Le Lab’ougnat analyse Aironi – Clermont (0-82)
par La Boucherie

  • 16 January 2012
  • 9

Par un nouveau venu à la Boucherie, Jamie Scud More. Il y a pire match pour débuter… bienvenue Jamie.

 

Le contexte

Les Clermontois se déplacent en Italie après une défaite (de peu) à Leicester (23-19). L’Ulster ayant écrasé Leicester la veille (41-7), les Clermontois doivent gagner avec le bonus pour se placer idéalement pour les quarts de finale. Les Italiens quant à eux, n’ont pas inscrit un seul point depuis le début de la compétition. Les Italiens qui n’ont gagné que 3 matchs en ligue celte cette saison alignent cependant une équipe de titulaires, sur le papier plus forte que celle qui s’est faite étriller au Michelin (54-3). Les Clermontois ont fait largement tourner leur effectif après la victoire arrachée à Toulon la semaine dernière (9 changements).

 

Le Match :

Me voilà sur ma connexion pourrie, raccrochée en plein pays teuton par un maigre câble Ethernet, au monde du rugby. Je me prépare au combat St-Nectaire/Parmesan (Aironi est situé dans les environs de Parme, bandes d’incultes !). Direction mes sites de streaming favoris, qui bien entendu ne marchent pas. J’ai donc connu le même début de match que l’ASM : légèrement poussif et saccadé. En effet, dans ces premières minutes, les jaunes et bleus, remaniés depuis la victoire face à Toulon, dominent outrageusement les Italiens mais bafouillent leur rugby. Après un bon quart d’heure, la machine se met en place et les Clermontois déroulent. Sivivatu marque en force, et recommence deux minutes plus tard. Je me mets à sourire bêtement devant mon ordinateur. Byrne et Lapandry vont également à dame grâce à des mouvements de trois-quarts qu’Eric Bayle aurait qualifié de magnifiques si ces deux joueurs portaient le maillot toulousain. 26-0 après 30 minutes de jeu, bonus offensif acquis, le match est plié. Vern, l’homme qui ne sourit jamais, décide immédiatement de ranger son Morgan afin de ne pas l’abîmer en vue du prochain match. Malgré la rentrée de Senio, les Jaunards ne lèvent pas le pied, et plantent trois autres essais aux Aironis.

47-0 à la mi-temps. Le présentateur de Canal nous explique doctement que c’est un hommage des Clermontois à Philippe Sella, 47 étant le numéro de département du Lot et Garonne où se trouve Agen. Il se place idéalement pour les deux épreuves reines : la déclaration foireuse de l’année et la statistique à la con de l’année. Bon, après ça devient un peu répétitif : 95% de possession du ballon pour l’ASM, jeu au large, franchissement, passes après contact, on gagne 40m et on recommence. Le staff clermontois fait tourner ses cadres et permet aux remplaçants de jouer un peu. Le match perd alors légèrement en intensité. Grande joie pour les espoirs Nathan Hines, Julien Bonnaire ou Aurélien Rougerie qui connaissent alors l’ivresse de l’équipe première. Vern démontre à tous son sens de l’humour en faisant rentrer ce dernier à l’arrière, copiant le fameux Parra à l’ouverture du maître Lapinou. Malzieu finit le boulot par deux essais, les Italiens tentent une dernière relance désespérée et font un en-avant.

Fin du match 82-0, Canal ne relève pas l’hommage au Tarn et Garonne et la retransmission s’achève sur une énième interview sans intérêt. Vivement samedi prochain, le match contre l’Ulster au Michelin, véritable quart de finale, promet beaucoup.

 

Les joueurs :

Les gros :

Difficile de se mettre en valeur dans un match à toucher. Ils livrent collectivement une bonne prestation, en enfonçant plusieurs fois la mêlée transalpine et en redonnant du mouvement par des charges sur chaque ballon lent.

Vincent Debaty : le camion bâché a fait un bon match, il a tenu en mêlée et s’est énormément déplacé sur le terrain. Demandez au 13 Italien qui a pris ses 120kg dans les côtes… S’est également très bien comporté face aux questions stupides de Canal.

Ti’i Paulo : s’est adapté à la culture locale avec quelques belles pizzas à son actif.

Daniel Kotze : Qui ça ? Il a fait un match à son image : discret et propre.

Jamie Cudmore : le retour du bûcheron après non pas une suspension comme de coutume mais une petite blessure. Bourrin, méchant comme il faut, il a même réalisé une jolie percée.

Loïc Jacquet : Pas mauvais en touche, pas plus.

Alexandre Lapandry : Bon soutien qui lui offre un bel essai. A couru son marathon habituel.

Julien Bardy : Très gros match du franco-portugais. A réalisé un magnifique tampon sur l’ouvreur italien qui conduit à un des nombreux essais de l’après-midi. A commis une faute stupide, parce qu’on ne se refait pas. Un nouveau JP Perez en quelque sorte…

Elvis Vermeulen : Face à une défense qui reculait constamment à l’impact, même lors des charges de Parra, le bulldozer clermontois a été moins en vue.

Les trois-quarts :

Une défense courant d’air, du soleil et des jolies italiennes qui regardent. Bref une après-midi formidable !

Morgan Parra : Quand le match est trop facile, le merdeux arrête de jouer car il ne veut pas s’abaisser à ses pitoyables adversaires. A donc simulé une blessure à la 30ème pour rejoindre les tribunes.

Brock James : Acceuilli comme le Messie par le Michelin lorsqu’il a remplacé Skrela la semaine dernière, Brokie a été fidèle à son rang : bon animateur, excellent au pied (7 transfo sur 7), à chier en défense. Brock, le plaquage, c’est aux JAMBES !!!

Julien Malzieu : Un petit triplé pour mettre tout le monde d’accord, une grosse vitesse de pointe et de la puissance. Vivement qu’il retrouve les Italiens dans le Tournoi.

Gonzalo Canale : un sérieux concurrent à Fritz et Bastareaud, fait quasiment autant de passes qu’eux.

Regan King : Elégant, racé, technique, délivrant des passes au millimètre. Malheureusement pas assez rugueux en défense. Pourra se reconvertir en représentant de caoutchouc, au vu de ses plaquages.

Sitiveni Sivivatu : A enfin arrêté la truffade et la potée au petit dej’. Il a donné le tournis aux défenseurs adverses et a franchi de nombreuses fois. A marqué un triplé, comme ça, juste pour déconner.

Lee Byrne : Le Gallois va finir par nous faire oublier Buttin (qui ça ?). Puissant au pied, adroit en l’air, toujours prêt à attaquer la ligne. Devra quand même apprendre à faire des passes.

 

Les remplaçants :

Se sont globalement mis au diapason des titulaires. Kayser, Faure et Ric ont effectué des rentrées correctes et ont continué le travail de sape sur des Italiens déjà mâchés. Nathan Hines : rentré à la place de Cudmore, il s’impose de plus en plus comme le papa du pack. Solide, comme d’hab’, un peu à l’image de Julien Bonnaire. Kevin Senio : est rentré dès la 33ème. On craignait le pire mais il a plutôt bien joué. Il a même réussi une chistera (il a fait un en-avant après, ça reste Senio…). Aurélien Rougerie : Sa Majesté Aurélien Ier est venu améliorer son bronzage à Monza. N’a pas transpercé une défense pourtant aussi robuste que les os de David Skrela. Il a cependant avancé à chaque impact. Wesley Fofana : En ¼ d’heure a réussi à créer un espace pour l’essai de Malzieu et à passer en revue la défense italienne sur une seule action. Tranquille…

 

Bonus vidéo :

Rugbydump a eu la bonne idée de compiler le massacre en une belle vidéo de 12 minutes. Enjoy !