Le Chevalier du Rugby

 

Cher lecteur, tu as peut-être déjà entendu parler du chevalier metal.
Jamais avare d’idées pour écrire un article susceptible de générer du clic pour vendre des Velux, la Boucherie est fière de vous présenter Les Aventures du Chevalier Rugby.

 

[Disclaimer] Pour ceux qui ont eu la flemme de cliquer sur le lien ci-dessus et pour les première ligne (qui n’ont pas compris le principe de toutes façons), le concept est simple, il s’agit de l’histoire d’un chevalier qui part libérer une princesse d’un terrible dragon.

 

Stade Français : Le chevalier, dans son armure chamarrée, arrive devant le château. Il terrasse le dragon dans un style particulièrement spectaculaire et délivre la princesse. Il met en scène ce combat à grand renfort d’effets pyrotechniques pour son mariage avec une riche Canadienne qui défend les enfants abandonnés (qui est nommée Phacème) qui fuira finalement devant l’autel…

 

Clermont : Le chevalier arrive devant le château sous les vivats de la foule. Il terrasse le dragon et délivre la princesse mais en redescendant de la tour il glisse, tombe dans les douves et se noie.

 

Brive : Le chevalier arrive devant le château. Il se bat à mains nues contre le dragon et lui arrache la carotide avec les dents. Il viole la princesse puis la tue.

 

Racing 92 : Le chevalier arrive devant le château dans un superbe carrosse d’or massif. Il commence à ressasser sur sa nouvelle recrue néo-zélandaise et entame un débat sur la prise de corticoïdes avec le dragon qui se suicide d’ennui. La princesse s’enfuit et va rejoindre ledit Néo-Zélandais qui est reparti vivre en pays catalan. De toute façon, le chevalier s’en fout, il préfère rester tout seul.

 

Toulon : Le chevalier arrive devant le château en Maserati et commence à insulter le dragon. Il le terrasse. Il délivre la princesse et la baise puis il commence à se plaindre de l’arbitrage.

 

Stade Toulousain : Le chevalier arrive devant le château. Comme le dragon n’est pas vraiment impressionnant (genre Pro D2 des dragons, vous voyez), le chevalier l’affronte sans conviction dans une parodie de combat qu’il finit par perdre. Il libère toutefois la princesse de justesse et la baise. Les ménestrels et troubadours moquent allègrement son histoire et il leur répond généralement “Et toi, t’en as tué combien des dragons ?”

 

Aurillac : Un chevalier tout miteux arrive devant le château. Il prépare un aligot (recette volée aux Aveyronnais). Le dragon, attiré, en achète 3 parts qu’il mange avant de piquer un somme. Le chevalier en profite pour lui planter son Laguiole (qu’il a aussi volé aux Aveyronnais) dans les côtelettes. La princesse, ayant sorti son téléphone pour Twitter sa libération est brûlée vive et ses cendres sont données en offrande à Maxime Petitjean.

 

Castres : Le chevalier n’a pas trouvé de route. La princesse meurt de vieillesse.

 

Perpignan: Le chevalier arrive devant le château sans son armure qu’il a dû vendre au dernier village pour combler ses dettes. Le dragon ricane en le voyant. Le chevalier pleure et s’en retourne sur ses pas en songeant tristement à sa gloire passée. La princesse finit à la Junquera. Où elle baise à tire-larigot.

 

Grenoble : Le chevalier arrive devant le château, commence à latter la gueule du dragon, lui coupe deux pattes et la queue avant de rester immobile, figé sur place lorsqu’un rayon de soleil lui touche le visage. Il rentre chez lui, piteux, grommelant que de toute façon son père aurait défoncé le dragon en 93 si le seigneur de la province n’avait pas été contre lui.

 

Bourgoin-Jallieu : Le chevalier arrive devant le château et se bat vaillamment, même si c’est difficile pour lui parce que le cheval et son écuyer qu’il avait depuis tout petit sont partis se battre pour un seigneur plus riche. Il est sur le point de battre le dragon quand le percepteur arrive et lui prend son armure, son épée et sa lance, avant de lui faire un croche-patte. Le dragon le crame et le mange avec la boîte de taboulé que le chevalier gardait sur lui. Intraitable.

 

All Blacks : Le chevalier arrive devant le chateau. Il réalise une danse guerrière particulièrement impressionnante puis terrasse le dragon avec une main dans le dos. Il délivre la princesse, la baise dans les toilettes, puis part défaire seul une bande de hors-la-loi.

 

Samoa : Le chevalier arrive devant le château. Il réalise une danse guerrière pour impressionner le dragon qu’il terrasse d’une grosse manchette. Il est expulsé par la princesse pour plaquage dangereux.

 

Angleterre : Le chevalier arrive devant le château. Il se moque du dragon et parvient à le terrasser. Il propose de préparer un repas pour la princesse qui décide de prendre la fuite.

 

Argentine : Le chevalier arrive devant le château et fond en larmes, le dragon ne comprend pas. Profitant de la confusion, le chevalier en profite pour tuer le dragon. Il délivre la princesse et la baise.

 

Ecosse : Le chevalier arrive devant château et commence à chanter Flower Of Scotland accompagné par une cornemuse. Le dragon et la princesse fondent en larmes. Il affronte le dragon dans un duel épique mais est défait de justesse.

 

Géorgie : Le chevalier arrive devant le château. Il tue le dragon et mange la princesse.

 

Japon : Le chevalier arrive devant le château en tapinois. Il se transforme en super-sayen et il faut 15 épisodes pour qu’il terrasse le dragon. Entre temps, la princesse s’est barrée.

 

Biarritz : Le chevalier arrive devant le château avec une super épée que son papy lui a payée. Il se fait démonter. Il revient avec une super armure que son papy lui a payée. Il se fait démonter. Il revient avec un super cheval que son papy lui a payé. Il se fait démonter et son papy arrête de lui filer des sous. Il va alors voir son voisin et lui demande s’il veut pas faire équipe avec lui mais ce dernier refuse. Le chevalier arrête de chasser le dragon, prend 50 kilos et devient roi.

Afrique du Sud : Le chevalier arrive devant le château et se rue sur le dragon, le tue, puis il le viole. Ayant oublié qu’il venait sauver la princesse, il met le feu au château pour fêter sa victoire.

 

France : Après avoir répété à tout le monde qu’il fallait respecter ce dragon, le chevalier arrive devant le château. Il pare les attaques du dragon coup après coup avant que celui-ci ne glisse et s’empale sur l’épée du chevalier. Il libère la princesse et décide de construire un autre château juste à côté. Comme il se doit, il organise un grand buffet pour fêter cette victoire de haute lutte.

 

Fidji : Le chevalier arrive devant le château et effectue une danse de guerre pour impressionner le dragon. Aidé de ses bras immensément longs, il lance des noix de coco qui finissent par avoir raison de l’imposant reptile. Il met un tchik tchak à la princesse, l’épouse et repart dans son fief pour raisons personnelles. N’ayant pas de nouvelles depuis des mois, la princesse l’envoie chercher par ses chevaliers. Il est finalement retrouvé et rentre, mais avec quelques kilos en trop.

 

Australie : Le chevalier arrive devant le château. Voyant les douves, il pense que c’est quand même un super spot pour rider. La journée ayant été éprouvante, il allume un feu de camp aidé par le dragon, sort sa guitare et commence à chanter Kumbaya. La princesse, désespérée, décide de se jeter du haut de la tour.

 

Pays de Galles : Le chevalier arrive devant le château sous une pluie battante. Il terrasse le dragon en multipliant les attaques en force. Il délivre la princesse et la ramène dans son château où l’attendent plein d’autres princesses qui ont elles aussi été libérées par le chevalier. Déprimée, la princesse sombre dans l’alcool.

 

Italie : Le chevalier arrive devant le château sur sa Vespa. Voyant la taille du dragon, il ne se sent pas de l’affronter. Il appelle donc Sergio Parisse, spécialiste en causes perdues, qui abat le dragon et réalise une magnifique Chistera avec sa tête. Le chevalier libère la princesse et l’épouse.

 

Bonus (car même si ce n’est pas une équipe, elle le méritait bien) :

 

La FFR : Le Roy réunit lors d’un grand congrès tous ses ministres, seigneurs et vassaux afin de choisir le preux chevalier qui aura la lourde charge de terrasser le dragon, sauver la princesse et restaurer le prestige du Royaume. Lors du grand banquet inaugural, faute de trouver un accord sur l’un des nombreux chevaliers pressentis, le choix est fait de reporter la décision au prochain congrès, pour que chacun puisse approfondir sa réflexion. 6 mois plus tard, le nouveau congrès a lieu, mais entre-temps, le dragon a ravagé le Royaume, un chevalier étranger a sauvé la princesse et l’a ramenée chez lui. Tous les protagonistes du congrès s’accordent à trouver la situation préoccupante et ils décident d’organiser un nouveau congrès durant lequel il faudra trouver un moyen que cela ne se reproduise plus. Le dragon téléphone à tous ses copains dragons pour les inviter dans ce pays de cocagne.

Ecosse – France : La mort du rugby Français, épisode 586

 

Par Mathieu Lourdot (avec la complicité de Pierre Villegueux et une compo du Stagiaire)

« La cabane est tombée sur le chien »
comme l’aurait dit le regretté Pierre Salviac. En effet, l’équipe de France de notre cher Guytou a réussi à faire pire que celle de PSA en perdant contre l’Écosse.
Est-ce la mort d’un rugby français qui était déjà bien malade ?

 

Faisons d’abord un point sur le match.

 

Le match

Après deux victoires étriquées contre l’Italie et l’Irlande et une défaite honorable face aux Gallois, l’Écosse avait tout de la victime expiatoire idéale. Et pourtant, nos fiers Français se sont plantés.
Tout commence pourtant bien pour les Bleus avec un essai de notre Glorieux capitaine servi par un bel offload de Fofana. Trinh-Duc loupe la transformation puis une pénalité. En suivant, la sortie rapide de Finn Russell, maître à jouer du chardon oblige les Écossais à faire entrer Horne (3/4 centre à la base) au poste d’ouvreur.

Tout semble aller pour le mieux pour les Bleus de France et pourtant, Laidlaw permet aux Écossais de repasser devant grâce à sa botte. Les Écossais enfoncent le clou avec un très bel essai de Stuart Hogg, bien aidé par la fracture de l’ego subie par François Trinh-Duc, avant la séquence WTF du match. Taylor joue vite une pénalité, Vakatawa tente un plaquage improbable et complètement raté. Le centre écossais perfore la défense comme Rocco Siffredi une pornstar bulgare, court sur 60 mètres au ralenti sans que personne ne tente de le rattraper et s’écroule dans l’en-but.

 
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Le plaquage de Vakatawa en un gif.

 

Heureusement, les Français réagissent par l’intermédiaire de Fickou et rentrent aux vestiaires en étant menés 18-12.

La seconde mi-temps n’a pas grand intérêt. Les Français tiennent le ballon tout en étant aussi inoffensifs qu’une charge de Damien Chouly. On campe aux 5 mètres, on tente 5 fois la pénaltouche sans parvenir à marquer pour finalement perdre le ballon (Robshaw style). 

Lorsque les Écossais remettent la main dessus, ils sont tranchants. Vincent Pelo rentre puis ressort (#SextonTonSexeOuLesDeux).

 
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L’entrée de Vincent Pelo.

 

Puis sur une passe totalement foireuse de Laidlaw, Stuart Hogg réalise une merveille de manchette digne du best-of de Jeanne et Serge pour Visser qui aplatit. À partir de là le match est plié.

 

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Pour ce qui est des performances individuelles de nos Bleus, votre serviteur n’ayant pas regardé le match en intégralité (#professionalimse), c’est le très acerbe Pierre Villegueux qui, comme Frédéric Michalak, signe son 43e retour et distribue les caramels comme un Thierry Dusautoir des grands jours.

 

Les joueurs

 

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Rabah Slimani : Digne successeur de Nicolas Mas, il ne vient que pour jouer les mêlées. Enfin pour être au niveau du CATALAN, il faudrait aussi qu’il nous permette de les gagner de temps en temps.

Super-Capitaine : On ne peut pas dire du mal de lui puisque c’est le capitaine ultime qui se sacrifie pour la France et perd 12 neurones à chaque match juste pour l’amour de la patrie.

Yoann Maestri : Il a été un peu plus en vue que d’habitude. De là à dire qu’il a été bon, on n’osera peut-être pas franchir le pas. Avec lui c’est toujours la même histoire, on a l’impression qu’en 1970 ce serait un super deuxième ligne, puis on voit Whitelock, Retallick ou Romano et on regrette d’être déjà en 2016.

Alexandre Flanquart : Moins performant que face à l’Irlande. De toute façon, il semble clair qu’il est déjà content d’être là pour ne pas avoir à jouer avec le Stade Français.

Yacouba Camara : Parce qu’il est noir et qu’il court vite, on nous l’avait vendu comme le nouveau Yannick Nyanga. Le truc c’est qu’il ne touche qu’un ballon par match, le plus souvent pour faire un en-avant, ce qui le classe finalement plus au rang d’héritier de Thierry Dusautoir. Sans avoir la même efficacité défensive, pour l’instant.

Wenceslas Lauret : Vient s’additionner à notre collection de 122 troisième ligne capables de faire 10-15 plaquages par matchs mais pas grand chose d’autre. Vivement le retour de Bernard le Roux, l’homme qui a peur du ballon !

Jefferson Poirot : C’est notre meilleur gratteur, une sorte de Steffon Armitage en plus athlétique. Avant lui, notre meilleur expert dans le domaine c’était Ben Arous. Après Debaty le sprinteur plus rapide qu’un ailier, c’est bien la preuve que notre formation fait vraiment n’importe quoi.

Damien Chouly : Au football américain, le buteur ne rentre sur le terrain que pour tirer les transformations. En France, on a Damien Chouly, le joueur qui ne rentre sur le terrain que pour jouer les touches. Dans le reste du jeu, on peut dire qu’il s’est vraiment senti dans son son élément au pays des fantômes.

Maxime Machenaud : On n’avait plus vu un demi de mêlée aussi individualiste et amoureux de lui-même depuis Mike Phillips. Comme quoi, les étrangers du Top 14 ont au moins le mérite de transmettre toute leur expérience à nos jeunes français. Il faut lui reconnaître un mérite, il a tout fait pour être plus en vue que Morgan Parra, qui apparaissait tout de même dans deux publicités à la mi-temps.

François Trinh-Duc : Avide de storytelling à deux balles, la presse nous avait bien vendu le 878e retour du « messie », de l’éternel « banni du rugby français « (un banni à 52 sélections… pour combien de matchs réussis au fait ?). De façon assez prévisible, ce dernier s’est bien planté en se montrant à peine meilleur que Plisson et Michalak dans leurs mauvais jours. Le dernier N°10 français à avoir sorti un match correct dans le Tournoi reste Rémi Talès, mais comme c’est vraiment trop déprimant, on préfère faire comme s’il n’avait jamais existé.

Wesley Fofana : Après avoir réussi un geste extraordinaire sur l’essai de Guirado (UNE PASSE !) il a planté sa tente Quechua sur l’aile, s’est allumé un petit feu de bois et a fait griller quelques marshmallows. À quel moment le rugby français a déconné au point que Djibril Camara apparaisse comme notre meilleur option à l’aile ?

Virimi Vakatawa : À l’inverse de Fofana, Vakatawa s’implique beaucoup dans le jeu, quitte à être n’importe où sur le terrain et à faire n’importe quoi. Son air-plaquage sur Duncan Taylor nous a rappelé que finalement, il n’était pas loin d’être un Teddy Thomas sans dreadlocks (et avec une maîtrise de la langue française à peu près équivalente).

Maxime Mermoz : Contre le Pays de Galles, il avait battu un record du monde en tentant 4 plaquages pour 8 ratés. Il s’est bien rattrapé sur ce match avec un propre 11/0. Par contre, il n’a pas vraiment pesé en attaque. Il faut dire qu’avec Trinh-Duc qui est bloqué sur la touche R1 et qui ne fait que des passes sautées, il n’a pas vraiment eu l’occasion de se montrer créatif.

Gaël Fickou : Il n’a pas essayé de se trancher les veines dans l’en-but après son essai, ce qui est un progrès considérable depuis le dernier qu’il avait inscrit contre la Roumanie. À part ça, un joueur frustrant : on sent que le potentiel est là, mais on sent aussi que la plupart du temps, il en a un peu rien à foutre d’être là. Après s’être fait violer par Campagnaro lors de la première journée, il s’est encore pris quelques courants d’air. De quoi flipper avant son éventuelle rencontre avec Jonathan Joseph.

Scott Spedding : Son objectif était d’être moins nul que Maxime Médard, condition qu’il avait déjà remplie au moment de chanter la Marseillaise. Plutôt propre, ses relances « je-fais-mine-de-jouer-l’évitement-mais-non-je-te-rentre-dans-la-gueule-ah-ah-t’y-as-presque-cru-hein » nous avaient manqué. Scott, c’est le Dark Knight du N°15 : il n’est pas le joueur que l’on mérite, mais celui dont on a besoin.

 

Les remplaçants :

Guy Novès répète en boucle qu’il n’y pas de titulaires et de remplaçants et qu’un match se gagne à 23. Je suis partiellement d’accord avec lui : sur ce match, il n’y avait pas de remplaçants. Mention spéciale à Vincent Pelo qui est venu faire un caméo juste pour mourir, comme Sean Bean dans une mauvaise série B mais aussi à Maxime Médard qui pour une fois, était très bien placé en tribunes.

 

Bilan : Est-ce qu’on va tous mourir ? 

 

Merci Pierre. Pour épiloguer, je vais anticiper les diverses observations que pourrait formuler le lecteur (oui, c’est toi) et y répondre avant même que tu n’aies eu le temps d’y penser.

  • « De toutes façons, c’est de la faute des étrangers qui viennent voler le travail de nos JIFF. »

On ne peut qu’être d’accord avec ce postulat, cette défaite est bien de la faute des étrangers puisqu’ils nous ont battus. Par contre, on ne peut pas affirmer que les joueurs alignés ce dimanche sont barrés en club. A l’exception de Spedding, Vakatawa et Mermoz, tous sont des titulaires quasi-indiscutables en club.

 

  • « Mais c’est à cause de l’arbitre, ils ont pu faire ce qu’ils voulaient en mêlée et dans les rucks. »

On est forcément tentés de hurler au loup. L’équipe de France n’a remporté qu’une mêlée. La mêlée française, c’est toujours un peu toujours la même chose: on clame haut et fort qu’on est les meilleurs du monde, et quand on se fait plier par les Fidji, l’Italie ou l’Écosse, on vient nous expliquer que « oui mais non, ils ont triché !». Mais les meilleurs du monde, ce ne sont pas ceux qui savent le mieux tricher, justement ? L’intelligence situationnelle, ça marche aussi chez les avants, et on peut quand même se demander pourquoi on semble être incapables de s’habituer à l’arbitrage international sur ces phases de jeu. Ah si seulement on avait un coach expérimenté, en poste depuis 5 ans au plus haut niveau… (tu peux accrocher ça sur la porte du vestiaire Yannick, c’est cadeau).

Notez tout de même qu’en naturalisant un pilier sud-africain pour caler sa mêlée, Vern Cotter n’a fait qu’appliquer une tactique élaborée par Bernard Laporte il y a 15 ans avec Pieter De Villiers. Qu’attend t-on pour re-sélectionner Daniel « Engagé Baleine » Kotze ?

 

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Puis quand même, on a jamais vu un pilier sud-africain ressembler autant à un paysan ariégeois. 

 

Alors oui le gaucher écossais trichait comme un cochon mais il a aussi méchamment plié Slimani et Atonio à quelques reprises.

Au niveau des pénalités sifflées sur la totalité du match, le chiffre est parfaitement équilibré. Les Écossais se sont tout simplement adaptés à l’arbitrage, un peu laxiste, de M. Jackson en étant très agressifs dans les rucks alors que les Français commettaient des fautes inutiles. C’est une faiblesse très française : depuis Bernard Laporte, nous sommes incapables de nous adapter à l’arbitrage. Lorsque les Écossais ont vu que M. Jackson n’arbitrerait pas les rucks et les mauls, ils sont rentrés sur les côtés, ont écroulé ou sont partis hors-jeu. De notre côté, on a pas bougé d’un iota notre plan de jeu, on s’est retrouvés dominés au sol, on a perdu le match et on s’est contentés de glisser que l’arbitre avait été mauvais.

 

  • « Mais cette équipe de France manque de puissance, pas un mec pour avancer sur les impacts. »

Il va falloir se mettre d’accord, on a râlé pendant 4 ans que PSA ne sélectionnait que de gros bourrins qui ne savaient pas que le rugby se jouait avec un ballon. Par contre, c’est vrai que Picamoles manque quand on voit le match de Chouly (enfin plutôt quand on ne le voit pas).

 

  • « Novès démission ! »

On en est déjà là. Et pourquoi pas un retour de PSA tant qu’on y est. De ce qu’on a vu depuis le début du tournoi, les Bleus sont encore à la peine. Par contre, il y a des motifs d’espoir. En effet, les intentions sont là. Il y a une vraie volonté de faire vivre le ballon et une volonté de mettre du mouvement autour du porteur de balle. C’est déjà en ce sens qu’il y a un progrès par rapport à l’ère PSA. Alors certes, les Bleus restent encore un peu naïfs en défense, fébriles sous les ballons hauts et approximatifs en attaque mais tout cela devrait se régler avec le temps. Un point pourrait être remis sur le tapis : indemniser les clubs afin de pouvoir bénéficier de 8 semaines de travail continu au lieu de ces allers-retours incessants entre clubs et sélection.

 

  • « C’est de la faute de Trinh-Duc ! Faut changer de 10. »

Trop facile, on a perdu donc c’est la faute du 10 (comme d’hab en fait). Tout le monde attendait pourtant le retour de FTD comme la saison 6 de Game Of Thrones et pourtant, on a eu le droit à un remake foiré dans la veine du Transporteur 12 (c’est celui-là où un chauve roule très vite dans sa voiture tout en canardant comme un cinglé parce qu’il transporte des trucs ?)

C’est vrai FTD a commis quelques belles cagades et semblait un peu en dedans mais on ne peut pas tout lui mettre sur le dos. Par exemple, les 3 plaquages loupés par Fickou ce n’est pas lui (c’est Fickou, il faut suivre), ce n’est pas lui qui était systématiquement mal placé en défense sur son aile, plutôt Vakatawa ou encore complètement absent dans le jeu au sol (mention à notre belle 3ème ligne).

Par chance, St Guytou n’a titularisé que 2 demis de mêlée et 2 ouvreurs différents depuis le début du tournoi. J’espère une certaine continuité avec Machenaud-Bézy associés à Plisson-FTD plutôt que des abominations comme STB-Lopez ou Parra-Michalak.

La Tectonique des Packs

Par Mathieu Lourdot

« Il s’est fait plier tout le match, il est mauvais.
–    Mais non, c’est son vis-à-vis qui poussait en travers.
–    Oui, puis l’autre 9 qui introduisait directement en 2ème ligne
–    Au  moins dans le Sud, les mêlées sont stables
–    Oui mais les arbitres ne les arbitrent plus là-bas ».

Voici une conversation que n’importe qui pourra entendre le lundi matin autour de la machine à café sous réserve qu’il habite au sud de la Loire, qu’il ait un boulot et/ou des collègues cools.

La mêlée reste un secteur majeur pour toute équipe de Top 14 car elle permet de récolter des pénalités, de fixer l’adversaire pour lancer le jeu, de concentrer des joueurs pour lancer des combinaisons… Non en fait, ça sert juste à gagner des pénalités.

« T’es jamais plié Debaty d’ta vie, ferme ton gueule » Géorgien anonyme du XVIème siècle.

Cette phrase suffirait presque à expliquer le concept de la mêlée, pour la comprendre, il faut y avoir participé. C’est pourquoi, le supporter lambda n’y comprend généralement pas grand-chose, comme la plupart des arbitres d’ailleurs.

 

« EEEEH ! La mélée c’est trop bien. Si on l’enlève autant se mettre
 en tutu avec une plume dans le fion. Beurps ! »
 

Dans les bouquins, la mêlée est définie comme étant un tas de bidoche composé de 16 bonshommes d’un poids moyen situé entre 90 et 150 kilos et répartis en 2 équipes. La LNR fixe des conditions encore plus draconiennes en imposant un quota d’au moins 2 Géorgiens et 2 Sud-Africains par équipe pour obtenir une mêlée labellisée Top 14©.

Il y a donc 3 premières lignes (3 petits gros) qui sont les roues de la mêlée qui transmettent et orientent la puissance, 2 deuxième ligne (2 grands) qui sont le moteur et 3 troisièmes ligne (les gros et grands mais qui courent) qui sont le volant qui orientent la poussée. Les joueurs du pack se lient ensemble dans une sorte de câlin géant pour aller taper dans les gars d’en face qui sont organisés de la même façon.

 

L’arbitre va ensuite annoncer les commandements (qui changent chaque année comme les règles d’ailleurs) :

–    FLEXION (CROUCH en Anglais) : les 1ères lignes se fléchissent et se placent tempe contre tempe, les autres se lèvent.
–    LIER (BIND) :  les piliers de chaque équipe utilisent leur bras libre pour se lier à leur vis-à-vis.
–    JEU (SET) : Impact entre les 2 packs. Après l’impact, les joueurs reprennent leurs appuis et la mêlée doit rester stable.
–    OUI NEUF ! (qui n’existe plus) : le 9 de l’équipe qui a le ballon introduit bien droit, les packs poussent  et les talonneurs tentent de ramener le ballon dans leur camp à l’aide de leur pied (celui dont l’équipe a l’introduction a l’avantage car son 9 pourra lui annoncer l’introduction par une claque sur le cul ou en posant le ballon sur sa main) jusqu’à ce qu’il arrive dans les pieds de son n°8 qui s’occupera de trier le ballon. Petite subtilité, le 9 peut aussi incliner légèrement son ballon ce qui aura pour effet de le ramener vers son équipe, c’est interdit mais comme on dit “Pas vu, pas pris”.

 

Tout cela paraît pourtant clair comme Jonny Wilkinson sortant d’un rade toulonnais, mais pourquoi ça ne se passe jamais comme ça ?

 

Si l’on reste tout d’abord sur la séquence avant introduction (Crouch, Bind, Set), plein de paramètres entrent en jeu et peuvent déboucher sur une faute directement ou indirectement.

Dès la flexion, chaque 1ère ligne cherchera à aller chercher l’adversaire au plus bas afin d’avoir plus de force que lui.

La liaison permet au pilier de « travailler » son vis-à-vis (en le tirant vers le bas par exemple). Refuser la liaison permet par exemple d’effacer son épaule, l’adversaire tombera donc dans le vide au moment de l’impact et écroulera.

L’impact, outre un certain aspect psychologique (appelé le KIKALAPLUGROSSE) permet surtout de se placer. En effet, le pilier qui remporte l’impact aura plus d’espace pour se déployer et pourra passer sous son adversaire qui ayant subi se retrouvera mal placé (soit trop haut, soit avec de mauvais appuis, soit « assis sur ses talons ») et subira sur la poussée. Anticiper légèrement l’impact donne donc un gros avantage. Toutefois, le changement de règle (comme chaque année) introduisant la liaison avant l’impact (et donc des premières lignes beaucoup plus proches) a franchement diminué la puissance de celui-ci et donc l’aspect psychologique. Celui-ci ne sert désormais plus qu’à se placer.

 

On passe ensuite à la séquence après introduction. Officiellement, la poussée se fait bien droit (ni vers l’intérieur ni vers l’extérieur) et à plat (ni vers le haut, ni vers le bas). La réalité est toute autre.

L’impact permet de se placer comme il l’a été dit auparavant. Comme dans tout sport de combat, plus on est bas, plus on est fort. Chaque pilier essaiera de passer sous son vis-à-vis pour prendre l’avantage. Celui qui passe dessous, s’il pousse bien à plat, fait plier son adversaire qui se retrouve à manger du gazon. Il peut aussi pousser légèrement vers le haut ce qui lui coupera la respiration et le poussera à relever. Heureusement, la mêlée est comme la vie, totalement injuste. Le pilier droit est seul contre 2 adversaires (le gaucher et le talon adverse), pour lui, passer sous le gaucher adverse est une question de survie sous peine de connaitre la sanction expliquée ci-dessus. Un gaucher qui se retrouve au-dessus chargera un peu mais pourra toujours s’en sortir sans trop de casse.

Il est aussi possible de pousser en travers mais c’est de la triche. Le pilier poussera vers l’intérieur ce qui aura pour effet de déstabiliser la mêlée en la faisant tourner de manière incontrôlée. Le droitier qui pousse en travers pourra plier le talonneur adverse en lui écrasant le thorax ce qui va l’asphyxier et le forcer à relever (il pourra y laisser une ou deux côtes au passage, plaisir d’offrir).

 

Il existe une dernière règle d’or, non écrite, qui tend à disparaître en même temps que les valeurs (c). Cette dernière stipule qu’un talonneur ne peut aller chercher le ballon sur l’introduction adverse. L’arbitre n’appliquant que les règles écrites, il est toujours laxiste sur ce point ce qui oblige les 2èmes lignes à faire la police. En effet, ces derniers devraient être liés entre-eux et liés au pilier ce qui ne laisse pas de bras disponible pour faire régner l’ordre (à part dans la franchise des Fukushima Gammarays, aucun 2ème ligne ne possède 3 bras). Le seconde ligne lâche donc la liaison avec son pilier pour envoyer une marmite au talonneur adverse qui, les bras pris, ne peut se protéger. Ce dernier appliquera donc une autre règle qui dispose qu’une mêlée relevée doit être immédiatement suivie d’une bonne vieille générale.

 

 

Pour conclure, on peut donc voir que la mêlée repose sur de nombreuses règles écrites ou non. A la lumière de cet exposé, on peut donc affirmer que le pilier ventripotent au regard vide possède un QI supérieur au numéro qu’il porte dans le dos et que son boulot nécessite bien une certaine technique qui est surement aussi difficile à assimiler que le fait de savoir que le rugby se joue avec un ballon.

 

Petit bonus : Oui cet homme possède bien une certaine forme d’intelligence (on recherche laquelle par contre).

Mathieu Lourdot a vu la finale de la Coupe du Monde avant l’heure

Par Mathieu Lourdot.

Mes amis, l’heure est grave ! La Boucherie a été trahie par Grégory Le Mormeck qui, désireux de tenter un baroud d’honneur afin de faire revenir Dan Carter à l’USAP pour permettre la RECONQUETE ©, a intégralement dépensé les recettes du #Meilleurlivredumonde (disponible dans toutes les meilleures librairies ou sur Amazon pour la modique somme d’un demi-Smic) pour racheter le pré-contrat de la star Catalane qui le lie au Racing 92.

Il devenait donc impossible pour Ovale Masqué de payer la location de la fameuse DeLorean de David Marty Mc Fly ou même une petite bouteille de vodka pour lui permettre de voyager dans le temps.

Franchement dans la merde et ayant une monstrueuse flemme d’écrire un nouveau texte même pas payé, il s’est tourné votre serviteur afin de vous narrer en avance la finale de cette Coupe du Monde.

Les Bleus de PSA et surtout de Serge Blanco sont en mission ! Devant l’absence d’un vrai plan de jeu, l’ancienne star du ballon ovale a décidé de tout miser sur l’IMC : Intimidation, Muscuuuu, frenchChatte. L’équipe de France aligne un Pack de 900 kilos à même d’écraser n’importe quelle équipe sous une masse de muscles et de violence. (ça ne veut rien dire mais j’ai trouvé ça classe)

Les poules ont été passées sans encombre si ce n’est une défaite humiliante contre le XV du trèfle.

Les Bleus de France étaient donc en parfaite position pour écraser les Blacks dans un match d’anthologie qui se termina après 5 minutes sur le score de 5-0 grâce à un essai de 80 m de Vincent Debaty suivi d’une énorme générale, initiée par Pascal Papé, où Milner-Skudder laissa 2 vertèbres. L’arbitre, devant ce déchaînement de violence décida d’arrêter le match et d’offrir la victoire à la France.

La demi-finale contre l’Australie se solda par une victoire écrasante des Bleus de France. Commettant 80 en-avant (toujours pas intentionnels et on les croit), les hommes de Blanco gagnaient toutes les mélées (c’est l’Australie en face, faut pas déconner). Frédéric Michalak, dans un grand jour, nous gratifiait d’un sans-faute au but. Le match se termina sur le score sans appel de 45-0.

En finale, la forteresse Anglaise se présentait après leurs larges victoires contre le Japon puis l’Irlande.

Le Match.

Cette finale débute, comme toujours, par les hymnes. La Marseillaise, chantée par quelques Clermontois qui n’ont pas pu refourguer leur place à temps, est copieusement sifflée. Yannick Nyanga et Scott Spedding pleurent. PSA aussi.

Le God Save the Queen est repris en cœur par tout le Stade à l’exception d’Owen Farell qui reprend l’hymne Argentin.

0′ : Le coup d’envoi est donné par Owen Farell après le coup de sifflet de Craig Joubert qui, le saviez-vous, a des parents sud-africains. Louis Picamoles se saisit du ballon et casse 3 plaquages avant de libérer. Frédéric Michalak reçoit le ballon et Tom Wood. L’arbitre siffle un Hors-Jeu contre les Français. Farell passe la pénalité : 3-0.

5′ : En avant de Sam Burgess sur une chandelle de Kockott, mélée intéressante pour les Français à 30m de la ligne Anglaise. Le ballon sort pour Michalak qui feinte la croisée avec Bastareaud et envoie une sautée pour Noa Nakaitaci qui a un 2 contre 1 à jouer avec Scott Spedding. Fantasque, le Fidjien, géné par ses bras anormalement longs envoie un parpaing que n’aurait pas renié Vincent Clerc dans la pub Gédimat. Johnny May se saisit du ballon et aplatit derrière la ligne. La transformation est assurée par Goebbels Jr. 10-0.

15′ : La mélée Anglaise est enfoncée par le pack bleu après un gros travail de Ben Arous qui entonne “Ces Soirées là!” révélant qu’il est bien le “chanteur” Yannick. Choqué par cette révélation, M.Joubert le pénalise. 13-0 pour les sujets de sa majesté.

Que toutes celles qui sont dans la vibzz!

20′ : Wesley Fofana hérite d’un ballon de contre à 80m de la ligne. Il raffute Joseph, crochète Mike Brown qui s’était COURAGEUSEMENT jeté dans ses jambes, tape à suivre par-dessus Ben Morgan, réalise un triple lutz piqué pour éviter le retour de Tom Wood et n’évite pas Johnny May qui ne le plaque pas. En faisant un bisou à la caméra, il échappe le ballon dans l’en-but. Les Anglais se dégagent sur la mélée qui suit.

25′ : Craig Joubert pénalise Yoann Maestri. Si l’arbitre ne sait pas pourquoi, le pur produit de la formation Toulousaine© le sait. Farell la passe 16-0.

32′ : Lancé comme un frelon, Sam Burgess se joue de la défense de Mathieu Bastareaud et emplâtre Spedding. Il parvient à servir Mike Brown à hauteur pour le deuxième essai Anglais, transformé par Farell. 25 – 0 . Scott Spedding est KO et remplacé par Sofiane Guitoune.

35′ : Hors-jeu de Robshaw sur un ruck. Il est châtié par Yoann Maestri. Carton jaune et pénalité contre le Français. Farell enquille 28-0.

40′ : Pascal Papé est pris sans ballon par Hartley, il ne fait rien mais l’arbitre juge qu’il a regardé le joueur Anglais de travers. Farell passe cette nouvelle pénalité. 31-0

Mi-temps : Les Français sont archi dominés et l’arbitrage de Craig Joubert n’aide en rien. Serge Blanco est aperçu sortant du vestiaire de l’arbitre.

40′ : Frédéric Michalak donne le coup d’envoi de cette deuxième mi-temps. Danny Care se saisit du ballon mais l’arbitre siffle contre lui. Après un test d’alcoolémie qui se révèle positif, l’arbitre sort le rouge. A 22m face aux perches, Damien Chouly montre les poteaux révélant qu’il se trouve bien sur la pelouse. Michalak marque les premiers points des Français. 31-3.

45′ : Courtney Lawes gratte un ballon. Pascal Papé, lui envoie une monumentale marmite sous le ruck. L’arbitre donne un carton jaune à l’Anglais qui sort, groggy. Les caméras zooment sur le poignet de Craig Joubert qui arbore une magnifique Rolex. Les Français optent pour la pénaltouche.

46’ : Le ballon est gagné par les Bleus. Michalak envoie un coup de pied dans le fond du terrain. Rory Kockott est bien placé dans la roue de son poisson pilote Mathieu Bastareaud, il lance son sprint et déborde Anthony Watson contre les barrières et franchit la ligne en vainqueur. Il lève les bras au ciel et se pare du maillot Arc-en-Ciel. Il n’aplatit pas mais Craig Joubert accorde tout de même l’essai. 31-10.

55′ : Les Français attaquent depuis 10 minutes mais n’ont pas avancé d’un mètre. Parra, entré à la place de Rory Kockott, tape une chandelle.

56’ : MIKE BROWN ! MIKE BROWN ! MIKE BROWN ! MIKE BROWN ! MIKE BROWN !

56, 5 ‘ : Ah non.

57′ : Craig Joubert siffle contre Owen Farell. Sa coupe de cheveux est jugée comme une « apologie de crime contre l’humanité », carton rouge, essai de pénalité et convocation du 10 Anglais devant le tribunal pénal international de la Haye. Michalak transforme 31-17.

58′ : George Ford entre en jeu à la place de Sam Burgess ce qui est pénalisé de 3 points contre les Anglais (source « L’arbitrage pour les nuls » par Craig Joubert). 31-20.

60′ : Mélée pour les Français. Michalak sert Mathieu Bastareaud qui percute. Le ballon revient sur Vincent Debaty qui tente une passe sur un pas pour Wesley Fofana. Mike Brown intercepte et file à l’essai. Sofiane Guitoune revient et plaque l’Anglais sur la ligne. Malgré la vidéo, Craig Joubert juge que l’essai n’est pas valide malgré les protestations du TMO. Mélée contre les Anglais à 5m de la ligne Française. Slimani plie littéralement Vunipola et De Pénalité entre en jeu. 31-27.

70′ : Faute Anglaise à 60m des perches. Frédéric Michalak la passe sans pression (c’est de la science-fiction Hein). 31-30.

78′ : Entrée en jeu de Gael Fickou.

80′ : Les Français, suite à une bonne percée de Picamoles se retrouvent dans le camp Anglais. La sirène retentit. Sous pression, Parra sort le ballon pour Mathieu Bastareaud qui à 60m en coin tente le Drop. Et ça passe ! Les Bleus sont Champions du Monde !

Drop de Bastareaud. Comme quoi on ne dit pas que des conneries.

Le Stade de Twickenham est attéré, les joueurs Anglais sont hués et des projectiles leur sont lancés. Dans un édito du Midol, Jacques Verdier fustige le rugby d’avant et ne jure désormais plus que par les « courses chaloupées de Mathieu Bastareaud » et les « passes au cordeau, labellisées à la Fofana »).

Bonus : La passe labellisée à la Fofana (c).

Néanmoins, cette victoire a coûté cher. La FFR est pointée du doigt par la DNACG et doit déposer le bilan. Les Bleus de France ne peuvent donc plus participer aux compétitions internationales et Mourad Boudjellal propose que le RCT représente la France pour le tournoi et la Coupe du Monde. Devant le refus de l’IRB, il dénonce une nouvelle fois un complot anti-Toulonnais.

Rory Kockott, une performance qui dérange

Par Mathieu Lourdot,

 

” C’est un choc pour nous, nous avions confiance en Rory. Nous sommes terriblement décus”. C’est ainsi que Yannick Bru clôturait la conférence de presse donnée à Grenoble à la suite du stage de l’équipe de France.

“Je pensais tout simplement qu’il était en grosse forme après s’être économisé toute la saison avec le CO, il s’est bien foutu de nous” insistait le vétéran Pascal Papé.

 

Tout a commencé ce samedi au petit matin. Le XV de France s’était rendu au pied de la célèbre montée de l’Alpe d’Huez afin de réaliser un travail foncier en vue de la Coupe du Monde en Angleterre.

Les bleus s’étaient élancés de la vallée durant quelques kilomètres afin de s’échauffer avant l’ascension et Mathieu Bastareaud notait: “Il avait été vraiment costaud dans la montée de l’Izeran mais là, il semblait vraiment trop fort. Ce n’était pas normal”. En effet dès les premières rampes, le Springcoq plantait un démarrage qui laissait tous ses compagnons sur place, comme l’avait fait un certain Lance Armstrong en 2001.

 

” J’ai essayé de prendre sa roue mais il allait vraiment trop vite” se lamentait Morgan Parra. “On s’est vite organisés avec Morgan (Parra), Brice (Dulin) et Wesley (Fofana) afin de chasser. On pensait qu’il allait s’écrouler… mais… il a creusé l’écart très rapidement… C’était foutu” constatait Yoann Huget. En effet, après son accélération assassine, un groupe de chasse se formait. La collaboration était bonne mais Kockott, comme un Marco Pantani des grands jours enfonçait le clou et se permettait même un wheeling sur les 5 derniers kilomètres de l’Alpe. Les écarts étaient édifiants : le groupe Huget finissait à 15 minutes, le grupetto, mené par François Trinh-Duc à près d’une heure et Mathieu Bastareaud finissait à plus de 2h.

 

Dès l’arrivée, Antoine Vayer, spécialiste de l’analyse de performance jugeait cet exploit suspect :

“Il a réalisé un temps d’ascension d’environ 40 minutes. C’est seulement 3 minute 20 de plus que le record de Marco Pantani en 1995, en pleines années EPO. Il a développé environ 425 watts sur cette ascension ce qui le place dans un niveau de performance surhumain, proche de celui de Lance Armstrong par exemple. D’autant qu’il n’utilisait qu’un VTT de milieu de gamme et non un vélo de qualité équivalente aux coureurs du tour”.

Le principal intéressé se défendait de toute accusation de dopage : “Je me sentais tout simplement bien, j’avais de bonnes jambes. Je suis certain que c’est un coup monté de la part de Morgan Parra qui veut simplement être titulaire lors de la Coupe du Monde alors qu’il a une condition physique digne d’un grand père”.

 

La police a perquisitionné la chambre d’hôtel de Rory Kockott et a relevé la présence de divers produits dopants comme un pack d’Heineken, une boîte de doliprane et un paquet de Mentos. 

“J’en étais sûr” nous confiait Morgan Parra

” Kockott n’est que le premier, ils sont tous dopés” s’indignait l’expert Frédéric Bénézech.

 

Mathieu Lourdot, journaliste de l’extrème.

XV de France : Pourquoi le mythe du Grandisse © c’est de la merde

En attendant le Messie…

 

Par Mathieu Lourdot et Ovale Masqué,

 

Samedi à Marseille, le XV de France va changer de charnière pour la 17ème fois en trois ans (statistique sortie de mon cul, on est pas sur l’equipe.fr) et nous proposera une association inédite entre Sébastien Tillous-Borde et Camille Lopez. Une décision qui, pour une fois, est accueillie avec bienveillance car :

1) Camillo Pez fait un très bon début de saison
2) Pour une raison difficile à déterminer, tout le monde déteste Rémi Talès.

Cependant ne soyons pas dupes, s’il arrivait que Lopez se foire dans les grandes largeurs contre les Fidji, il subira probablement le même sort que Michalak ou Plisson qui ont été annoncés comme les sauveurs avant d’être ringardisés dans des pubs pour Sofincable et Numérico. Rappelons que même s’il semble faire l’unanimité quand il ne joue pas (le fameux syndrome du banni), François Trinh-Duc s’est lui aussi presque systématiquement fait pourrir depuis ses débuts en bleu sous l’ère Lièvremont.

C’est un fait, le poste de 10 est probablement le plus exposé dans le rugby moderne. L’ouvreur est souvent celui qui récolte les lauriers de la victoire mais aussi celui à qui incombe (et à qui décombe) la responsabilité de la défaite. Par son positionnement au cœur du jeu, le demi d’ouverture conduit le jeu de ses trois-quarts, soulage son équipe dans les moments difficiles et sanctionne les fautes de l’adversaire car il est bien souvent buteur (sauf Rémi Talès, que personne n’aime).
Et dans tous les pays, mais tout particulièrement en France, nous avons le fantasme du Grandisse ©.

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Bonjour, c’est ici pour sauver le XV de France ?

 

Le Grandisse ©, Kesseusé ?

Avant toute chose, le Grandisse n’est pas français.

La particularité de ce type de joueur est qu’il est particulièrement rare. En effet, à l’heure actuelle, seuls 3 ou 4 joueurs peuvent se voir attribuer le qualificatif. Le Grandisse, c’est un ouvreur qui excelle dans tous les secteurs de jeu. Il plaque comme un 3ème ligne, il est intelligent, a toujours un coup d’avance sur tout le monde. Il est imaginatif, rapide comme un ailier, soulage son équipe avec de grands dégagements ou la fait avancer avec des coups de pied tactiques. Il a un mental de Samouraï, peut aligner des passes sautées de 40 mètres qui tombent dans les mains ou un drop entre les perches peu importe sa position dans la moitié de terrain adverse et il sait aussi faire du bon café.

Avec cette description, le lecteur reconnaîtra aisément Julien Bonnaire. Malheureusement le lecteur est con car Julien Bonnaire est en fait 3ème ligne. Les quelques mecs que l’on peut qualifier de Grandisse sont des joueurs comme Stephen Larkham, Michael Lynagh, Gérald Merceron et Dan Carter, le CATALAN ©.

Vous noterez sûrement que Jonny Wilkinson n’est pas cité tout simplement car il est anglais et qu’il a l’imagination d’un ver de terre sous Tranxen. Vous noterez également que de très bons joueurs comme Carlos Spencer, Andrew Merthens ou Ronan O’Gara ont également du mal à recevoir le qualificatif de Grandisse à cause de failles évidentes dans leur jeu (une soif de jeu quasi-suicidaire pour le premier, la technique de plaquage de Yoann Huget pour les deux autres). Bref, un Grandisse, c’est presque aussi rare qu’un bon jeu de mots de Matthieu Lartot.

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Carlos Spencer à 39 ans. Dans ta gueule, Sireli Bobo.

Pourquoi la France n’a pas de Grandisse © ?

On pourrait disserter durant des jours sur cette question. Dieu a-t-il voulu nous punir d’avoir osé sélectionner Benoît Baby au poste de demi d’ouverture ? A-t-il voulu compenser la présence du grand Imanol en nous imposant David Skrela ? Problème de formation, de mental de joueurs français aussi solides que leurs homologues du tennis ?

En effet, au cours des âges, on remarque que la France n’a jamais vraiment eu un demi d’ouverture capable de s’imposer comme une évidence sur le long terme. Depuis le début de l’ère professionnel, notre ouvreur le plus complet a sûrement été Titou Lamaison, devenu légendaire pour sa demi-finale contre les All Blacks en 1999. Mais si on a un peu de mémoire, on se souvient que ce mec a souvent été sélectionné au centre, qu’il ne compte « que » 37 sélections et qu’il n’a participé qu’à un Mondial. Difficile de faire de lui un Grandisse de référence donc, malgré tout son talent.

Alors pourquoi, pourquoi nous n’avons jamais de Grandisse ? Malheureusement, nous croyons que la réponse n’est pas à chercher du côté du ciel mais du côté de chez nous. En effet, si tous les médias du pays sont prompts à nous vendre tout jeune puceau portant le numéro 10 comme le messie qui nous offrira la Coupe du Monde, on l’a déjà évoqué, cet espoir disparait bien rapidement. En effet l’exception culturelle française impose qu’après avoir été porté au pinacle, ledit puceau sera balancé dans un caniveau comme Julien Caminati à l’entrée d’une boîte de nuit toulousaine.

Les générations d’ex-futurs Grandisses se sont enchaînées et plus particulièrement depuis la fin des années 1990. François Gelez, Fred Michalak, David Skrela, Lionel Beauxis, François Trinh-Duc, Jules Plisson… tous ces mecs ont en commun d’avoir été un jour annoncés comme le futur grand ouvreur qui manquait à l’équipe de France pour être enfin championne du monde.

Malheureusement au premier plantage, ce mec se retrouve foutu dehors à coups de pied au cul et remplacé par un nouveau futur-Grandisse qui se plante à son tour et ainsi de suite. On a aussi tenté l’ouvreur bon/moyen – le sans génie – fiable mais qui n’a pas la capacité d’avoir une vidéo YouTube compilant ses actions les plus spectaculaires. En effet personne n’irait regarder une vidéo des meilleures chandelles de Gérald Merceron ou des dégagements de Rémi Talès alors que pour les chistéras après-contact réussies de Sonny Bill Williams, là il y a du monde.

A l’inverse tous les bons ouvreurs que l’on retrouve dans les autres pays ont connu des baisses de régime et se sont même parfois vautrés comme des merdes. Mais leur sélectionneur a décidé de les maintenir, parfois au péril de sa propre crédibilité. Un bon exemple en Angleterre avec Owen Farrell, souvent accusé de perdre ses moyens sous pression, mais qui a conservé son poste malgré l’emergeance de joueurs vendus comme plus talentueux que lui, comme Freddie Burns, George Ford ou même Danny Cipriani, le Michalak local, dont le nom revient tous les deux ans, comme un comeback raté d’une star de la pop en désintox.

Le nouveau futur Grandisse s’appelle donc Camille Lopez, ou peut-être bien Pierre Bernard, ou peut-être même que c’est un type dont on ne connait pas encore l’existence, puisque dès qu’un jeune joueur réalise trois bons matchs en Top14, PSA s’empresse de le sélectionner. Ce futur-Grandisse réussira quelques bons matches, il se plantera et on rappellera certainement Michalak. C’est l’Histoire de la vie, le cycle éternel, aussi vrai que j’ai vu le visage de David Marty apparaître dans le ciel en regardant les nuages hier soir.

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Pierre Bernard au moment où il a appris sa sélection avec le XV de France.

 

Le Grandisse ©, c’est vraiment indispensable ?

Bah en fait, non. Diego Dominguez pourrait être apparenté à cette espèce si particulière et pourtant, mal entouré en équipe nationale, il a enchaîné les branlées comme Jerry Collins les Whisky-Coca.

Sur toutes les équipes championnes du monde, seule l’Australie était dotée d’un Grandisse avec Michael Lynagh, puis Stephen Larkham. Les Springboks gagnent la Coupe du Monde 1995 avec le fils de Clint Eastwood à l’ouverture et avec un psychopathe sanguinaire en 2007.

L’exemple le plus frappant reste encore celui des All Blacks qui auront été champions du monde en utilisant trois ouvreurs moyens : Colin Slade et son mental de chips, un Aaron Cruden alors encore boutonneux et cassé en deux par les Français en finale, et enfin Stephen Donald, sorte de David Skrela Leader Price, qui sera pourtant bien auteur de la pénalité de la gagne en finale. De son côté, Dan Carter n’aura jamais fait mieux qu’une demi-finale en 2003, alors qu’il jouait au centre. D’ailleurs, Dan aura gagné presque la moitié de son palmarès en tribunes, tel Maixme Mermoz au RCT.

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Dan Carter recevant une fellation de tout le peuple catalan. 

 

Alors comment on fait ?

Le point commun entre toutes les équipes championnes du monde, c’est qu’elles utilisent des joueurs de rugby. Quand on voit l’appétence des joueurs français pour la MUSCUUUU et PSA qui déclarait à sa prise de fonction qu’il cherchait des Décathloniens, on peut d’ores et déjà dire que ce sera difficile de gagner des matches. A moins que les Décathloniens soient vraiment super bons au lancer de javelot, on aura vraiment l’air con face à Bakkies Botha et son fusil de chasse.

Les champions du monde savent jouer sur leurs forces. Les Anglais et les Boks gagnaient avec un gros pack et un bon buteur, les Australiens et les Blacks gagnaient avec leur jeu de mouvement bien huilé. Ces équipes sont aussi composées de mecs qui jouent ensemble depuis des années et avec un groupe très stable. Inutile de dire qu’on est dans la merde pour 2015.

Alors pour conclure, vu que c’est niqué pour 2015, tentons de créer un groupe pour 2019 en sélectionnant des jeunes et des joueurs moyens mais sûrs (dans le style d’un Talès, d’un Fritz, ou Kayzer) qu’on installe en équipe première. On va enchaîner les défaites au début, se faire déchirer par la presse, mais on les maintiendra contre vents et marées puis on fera le point quand on sera champions du monde au Japon.

Toi aussi deviens un vrai boucher ! (partie 2)

Par Mathieu Lourdot, avec le soutien de l’Affreux Gnafron.

Lien vers la partie 1. 

 

Salut, jeune boucher !

Après la lecture de la première partie, tu as pu apprendre les bases du métier de boucher avec une préparation minutieuse et quelques techniques ancestrales. J’espère que tu as pu mettre en pratique mes précieux conseils, ce weekend lors des matches de phases finales de séries territoriales (si ton équipe est forte) ou lors d’un tournoi à 7 (si ton équipe est aussi mauvaise que le Stade Toulousain en ce moment). Pour t’illuminer de mon immense savoir, je serai épaulé par un autre maître tripier en la personne de l’Affreux qui tel le Yoann Huget, tout suant et rouge comme un Munsterman, est venu au soutien de Wesley Fofana avec une semaine de retard.

Nous poursuivons donc ta formation avec un petit point sur le matos. En effet, le véritable boucher connaît l’importance du matériel. Tu ne débites pas une carcasse de bœuf avec l’opinel de papy (celui qui a servi à de multiples avortements avant la loi Veil). 

Donc au rayon matos, il te faut une bonne paire de crampons, de préférence coquée au bout même si la mode des pompes de couleur en plastoc chinois a tué la noble industrie du cuir épais renforcé à la pointe carrée. L’affûtage en biseau de tes crampons en 22 est une coquetterie obligatoire. Pour éviter le contrôle tatillon de l’arbitre dans le vestiaire, rien ne t’empêche de lui annoncer fièrement que tu joues en moulés. Même si on est en Ariège, fin janvier et que le terrain tient plus du marécage que du sol rocailleux. Subtilité ultime, on peut procéder à un changement de chaussures à n’importe quel moment entre l’inspection réglementaire et l’entrée sur le terrain. Pas vu, pas pris.

Un première ligne digne de ce nom apporte une importance toute particulière à la tenue et au soin de sa chevelure. Comme Dimitri mais en plus rustique. Racé et élégant, il prendra soin de l’enduire généreusement de Dolpic  en prévision des effusions charnelles des premières mêlées. Son homologue saura goûter à sa juste valeur cette délicate attention en lui manifestant sa désapprobation vigoureuse. A grands coups de boule.

Les innovations technologiques et le souci de protéger le joueur ont conduit certains à se doter de protèges-tibias voire de coudières. La combinaison des deux reste un plaisir réservé aux esthètes du raffut. Il suffit pour cela d’adapter le licite (la coudière innocente) à l’illicite (le protège-tibia en acier renforcé camouflé dessous). Dans cette configuration le raffut coude en-avant (aka le PiKamol, plus fort que la douleur) devient une tentative d’homicide avec arme par destination.

Henry Tuilagi (le Catalan!) et son célèbre plâtre, l’écu des temps modernes.

 

Le casque est franchement inutile. Outre l’esthétique douteuse dudit objet posé sur la tête du boucher, il est aussi une invitation à se faire taper sur la gueule. Tout le monde se souvient du premier de la classe qui pensait éviter les bourre-pifs en arborant une paire de lunettes dite « culs de bouteille ». Si le jeune homme a désormais réussi et est devenu courtier en assurances ou vendeur de voitures d’occasions, sa carrière dans le mannequinat a été compromise par la forme de son nez que ne renierait pas Thibaut Privat et par son crane déformé par les amicales mandales administrées par ses camarades de classe. On lui préférera amplement le strap afin de retenir les oreilles qui a l’avantage de rappeler les bons vieux derbys à l’ancienne ou l’on passait plus de temps à se coller des mornifles qu’à se faire des passes.

Le protège-dents est lui particulièrement déconseillé. En plus de gêner la respiration, il sera fortement handicapant au moment de mordre l’oreille de son vis-à-vis en mêlée. Il peut aussi s’avérer extrêmement dangereux. En effet, je ne vous cache pas que votre nouveau statut de boucher va attirer l’inimitié de l’adversaire qui risque fort de riposter. Or il se peut que ledit adversaire ait lui aussi lu ce guide ou qu’il ait appris au cours d’une longue carrière divers moyens de vous éclater la gueule. En cas de K.O, il se pourrait que vous avaliez le protège dents ce qui aurait le fâcheux désavantage de vous étouffer. Sécurité avant tout, oubliez le protège dents. (puis il est plus facile de gagner de l’argent aux feus rouges si il manque des chicots).

 

Admire ton futur sourire.

Il est maintenant temps de revenir aux différentes techniques que tu dois acquérir avant de devenir un maître équarrisseur.

La Fourchette.

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Le gastronome ne peut se nourrir exclusivement avec les poings, c’est pour cela que la fourchette fut inventée. Cet objet, bien que devant servir uniquement aux plaisirs de la table, a été adapté au rugby à l’instar des tampons (car au rugby, les tampons, c’est pas dans la chatte). Pour réaliser une bonne fourchette, il est important de viser les yeux puis d’administrer une pression importante et constante sur les globes oculaires adverses. En règle générale, les compagnons d’infortune de la cible voudront défendre leur ami et risquent fort d’être courroucés. Attention à la riposte.

 

Jeu de l’été : Neutralise cet affreux rouquin d’une fourchette avant qu’il n’ait le temps de riposter!

 

Ce geste est lui aussi très mal vu du corps arbitral. Quand on sait qu’un joueur comme Schalk Burger a déjà été suspendu pour avoir administré une fourchette, ça a vite tendance à refroidir. Le tarif moyen pour un joueur français est entre 6 mois (Julien Dupuy) et 1 an (David Attoub). Donc si vous ne pouvez pas justifier d’une ascendance Celtique (la Bretagne ne compte pas) ou Anglo-Saxonne, abstenez vous.

La Bagarre.

Bien

 

Sur cette vidéo, on note la technique impeccable, l’efficacité et la discrétion de Norman Jordaan. Le carton rouge échoit à ceux qui ont commencé mais le 9 Toulonnais s’est fait plaisir en couchant 3 bonshommes. Ce doit être ton modèle : rien ne sert de faire de grand moulinets, il faut frapper précis, fort et discret.

 

Pas bien

 


 

Dans cette vidéo, le grand con avec une chaussure noire affronte un cube Tongien. On note qu’après quelques mornifles, chacun regagne son vestiaire (le Français en pleurant comme une gonzesse). La bagarre débute sous les yeux de l’arbitre, discrétion 0. Ça brasse beaucoup d’air et peu de coups touchent leur cible. A l’arrivée, le corps arbitral met fin à cette franche accolade d’un carton rouge bien mérité au vu du manque d’aisance technique des protagonistes.

Toi aussi, deviens un vrai boucher ! (partie 1)

 

Par Mathieu Lourdot. (@TanguyAkilou)

 

Salut, jeune homme (ou jeune femme), tu joues au rugby et tu aimerais être reconnu par les milliers de Jean Michel Céquelchain qui peuplent les stades et même avoir une page Facebook à ton nom ?
Malheureusement, tu es doté d’abdos dignes de ceux de Nicolas Mas, ton visage n’est pas aussi gracieux que celui de Maxime Mermoz, tes passes ressemblent à celles de Pascal Papé, tu butes comme Jean Marc Doussain, tu te fais fumer au 100m par un pilier Géorgien asthmatique et tu as peur du ballon. Tout porte à croire que tu ne pourras jamais percer dans le rugby moderne.
Heureusement, tonton Lourdot a la solution. Celle-ci n’inclut pas de se déchirer à la muscu afin de devenir le nouveau Pierrick Gunther ou encore d’apprendre à buter durant des heures pour devenir un sosie de Jérôme Porical.
Mes précieux conseils, suivis à la lettre, te permettront de quitter ton club miteux de 4ème série et d’envisager de jouer à un niveau plus élevé pour, pourquoi pas, atteindre la gloire.

 

Comme le disait maître Ho : « Souviens toi toujours qu’avant d’être centenaire, le grand chêne fut un gland »

 

L’idée de base de ma méthode est la suivante : Il existe dans tous les clubs, un joueur dont on se demande ce qu’il fout sur le terrain. Il n’est pas connu pour ses qualités techniques, défensives ou physiques, il prend environ un carton par match et coûte une douzaine de points à son équipe. On reconnaîtra aisément, dans cette description, un joueur comme Jean Pierre Pérez, Grégory le Corvec, Juan Manuel Leguizamon, Julien Bardy ou Benoit Baby (non en fait, ce dernier, on ne sait vraiment pas ce qu’il fait sur le terrain). Chaque club a besoin de ce type de crevures, capable de faire disjoncter l’adversaire et qui prend un malin plaisir à pourrir toute forme de jeu, ce joueur, ce sera toi.

 

Entre et instruis toi !

 

Disclaimer : La Boucherie Ovalie et Mathieu Lourdot déclinent toute responsabilité quant-à d’éventuelles blessures issues de l’utilisation de cette méthode. Aucun rugbyman n’a été maltraité durant le tournage (enfin pas qu’on sache).

 

Leçon 1 : Mise en condition.
La maîtrise des techniques ancestrales qui ont été compilées par moi même comporte bien évidemment des risques et demande une hygiène de vie parfaite. Il convient tout d’abord de se mettre en condition physique et mentale afin de respecter l’adage bien connu : un esprit malsain dans un corps sain.
Si tout ce qui est petit est mignon, tout ce qui est gros et moche fait peur. L’intimidation est une part non négligeable de ta future transformation. Pour cela, il faut une alimentation saine et équilibrée : bière, viande crue et cassoulet. Ce régime pratiqué durant quelques mois t’amènera aux portes de l’obésité morbide, et alors, tu pourras lire la peur dans les regards de tes adversaires.

 

Regarde ! Ça fout la trouille hein ?

 

Le mental est ultra important. Aimé Jacquet disait « Muscle ton jeu, Robert !»,  c’est l’état d’esprit qui doit dominer. Comme tu es nul rugbystiquement, tu devras te donner à 200% sur le pré afin de perçer. Il faut donc appliquer la méthode mise en place au sein des Spetznaz, la viande crue fera le reste :
  • Privation de sommeil.

 

Après cette préparation, tu seras déjà devenu une machine de guerre prête à en découdre. Mais ta formation n’est pas encore achevée, jeune padawan car, comme le dirait un célèbre concurrent du sponsor principal d’un club qui fait partie du mensonge (c), « sans maîtrise, la puissance n’est rien ».

 

Leçon 2 : Les Skills.
Maintenant que tu es assez moche et con pour faire passer Vincent Moscato pour un prix Nobel, débute la seconde partie de ta formation. On va parler des skills mais pas de ces trucs de flambeurs que peuvent faire les ¾ pour se la péter, des vrais skills de boucher. En effet, si tu partais directement sur le pré, le corps arbitral, peu habitué au sang, se chargerait de te renvoyer aux vestiaires en 2 minutes. Il te faut donc, tel un ninja des temps modernes, te former à toutes les techniques aptes à te rendre aussi discret que Maxime Médard lorsqu’il part fumer sa clope en match.

 

Tu auras déjà une première idée avec ça.

 

Bon là, on a déjà une base de travail, malheureusement, la majorité de ces gestes, s’ils étaient autorisés en 1920 sont désormais aussi bien vus sur un terrain que Delon Armitage au Stade Michelin. Il faut donc être discret, frapper vite et fort tout en sachant que si tu te fais chopper, tu es foutu.

 

1er exercice : La destruction de Maul.

 

 

 

Attention, même en étant passé maître dans cet art, on peut toujours se faire piéger.

 

On commence par quelque chose d’assez simple puisqu’en général, l’arbitre verra rien. L’adversaire forme un maul. Il faut être le premier au contact, et là, c’est déjà 80% du boulot qui est fait. On se colle au porteur du ballon et on utilise ses bras. Plusieurs solutions s’offrent à toi :
  • Coups de poing sur les joueurs adverses en gardant les mains cachées (toujours). C’est simple, efficace et de bon aloi.
  • Coup de boule sur le porteur du ballon. C’est peu discret mais dans le doute, c’est tentable.
  • Le meilleur pour la fin, l’étranglement. Tel le CRS maîtrisant un jeune militant gauchiste à une manif étudiante, tu poses ton avant-bras au niveau de la gorge d’un adversaire te tournant le dos, tu verrouilles avec l’autre bras et tu serres. Une fois qu’il est bleu, tu le lâches, on reste quand même des gentlemen.

 

C’est un Maul !!!

 

2ème exercice : Le cadrage dans ta gueule.

 

Ici, Jean-Marc Doussain nous montre un bel exemple de technique individuelle.

 

C’est un geste assez technique, immortalisé par les élégants Damien Traille et Julien Caminati. Si malgré ton régime draconien, tu es toujours capable de courir un minimum, cette technique s’adresse à toi.
Ce geste se décompose en 3 étapes :
  • La prise de vitesse. Il faut arriver lancé comme un frelon sur l’adversaire sous peine de se faire méchamment tamponner.
  • La prise d’appuis. Cette prise d’appui doit laisser croire à l’adversaire que l’on va l’éviter. Elle se fait au moment où l’adversaire est cadré.
  • Le dans la gueule. Finalement, le changement de direction ne se fait pas et on vient emplâtrer le défenseur en pleine poire. De dernier ayant prévu l’évitement se retrouva fort dépourvu lorsque le boucher fut venu.




Julien Caminati nous offre une magnifique démonstration de cadrage dans ta gueule sur Jonny Wilkinson.
3ème exercice : La manchette Samoane.

 

Manchette Samoane ? Kesseussé ?

 

Geste à haut risque qui amène une forte probabilité de carton malgré le côté indéniablement spectaculaire et efficace de la chose. Ce geste se pratique principalement en défense et nous vient tout droit des îles du Pacifique où les hommes possèdent le gène de la violence (d’après Fabien Galthié).
Là où tout bon entraîneur vous ressortira un poncif vieux comme le monde « Vise le short ! », « Plaque aux chevilles ! », je vous propose une solution bien plus esthétique. En effet, plaquer aux jambes un Samoan de 140 kilos n’est pas forcément l’idée du siècle quand on sait qu’il risque de retomber sur votre dos et de vous briser quelques vertèbres au passage. C’est pourquoi la manchette s’avère une solution de remplacement intéressante.

 

Pour cela, il est important de suivre scrupuleusement les étapes suivantes :
  • Se décaler légèrement comme le premier Porical venu. L’adversaire aura l’impression que vous tentez de fuir et va prendre confiance.
  • Tendre le bras et viser la carotide du joueur ennemi.
  • Effectuer une petite prière intérieure afin de se donner du courage.
  • Garder le bras tendu et sauter vers l’avant en hurlant Banzai !!! (ou autre cri de guerre).
  •  Arriver en planche au niveau de la gorge de l’adversaire. Rebondir ou le faire reculer.
  • Prendre un regard vide et idiot qui en dit long et montrant que « C pa ma fôt! ».
  • Sortir du terrain avec l’air dépité ou complètement ahuri.

 

C’est pas ma faute à mwaaaaa !


Voici une petite illustration d’un maître dans cet art si particulier : Juan Martin Leguizamon.

 

Voilà, jeune lecteur, une fois que tu auras acquis ces quelques bases, tu seras déjà un peu moins manche sur un terrain. Tu parviendras à te rendre vaguement utile sur le pré et peut-être même que les supporters adverses te gratifieront d’un “VOYOU! Depuis le début!” lorsque tu te prendras un carton.

Sache que ta formation est loin d’être achevée et il est possible que je vienne par la suite t’éclairer à nouveau de mes lumières afin de faire de toi l’égal d’un Mamuka Gorgodze ou d’un Bakkies Botha. Continue à bosser et tu deviendras un homme couillu et rudoyant.