L’arrivage de la semaine : 26ème journée de Top 14. Par Copareos, « TAMDAGADAMTAMTAMTAMTAM ». Vous l’avez reconnu? Si oui, sortez un peu au lieu de passer votre temps devant un écran à essayer de retrouver un son à partir d’un texte approximatif, si non, cette suite de lettres représente le son que Canal+ utilise pour annoncer un essai lors du multiplex de la dernière journée de Top 14. Parce que y’a pas à dire, le multiplex, ça vous change un championnat. On a tout de suite l’impression que ça joue bien et qu’il y a des essais partout. Et en plus, y’a de l’excitation parce que tout le classement peut changer en quelques minutes, surtout cette année. En effet, hier à 14 heures 40, on ne savait toujours pas si l’USAP allait vraiment descendre en Pro D2 ou si c’était juste une bonne blague bien marrante. On ne savait pas non plus si Montpellier allait vraiment finir dans les deux premiers, ou si là aussi c’était une bonne blague bien marrante. Avant ces matches, on se demandait encore si le Racing allait vraiment finir dans le Top 6, ce qui serait un scandale au vu du jeu qu’ils ont proposé cette saison, et tout le monde attendait de savoir si l’UBB n’allait vraiment pas participer aux phases finales, ce qui serait un scandale au vu du jeu qu’ils ont proposé cette saison. Bref, rien ne va plus, les jeux ont été faits, et c’est pas beau à voir. Les résultats Cette dernière journée a été à l’image de la saison © qui vient de s’écouler puisque toutes les équipes à domicile l’ont emporté. Toulon a conforté sa première place en l’emportant de justesse face au Stade Français (17-15), ce qui fait que le XV de la Rade reste invaincu à l’Allianz Riviera. Cela dit, ce n’est pas très compliqué puisque le RCT n’y a joué que 3 matches, par ailleurs il est bon de noter que Toulon a joué ses matches “à domicile” dans huit stades différents cette saison. Montpellier a écrasé un Racing égal à lui-même (44-10) dans un véritable quart de finale avant l’heure © pendant que Toulouse dépassait les Racingmen au classement en violant à sec les Grenoblois qui n’ont plus gagné le moindre match depuis 1964 (38-8). Pour rester dans le thème : “Les phases finales s’annoncent alléchantes quand on voit le niveau des équipes qui vont y participer”, Castres a perdu à Bayonne (23-13) sans jamais avoir réussi à jouer au rugby, ce qui peut paraître problématique quand on est tenant du titre du Meilleur Championnat Du Monde Entier ©, surtout à une semaine desdites phases finales. Bordeaux-Bègles a passé un après-midi sympathique à l’occasion d’un match amical face à une équipe de Pro D2, Biarritz (54-20). Enfin, Brive a gagné contre Oyonnax qui a eu ce qu’il voulait : le point de bonus défensif (19-17) et Clermont a poursuivi son incroyable série de victoires moches à domicile en portant ce chiffre à 24 matches à l’occasion de la réception de Perpignan (25-22), qui a longtemps résisté aux Auvergnats, mais pas assez. La pièce du boucher du week-end : Hosea Gear (Toulouse) Qui l’eut cru? On pensait qu’il avait déjà la tête au Japon, qu’il n’allait jamais faire un vrai bon match cette saison. Et pourtant, quand il est lâché, il a montré qu’il savait toujours faire des merveilles. La preuve : trois essais. C’était beau à voir, et on en regretterait presque qu’il parte au Japon, mais tout redeviendra normal quand, avant le prochain match, Guy Novès lui demandera de ne pas trop bien jouer, pour ne pas gêner ses coéquipiers. L’essai du week-end : Hosea Gear (Toulouse) Le Néo-zélandais en a eu marre d’essayer de jouer au rugby. Alors il a pris le ballon et s’est promené au milieu de la défense de Grenoble elle-même partie aux champignons. Après un jeu au pied hésitant d’un deuxième-ligne grenoblois, Gear profite parfaitement de ce ballon de relance pour franchir seul toute la défense grenobloise. Si Lartot avait commenté ce match, il aurait dit que ça ressemble fortement à Fofana à Twickenham, et qu’il ne connaissait pas « le phénomène Gear ». Le fait historique du week-end : Perpignan en Pro D2 On en a ri, longtemps. Puis on s’est dit que maintenant c’était trop facile, alors on fait comme les autres, on regrette déjà d’avoir humilié cette équipe. Mais ça reste quand même super drôle. Et pis ça fait un deuxième truc qu’on pourra raconter à nos petits-enfants après le sacre de Clermont. En attendant, les joueurs partent les uns après les autres pour ne pas avoir à se déplacer à Aurillac l’an prochain. Et comme le chante Jean-Marc Lhermet : « Vahaamahina rappelle-toi, que tu ne serais rien sans moiiiiii ». Le supporter du week-end : Clermont-Ferrand L’Auvergnat a la dent dure. Peu habitué à voir son équipe perdre de 40 points, qui plus est avant la finale, le supporter clermontois n’hésite pas à rappeler à ses joueurs favoris la déconvenue de Twickenham. Toutefois, faire une telle pancarte peut paraître inutile quand on sait que l’adversaire du jour est l’USAP. Les Catalans ont quand même fait peur au stade Marcel-Michelin, et l’individu en question a pu exhiber son œuvre pour son plus grand plaisir. Le succès a été tel qu’un projet de pancarte “Remember Stade de France”, montrée à chaque essai encaissé par les Jaunards, est actuellement à l’étude. Le record du week-end : Oyonnax Grâce aux cartons jaunes de Damian Browne, Salim Tebani et Thibault Lassalle face à Brive, Oyonnax a réussi à battre le record de cartons jaunes (172) reçus en une saison de Top 14. Ce record était jusque-là détenu par David Marty, qui avait été expulsé temporairement à 80 reprises lors de la saison 2010/2011. Notons tout de même qu’avec la nouvelle règle stipulant qu’un joueur ayant reçu trois cartons jaunes durant la saison est suspendu pendant un match, Oyonnax a de quoi s’inquièter pour la saison prochaine, d’autant plus qu’il n’est pas facile de convaincre des joueurs de vivre dans cette ville. Les intrus du week-end : les essais Bon, d’accord, le multiplex donne souvent l’impression qu’il y a eu pléthore d’essais pendant une journée. Mais là, quand même. Bordeaux qui plante huit essais et Toulouse qui en met six avec Guy Novès comme entraîneur, on se demande où est passé notre bon vieux Top 14. Heureusement, en bon tenant du titre, Castres n’a mis qu’un seul essai… à la 78ème minute. Ouf, on a eu peur. La tactique du week-end : le contre (Montpellier) Prenez une équipe qui aime avoir le ballon mais qui sait pas quoi en faire (Clermont serait parfait mais là on a que le Racing sous la main). Ajoutez-y un adversaire qui lui n’aime pas trop le ballon mais arrive à en faire quelque chose (Bordeaux-Bègles serait parfait mais là on a que Montpellier sous la main). Laissez mijoter dans les 22 mètres de l’équipe dominatrice, et regardez. Si ça vous amuse, vous pouvez y rajouter de la chatte sur les rebonds. Et vous obtenez une belle branlée si tout se passe bien. Le cul du week-end : Pascal Papé (Stade Français) Merci à @saintmtex pour la photo Il nous avait plus habitués à son poing, Pascal. Mais ce week-end, c’est son cul qui était à l’honneur. Tant que c’est pas les deux d’un coup, tout va bien. L’information inutile du week-end : le bonus défensif à 5 points Le saviez-vous ? Si le bonus défensif avait été instauré à cette journée, il n’aurait eu aucun effet sur le classement. La mauvaise habitude du week-end : l’antijeu (Clermont) Les Auvergnats sont des masochistes. Ca, tout le monde le savait. C’était donc peu étonnant de voir Brock James, les fesses tendues, empêcher les Saracens de marquer et malgré tout se prendre un essai de pénalité en plus d’un carton jaune. Seulement là, ils ont refait le coup. Et c’est Sitiveni Sivivatu, le futur Aveyronnais aux choix de carrière audacieux, qui a fait un en-avant volontaire pour que les Catalans ne prennent pas les devants. Belle image de la part de l’Equipe-qui-joue-le-mieux-sur-la-Terre-entière ©. Le pot de colle du week-end : Renaud Lavillenie Il était encore là, au bord du terrain, à papoter avec les joueurs clermontois. C’est sûr, Lavillenie sera la recrue de l’été pour l’ASM. En plus, il sait bien viser entre les perches (Lartot si tu me lis, tu m’as tout appris). Le plaquage érotico-rugbystique du week-end : Digby Loane (Stade Français) Catch-masutra. L’acte très intelligent du week-end : Konstantin Mikautadze (Toulon) La bagarre, c’est bieng. Mais quand on est souvent remplaçant et qu’on a une chance de montrer de quoi on est capable, c’est pas là qu’il faut la faire, même si on est Géorgien, et surtout quand c’est pour mettre un petit coup de pied ridicule. Bref, pour ce qui était certainement son dernier match à Toulon, Mikautadze a su se faire remarquer. Admirez au passage la tête absolument priceless de Virgile Bruni. La phrase du week-end : « J’aurais préféré que l’on reste à 15 contre 15 », Gonzalo Quesada Vous ne rêvez pas, l’entraineur parisien se plaint du carton rouge reçu par… Toulon. Selon lui, on a un avantage à jouer en infériorité numérique. On comprend mieux pourquoi Papé est capitaine maintenant. Le revenant du week-end : Guillaume Boussès (Oyonnax) Nous sommes à la 60ème minute d’un Brive-Oyonnax pas fantastique. Oyonnax se dirige droit vers la Pro D2, le match est d’une banalité affligeante et pourtant, un évènement va avoir lieu : un essai de Guillaume Boussès, en 2014. Lui que tout le monde avait oublié, ce qu’une descente en Pro D2 n’allait pas arranger, a su faire le nécessaire pour marquer un essai qui allait grandement aider Oyonnax à se maintenir. Le classement Toulon et Montpellier se qualifient directement pour les demi-finales de Top 14. Clermont recevra Castres pour un Sivivatico qui s’annonce alléchant, sauf si les deux équipes jouent comme ce week-end. Toulouse a dépassé le Racing au classement et recevra donc les Franciliens, ce qui arrange ces derniers qui avaient peur que tous les regards se portent sur leur stade et ses 350 spectateurs. Le Stade Français rate les barrages de Top 14 à une transformation près mais disputera celui de la coupe d’Europe contre le 7ème anglais (London Wasps), et Bordeaux-Bègles finit huitième. Brive termine à une bonne neuvième place, Bayonne est dixième (lol). Grenoble, onzième, se maintient grâce à Laurent Cardona (c’est pour vous les Toulonnais) et Oyonnax se maintient sans avoir joué un seul match avec une température négative, chapeau. Enfin, Perpignan et Biarritz iront donner un peu de prestige à la Pro D2, sauf si Biarritz fusionne avec Bayonne et que Perpignan fusionne avec Montpellier. En tout cas je rêve qu’un de ces projets naisse, ça nous occuperait l’été, et ça permettrait au Midol de ne pas avoir à les inventer.
Aveyron : un petit club local prétend détenir le Bouclier de Brennus Par Copareos, Cette semaine, Castres, une petite bourgade de 40.000 habitants, a créé la sensation dans le monde du rugby français en publiant un tweet mystérieux avec le compte du club local, le Castres Olympique : Ça y est, le Bouclier de Brennus a quitté Castres pour rejoindre la @lnr_fr pour les phases finales du TOP 14! — Castres Olympique (@CastresRugby) 22 Avril 2014 Un poisson d’avril tardif ? « On s’est fait retweeter 92 fois, même le compte Twitter de l’Equipe a joué le jeu, s’enthousiasme le responsable du compte du Castres Olympique. Mes amis me disaient que ça allait être trop gros, mais j’ai quand même tenté le coup, et j’ai bien fait ! ». Il faut dire qu’il fallait oser. En cette période de phases finales, alors que le Bouclier s’apprête à être approprié et que la saison se termine pour les clubs de niveau inférieur, le moment est idéal pour faire parler de soi. L’évènement est même en train de devenir incontrôlable pour l’auteur : « Moi je voulais juste faire une petite blague pour nos quelques abonnés, à la limite passer dans le journal local. Mais là, ça va finir dans le Midol ! La gloire ! J’espère que ça va faire venir quelques sponsors dans la région, bien que je sois conscient qu’il ne suffit pas d’un mécène pour amener le CO vers les sommets ». Un canular qui fait plus ou moins rire Au-delà de l’étonnement causé par l’envoi d’un tweet depuis cette région, ce petit message au ton quelque peu provocateur a suscité de nombreuses réactions de part et d’autre de l’Hexagone. A Toulouse tout d’abord, ville la plus proche de Castres, on admet avoir entendu parler de ce club, affronté quelque fois lors de matches amicaux avant l’avènement du professionnalisme : « Castres est une sympathique ville de banlieue, affirme-t-on dans la ville rose, ce tweet c’est une idée comme une autre pour se faire de la publicité, et puis c’est vrai qu’avec un club mythique comme le nôtre dans la région, ça peut donner des idées, surtout dans notre forme actuelle ! ». A Toulon en revanche, la réaction est plus amère : « J’ai du mal à croire qu’on veuille nous voler ce titre que nous avions tant attendu, s’énerve-t-on sur la Rade. Certes la finale a été facile, mais nous n’avons pas volé le Bouclier pour autant. Pour une fois que les arbitres ne nous volent pas la victoire, les petits clubs de Fédérale ne vont pas s’y mettre aussi ! Ca me rappelle ce club qui avait revendiqué la paternité du Pilou-Pilou (le Stade Marseillais UC, ndlr), c’est quand même fou qu’on veuille tout nous prendre, le système est contre le RCT, comme d’habitude. Je le sais bien que nous ne sommes pas désirés». Du côté de la Ligue Nationale de Rugby (LNR), cité directement dans le fameux tweet, on minimise la chose : « Vous savez, le Castres Olympique n’est pas le premier club à jouer avec les réseaux sociaux, s’explique un employé de la LNR. Tenez, pas plus tard que l’été dernier, le club d’Oyonnax, dans l’Ain, a prétendu fêter sa promotion en Top 14 ! C’est folklorique, et puis ça fait toujours sourire ». Après tout, l’humour ne fait-il pas partie des Valeurs© du rugby ?
Top 14 J24 : L’arrivage de la semaine Tout ce qu’il fallait savoir sur la dernière journée de Top 14. Par Copareos, (@Copareos) (avec l’aide d’Ovale Masqué, ce bel homme à qui je dois tout) Bienvenue dans le résumé de l’antépénultième (l’avant-avant-dernière Pica, ça veut dire l’avant-avant-dernière. Calme toi, j’utiliserai plus de mots comme ça, promis). Bienvenue donc dans le résumé de l’avant-avant-dernière journée de la saison régulière de Top 14. Ce week-end, il s’agissait surtout de savoir qui pouvait encore briguer une place qualificative pour les phases finales et qui d’autre pouvait craindre le même sort que Biarritz (je ne parle pas d’apprendre que son meilleur joueur part à la retraite, mais plutôt de devoir aller jouer à Aurillac l’an prochain). Les résultats Montpellier est allé battre Grenoble 30-36, après avoir mené 27-6, mais les remplaçants grenoblois ont su remonter le score et Julien Caminati a offert le point de bonus défensif à son équipe, qui en est tout de même à sa cinquième défaite consécutive. Montpellier continue quant à lui son petit bonhomme de chemin en tête du championnat. Le Racing a écrasé Biarritz 37-7, inscrivant cinq essais pour la première fois depuis 5 ans, ce qui leur permet de se faire une place dans le Top 6. Bayonne l’emporte 24-19 sur le Stade Français grâce à 8 pénalités (100% de réussite) de Bustos Moyano. Les Parisiens continuent leur mauvaise passe et s’éloignent des barrages pendant que les Bayonnais reprennent espoir. Toulouse a battu Brive de la manière la plus triste possible (16-9) et s’est fait sifflé par son propre public, au nom des Valeurs ©. Perpignan a battu Oyonnax 22-12 dans un match crucial pour le maintien. Toulon a gagné de justesse 22-20 à Bordeaux et Castres a fait douter des Clermontois qui ont tout de même gagné, dans la douleur toujours (23-11). L’équipe déboussolée du week-end : Grenoble La hiérarchie totalement absente de ce championnat fait qu’environ 10 équipes peuvent finir dans les 6 premiers, et que 3 autres craignent la 13ème place, synonyme de relégation. Pire, il existe une équipe qui, avant cette journée, ne savait même pas si elle jouait les phases finales ou le maintien : Grenoble. En effet, avec 8 points de retard sur Toulouse et 8 points d’avance sur Bayonne, les Grenoblois ne savent plus où donner de la tête. Le match perdu contre Montpellier leur a permis de mettre les choses au clair : Grenoble finira dans le ventre mou du Top 14 (mais non c’est pas toi le ventre mou du Top 14 Pica, toi t’es fort, t’es le plus musclé de tous). La pièce du boucher du week-end : Timoci Nagusa (Montpellier) Timoci Nagusa avait déjà fait un très beau coup de pied pour lui-même amenant au premier essai de son équipe face à Grenoble. Mais lassé de devoir faire des passes et ayant des fourmis dans les jambes, “ce diable de Nagusa”, pour citer le commentateur de Rugby+ en mode Christian Jeanpierre, a eu l’idée de courir 60 mètres en évitant les quelques Grenoblois qui se trouvaient sur son passage, puis d’aller tranquillement aplatir de la ballon dans l’en-but adverse pour donner un bonus offensif que les Montpelliérains n’arriveront pas à conserver. L’essai du week-end : Tulou (Montpellier) “Un essai à la french flair” dirait un nostalgique du Rugby D’avant ©. Un essai de 80 mètres, en une phase, avec une dizaine de passes plus ou moins académiques (on notera celle de Gorgodze, qui a duré 45 secondes), et un essai en puissance de Tulou. Cet essai part de la décision de Trinh-Duc de relancer à la main depuis ses 22 mètres. S’en suit un coup de pied de Nagusa pour lui-même, puis un changement d’aile audacieux qui permet au troisième-ligne centre d’inscrire son sixième essai de la saison. Le septième arrivera un quart d’heure plus tard. Le miracle du week-end : l’essai de Bryan Habana On l’attendait. On le sentait. On l’espérait. Puis on l’a oublié. Et c’est là qu’il est apparu : l’essai de Bryan Habana. Il aura fallu attendre huit mois. A 42.000€/mois, ça nous fait donc 336.000€ l’essai. Une vraie affaire. L’essai en lui-même n’est pas exceptionnel, mais il aura tout de même permis à Toulon de recoller au score, avant de l’emporter face à Bordeaux-Bègles, grâce à une pénalité de Giteau (22-20). Le chef me signale qu’on a pas la vidéo de l’essai parce qu’il est moche. L’amitié du week-end : Raphaël Chaume (Clermont) & Christophe Samson (Castres) Le rugby, c’est un sport d’hommes. Et les hommes, faut pas qu’ils montrent qu’ils s’aiment. Alors quand ils sont sur un terrain de rugby, ils se battent, même contre leurs copains. Et peu importe si ça leur fait rater la fin du match, l’important, c’est de montrer qu’ils sont virils. Ainsi se sont comportés Chaume et Samson vendredi soir, c’est beau l’amitié. Le fail du week-end : David Marty (Perpignan) Même quand on tend à l’oublier, David est là pour se faire remarquer. Un carton jaune plus que stupide, pour avoir donné un coup d’épaule à un joueur alors que ça ne jouait pas, à la 60ème minute, alors que Perpignan ne mène que de sept points. Il laisse donc ses coéquipiers en infériorité numérique pendant dix minutes dans un match plus q’important. Marty style. La bonne opération du week-end : Perpignan Ce match était d’une importance extrême. Recevoir un concurrent direct pour le maintien, alors que les deux prochains (et derniers) matches seront face aux deux finalistes de la dernière H Cup. Pour le dernier match du capitaine Guirado à Aimé-Giral, celui-ci marquera d’ailleurs le seul essai de la soirée, les Perpignanais ont fait le boulot. Victoire 22-12 et deux points d’avance sur leurs adversaires du jour. Deux points qui pourraient bien faire la différence tant cette lutte pour le maintien est serrée. Une performance serait tout de même la bienvenue lors de la réception de Toulon ou du déplacement à Clermont, histoire d’assurer le maitien pour les Catalans, présents dans l’élite depuis 1911. La mauvaise opération du week-end : Oyonnax En allant perdre à Perpignan, les Oyonnaxiens ont perdu une bonne occasion d’assurer leur maitien, et ce sans le bonus défensif. La fin de saison ne vas pourtant pas être de tout repos avec la réception de Toulouse et un déplacement chez l’autre promu : Brive. Pour se maintenir, les Haut-Bugistes (pour ceux qui ne viennent pas de là-bas, c’est la région d’Oyonnax. C’était le point géographie.) devront confirmer leur puissance à domicile et arrêter de perdre systématiquement à l’extérieur. Sans quoi ils retourneront à la case départ : la Pro D2. L’arbitre du week-end : Jérôme Garcès (Clermont-Castres) M. Garcès a tellement parlé avec les joueurs pendant le match qu’il a réussi à négocier une 205 GTI (2004, 45.000 km) à Christophe Samson pour seulement 1.500€. Une affaire quand on voit les prix de l’argus. Les supporters du week-end : Les Power Rangers Venu se faire un petit match de rugby entre deux tournages aux effets spéciaux Hollywoodiens, les Power Rangers espéraient apercevoir leur frère René, mais ils se sont trompés de stade et ont fini à Bordeaux. Au moins, ils n’auront pas tout perdu : Habana a marqué un essai. Merci à @PaulBlaque1 pour la photo La leçon de la semaine Parce qu’il ne faut jamais oublier que c’est facile derrière son écran. Plus facile qu’apprendre le français en tout cas. Le cul de la semaine Déception : nous n’avons pas vu de cul ou de bite dans Jour de Rugby cette semaine, comme le veut la tradition. Heureusment on se rattrape sur Twitter avec ce beau moment de camaraderie entre le Montpellérien René Ranger et l’Usapiste Nicolas Mas, apparemment de visite dans le vestiaire du MHR. Le classement Bon. On ne sait toujours pas pourquoi ni comment, mais Montpellier est toujours leader, avec un point d’avance sur Clermont et Toulon. On sait pas vraiment si c’est un poisson d’avril qui dure, ou s’ils vont vraiment finir premiers au bout des vingt-six journées, alors on attend pour voir. Derrière ça bouchonne un peu entre les deux clubs parisiens, Toulouse, Castres et Bordeaux, mais les Girondins et le Stade Français restent les plus mal placés pour le moment (alors qu’ils ont gagné plus de matches que Toulouse, et que leur jeu est bien plus beau à voir…). Pour Brive, plus rien n’est à jouer, pour Grenoble non plus, et pour Biarritz non plus d’ailleurs (lol). Perpignan, Bayonne et Oyonnax, qui se tiennent en deux petits points, vont donc se battre pour ne pas être la deuxième équipe à rejoindre la Pro D2. Le suspense est à son comble, j’en frissonne d’avance. “Donc si j’ai bien compris là c’était l’avant-avant-dernière journée, donc la prochaine, c’est l’avant-dernière journée. C’est ça?” C’est ça mon Pica, prochain rendez-vous ces vendredi 18 et samedi 19 avril pour l’avant-dernière journée de Top 14, avec un Biarritz-Brive plus qu’alléchant. Le reste, on s’en branle un peu non ?
La Lab’ougnat revient sur ASM – Leicester (22-16) Par Copareos (@Copareos) Le contexte Ah, avril et sa douce odeur de printemps. L’équipe de France à peine humiliée, c’est déjà l’heure des quarts de finale de la Heinek*n Cup (Loi Evin oblige), où les équipes françaises vont se faire écraser par les provinces irlandaises parce que les équipes du Meilleur Championnat Du Monde © jouent trop de matches. J’en veux pour preuve la branlée made in Rouquins infligée par le Munster au Stade Toulousain, un Monument © en perdition. D’ailleurs, en parlant de Monument ©, le Stade Marcel-Michelin est inviolable depuis 74 matches désormais. Et comme d’habitude, avant chaque match à domicile de l’ASM, les médias tentent de prévoir une fin de série imminente, histoire de mettre un peu de suspense. Surtout quand on sait que les Jaunards viennent de perdre à Brive-la-Gaillarde, qui n’a jamais aussi bien porté son nom que lors de ce match, où les Brivistes ont réussi à l’emporter en jouant à 12 ou 13 joueurs pendant toute la deuxième mi-temps. La tension est donc à son comble. Et il est important de rappeler que les Auvergnats ont eu chaud au cul lors de la venue des Toulonnais il y a deux semaines, le doute est donc du côté des locaux, qui vont jouer face à une équipe de Leicester qui n’a absolument rien à perdre, si ce n’est 80 minutes de leur vie. Grand soleil en Auvergne. Ce qui devrait déstabiliser les Anglais… et les Clermontois. L’équipe clermontoise La composition ressemble grandement à l’équipe type de 2014/2015, avec l’absence des blessés Vosloo, Sivivatu et Byrne. Il manque juste les futures recrues, et le tour est joué. En attendant, cette équipe a quand même de la gueule. En face, Leicester est en grande forme puisqu’ils sont invaincus depuis 8 matches. On note que Toby Flood est sur le banc, suite à une dépression soudaine due au résultat de Toulouse plus tôt dans l’après-midi. Le joueur se serait rendu compte qu’il sabordait sa carrière. Dans le stade, le record de spectateurs est battu et la “Yellow Army” est prête à supporter les Jaunards qui jouent… en blanc. Le coup d’envoi est donné par Renaud Lavillenie, tellement présent à Michelin qu’on ne serait pas étonné de le voir entrer sur le terrain au milieu d’un match. Mais il faut comprendre les Clermontois, c’est la seule star locale. Star locale née en Charente et arrivé en Auvergne à 23 ans. En tout cas, il n’en fallait pas plus à Matthieu Lartot pour évoquer « l’enfant du pays » une bonne vingtaine de fois dans le match, sans compter les jeux de mots vaseux qui le caractérisent plus que sa capacité à commenter, et que j’ai savamment répartis à travers cet article. Ils seront marqués d’un astérisque, afin de ne pas voler la vedette à ce grand humoriste. Le match Le match commence sur les chapeaux de roues, Clermont envoie du jeu et est en confiance. A tel point que les joueurs n’hésitent pas à relancer à la main depuis leur ligne d’en-but. Le pack d’avants est également présent, s’inspirant fortement du sponsor maillot de Leicester : Caterpillar. A l’inverse, le Leicester est aussi mou qu’une tranche de pain Jacquet et ne sait toujours pas à quoi ressemblent les 22 mètres clermontois. Bref, Clermont domine. Et à force de subir, Leicester fait des fautes, et concède des pénalités que Parra se charge de transformer en points entre les perches*. Malgré cela, les Auvergnats ont un grand défaut (toujours le même) : la finition. Une fois dans les 22 mètres adverses, les passes sont moins précises et le ballon est perdu. Mais c’est sans compter sur le joueur emblématique © de l’ASM : Aurélien Rougerie. Suite à une action anodine, il décide de renverser le jeu et donne le ballon à Fofana, qui passe (!) immédiatement à Zirakashvili, ce qui créé une panique générale dans les tribunes du fait que le Géorgien ait un IMC ne lui permettant pas de faire les dix mètres restants d’une seule traite. Heureusement, ce dernier trouve Fofana à l’intérieur qui n’a plus qu’à aplatir, alors que Nalaga était prêt à inscrire un essai dont lui seul à le secret : celui qui consiste à marcher 5 mètres et à se coucher sur le ballon. Parra transforme et l’écart se creuse. Le match continue et deux pénalités réussies plus tard, le rapport tourne au viol. En ce week-end consacré au Sidaction, Leicester montre exactement comment ne pas se protéger. A 16-0, ça sent la fanny sous le regard conquis de Vern Cotter, perché* en haut du stade. Le pack clermontois, ciblé par une Puissance supérieure. On arrive au moment que les Clermontois affectionnent depuis l’été dernier : la débandade. La débandade, c’est ce phénomène qui consiste en une remontée fulgurante de l’équipe menée, sans vraiment savoir pourquoi ni même comment c’est possible. Pour qu’une débandade ait lieu, il faut qu’une équipe domine le match de façon assez violente, à tel point que son adversaire n’ait pu marquer le moindre point, et qu’il reste au minimum une bonne demi-heure de jeu. Samedi, à Clermont, la débandade a duré quarante minutes. De l’essai des Anglais, suite à une belle inspiration d’Owen Williams, juste avant la mi-temps jusqu’à la 75ème minute. Pendant tout ce temps, Clermont a subi. Et les Anglais remontaient, remontaient, remontaient… A un quart d’heure de la fin, Clermont ne mène plus que 19 à 16. Le public serre les fesses et prie pour qu’un quelconque évènement ait lieu. Pas de chance, cet évènement en question est un carton jaune pour un joueur de Leicester. Or, deuxième particularité de l’ASM (parmi des milliers) : l’équipe joue moins bien quand elle est en supériorité numérique, alors qu’à l’inverse elle devient exceptionnelle à 14 contre 15. C’est donc sans surprise que les locaux n’inscrivent pas le moindre point en dix minutes, si ce n’est ceux de la pénalité due au carton jaune, qui leur permet de mener 22 à 16. Pendant toute la fin de match, Leicester ne cesse d’attaquer dans l’espoir de marquer 7 points, mais la ligne auvergnate a su mettre les barbelés ©. On en reste donc à ce score très serré. Les joueurs Côté Clermontois, Fofana a su montrer qu’il était bien de retour, en faisant aisément la différence en un contre un, et en réalisant même des passes (mais c’était pour récupérer le ballon après, rassurez-vous). Parra a fait du bien au pied (6/7), ce qui est important dans ce genre de match qui se joue sur des détails ©, et James a fait le nécessaire. Nalaga n’a pas été à son niveau habituel en attaque mais a été primordial défensivement. En revanche, Buttin n’était pas au meilleur de sa forme, avec notamment des duels aériens approximatifs et des choix de jeu discutables. Pour ce qui est des avants, Domingo a su régler son problème en mêlée, et Chouly a été précieux pour gratter des ballons. Mais les touches ont été un vrai problème durant tout le match, avec beaucoup trop d’incompréhensions et de ballons perdus. Côté Tigers, l’équipe a su montrer son talent quand elle a appris que ça faisait déjà 30 minutes que ça jouait. Williams a montré à Flood qu’il faisait bien de penser qu’il n’avait plus sa place à Leicester, et Scully a pris un malin plaisir à percer la défense adverse. Tuilagi a aussi été bon, mais faut me couper tout ça, c’est plus possible d’avoir une telle coiffure en 2014, merde. Conclusion Si Clermont peut remercier quelqu’un en ce samedi, c’est Jared Payne. L’arrière de l’Ulster, expulsé en début de match contre les Saracens, a sans doute involontairement contribué à la défaite de son équipe d’un petit point (c’est dire le niveau des Irlandais). Ainsi, même si Les Sarries sont de bons clients, ils seront plus à la portée des joueurs de Cotter. De toute façon, il va falloir jouer pendant 80 minutes, ce qui n’est plus arrivé aux Clermontois depuis quelques matches désormais. Au passage, on appréciera le timing du webmaster de Clermont. BONUS : Le Top 3 Lartot Pour ceux qui ont juste envie de lire 5 lignes de l’article et rire, Lartot est là pour vous : 3 : « Parra va évidemment passer cette pénalité ». Lartot ne commente pas, il prévoit. 2 : « L’arbitre échange en français, on va donc comprendre ce qu’il dit ». Rassurant de la part d’un mec qui commente la H Cup. 1 : « C’est Tout-en-camion Munipola cet après-midi ». Classique.