Guilhem Garrigues, l’atout charme du rugby sur Canal +par Ovale Masque 06 January 2016 18 Il est devenu le nouveau visage du rugby sur Canal +. En l’espace de deux ans, Guilhem Garrigues, s’est imposé dans le paysage de l’ovalie, un milieu pourtant réputé pour être quasi-exclusivement féminin. À l’image, ce charmant jeune homme de 32 ans impose son style, son sourire, sa fraîcheur, et apporte un peu de douceur dans un monde de brutes. Et fait déjà l’unanimité : « Il est mignon, sympathique, pas inaccessible. C’est un peu le boy next door, celui avec qui on aimerait toutes boire une bière en troisième mi-temps », commente Isabelle Ithurburu, directrice de la rédaction rugby au sein de la chaîne cryptée. Pourtant, a priori, rien ne destinait Guilhem à intégrer le journalisme sportif. Natif de Montauban, il est initié aux plaisirs du ballon ovale par sa mère, qui baigne dedans depuis son enfance. Il fréquente de temps à autre les tribunes de Sapiac, accompagné par ses 4 amis et son chien. Mais son univers à lui est ailleurs, loin des plaquages, des protège-dents et des étreintes viriles. À l’âge de 19 ans, il se présente et remporte le concours de Mister Montauban. Mais sa vraie passion, c’est la musique. Un domaine dans lequel il tente de se faire un nom en participant à la Star Academy, en 2006. Mister Montauban 2002. Malheureusement pour lui, l’expérience est un échec. Lors du premier prime, son interprétation de « Imanol, mon idole » récolte 5 rouges, alors que le jury de l’émission ne comporte que 4 membres. Le public ne sera pas plus tendre avec lui, et décide de lui faire quitter le château au bout de seulement 7 jours. « J’étais jeune, jusque-là je chantais sous ma douche, pour le plaisir. J’étais très intimidé par le fait d’être filmé. Y compris sous ma douche, d’ailleurs », raconte-t-il quand on l’interroge sur cet épisode. Heureusement pour lui, il aura bien vite l’occasion de se réconcilier avec les caméras. Deux ans après son passage éphémère à la Starac, il est repéré par le directeur de la chaîne Info Sport, du groupe Canal +. C’est là qu’il va faire ses armes pendant un an. « J’ai beaucoup appris » confie-t-il avec un sourire nostalgique. Son joli minois et son naturel ne tardent pas à lui ouvrir les portes de la maison mère, où il devient homme de terrain, avant d’assurer la présentation de samedi sport. « C’est très dur de rester toute une après-midi debout sur un plateau, avec une cravate qui t’empêche de respirer ! Puis les souliers, ça fait mal au pied ! Ça aussi, cela a été une expérience formatrice ! » lance-t-il dans un nouveau grand sourire irrésistible. Guilhem, beau des champs en communion avec la nature. Son ascension est fulgurante. Au point de déranger et d’attiser les jalousies ? Pas vraiment. « C’est vrai que quand on est un homme, dans ce milieu, on a l’impression de devoir en faire deux fois plus pour être légitime. J’ai beaucoup bossé. J’avoue que le premier jour, j’avais beaucoup d’appréhension, je m’attendais à prendre des mains aux fesses et à me faire siffler à la machine à café. Mais toutes les femmes du service des sports, Isabelle Ithuburu, Nathalie Ianetta, Laurie Delhostal… elles ont été adorables avec moi, très bienveillantes. Vous savez, Canal est une grande famille ». Lancé vers les sommets ? Et les joueurs, avec lesquels il est en contact direct lorsqu’il officie au bord du terrain ? « Je pense que ce n’est pas toujours facile quand on est un homme, dans ce milieu. Mais personnellement, je n’ai pas eu à me plaindre. Presque tous les joueurs sont très gentils et très respectueux ». Il faut dire que Guilhem a longtemps été marié à Christophe Urios, ancien joueur devenu entraîneur. « C’est vrai que cela m’a peut-être aidé à être considéré comme faisant partie de la famille et à être respecté. Après, c’était un peu fatiguant de toujours être ramené à ce statut de “mec de”. » Séparé de l’entraîneur du Castres Olympiques depuis quelques mois, Guilhem continue à entretenir des relations amicales avec son ancien époux, et reste toujours professionnel, même quand il est amené à travailler avec lui, comme ce fut le cas sur le plateau de l’émission « Jour de Coupe du monde ». S’il fait l’unanimité au sein de sa profession, Guilhem n’a pas tardé à devenir la coqueluche des supporters. Comme il y a deux ans, lors d’une demi-finale de Top 14 entre Toulouse et Toulon, quand le public du stade Ernest-Wallon s’est mis à chanter son nom. « Ils sont fous ! Franchement, j’ai beaucoup de chance ». Quand on lui demande s’il est conscient que son physique joue un rôle non-négligeable dans sa popularité grandissante, il reste lucide : « Nous vivons dans une société d’image. C’est évident que je ne serais pas autant mis en avant si je n’étais pas franchement beau gosse. Après, je pense que je suis également arrivé là grâce à mon travail. Je ne suis peut-être pas un grand expert du jeu, capable de vous expliquer le plan de jeu de Philippe Saint-André – en même temps, lui non plus n’y arrive pas. Mais je connais les équipes, les joueurs, je pense que je sais poser les bonnes questions et que je ne suis pas qu’une potiche ». L’élégance ? Une seconde peau pour Guilhem. Le message est envoyé : pour ceux qui en douteraient encore, on peut être un homme et parler de rugby. Un exemple qui, il l’espère, montrera la voie à d’autres : « Aujourd’hui je suis mis en avant, mais je n’oublie pas mes collègues de la presse écrite qui sont là depuis plus longtemps, ou encore Éric Bayle et François Trillo, qui ne servent plus à grand-chose depuis mon arrivée, car j’ai indubitablement de plus beaux cheveux qu’eux. Mais honnêtement, j’espère qu’un jour, on arrêtera d’écrire ce genre d’articles à la con sur moi, ça prouvera que la société a vraiment évolué ! ». Un article d’Ovule Masquée.