minute de jeu et on sent poindre un score digne de la Amlin Cup. Le scénario se répète et permet même, alors que le bonus offensif est acquis depuis la 15e, à Sackey de marquer le 4è essai à la 21è quelques minutes après que Teulet ait loupé une pénalité largement dans ses cordes, le score est alors de 28 à 0. Il y a des moments où on est presqu’enclin à croire les prédictions Mayas.

On s’ennuierait presque si Monsieur Péchambert, aussi grâcieux qu’un officier de la Légion étrangère, ne venait attiser le vocabulaire des quelques supporters du PSG qui occupent les tribunes et se lancent dans de grandes tirades et autres concours de sifflets avec l’arbitre décidément bien en verve ! Le Louis Armsrtrong du pré ne se contente pas de souffler dans son instrument, il donne aussi de la voix, comme ce baroque « Vous feriez mieux d’essayer de marquer des essais » à Parisse à un moment où le Stade Français en a déjà marqué 4. On s’est moqué du sens de l’observation du tableau de Contepomi, mais il a trouvé son maître, et pas que du point de vue capillaire !
L’essai est refusé à Castres à la 28è, il faudra attendre la sortie de Szarzewski sur carton jaune pour que les « invités » ne puissent ouvrir leur compteur grâce à Seramaia Baï.

Le score est de 28 à 7 à la mi-temps, mais, méfiance, le Stade Français a  vécu des inversions bien plus spectaculaires ! Et  spectaculaire, ce match l’est !

La seconde période commence exactement de la même manière, c’est Pierre Rabadan qui plante son essai à la 42è, Dupuy rate sa première transformation. Personne ne lui en veut vraiment.
Le CO est patient et table sur la fatigue du Stade Français, ce qui est inévitable à ce point. Les forces s’équilibrent un peu et Castres marque son deuxième essai à la 51e. Arias répond 6mn après par le 6e essai du Stade.
Le match ronronne un peu jusqu’à la dernière action d’orgueil du CO à la 79e mn. Enfin, si pendant environ 20mn certains ronronnent, d’autres, au sifflet, feulent et gesticulent. A tel point qu’on se demande même si Louis de Funès ne s’est pas inspiré de Monsieur Péchambert pour certaines scènes qui ont fait sa légende.

Les joueurs parisiens:

Julien Dupuy : le demi de mêlée parisien rend la copie parfaite. Les supporters peuvent se réjouir de le voir tout mettre en oeuvre pour être sélectionné pour finalement ne pas l’être.
Une théorie court dans les travées du stade sur sa non-sélection, liée plus intimement qu’on le croit à celle de Florian Fritz. Il se murmure en effet que ce ne sont pas les pontes du politburo fédéral qui les auraient rendus tricards mais plutôt l’ophtalmo de Stephen Ferris.

Felipe Contepomi : on a enfin retrouvé le capitaine du Leinster. Joueur avant tout, il est partout, en attaque, en défense, il s’amuse, il invente. C’est plus que plaisant à voir, mais la tâche ne doit quand même pas être facile pour ses coéquipiers, car bien malin celui qui sait anticiper ce qu’il va faire d’un ballon !

Paul Sackey : la capitale convient plutôt bien au Prince de la Rose déchu. Efficace en défense, inspiré en attaque, il prend du plaisir, et son petit déhanché en donne aussi aux spectatrices et -teurs !

– Pascal Papé : à l’avant, à l’arrière, à l’aile… partout où sa Présence est nécessaire, le futur Président sait prendre les responsabilités qui lui incomberont demain ! Solide sur ses bases, visionnaire vers les perches, le syncrétisme indispensable pour amener les siens à la victoire !

Les joueurs castrais:

Jo Maso Chris Masoe : Offensif, le capitaine castrais n’a pas réussi à fédérer, hors fulgurances, un groupe atomisé dans les premières minutes. Il n’a pas réussi non plus à garder le ballon quand il l’avait.

– Rory Kockott : Il paraît qu’il a joué, on n’a pas encore trouvé qui que ce soit prêt à en attester !

– Seramaia Baï : on peut toujours compter sur les 3/4 fidjiens pour ambiancer quand la rugby-party manque de rythme, le CO peut le remercier !

Ovale de Grace