Un joueur de Castres suspendu pour avoir eu une relation avec une jeune fille derrière un tracteur

Par Copareos

 

La nouvelle a fait le tour de la ville. Alors que se déroulait le très attendu concours de labour de l’Aveyron à Castres, un joueur du CO – dont nous ne dévoilerons pas l’identité – a été suspendu par son staff pour y avoir été surpris en compagnie d’une jeune demoiselle en plein coït contre le tracteur d’un participant.

 

Ce dernier raconte : « J’allais tranquillement vers mon véhicule agricole afin de le préparer à la compétition quand j’ai vu que Mike* faisait son propre concours de labour (sic) contre le pneu arrière droit. Nous étions à l’écart de la foule (plus de 20 personnes se trouvaient à l’évènement, record absolu, ndlr) donc il n’y avait aucun exhibitionnisme, mais quand même, y a des auberges pour ça. Je leur ai gentiment demandé de partir mais ils m’ont affirmé n’en avoir plus que pour quelques minutes. Alors je suis allé me prendre un Picon bière en attendant. Personnellement ça ne me dérange pas, mais quand j’ai raconté l’histoire à la buvette, un membre du staff du club m’a entendu et est allé voir de ses propres yeux».

 

Nous avons retrouvé ce second témoin afin qu’il nous donne sa version des faits : « Sur le fond je ne lui reproche rien, tout enfant de la région a vécu ce genre d’aventures, avec une personne de sa famille généralement. Le tracteur, c’est Valeurs. Mais ce qui m’a plus inquiété, c’est la forme : il portait la tenue du CO. Le club ne peut pas se permettre de donner une telle image lors d’un évènement public. Surtout avec une pécore. Et la goutte d’eau qui a fait déborder le vase dans cette histoire, c’est qu’il le faisait contre un pneu Michelin… »

 

Nous avons tenté de contacter Mike, mais celui-ci se refuse à toute explication, dans l’attente de la sanction du club. On parle pour l’instant d’une suspension d’un match et des deux heures de travaux d’intérêt général consistant à regarder un match du FC Grenoble. Les avis divergent – alors qu’une seule a apparemment suffit pour semer la zizanie – quant à la punition à donner à ce joueur important dans l’effectif castrais, et il est sûr que l’on n’a pas fini d’entendre parler de cette histoire. Affaire à suivre…

 

*Le prénom a été changé afin de conserver l’anonymat

Rencontre de trois pauvres types

 

Par Copareos,

 

Vendredi 24 juin, il est 20h40 au Nou Camp. Jacques-Hippolyte attend impatiemment qu’on le serve mais son espagnol est trop approximatif pour qu’il se fasse remarquer. Pour tenir le coup entre Neuilly-sur-Seine et Barcelone, il a écouté Légende Racing, sa musique préférée de tous les temps, même devant Michel Sardou. Il était bien pendant ces neuf heures de route dans sa Merco avec son petit foulard ciel et blanc, seul puisque tout covoiturage aurait impliqué le risque de prendre un gros loser en Auvergne, lequel lui aurait parlé de Kruger et de sa salope de femme qui font qu’il va assister à un match qu’il n’a pas envie de voir, mais comme il a payé et qu’il est Auvergnat, il va y aller quand même. Et puis il n’allait pas le vendre sur les internets, y’a pas d’ça en Auvergne vindjieu. Ce que c’est vulgaire, un provincial.

 

D’ailleurs, à la buvette catalane, alors qu’un serveur l’aperçoit enfin et lui demande enfin ce qu’il veut, J-H comme on l’appelle au squash sort de ses pensées et se lance : « Uno doubla Scotcho por favor ». Et là, ni une ni deux, une voix se fait entendre derrière, en toute subtilité : « C’est quoi cette boisson de pédale ? ». Ce provincial profondément méprisé par son interlocuteur se nomme Kévin, lui a fait la route depuis le Var dans une polo au rouge aussi flamboyant que celui qui orne la tunique de ses favoris. Cette finale, il l’attend depuis un an, finies les soirées pourries à Saint-Denis, cette année c’est sangria, plage, et putes bien sûr, traitées comme dans les chansons de Keen’V. Alors comprenez sa réaction face à la commande de son homologue francilien. Pourquoi ? Parce que Toulon.

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Revenons à nos moutons, J-H et Kévin se font face. Le Francilien et sa cinquantaine d’années en ont vu passé des cons autour d’un terrain de rugby, il décide donc de ne pas prêter attention à cette petite énergumène et paye sa boisson, tranquillement. Cela ne semble pas plaire au Toulonnais qui en rajoute une couche : « Sympa ton écharpe, tu l’as prise à ta femme ? ». La situation est tendue. Autour des deux protagonistes, la foule est partagée entre l’incompréhension (« que pasa en la buvetta ? No comprendo frances ») et la consternation (« Arrêtez, on n’est pas à un match de foot. »). On remarque aussi un Clermontois qui profite de l’atmosphère pour suggérer que la grand-mère de Kruger ingère des chibres. Mais passons.

 

Tout le monde sait désormais que la confrontation est inévitable, chaque camp se prépare, étudie les moindres faits et gestes de l’adversaire, et la première attaque surgit comme un éclair :

– A mon avis, il existe un tel écart entre les équipes que cette finale ne se jouera pas à Pilou Pilou face, n’est-ce pas ?

Yo mamma. La réplique ne se fait pas attendre :

– Vu le niveau du RCT, ton équipe va passer un mauvais Carter !

Popopopo. Les réactions fusent, puis Kévin enchaine, son adversaire étant dans les cordes :

– Ta chemise toute pourrie, c’est Dulin ?

Le summum a été atteint. Les cerveaux sont à leur capacité maximale, l’humour est mort. S’en suit un long silence pour chercher une nouvelle punchline, mais les concurrents sont à bout, ils ne peuvent plus former de phrase. J-H tente quand même :

– Frédéric Michalak !
– Luc Ducalcon.
– Thibault Lassalle
– Marc Andreu.
– Maxime Mermoz !
– Rémi Tales

Puis, venant de nulle part, le supporter clermontois craque :

– LUDOVIC RADOSAVLJ… RADOLVA…. RADOJSCL… RADOSAVDJE.. ON MERITAIT DE GAGNER BANDE D’ENCULES.

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S’en est suivi un poignant monologue digne de celui de l’ostréiculteur à la fin des Petits Mouchoirs, où l’Auvergnat explique en quoi il aimerait être à la place des deux types qui se prennent la tête pour un rien, avant d’entamer une prière pour que Camille Lopez parte à la place de Brock James à La Rochelle.

Cette intervention aura au moins eu le mérite de rappeler à J-H et Kévin qu’un match a lieu à côté d’eux. Lorsqu’ils pénètrent dans l’enceinte, le Racing mène 17-3 après une demi-heure de jeu. Le Francilien indique alors le tableau d’affichage à son concurrent d’un soir, mais quand le Racingman montre le score, le Toulonnais regarde ses trois étoiles.

Paul O’Connell, le gênant vert.

 

Comme nous l’avions fait à l’automne dernier à l’occasion de la retraite internationale de Thierry Dusautoir, on a tenu à vous partager de nouvelles pages du #MeilleurLivreDuMonde pour rendre hommage à Paul O’Connell, qui a donc décidé d’arrêter sa carrière alors que les sirènes toulonnaises n’avaient cessé de chanter à ses oreilles si déformées.
Pour ceux qui ont acheté le livre, cela vous permettra de faire comme si vous aviez lu les dernières pages, pour les autres, considérez que c’est un cadeau en attendant que vous puissiez à nouveau vous procurer cet ouvrage dans les meilleurs librairies.

 

Les roux vaincront.

Jurassiquement,

Copareos

 

(Vous pouvez cliquer sur les images pour zoomer)

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[VI Nations] Le CR des autres matches + le XV du week-end

 

Par Copareos,

 

L’hémisphère Nord outragé, l’hémisphère Nord brisé, l’hémisphère Nord martyrisé, mais l’hémisphère Nord libéré ! Enfin une compétition où l’on peut être sûr que le trophée finira en Europe. Ce Tournoi des VI Nations 2016 est l’occasion d’oublier la composition des demi-finales mondiales et de se concentrer sur le véritable atout de cette compétition annuelle : éclairer les sombres mois de février et mars de leurs compatriotes.

 

Ecosse 9-15 Angleterre

Les Écossais ont fait un match dépassant de loin tous les clichés qui leur sont affectés : leur jeu était plaisant, ils ont eu moult occasions, mais ils ont perdu. La Calcutta Cup ne sera donc toujours pas écossaise, et on peut franchement se demander si les Anglais ne font pas exprès de donner à ce trophée le nom de la ville d’une de leurs colonies, histoire de rappeler aux Écossais que même s’ils l’emportent, ils ne restent qu’un sous-peuple au service de leur reine. D’ailleurs le match ressemblait étrangement à ce référendum où les Calédoniens s’étaient chiés dessus au moment de se séparer de leur voisin qu’ils insultent depuis des années.

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« Hi Mister Brown, I am an absolute fan of your courage »

 

Le début de match a clairement été anglais puisque le XV de la Rose a monopolisé le ballon durant le premier quart d’heure au bout duquel Tom Kruis est allé aplatir dans l’en-but adverse pour un essai transformé par Farrell. Lequel a pris soin par la suite de rater tout ce qu’il a entrepris dans ce match. Cet essai a au moins eu le mérite de réveiller des Écossais qui ont enchaîné les temps forts mais ne sont pas parvenus à concrétiser à hauteur de leur domination, Cotter style. On a quand même frôlé l’essai écossais juste avant la mi-temps, avant que Russell ne préfère finalement faire un drop à la Parisse. Sauf que lui, il est ouvreur.

 

Irlande 16-16 Pays de Galles

Les deux équipes européennes en forme de ces dernières années ont respecté leur rang dans ce match disputé où l’Irlande a d’abord été la plus efficace grâce à des combinaisons offensives travaillées que ne supporterait pas Lagisquet. Résultat : 13-0 après une demi-heure de jeu et Biggar qui sort blessé après avoir raté une pénalité, Dublin fête déjà la victoire à coup de bières bien trop épaisses pour être liquides.

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Allégorie des trente premières minutes

 

Mais c’était sans compter sur la pugnacité des Gallois (je sais pas si ça veut dire quelque chose mais ça rend bien comme phrase) puisqu’après un plaquage pas si dangereux que ça de Earls sifflé par Garcès, Priestland a marqué les premiers points de son équipe. Des Gallois qui en profitent pour dominer les cinquante minutes qui leur restaient à jouer. Un essai de Faletau et une nouvelle pénalité des Gallois plus tard, Dublin avait déjà la gueule de bois. Pire, les Poireaux sont passés devant grâce à leur super remplaçant. Il aura alors fallu cette pénalité de trop pour que les Irlandais répondent à leurs adversaires avec une pénalité de Sexton pour sceller un match plaisant qui aura quand même pas mal usé les joueurs physiquement. Ces derniers peuvent d’ailleurs regretter de ne pas avoir assez profité de surnombres sur les ailes, ce qui a fait craquer Fabien Galthié, qui en a fait le combat de sa vie.

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Allégorie du reste du match

 

Le XV du week-end

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1. Alasdair Dickinson (Écosse), l’homme au nom passible de trente ans de prison.
2. Dylan Hartley (Angleterre), le nouveau capitaine anglais qui a bien mieux joué que l’ancien.
3. Lorenzo Cittadini (Italie), le pilier a fait un bon match, pour un Italien.
4. Luke Charteris (Pays de Galles), le CATALAN.
5. Devin Toner (Irlande), grosse source de vannes pour Lartot.
6. CJ Stander (Irlande), on allait quand même pas mettre Chouly.
7. John Hardie (Écosse), il était le Braveheart de la partie, le maquillage en moins.
8. Sergio Parisse (Italie), même quand les autres 8 de la compétition sont en grande forme, il reste au-dessus.
9. Greig Laidlaw (Écosse), victime d’Hannibal Farrell.
10. Jules Plisson (France), heureusement que Rémi Talès avait poney.
11. Virimi Vakatawa (France), heureusement que Yoann Huget préparait les paralympiques.
12. Jamie Roberts (Pays de Galles), qui n’a même pas profité de son samedi soir à Dublin pour se la coller.
13. Michele Campagnaro (Italie), qui aurait pu nous faire bien marrer en marquant contre la France
14. Leonardo Sarto (Italie), qui aurait vraiment pu nous faire bien marrer en marquant deux fois contre la France.
15. Stuart Hogg (Écosse), le joueur qui a vraiment pas de bol d’être né en Écosse.

Jean-Michel nous aide à sauver le rugby français

 

Par Copareos,

 

Et si (DAVID) Marty McFly n’était pas si génial que ça ? S’il y avait bien une date à éviter, c’est celle du 21 octobre 2015. Arriver en plein période où tous les seigneurs du rugby français sortent de leur retraite aux thermes de Biarritz pour donner leur avis totalement inutile, c’est quand même pas gégé. A la limite auraient-ils pu arriver le 17 octobre, pour se marrer un peu à Cardiff, et pour une fois sans que ce soit aux dépens de la « culture » galloise et de ses noms de villes à dormir debout.

Car samedi soir, à peine le temps de prononcer Llanfairpwllgwyngyllgogerychwyrndrobwllllantysiliogogogoch que les All Blacks avaient déjà mis trois essais aux Rouges de France. Mais ne nous étendons pas sur ce match, ce n’est que du rugby et on va quand même pas se mettre à parler de rugby, d’autres le font tout aussi mal à notre place. Laissons donc la parole à ces personnes qui, parce qu’elles font partie de ce peuple français tant blessé lors de ces derniers jours, n’ont pas le droit de parole dans les médias. Après tout, la démagogie n’est-elle pas le meilleur remède face au désespoir ?

 

Jean-Michel Marinevite

Peut-être que la Nouvelle-Zélande est un peu forte au rugby, mais quelle est la grandeur de ce pays face à celle de la France ? Nous sommes 65 millions quand ils galèrent à dépasser les cinq millions. Et puis avez-vous remarqué que leur équipe n’est composée que d’étrangers nés hors de France ? Savent-ils au moins ce qu’est la Révolution Française ? Nous, nous ne sommes pas soumis à une reine qui végète dans son trône lointain, bien que notre représentant soit assez flasque également, mais cela va changer. Et puis, comment peut-on se sentir inférieur à un pays qui a accordé le droit de vote aux femmes en premier ? Ce ne sont clairement que des autochtones qui ne savent que porter un ballon, nous valons mieux que ça ! A quand une Coupe du monde 100% française ?

 

Jean-Michel Ypraine-Détruque

Avez-vous vu les performances physiques des All Blacks ? Je les ai comparées dans un tableur Excel 2003 avec celles de Chris Froome, et il est clair que ces hommes ont recours à des produits. Comment une telle différence de niveau peut s’expliquer autrement ? Une telle agilité, une telle force et surtout, une animalité frappante quand, avec 40 points d’avance, ils ont continué à enfoncer le clou sans faire preuve d’aucune humanité. Cela est dû aux substances qu’ils s’injectent et qui enlève toute lucidité dans l’effort. Enfin, ne parlons pas de cette guérison miracle de Naholo, apparemment, les plantes ne se contentent pas d’être leur effigie. A quand un dopage autorisé pour tous, pour que le sport redore son blason ?

 

Jean-Michel Aphatie

Qu’est-ce que c’est aujourd’hui le bilan de l’équipe de France ? C’est RIIIIENG, RIIIENG DU TOUT. Répondez Monsieur Saint-André. Aujourd’hui, le XV de France, c’est zéro ! A quand une vraie remise en question profonde de ce système ?

 

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Jean-Michel Trodemédia

Mais vous ne comprenez pas que les joueurs ont été dérangés par ces journaleux qui leur collaient aux basques pendant les quatre derniers mois ? Laissez les tranquille, qu’ils s’éloignent de la pression ! Mais non c’est trop dur pour vous, il faut de la désinformation, du clic, de l’argent. Et ils faut faire des titres croustillants quand la France va mal ! A quand la suppression du journalisme au profit d’un meilleur niveau au sport ?

 

Jean-Michel Jarre

Du coup y’a pas de feux d’artifice le 31 octobre ? Donc pas de sono ? A quand une équipe de France qui permet de se faire du pognon ?

 

Jean-Michel Lefootcémieu

22 juin 2003, coupe des confédérations à Saint-Denis : France 5-0 Nouvelle Zélande. Alors ? C’est qui le patron ? A quand une Coupe du monde remporté par la France en rugby ?

 

Jean-Michel Levolleycéenkormieu

Pourquoi c’est pas le volley qui passe sur les grandes chaines ? Au moins ça permettrait de faire connaitre ce grand sport et de donner une belle image loin de toutes ces disciplines bouffées par l’argent ? Et puis c’est intense comme sport, 3 sets de 6 points c’est vite passé. Y’a du suspense. A quand une refonte totale des programmations de sports collectifs en France ?

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Jean-Michel Supporter

La Marseillaise, grand chant, ne nous recommande-t-elle pas de nous révolter face à ce système royaliste qu’est la FFR ? Allons enfants de la patrie, le jour de gloire est arrivé ! Alors… oh, attendez, une ola : OOOOOOOOOOOLA. Qu’est-ce que je disais ? Ah oui, alors allons prendre Marcoussis et faisons la Révolution ! Allez les bleus, allez les bleus ! A quand un vrai stade pour le XV de France ?

 

Jean-Michel Trodbufé

En même temps si les présidents de la Fédé passaient plus de temps à chercher des solutions qu’à s’engraisser aux frais des licenciés, on avancerait plus, et notre ancienne grande gloire qu’est Blanco ne serait pas plus proche d’un sumo que d’un arrière. Quoi que les arrières sont plus si maigres que ça. Putain le rugby c’était quand même mieux avant, y’avait du charme au moins. A quand un rugby sans IMC affriolants ?

 

Jean-Michel Palnivo

Le problème aujourd’hui c’est qu’on est une équipe de second rang mondial mais que personne ne veut le voir en face. Y’a qu’à voir qu’on met Spedding titulaire alors qu’il serait même pas sélectionné dans l’équipe d’Afrique du Sud ! On a pas le niveau, c’est tout. Il faut qu’on fasse des compétitions où on peut viser le podium. A quand une participation en Tournoi B ?

 

Jean-Michel Starlettes

Le souci, c’est qu’aujourd’hui, le rugby est devenu de la MUSCUU sur du gazon. Dès l’âge de 8 ans, les gamins font des pompes et ne jouent pas au ballon. Après faut pas s’étonner qu’ils sachent juste poser dans des calendriers à poil. La seule coupe qu’il vont nous ramener, ils iront la chercher chez le coiffeur. A quand des joueurs de rugby dans le XV de France ?

 

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Jean-Michel Galthié

Mais la cause de tout ça c’est les mauvais choix de PSA ! Comment peut-on aussi mal gérer une équipe pendant quatre ans ? Moi j’aurais fait mille fois mieux. Des exemples ? Bon, là j’en ai pas vraiment. Mais mettez-moi à sa place et vous verrez. A quand un vrai meneur d’hommes à la tête des Bleus ?

 

Jean-Michel Rancoule

Je ne suis pas inquiet. Déjà parce que la France ne peut pas faire pire, et ensuite parce que c’est le grand Guy Novès qui arrive. Il va nous amener des joueurs nouveaux dans le XV de France, comme il l’a fait avec le Grand Toulouse : des Pierre-Gilles Lakafia ou encore Antoine Guillamon. Là ce sera le prestige. A quand un XV de France estampillé Stade Toulousain ?

 

Jean-Michel LECATALAN

Avez-vous remarqué le faible nombre de CATALANS dans cet effectif ? Pour briller, il faut de ces joueurs qui aiment le rugby, qui mangent rugby, qui respirent rugby, qui sont rugby. Des battants, des hommes fier et courageux, des David Marty quoi ! A quand un XV de France estampillé Pro D2 ?

 

Jamie Cudmore

Y’a plou d’essence.

France – Bûcherons : Mejor Canada

 

Par Copareos,

 

Pour information , cet article a pour seul but d’énerver le XV de France en disant qu’ils sont nuls, le tout pour qu’ils puissent vaincre l’Irlande dimanche. Un jour, on nous remerciera. Mais pour l’instant, insultez-nous !

 

Le jeu de mots aussi abouti que mon parcours en espagnol (et mes visites sur Reverso) qui sert de titre à ce CR d’un match qui a eu lieu il y a une semaine et dont le scénario n’avait vraiment rien d’exceptionnel doit vous laisser dubitatif, tout comme la longueur de cette phrase qui fait déjà dire à Jean-Michel Impatient : « Bon, elles sont où les images ? », n’est-ce pas ? Mais n’allez pas croire que cette recherche de l’ennui et de la longueur est vaine, puisqu’il s’agit en fait d’une figure de style (au hasard je dirais une litote) qui sert à retranscrire ce sentiment que l’on a après avoir vu ce match, sobre.

 

Souhaitons la bienvenue aux courageux qui ont zappé ce premier paragraphe trop long et qui ne devraient pas tarder à partir pour le suivant, et parlons du lieu de ce match. Milton Keynes. C’en est à se demander si les Anglais n’ont pas organisé cette Coupe du monde pour se faire de l’argent sur leurs matches à 90.000 spectateurs et envoyer les autres se perdre dans la campagne ouvrière en inventant des noms de stades qui font bien sentir aux invités qu’on se fout de leur gueule. Et si jamais les candides n’ont pas compris le message, on fout un arbitre irlandais à ce France-Canada, match de la poule des rouquins. Mais n’allons pas crier au complot, surtout quand on sait que ce John-Paul Doyle est rattaché à la Fédération anglaise de rugby. Alors pourquoi en voudrait-il aux Bleus de France ?

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Et puis ne faisons pas nos étonnés, tout le monde sait ici que le XV de France n’a pas besoin d’arbitre partial pour perdre un match, ils savent très bien se débrouiller tout seuls, sauf dans trois cas bien précis :

– Un match de phase finale contre la Nouvelle-Zélande (1 match sur 30)

– Une faille spatio-temporelle emmenant notre planète dans un univers parallèle où les joueurs font les bons choix de jeu et où PSA est entraîneur du XV de France (1 chance sur 245 673 214,24)

– Une équipe qui ne sait pas jouer en face (1 match sur 8)

 

Or, ce match reste particulier dans le sens où on a eu plusieurs de ces scénarios en l’espace de 80 minutes. Les Français ont débuté sur les chapeaux de roues en perdant le premier duel en l’air de la partie. On se dit alors que les astres ne sont pas du côté de l’équipe de PSA. Mais c’était sans compter sur un quatrième facteur de victoire qui arrive si peu qu’on l’oublie entre deux apparitions : Frédéric Michalak, le célèbre numéro 22 toulonnais. Une percée, une chistera, tous les défenseurs éliminés, voilà ce qu’il fallait pour que Fofana aille marquer un essai. Et encore, lorsque le feu follet polonais a à nouveau percé la défense canadienne pour placer un magnifique coup de pied dans l’en-but pour le centre clermontois, celui-ci n’arrive même pas à attraper le ballon. Mais entre ces deux éclairs de génie (on peut clairement parler de génie dans le contexte actuel de nos chers rugbymen nationaux), il y a eu LE CHAOS.

 

 

Le secret des bonnes séquences canadiennes ? La préparation

 

Alors qu’elle était menée 12-0, l’équipe du Canada a planté deux essais en cinq minutes, soit plus que dans toute son histoire en Coupe du monde. Le premier sur l’engagement canadien, le deuxième après de multiples phases de jeu opérées par des joueurs qui, eux, savent enchaîner les passes (presque) sans faire d’en-avant. Heureusement, la France a fait de la MUSCUUUU pendant l’été et a pu mettre un essai bien moche avant la mi-temps après qu’un tas d’hommes se soit mis à gesticuler dans le même sens pour ajouter sept points au compteur. 22-12 à la mi-temps, ç’aurait pu être bien mieux. S’en suit une deuxième période dont le début est dominé par les Nord-Américains, qui reviennent petit à petit au score. Tout le monde commence alors à s’exciter en imaginant une élimination du XV de France. Finalement, le Canada craque, Michalak continue sa bonne prestation, et Papé et Grosso marquent. Bref, la France a gagné, et après ?

 

Après on sait toujours pas où on en est. Pendant dix minutes on est confiant, puis on s’inquiète, pour finalement n’avoir aucun avis. Notre sérénité est à l’image du plan de jeu du XV de France : balbutiante. On ne sait même pas s’il serait préférable d’affronter l’Argentine ou la Nouvelle-Zélande, tant le résultat serait imprévisible, voire surprenant. Alors on attend, on voit, on regarde les autres et on se dit que ce sera mieux quand PSA sera parti. D’ailleurs c’est qui qui le remplace ?

 

Ah au fait, la composition du Canada :

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Les autres matches du week-end

 

Par Copareos,

 

La vie est difficile. La crise, les migrants, la nouvelle variété française… Tant de choses qui nous donnent envie de se fracasser la tête contre une table de nuit jusqu’à la mort. Heureusement, tous les quatre ans, nous avons la chance de pouvoir regarder huit matches de rugby en l’espace d’un week-end, et pas n’importe quels matches. On parle ici d’équipes comme la Géorgie, l’Uruguay ou encore les Samoa. Le pied. Alors si le tiers-monde t’intéresse, lis ce qui suit. Sinon, va écouter du Louane en te demandant si c’est vraiment Charlie tout ce qu’il se passe.

 

Tonga 10-17 Géorgie

A ma gauche les Tonga, un IMC moyen de 35, une agilité travaillée sur les plages de leur enfance, et… et rien d’autre. Faut dire que la dernière fois qu’on en a entendu parler, c’était quand ils avaient battu la France en 2011 –putain qu’est-ce qu’on avait ri. A ma droite, la Géorgie, une moyenne de cinq cartons rouges par match pour autant de passes réussies. Bref, dans un groupe où on sait déjà que la Nouvelle-Zélande et l’Argentine iront en quart de finale et où la Namibie se prendra BRANLEE sur BRANLEE, le seul intérêt de ce match pour les deux équipes est de terminer troisième et donc d’éviter les déplacements dans des pays comme la Belgique ou la Micronésie pour aller jouer un semblant de match leur permettant de se prendre de nouvelles roustes au Japon en 2019.

A ce petit jeu-là©, c’est la Géorgie qui s’en est le mieux sortie grâce au doublé d’un joueur dont je n’essaierai pas d’écrire le nom, par respect pour les consonnes, et à un Mamuka Gorgodze pour qui ça a dû être bizarre de jouer 80 minutes. Dans un stade à la hauteur de l’enjeu du match, les Tongiens n’ont rien montré et ont gagné le droit d’aller faire une étude de l’état du rugby dans le Pacifique en allant jouer sur les différents lieux de tournage de Koh Lanta. Petite déception tout de même : un seul carton jaune dans ce match, et à la 72ème en plus.

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C’était la fête chez les supporters géorgiens qui avaient fait le trajet jusqu’à Londres en container.

 

Irlande 50-7 Canada

Enfin un match qui a tenu ses promesses. Une bonne BRANLEE comme la Coupe du monde sait nous en offrir. Et cerise sur le gâteau, un carton pour Cudmore, un pour O’Connell. On peut néanmoins regretter que les deux artistes n’aient pas parachevé leur œuvre en se foutant sur la gueule pour un carton rouge commun. Il aura d’ailleurs fallu que le bûcheron auvergnat se fasse sortir pour que le match s’emballe -trois essais inscrits en dix minutes- avant que l’Irlande se mette à ne plus rien faire et à attendre la fin du match une fois le bonus en poche. Le match est reparti après l’heure de jeu sans qu’on sache vraiment pourquoi avec quatre nouveaux essais dont un pour des Canadiens qui ne méritaient pas le fanny. Bref, on en reste au même constat qu’avant le match : les roux dominent le monde.

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Jonathan Sexton redécouvre la joie de marquer des essais sans faire de groupé pénétrant.

 

Samoa 25-16 Etats-Unis

Dans cette poule où tout est possible après la victoire du Japon contre les Nazis (ceux d’Afrique, pas les Sud-Américains), même les Samoa et les Ricains peuvent croire en leur chance d’aller en quarts de finale, surtout quand on sait que la cinquième équipe de ce groupe est l’Écosse. Ce match a été agréable à regarder, particulièrement du côté américain où les joueurs ont fait un mix de tous les sports qu’ils connaissaient pour en arriver à un ersatz de rugby pas si moche que ça. Malheureusement pour les supporters américains tous déguisés en Statue de la Liberté et en Oncle Sam, cela n’a pas suffi à battre des Samoans supérieurs physiquement. Une défaite contre des sauvages, voilà qui devrait faire plaisir à Donald Trump.

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Inspirés par la performance des Japonais la veille, les Samoans se sont essayés au karaté.

 

Pays de Galles 54-9 Uruguay

0-3 puis 0-6. On commence à se dire que l’Uruguay va gâcher la fête des Gallois qui jouent dans leur stade, et puis sans vraiment savoir pourquoi ni comment, le match se termine à 54-9. Entre temps, le XV du Poireau a fait le service minimum en inscrivant quand même huit essais, dont huit ont nécessité l’appel à la vidéo de la part de Romain Poite. Les Gallois devraient d’ailleurs se renseigner auprès de Naholo dans les prochains jours puisque leur effectif doit être amputé d’une bonne cinquantaine de blessures. Les Uruguayens auront eux été valeureux au combat© mais étaient tout simplement moins bons, normal pour des mecs qui jouent à Carcassonne et Mont-de-Marsan.

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LE GALLOIS VOLANT

 

Nouvelle Zélande – Argentine

Ah putain on y a cru. Tout se passait magnifiquement bien, peut-être un peu trop. Déjà le hors-jeu de Richie McCaw signalé, ensuite le carton jaune contre Satan, puis l’essai argentin, et un autre carton jaune, pour Conrad Smith cette fois. Le monde entier avait sorti les Kleenex et avait une montée d’adrénaline devant chaque action de ce match. Et puis plus rien. La demi-molle quand on voyait les Argentins paniquer devant le résultat qu’ils étaient en train de faire, et carrément plus rien quand les Blacks sont repassés devant. Tout était redevenu comme avant, la faille spatio-temporelle a été fermée, le monde normal a repris. Ce magnifique week-end s’est terminé à la 60ème minute de ce match. La faute à un Sonny Bill Williams bien trop fort pour qu’on puisse se marrer. Les Argentins ont perdu une bataille, mais la France et l’Irlande doivent maudire le tirage au sort à l’heure qu’il est, surtout la France. Que la France en fait.

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Même les Argentins ne semblaient pas croire ce qu’ils voyaient, c’est dire.

 

Le XV du week-end

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1 & 2 – Olive & Tom. Malgré leur physique limité pour une première ligne, les Japonais ont surpassé leurs adversaires sud-africains athlétiquement avec plus de 50km parcourus à eux deux et ne sont pas étrangers à la victoire de leur équipe.

3 – Mas LE CATALAN. Un essai au bout de 81 matches avec l’équipe de France. Seul Wesley Fofana a fait pire.

4 & 5 – Cudmore & O’Connell. Sans eux, le rugby serait plus fade, et le jaune des cartons serait bien trop pâle.

6 – Truc-hvili. Un Géorgien qui inscrit un doublé en Coupe du monde. On aura tout vu.

7 – McCaw. Un arbitre qui se sera comporté normalement avec Satan. On aura vraiment tout vu.

8 – Gorgodzilla. Comme quoi on peut passer aisément de cireur de banc à héros d’un pays en l’espace de deux mois. N’est-ce pas Michalak ?

9 – Régis. Teigneux et arrogant comme un 9, Régis a été une pièce maitresse des Japonais ce week-end. Le Pr. Chen devrait à coup sûr le reconduire contre l’Écosse. Sacha doit se mordre les doigts d’être arrivé en retard à l’entraînement.

10 – Sexton. Il a confirmé la malédiction du Racing qui consiste à être mauvais juste quand on joue pour les Ciel et Blanc. Dan Carter l’a même anticipé dimanche.

11 – TMO. You may not improve the game.

12 – El Mago. Un vieux monsieur prétend l’avoir vu faire une simple passe une fois, mais c’était à l’entraînement.

13 – Sonny B. S-O-2N-Y B, mon nom a moi c’est Sonny B oui tu l’as deviné. Mais il est fou.

14 – Bubulle. A trop faire de la MUSCUUU, on finit par se faire mal tout seul. Goodbye my lover.

15 – MIKE BROWN. MIKE BROWN MIKE BROWN MIKE BROWN, MIKE BROWN !

ASM – Toulouse, le CR (Clermontois Revanchard)

 

Par Copareos & Pastigo,

 

Vous savez pourquoi on envoie des femmes dans l’espace ?
C’est moins lourd qu’un lave-vaisselle.

 

Vous n’êtes pas Pierre Salviac et vous trouvez cette blague aussi nulle que déconcertante ?
Parfait, nous ne pouvions trouver résumé plus fidèle. Ce week-end nous a pourtant offert une belle démonstration de ce qu’est le rugby, avec une présentation générale le vendredi pour mieux se concentrer sur sa spécificité française le lendemain. Un bel éventail des raisons permettant de comprendre qu’il est fort agréable de suivre le rugby dans les pays qui l’autorisent.
Mais ne soyons pas trop dur avec le rugby français, le Toulon-Stade Français fût fort plaisant, si tant est qu’on puisse convaincre les puristes que les étrangers© c’est français et les pédés© c’est du rugby.

 
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Allo… Un match de phases finales ? On arrive.

 

Le vendredi a laissé sa chance à la folie, entre les jeunes vieux du RCT et les vieux jeunes Parisiens. Pour nous ce sera l’heure de l’expérience. Ce qu’on appelle l’expérience dans le rugby, c’est l’absence presque absolue de rugby sous couvert d’aplomb et de reconnaissance proclamée. Ce n’est pas un hasard si Richard Escot est si expérimenté.
Le match a vu s’opposer une équipe qui ne joue pas quand elle mène à une équipe qui ne joue pas. A partir de là on se souvient n’avoir supporter les matchs de l’hiver que grâce à la perspective des joutes enjouées de fin de saison. On se sent comme un obèse qui jeûne avant le réveillon pour se voir finalement servir des crudités. Trahi, sali, vide.
 
Pour autant le match s’est tout de même achevé sur son lot de satisfactions :

-Le Clermontois sait qu’il a gagné.
-Le Toulousain sait qu’il a le meilleur club du monde.

 

Pour ce match les deux équipes ont dû composer avec un effectif mixte pour différentes raisons. Difficile en effet de proposer une feuille de match digne de l’événement entre les blessés et les méformes, et les deux clubs doivent alterner sans nombre de leurs titulaires comme Tobby Flood ou Thierry Lacrampe.

Toulouse optera pour la stratégie qu’il maîtrise comme personne et qui assoie son autorité depuis de nombreuses saisons : tuer le rugby. Il s’agit d’empêcher toute tentative manifeste de rugby tel qu’il est considéré dans le monde entier, en laissant l’initiative à l’adversaire pour immédiatement gratter une faute. Cela implique cependant deux choses : jouer à moins de 60m du camp adverse et avec un buteur. Pas de bol…
La méthode s’étiole un peu, mais le Toulousain obstiné sait se montrer patient. L’implantation lente mais inévitable des Toulousains aux plus hauts postes du rugby français lui donne raison, bientôt provoquer un arrêt de jeu vaudra 1 point. L’avènement d’un Reich de mille ans pour les capitolesques.

 
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Palette 3D : Steenkamp tentant d’hypnotiser Nakaitaci, illustration des possibilités infinies de la perte de conscience par l’ennui.

 

Clermont reste également fidèle à ses dogmes pré-estivaux, avec une stratégie fixe et pourtant adaptable à tout type d’adversaire : faire ce que l’équipe adverse attend. Face à une équipe dont l’unique espoir est le grattage et la défense glissée, deux alternatives : le jeu au pied, offrant au moins quelques rebonds rigolos, ou étirer la défense pour créer des brèches au centre. Pour le jeu au pied on titularise Lopez, et pour la défense glissée on décale tout sur l’aile. (et donc en touche)
A cela s’ajoute un flegme et une capacité d’adaptation toute auvergnate, avec des en-avants de qualité aux moments opportuns faisant jeu égal avec la gestion des surnombres, que Fofana maîtrise presque aussi bien que Domingo. La différence c’est qu’il y en a un des deux dont c’est le métier.

L’auvergnat sera cependant aussi robuste que généreux, ce qui ne fut pas un luxe. Le plus généreux étant probablement Camille Lopez, programmant de rater tout ce que Brock James réussira afin d’offrir 3 points de confiance en soi au maître à déjouer jaune et bleu.

Mais place au jeu (ahah!), avec la présentation des actions clés du match. Nous avons dû faire une sélection, car il n’était pas possible de faire la liste exhaustive de tous ces temps forts sanctionnés par l’arbitre. Gageons que la joie de revivre ces 80 minutes de plaisir intense nous en excusera.

 

Le film

1re minute : Coup d’envoi de Lopez sur Huget. Déjà deux enseignements dans ce match : Clermont-Ferrand a bien rodé sa tactique et Lopez peut réussir un coup de pied.

4ème minute : Toulouse a tout fait pour que Census Johnston joue ce match, et celui-ci le lui rend bien en concédant une première pénalité en mêlée. De 50 mètres, soit 74 fois sa taille, Morgan Parra tente la pénalité et la met avec une aisance déconcertante. On voit Novès écrire sur son calepin : « Idée XV de France : mettre Parra en 10 ». Servat, quant à lui, dessine Census Johnston avant de faire plein de ratures.

 

3-0 pour la #TeamFinalistes

 

10ème minute : Après avoir vu son maul stagner devant sa ligne d’essai, l’ASM confirme la belle forme de ses avants en effondrant la mêlée qui suit. L’avantage est malgré tout laissé à Toulouse, qui envoie Galan s’écraser contre la défense clermontoise. S’en suit une sublime action de David qui se fait prendre le ballon par un Aurélien Rougerie qui avait déjà mis sa cape pour planter son essai de sauveur. Problème : M. Ruiz revient à la faute et coupe l’Auvergnat dans son élan. Pire, McAlister passe les trois points, avec une petite larme à l’œil quand il a vu Guy Novès lui faire son signe fétiche.

 

3-3 pour personne, puisqu’il y a égalité

 

12ème minute : Bardy est sorti sur saignement, les libérations de balles sont si longues que même Doussain a le temps de se replacer. Bref, match banal pour l’ASM, il ne manquerait plus que…

13ème minute : … Fofana bouffe un surnombre, estimant que ses qualités d’athlète international prévalent quand moins de 6 coéquipiers sont seuls.

15ème minute : Lopez simule un drop pour envoyer le ballon du match à ses parents, placés dans le virage du stade. Il aurait alors déclaré à ses coéquipiers : « J’espère que ça fera bien chier ces #radins de la LNR ».

17ème minute : ESSAI DE YOANN HUGET ! Ah pardon, c’est dans son propre camp suite à une passe au pied de Lopez. On aura au moins vu une fois cette action dans notre vie. L’arbitre revient à la faute toulousaine et Parra engrange trois points de plus.

 

6-3 pour Morgan Parra

 

19ème minute : Nakaitaci confirme qu’il n’a pas saisi le principe des lignes sur un terrain de rugby en ne laissant pas sortir un ballon en touche. Clermont est pressé, Toulouse regagne le ballon et plusieurs dizaines de mètres par la même occasion.

22ème minute : Soucieux de se mettre au niveau des ailiers sélectionnés pour la Coupe du monde, Maxime Médard regarde le ballon rouler le long de la ligne de touche avant de le voir sortir dans ses vingt-deux mètres. On savait déjà que l’homme aimait laisser faire le temps avant de prendre une décision, comme l’illustre sa tentative de ressembler à Eddy Mitchell période menthe à l’eau, mais on ignorait que le joueur aimait aussi jouer avec le feu.

25ème minute : Guy Novès essaye de montrer à ses joueurs à quoi ressemble un ballon de rugby, tant ils n’ont pu le voir souvent depuis le coup d’envoi. A première vue ça rassemble à un majeur en l’air.

27ème minute : Bardy commet une faute à l’entrée de son camp et McAlister en profite pour tenter la pénalité. Sa tentative touche le poteau. Galthié se refuse à tout commentaire sans la présence de son avocat.

 

6-10 pour ceux qui ont TOUCHE LE POTEAU OUI OUI OUI OUI OUI

 

30ème minute : Les derniers supporters, partis à 11h de leur hôtel en centre-ville de Bordeaux, viennent d’arriver au stade grâce aux transports en commun qui rendaient hommage à Teddy Thomas et sa ponctualité en ce week-end de rugby.

31ème minute : Nouvelle faute de Johnston, le joueur tant espéré. Le buteur clermontois, dans une forme Parralympique, passe sa troisième pénalité de la journée.

 

9-3 pour Morgan Parra

 

33ème minute : La première percée du match est effectuée par Jean-Marc Doussain. Le match pourrait bien passer de l’ennui total à l’euphorie psychédélique.

34ème minute : En fait non, l’ASM défend mais commet une faute. Toulouse passe une pénalité alors que leurs multiples temps de jeu valaient peut-être mieux.

 

9-6 pour Michelin

 

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C’est qui qu’a qualifié l’ASM a lui tout seul ?

 

43ème minute : Suite à une faute d’Abendanon (!), McAlister manque une nouvelle occasion de coller au score. Novès expérimente déjà le problème de Grandisse qui lui est promis pour les quatre prochaines années.

45ème minute : Nouvelle attaque toulousaine et nouvelle faute clermontoise. Plutôt que de tenter les trois points, ce qui suscite déjà l’étonnement côté jaune et bleu, Doussain trouve une touche précise dans les 22 adverses. Interloqués, les Auvergnats peinent à réagir et Toulouse joue rapidement la touche. Amusés, les adversaires de Toulouse assistent à une libération de balle rapide de Doussain. Médard récupère le ballon et passe à travers une défense hilare face au spectacle auquel ils assistent. Mad Max, comme l’aiment à l’appeler les lycéennes entre deux DS, va inscrire un touchdown dans l’en-but clermontois. Oui, un touchdown, car quand on voit l’action on se demande comment le mec a pu aplatir avant la zone de ballon mort (instant mauvaise foi). Lartot, entre deux matches commentés à Roland-Garros s’écrie devant sa télé : « Regarde bien Nelson, c’est un match de DEGLINGOS ». Manque de bol, McAlister rate sa pénalité et tout revient à la normale. Enfin presque, Toulouse mène.

 

9-11 pour Airbus

 

51ème minute : Après avoir gâché une véritable action d’essai avec une passe digne d’un pilier de Fédérale, Morgan Parra rappelle qu’il est le patron en marquant trois points supplémentaires.

 

12-11 pour l’équipe-qui-produit-le-meilleur-jeu-mais-qui-met-que-des-pénalités

 

59ème minute : Alors que les deux équipes bafouent leur rugby©, Novès demande à Nakaitaci de bien se placer sur l’aile pour pas que son adversaire ait le couloir de libre. Malaise général sur la pelouse et en dehors. Servat ne comprend pas ce qu’il se passe et se met à replacer les avant clermontois pour faire comme son patron. Elissalde, lui, boude dans son coin.

64ème minute : L’ASM perd son lancer et se fait pénaliser. McAlister se souvient de l’endroit où il doit mettre le ballon pour marquer les points.

 

12-14 pour l’équipe qu’il manque en finale pour que Canal+ parle de GRAND CLASSICO

 

65ème minute : BROCK JAMES ENTRE SUR LE TERRAIN.

71ème minute : Census Johnston, qui réalise le match de sa vie avec l’ASM, est pénalisé sur une mêlée dans ses 22. C’est sévère, mais on va pas se mettre à chialer pour un mec qui aurait dû être dans les tribunes (Jamie, si tu me lis, cette phrase est pour toi). Brock James prend la pose, tape la pénalité, et voit le ballon passer entre les poteaux, comme il le lui avait demandé.

 

15-14 pour l’équipe qu’il manque en finale pour que Canal+ fasse un reportage pour savoir si cette fois c’est vraiment la bonne

 

76ème minute : L’ASM campe dans les 22 adverses, et puis Brock James.

 

18-14 pour l’équipe qui joue avec Dieu

 

78ème minute : Buttin entre en jeu pour qu’il voit une dernière fois ce que ça fait de jouer une demi-finale de Top 14.

79ème minute : Baille tente la percée. Les experts s’excitent : « IL VA NOUS REFAIRE LA MÊME QUE FACE A OYONNAX ». Et bien non.

80ème minute : Clermont est en finale de Top14 pour la première fois depuis son titre de 2010, et ça sera même pas face à Toulon. Guy Novès fait ses adieux au Stade Toulousain avec une tentative de sourire. Quel beau samedi. On aura pas vu du jeu, mais on aura gagné. Autant en profiter, c’est l’inverse qui risque de se produire samedi prochain.

 

Et voilà. Si parler de joie semble un brin exagéré, laissons nous simplement emporter par la délivrance. La délivrance de ne pas avoir perdu un match qu’on a joué tout seul et la délivrance d’un match enfin fini. Je suppose que les quelques Ultras qui parleront de bonheur immense vivent aussi le plus beau jour de leur vie en sortant d’une gastro. Nous voilà donc arrivés en Finale, avec en bonus pour une fois le plaisir de ne pas jouer la même équipe. C’est presque exotique, et c’est vrai que ça fait bien longtemps qu’on n’a pas perdu contre le Stade Français.
Bien évidemment je serai pour l’ASM quoiqu’il en coûte, et ça coûte. Mais honnêtement au vu de leur saison en général et de leur dernier match en particulier, ce ne serait pas volé. C’est bien pour ça qu’on va gagner.

Et si… Jonny Wilkinson avait signé à Bayonne ?

 

Par Copareos,

 

Nous sommes à la fin de l’année 2008. Jonny Wilkinson vient de faire un aveu à la presse : il veut partir de Newcastle, aller voir ailleurs. Celui qui a offert la Coupe du monde 2003 à l’Angleterre en a marre de ne pas réussir à faire une saison pleine. Cependant, à bientôt 30 ans et après de multiples blessures, le demi d’ouverture représente un investissement à risques. C’est pourquoi le Racing-Metro a rapidement abandonné cette piste de recrutement. Deux clubs restent malgré tout très intéressés : Toulon et Bayonne.

L’agent de Wilko, qui s’avère aussi être son père, a rencontré le président bayonnais de l’époque, Francis Salagoïty, mais ce dernier a trop laissé traîner les négociations et c’est Mourad Boudjellal, rencontré le lendemain, qui obtient la signature de Wilko alors que le club de la Rade avait une très mauvaise réputation aux yeux de ce dernier. Le président toulonnais tient enfin son grand ouvreur après l’échec de la venue de Dan Carter. S’en sont suivies cinq saisons sans grande blessure, deux coupes d’Europe et un Bouclier de Brennus pour le RCT. Cependant, que se serait-il passé si Salagoïty avait fait signer Jonny Wilkinson dans le Pays basque ? Nous on le sait, et on va vous le dire.

 

L’arrivée à Bayonne

La nouvelle a fait sensation en ce printemps 2009 : Jonny Wilkinson va signer à Bayonne. Dans un entretien exclusif à Sud Ouest, il avoue croire au projet bayonnais qui lui a été présenté. Il va même jusqu’à avouer que l’autre club qu’il a rencontré, Toulon, ne l’attirait vraiment pas : « Le club n’a pas une bonne réputation et le président m’a parlé de doublé Top 14-H Cup. Il vit dans son petit monde. Mais mon choix était déjà fait dans ma tête, je voulais jouer à Bayonne ». Seulement voilà, l’arrivée de l’ouvreur anglais a fait exploser la masse salariale du club. Certains joueurs coûteux et non moins talentueux ont donc dû faire leurs valises, comme Pepito Elhorga ou encore Xavier Garbajosa.

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Le saviez-vous ? Jonny Wilkinson aurait également pu jouer au Stade Français.

 

Des débuts prometteurs

Du fait des départs de certains joueurs expérimentés, l’équipe de l’Aviron est majoritairement composée de jeunes. Au fil de la saison 2009/2010, l’équipe s’améliore et termine à une sixième place leur permettant de disputer un barrage à l’extérieur, face au Stade Toulousain. Malgré la précision extrême de Wilkinson, qui aura inscrit 80% des points de l’équipe sur la saison, Bayonne perd 18-21. Soucieux de voir son équipe s’améliorer pour la saison prochaine, le président bayonnais se met à la recherche d’un investisseur afin de pouvoir recruter des joueurs pouvant porter le club vers le Bouclier de Brennus. C’est ainsi qu’Alain Afflelou est nommé vice-président, tout en promettant d’investir de façon durable dans le club. Quelques joueurs signent alors, dont le jeune prodige Yoann Huget. Bayonne réalise une saison 2010/2011 splendide, ponctuée par une victoire de prestige à Clermont-Ferrand, mettant fin à plus d’un an d’invincibilité à domicile des Auvergnats.

L’équipe basque termine à la deuxième place et se fait battre en demi-finale, à nouveau face au Stade Toulousain. C’est d’ailleurs dans ce club que Yoann Huget se dirige à l’intersaison, fort de son statut de meilleur marqueur d’essais de la saison. Mais l’Aviron fait rapidement le deuil de ce transfert puisqu’Alain Afflelou annonce qu’il compte augmenter sa participation financière dans le club. De grands noms arrivent alors sur la côte basque, tels Joe Rokocoko, Richie McCaw ou encore Bernard Laporte. On reproche alors à Afflelou, devenu président du club, de créer une équipe de mercenaires. L’entrepreneur laisse filer ces critiques tout en recrutant Mike Phillips, demi de mêlée gallois. On annonce Bayonne comme étant l’équipe favorite de la saison 2011/2012 du Top 14, avec une charnière de rêve. Cependant, l’Aviron va tomber de haut.

Jonny Wilkinson Brian O'Driscoll

– Tu joues où toi déjà ?

– A Bayonne.

 

La chute

Le 27 juillet 2011, Mike Phillips décide de profiter des fêtes de Bayonne pour découvrir la vie nocturne de sa nouvelle ville. Il organise alors une virée avec quelques joueurs de l’équipe, dont Jonny Wilkinson. Bien que Jonny soit connu pour être un acharné de travail, il n’a pas pu s’empêcher d’accepter l’invitation. En effet, il a appris dans la semaine sa présence dans la liste des joueurs anglais participant à la prochaine Coupe du monde de rugby en Nouvelle-Zélande. A 32 ans, cela était inespéré pour lui. Sa joie a donc dépassé son sérieux. Malheureusement pour lui, cette soirée va changer sa carrière. A 3 heures du matin, il est surpris en train d’uriner sur un individu ivre mort.

Le choc est total. L’individu en question, en état de coma éthylique, se trouve être le président des supporters de l’Aviron. La sanction est sans appel : Wilkinson est exclu du club. Plus personne ne veut de lui. Après de multiples excuses, Wilkinson reçoit une offre de Perpignan. Le club catalan vient de laisser partir Dan Carter à Toulon et cherche un nouvel ouvreur pour les aider dans leur nouvelle saison… en Pro D2. Wilkinson n’étant -vraiment- pas malpoli, il accepte. La saison 2011/2012 de Jonny LE CATALAN est en demi-teinte. Il ne parvient pas à se faire au jeu pour le moins original des Perpignanais, particulièrement celui de David Marty. Mais l’essentiel est assuré en finale d’accession face à Oyonnax, club rural n’ayant clairement pas le niveau pour jouer en Top 14. Jonny va enfin retrouver l’élite, avec comme objectif personnel de battre Bayonne, comme un symbole ©.

Cependant, après la perte de leur ouvreur et les frasques multiples de Mike Phillips, qui a notamment envoyé un tweet coquin à Gonzalo Quesada sur Twitter, Alain Afflelou décide de se retirer de l’organisation du club bayonnais pour se consacrer à l’optique et au football, sport aux Valeurs© et à la rentabilité plus grandes. Ce retrait a pour conséquence la fuite des joueurs et un vent de panique se lève sur le club, 14ème à l’issue de la saison avec 6 points. La descente aux enfers semble inévitable quand Serge Blanco, qui sent bien que son club va aussi y passer, propose une entente entre le Biarritz Olympique et l’Aviron Bayonnais : l’Aviron Olympique Basque.

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Sans son copain, Mike Phillips tire la gueule.

 

Le renouveau

Pour cette saison 2012/2013, Wilkinson retrouve son meilleur niveau et porte l’USAP de Marc Delpoux vers les sommets. Mais alors que les Catalans sont leaders du championnat après 10 journées, l’ouvreur anglais se blesse aux ligaments croisés et ne jouera plus de la saison. Handicapé par le salaire de Wilko, l’USAP ne peut recruter et fait donc confiance à ses jeunes ouvreurs. Le club finit la saison à la 7ème place, aux portes de la phase finale, et Wilko n’aura pas pu jouer contre l’AOB. C’est alors le temps des doutes pour l’Anglais de 34 ans. Il hésite longuement à arrêter mais les dirigeants de l’USAP, libérés du salaire de Nicolas Mas, arrivent à convaincre l’ouvreur de re-signer pour une année en faisant venir Jean-Marc Doussain, élu meilleur joueur européen de la saison passée avec Newcastle et demi de mêlée indiscutable du XV de France imbattable de Philippe Saint-André.

En effet, Jonny parti de Newcastle, le club anglais a recruté le jeune Doussain au centre de formation de Toulouse. Et depuis, le club fait partie du top européen. Ainsi, la forte influence du demi de mêlée/talonneur dans les deux Grands Chelems réalisés en deux ans par le XV du Coq arrive à motiver Wilko, qui repart pour un dernier tour, espérant enfin gagner un titre en France. La saison 2013/2014 de l’USAP et de sa charnière commence par une victoire chez les doubles champions de France en titre castrais. Ensuite, les choses se compliquent quelque peu pour les Catalans, du fait de la fragilité de leur ouvreur, blessé pendant trois semaines en novembre. Mais un bon parcours en Challenge Européen va entretenir la motivation des joueurs et ceux-ci terminent la phase régulière à une 4ème place honorable. Perpignan doit également jouer une demi-finale de Challenge Européen face à la redoutable équipe de Trévise, remportée sur la sirène grâce à Jonny Wilkinson.

Le barrage de Top 14 se solde lui par une victoire à Aimé-Giral face à Grenoble 23-8. Puis en demi-finale, Jean-Marc Doussain inscrit un quadruplé face à son club formateur, Toulouse, et envoie à lui seul l’USAP en finale face… à l’AOB. Mais avant se joue une autre finale, celle du Challenge Européen face à une équipe de très haut niveau : Brive-La-Gaillarde. Le combat est rude à Twickenham, antre que Jonny connaît parfaitement, et le public anglais soutient ardemment son héros. Au final l’USAP l’emporte 20-13, offrant enfin à Wilkinson un titre majeur. C’est alors la folie dans le stade, où les Perpignanais se mettent à rêver d’un doublé. Wilkinson savoure son titre en faisant un tour d’honneur et en allant saluer les supporters, mais il ne doit pas traîner, il faut nettoyer le stade et la pelouse pour la vraie finale de coupe d’Europe, celle de la H-Cup, le lendemain entre Toulon et Newcastle.

 

La semaine suivante c’est la finale de Top 14. Tous les yeux sont rivés sur le Stade de France pour ces retrouvailles enflammées entre Wilkinson et (ce qu’il reste de) Bayonne. Le match commence sur un rythme effréné. Les équipes se rendent coup pour coup et le score est de 12-12 à la mi-temps sans qu’aucun essai ne soit marqué. En seconde mi-temps, Doussain part au ras et donne le ballon à Marty qui confond la ligne des 22 mètres avec l’en-but, aplatit, et donne inconsciemment le ballon à Dimitri Yachvili qui, d’un magnifique coup de pied, envoie Maxime Mermoz marquer le premier essai de la rencontre. Une célébration ridicule plus tard, Wilkinson joue sur Harinordoquy qui laisse filer le ballon dans les bras de Sébastien Vahaamahina. Celui-ci transperce la défense et passe après contact à Jean-Marc Doussain, dont le nom est scandé par le public : 19-19. Le match retrouve alors son aspect tendu et on doit attendre la 78ème minute et une faute des Basques dans leur camp pour croire au moment de grâce de Jonny Wilkinson. Face aux poteaux, à 30 mètres, Wilko s’élance et… voit sa tentative passer à gauche des poteaux.

Sur le renvoi, l’AOB récupère le ballon et avance au fil de multiples phases de jeu. Quarante pick-and-go plus tard, l’ouvreur basque Bustos Moyano, est en place pour le drop. La sirène a déjà sonné depuis deux minutes quand Yachvili lui transmet le ballon. Ca passe, 22-19, l’AOB est champion. Serge Blanco exulte, Wilkinson pleure. Le doublé est raté. Le lendemain, les joueurs catalans fêtent leur titre de Challenge Européen devant 50.000 personnes en délire sur le port de Canet-en-Roussillon. Wilkinson fait ses adieux au monde du rugby par la petite porte et se dirige désormais vers le poste d’entraîneur des ouvreurs de la Rochelle. Il y a onze ans, il était sur le toit du monde.

[Coupe d’Europe] Les Franciliens défient les Sarrasins

 

Par le supporter du Racing,

 

Nous sommes le dimanche 5 avril, et une belle journée s’annonce. Aujourd’hui, mon club favori, le Racing Metro 92, reçoit son premier quart de finale de Coupe d’Europe. L’adversaire du jour : les Saracens. Moi qui croyais qu’ils s’étaient arrêtés à Poitiers, il faut croire qu’ils ont su faire un détour jusqu’à cette île dépourvue de Charles Martel ! Le soleil rayonne en ce dimanche de Pâques, et dès la messe de ce matin, j’ai enfilé mon plus beau polo Ralph Lauren bleu ciel pour soutenir mes gaillards. Une fois le repas familial passé, j’ai sauté dans mon 4×4 BMW, direction Colombes et son stade si authentique. Ce stade a une histoire lui, pas comme l’hideux Jean-Bouin, gâché par un architecte à l’origine douteuse, lui-même désigné par un homme à la vie intime non moins douteuse. Colombes vaut mieux que cet amas de ferraille réservé à la canaille. Colombes, c’est autre chose tout de même n’est-ce pas ? A l’entrée, on me connaît, on m’accueille d’un « Bonjour Charles-Henri » chaleureux. Une fois acquitté ma place contre une petite cinquantaine d’euros, je m’installe en tribune. J’aime le calme de ces matches, c’est autres chose que les beuglements du stade Marcel-Michelin et que les lancers de journaux de Mayol. Lancer des journaux, quelle idée d’analphabète ! Qui plus est, j’ai laissé mon Figaro à la maison. A l’échauffement, je salue les joueurs de la main, ils viennent prendre de mes nouvelles et semblent sereins. Cela change de leurs adversaires Anglois, qui ignorent la centaine de leurs compatriotes chargés de bière présents dans le stade, ces messieurs préférant se préparer au match. En même temps, ces ivrognes méritent-ils mieux que l’ignorance ? Surtout en ce dimanche pascal (Papé, ouh ! Je me suis fait rire), où le breuvage ne devrait être que le sang du Christ.

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C’est parti. Je regarde Jacques Lorenzetti et le salue de la main. Il semble confiant, moi aussi. Pourtant la mêlée n’y est vraiment pas. Et les Anglois ont l’occasion de marquer les premiers points de la partie. Pendant cette tentative de pénalité, un silence de cathédrale règne dans le stade, après tout je suis un homme poli, peut-être un peu trop d’ailleurs puisqu’elle passe. 0-3. Je me dis alors que les petits sont invaincus dans cette compétition et qu’ils vont savoir se relever. C’est d’ailleurs ce qu’ils font dans le quart d’heure suivant : le pack reprend du poil de la bête, les Anglois font des fautes, et mes Racingmen passent tout près d’un essai. Qu’importe, les petits ont arrêté de tenter de stupides combinaisons et ont enfin commencé à faire la seule chose qu’ils réussissent : les groupés pénétrants. Malgré cette embellie, Sexton est loin de son meilleur niveau, entre mauvais choix et manque de précision, on se demande s’il a vraiment envie de jouer sous ce beau maillot. C’est ça le problème des étrangers, ils ne connaissent pas l’histoire de notre club et ne sont pas motivés. Pauvre France. Cela n’empêche pas le Racing de dominer, et on passe tout près d’un nouvel essai après un énième groupé pénétrant. Cette fois, c’est un vilain Noir (je parle du maillot bien sûr, n’allez pas me taxer de racisme, j’ai moi-même un ami noir qui vit à Saint-Barth) qui nous a volontairement empêchés de conquérir l’en-but adverse. Une fois le carton distribué, les petits continuent de pousser avec… un groupé pénétrant. Et c’est le petit Machenaud qui conclut cette action pleine de classe. 5-3. Sexton, égal à lui-même, rate une transformation facile. J’ai toujours préféré Dambielle moi de toute façon.

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Allégorie de la performance de Sexton.

 

En attendant, le buteur d’en face n’est pas mieux. Deux ratés en deux minutes. Heureusement d’ailleurs, car les Racingmen sont repartis dans leur dynamique de faute. Afin de préserver leur niveau en dents-de-scie de cette première mi-temps, les Ciel-et-Blanc repartent à l’attaque. Mais ils sont bien trop imprécis et ne concrétisent pas ce temps fort. Pire, Gérondeau commet une faute en fin de première période et les Anglois en profitent pour repasser devant. 5-6. J’espère que ce scénario ne se répètera pas en fin de deuxième période, il serait fâcheux de faire deux fois la même erreur dans un match. Je profite de la mi-temps pour appeler mes collègues de Natixis. Ils n’ont pas voulu venir au stade parce que celui-ci était trop loin de chez eux. Ils ont promis de m’accompagner lorsque les matches se joueront dans l’Arena 92. Moi, je préfère être seul ici, on est bien le dimanche après-midi, sous le soleil de Colombes. Je ne vois pas pourquoi Jacques veut construire ce nouveau stade, c’est bien trop moderne pour ce club. Après un début assez mitigé, la deuxième période se lance après une nouvelle faute de Gérondeau, reparti sur le rythme de sa fin de première période. Cette fois, c’est Goode qui s’y colle, et ça passe. 5-9. Sur l’engagement qui suit, Sexton dégage directement en touche. J’ose un « Fichtre Jonathan, surveille ta prestation ! ». Heureusement, mon Brice est là. Il est mignon ce Brice, il me fait penser à mon neveu, Jacques-Hyppolite. Bref, Brice perce la défense et passe à Dumoulin, qui transmet à Imhoff… qui fait un en-avant sur un plaquage adverse. Je commence à taper du pied, je m’impatiente et demande aux petits de se bouger. Mais les sauvages d’en face couvrent aisément ma voix. A quoi bon faire du bruit dans un stade, ne voient-ils donc pas les fissures de notre belle infrastructure ?

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Quelle belle enceinte pleine d’histoire.

 

Le moyen de faire taire ces sauvages reste le rugby, et pour ça mes petits savent faire : en dix minutes, ils ont repris le dessus sur leurs adversaires, enchaînant les bonnes phases de jeu et obtenant même deux pénalités, cette fois tapées par le petit Machenaud. Les bougres d’en face ne se gênent pas pour le siffler de tout leur corps, mais cela de l’empêche pas de marquer ces six points qui permettent de repasser devant. 11-9. C’est quand même autre chose quand c’est un Français qui se charge de nous faire gagner. Il reste donc neuf petites minutes et nous menons d’un point. Je suis serein, comment pourraient-ils perdre maintenant ? Ils sont sur une dynamique si bonne. Cependant, mon visage pâlit au fur et à mesure que le temps avance. Les petits semblent céder sous la pression : ils relancent mal, redonnent le ballon à l’adversaire et même le petit Brice n’est plus maître dans les airs. Quelle mouche les a donc piqués ? Nous voici à la 79ème minute et la mêlée est francilienne. Une petite minute à conserver le ballon, et nous pourrons tous partir fêter cette belle qualification au Fouquet’s. C’est à ce moment précis que le drame se produit : Metz plonge dans le ruck. Je n’ai pas vu grand-chose, mais je signale mon mécontentement à ce vil arbitre, qui vient en plus de signaler que ce serait la dernière action du match. Les malandrins d’en face osent la tenter alors qu’elle se trouve à plus de quarante mètres des poteaux. Un certain Bosch se prépare, quelle triste coïncidence qu’un nom pareil puisse faire du mal à notre pays. Apeuré, je perds mes moyens et me surprends à huer le buteur adverse. Une montée d’adrénaline s’empare alors de moi. Malheureusement, cela ne l’empêche pas d’inscrire cette pénalité victorieuse. Me voici gros-jean comme devant. Au revoir la demi-finale contre une équipe d’ouvriers dans une ville d’ouvriers, cela semblait si alléchant. Adieu la finale à Londres, moi qui avais déjà réservé mon hôtel et prévenu mes amis de la City. Quelle bien triste journée pour le Racing et pour la France. Ce ne sont pas les deux autres équipes de notre championnat encore en course qui vont redorer notre pâle blason. Il se fait tard désormais, je suis allé saluer les joueurs sans grande envie. Le petit Maxime semblait si déçu, lui qui a mis tous les points aujourd’hui. Ce petit mérite mieux. Jonathan, lui, pensait déjà à son retour triomphal à Dublin. Heureusement que ce Monsieur Cartier le remplace l’an prochain. De toute façon avec un nom pareil, il ne peut que me plaire.