Le Catalabo et le Labo’ccitan analyse USAP – Toulouse (25-10)par Gregory Le Mormeck 16 April 2012 6 Par Gregory Le Mormeck Le contexte [pullquote]Sur le plateau des spécialistes, Jacques Delmas, lui-même, est venu assister à la mise mort des Catalans.[/pullquote] Aujourd’hui c’est vendredi 13, jour de match, l’USAP reçoit le Stade Toulousain dans le stade Aimé Giral pour le compte de la 23ème journée du Taupe 14. Ce match se jouera à guichets fermés, le public catalan s’est déplacé en masse pour venir assister à cette guerre des tranchées censée le sauver d’une descente en Pro D2 à laquelle il ne veut pas croire. Avant le coup d’envoi, l’ambiance est montée d’un cran quand le groupe des « Alchemist » s’est mis à chanter cette belle balade nommée « LE DALLAS » (personnellement je ne connais pas cet endroit). Les supporters sont chauffés au maximum, ils en sont sûrs, l’USAP vaincra, la soirée sera belle. En cabine de presse Thomas Lombard ne tient plus (la chanson lui rappelant sans doute ses heures de gloire), il a hâte d’encourager tous ses copains toulousains au micro de Canal. Sur le plateau des Spécialistes, Jacques Delmas, lui-même, paré de sa plus belle tenue de chômeur, est venu assister à la mise mort des Catalans qui l’ont pourtant tant aimé lors de son passage. Bref, tous les ingrédients sont réunis pour que nous assistions à un grand match. Tous, sauf un détail : nous sommes vendredi soir et les matchs du vendredi sont souvent très décevants ; qu’à cela ne tienne, l’important pour nous, c’est la victoire. Côté terrain, les Catalans se présentent avec une équipe de guerriers. Perry Freswater et Nicolas Mas encadrent Charles Géli. L’attelage Olibeau-Tao est tenu par une 3ème ligne coureuse, Le Corvec-Chouly-Guiry. La charnière Cazenave-Hook jouera devant les deux centres internationaux Mermoz et Marty. Les ailes sont occupées par Sid et Planté, tandis que l’arrière sera couvert par Geoffrey Michel. Le Film du match Les cinq premières minutes sont l’occasion pour chaque équipe de montrer que le match sera bien dégueulasse. Concours de défense, concours de ballons perdus ou rendus, tous les ingrédients du vendredi sont là, je suis rassuré. Le fait du match arrive très vite. Sur la première mêlée, Nicolas Mas subit complètement l’impact (anticipé) de Jean-Baptiste Poux, ses pieds montent, son dos s’arrondit, jusqu’à qu’il explose comme un « pop-corn » (Mathieu Lartot inside). Le capitaine catalan se retrouve au sol et ne se relève pas. C’est la stupeur dans le stade, le héros, le fer de lance de l’équipe, l’espoir de tout un peuple, qui cède. Bus est solide, heureusement, il se relève, enlève son sourire débile et passe en “mode survie”. Ce regard là en dit long sur la suite des évènements. Les buteurs de chaque équipe rivalisent et manquent chacun la leur, à la 10ème minute le score tient un bon 0-0. Le jeune talonneur toulousain offre deux de ses lancers aux Catalans, ce qui a le mérite de réveiller un peu tout le monde. Hook ouvre le score sur pénalité, l’USAP essaye de passer sur les extérieurs mais Donguydong veille au grain, l’action est avortée. Côté toulousain, deux choses sont criantes de vérité: les Ecossais ont tué leur jeu en même temps que leurs espoirs de titre européen le week-end dernier et Yannick Jauzion a décidé de sortir de sa retraite pour rejouer un peu au rugby. Sur une attaque plein champ, Jauzion qui apparait filmé au ralenti sur toutes ses actions, arrive à passer les bras, les Toulousains enchaînent dans l’axe et sont stoppés à 5 m de l’embut Catalan. L’essai du bout du monde peut aller se rhabiller, thèse/antithèse, Pato Albacete applatit l’essai le plus pourri de l’histoire du championnat sur une technique de ramping au ras du regroupement, 3-7. La fin de cette 1ere mi-temps sera pour nous, Catalans, l’occasion de s’apercevoir que l’excellent Mr Berdos est d’une impartialité totale en refusant une pénalité à James Hook, pourtant bien passée entre les poteaux. Je gueule, bois un coup, et ça repart. On peut aussi voir que le jeune usapiste Taofifenua est une bestiole impressionnante, une machine implacable, qui avance sur tous les impacts. Sur la sirène, Hook arrive enfin à convaincre le corps arbitral de sa bonne foi et ramène l’USAP à 6-7. A la mi-temps, en toute partialité, Thomas Lombard en profite pour souligner l’excellent début de partie de ses copains toulousains et les maladresses de ces connards de Catalans. A la reprise du match, on sent quand même que Guytou a dû souffler fort pendant la mi-temps parce qu’il en a fait péter toute sa première ligne. William Servat, à peine entré en jeu, va réaliser deux grandes choses. Il rendra hommage à son ancien coéquipier David Skrela en se blessant au bout de 3mn de jeu mais il rendra surtout un hommage appuyé à Maxime Medard en y laissant un genou. Une belle histoire de copains. JBE tente d'imiter le chat de Shrek pour apitoyer l'arbitre, sans succès. L’engagement est total, les contacts sont durs et laissent des traces, beaucoup de joueurs restent au sol. Par deux fois, Hook va trouver les poteaux et emmener l’USAP à passer devant au score, 12-7. C’est le moment que choisit le jeune Tolofua pour prendre un carton jaune et donc laisser la mêlée Toulousaine orpheline de talonneur. A ce moment de la partie, tout se brouille, tout est confus. Sur la sortie de Tolofua, Beauxis fait également son entrée, on se dit alors que côté gabarit il paraît évident que lui seul peut prendre ce poste mais ce n’est en fait qu’un malentendu. Les Catalans commencent à mettre de l’emprise sur le match, les gros avancent bien dans l’axe, Nicolas Mas, vexé comme un Poux fait toutes les misères du monde à la défense du Stade, il avance, repart, entre sur tous les rucks pour tuer un type. Du grand bonhomme! A deux reprises, la mêlée Toulousaine va complètement exploser et travailler sur 20m de marche arrière, du grand art. Jean-Baptiste Poux n’aurait jamais dû réveiller la bête. A la 65ème minute de jeu sur la même action, l’USAP va augmenter son écart en passant à 18-7 mais en perdant son talonneur, Charles Géli. Vaillant guerrier toute la partie, il va sur une accélération à 5m du camp Toulousain, dégueuler son ballon et se mettre à gueuler. Les talons sont fragiles, Servat, Géli, même combat, moins 2 genoux. Beauxis, distribue ce qu’il peut et passe tout de même une pénalité pour ramener le score à 18-10. Il aura même quelques minutes plus tard l’occasion de faire rentrer ses partenaires dans le bonus, mais rien n’y fait, le Lémurien n’aime pas la Tramontane. Enfin, sur la sirène, les Toulousains tentent une relance, mais commettent un en-avant qui atterrit dans les bras de Britz qui peut transmettre à Michel pour une course de 20m qui va définitivement sceller la victoire catalane entre les poteaux. 25-10, le stade explose, les supporters sont heureux, appellent leur familles écossaises pour les remercier. Guytou a la gueule des mauvais jours, Thomas Lombard ne comprend pas, Jacques Delmas ne rit plus, Paul Goze dégonfle, bref la soirée est belle. Don't fuck with Nicolas Mas. Les Joueurs L’USAP La 1ère ligne : vous l’aurez compris, Nicolas Mas a reçu l’humiliation suprême en début de match. Touché en plein cœur, il a ensuite livré une partie exceptionnelle, solide, gaillard, costaud, un monstre. Charles Géli a réalisé un gros match, présent sur toutes les phases de ruck, il s’est montré très solide défensivement jusqu’à sa blessure. Perry Freswater n’a pas tenté de drop à la 72ème mais il réalise un superbe en-avant qui fait honneur aux gros. Hormis ça, match correct, surtout en défense. Le mêlée a très bien réagi en mettant au supplice les Toulousains plusieurs fois. La seconde ligne : Olivier Olibeau a fait un gros match. Il gratte tous les ballons que l’USAP vole au Stade. Un vrai poison. Romain Taofifenua, un joueur qui prend de l’ampleur à chacune de ses sorties, très (trop) solide ballon en mains, beaucoup d’activité offensive, c’est aussi un défenseur incroyable au vu de sa taille. Un vrai balaise. La troisième ligne : Gregory Le Corvec a dû rapidement laisser sa place après qu’un joueur adverse lui a mordu la rotule. Gerrie Britz s’est lui aussi envoyé comme un malade pour imposer sa masse sur les rucks. Bertrand Guiry a été moins en vue que sur ses dernières sorties mais toujours aussi précieux sur la défense au près ou au large. Damien Chouly, impérial (non ce n’est pas le même joueur) sur toutes ses réceptions, a souvent fait les bons choix. La charnière : Florian Cazenave a été un très bon animateur. Il a beaucoup joué au ras en trouvant souvent à transmettre dans le bon timing, un bon match pour le nain acnéique. Vivement qu’il ait la majorité! James Hook, 20 points/25, non rien. Les centres : Maxime Mermoz a gardé son short mais a pourtant essayé de se le faire arracher pas mal de fois en butant souvent sur la défense toulousaine. Il est à créditer de 2 ou 3 jolis travers de 20m qui nous ont mis en danger, un plan de jeu qu’il ne respecte jamais mais qui l’amène à être souvent aussi dangereux pour l’adversaire. David Marty, lorsqu’il réalise une passe sautée, c’est uniquement pour annuler un surnombre qui lui serait favorable, sachez-le. Les ailiers : Farid Sid, remuant solide sur ses appuis mais bien muselé par la défense. Adrien Planté, rapide, vif, il joue souvent juste et intelligemment. L’arrière : Geoffrey Michel, propre, bien en place, sobre, juste ce qu’il faut. Les remplaçants : Jérôme Porical (dont je salue le profil Facebook) est entré à la 62ème, le temps de toucher quelques ballons et de les transmettre à Geoffrey Michel, l’histoire de sa vie en somme. Tous les autres ont apporté l’agressivité et la fraîcheur suffisante pour contenir les salves toulousaines. La Déclaration : Après le match, Jean-Baptiste Elissalde a réussi à nous faire rire. Il demanda à Jacques « Pôle emploi » Delmas : « Tu veux que je passe le bonjour à quelqu’un pour toi ici… ? ». Il va même surenchérir quelque minutes plus tard en concluant : « Bon je vais passer le bonjour à Paul Goze de ta part ». Une blague à la con, qui aura eu le mérite de nous faire marrer. Allez JB reviens! c’est bon on t’en veut plus, bise. En conclusion, L’USAP assure quasiment son maintien grâce à cette belle victoire pour laquelle on remercie nos amis écossais, et tout particulièrement Mike Blair, auteur de l’essai contre Toulouse la semaine dernière et futur demi de mêlée de l’USAP. Ou comment réussir son intégration avant même d’être descendu de l’avion. Prochain rendez-vous pour les Arlequins au Stade Français, qui ne prend même plus la peine de nous accueillir au Stade de France. Nous ne verrons donc pas de nichons la semaine prochaine avant le match, si ce n’est ceux de Maxime Mermoz pendant les publicités. Cette semaine, pas de Labo’ccitan puisque selon ses dires, Damien Try a “du travail”. Nous on pense qu’il se fout bien de notre gueule, mais si vous voulez un autre point de vue sur ce match, Ovale Masqué s’est chargé de faire le compte rendu de la partie sur le site d’info Le Carre D’info, sorte de petit frère toulousain de Rue89. C’est par ici.