La chronique du Professeur Best #1
par La Boucherie

  • 04 November 2013
  • 30

A force de se faire insulter dans les commentaires à base de « Tu fais le malin derrière ton ordi gros puceau, j’aimerais bien te voir sur un terrain », l’équipe de la Boucherie Ovalie a fini par ressentir le besoin d’engager un nouveau chroniqueur. Quelqu’un de crédible, à même de faire taire ces esprits chagrins. Un mec qui connait le terrain, un mec avec des grosses couilles, tellement irréprochable qu’il pourrait se permettre de raconter les plus grosses conneries sans jamais s’exposer à la vindicte populaire.

On a d’abord pensé à Imanol Harinordoquy, puis on s’est rappelé que ce n’était plus vraiment un joueur de rugby. Puis à Sylvain Marconnet, mais sachant qu’il était déjà trop mauvais pour écrire Yahoo, on s’est dit qu’on allait peut-être viser plus haut. Enfin, nous avons fait une offre à Aurélien Rougerie, mais en bon Auvergnat ce dernier nous a demandé une rémunération de 200 euros par ligne, plus une voiture de fonction, une smartbox pour faire des stages de poneys en Aveyron, ainsi qu’une charette, trois boeufs et deux ânes. Comme nous n’avions que les ânes sous la main, le deal n’a pas pu se conclure.

Puis finalement, c’est comme une évidence © que le nom de Jonathan Best a surgi dans nos crânes pour nous raffuter la cervelle. Et cela pour 4 raisons :

1) Il sait écrire.
2) Il a de l’humour.
3) Il est très beau (Note de la rédaction : il a insisté pour qu’on dise ça).
4) Il vit à Grenoble donc il doit probablement beaucoup se faire chier.

A notre grande surprise, Jonathan a généreusement accepté notre offre, sous une seule condition : avoir les codes d’administration de notre page Facebook et ainsi pouvoir draguer les filles en se faisant passer pour Ovale Masqué. Cette condition étant remplie, voici sa première chronique. Vous pouvez également l’insulter dans les commentaires si vous le souhaitez, mais s’il souhaite se venger, sachez que l’on communiquera vos adresses IP sans aucun scrupule.

 

La chronique du Professeur Best, N°1.

Il est parfois bon de se rappeller les bases de notre sport. Au-delà de l’idée de me prendre pour un professeur de skills, alias technique individuelle, les bouchers m’ont demandé d’apporter un oeil coquin sur ce qui fait que notre sport est seul et unique en son genre. N’y voyez aucune prétention, seulement la Boucherie me paie cher, pour pas dire très cher pour écrire toutes ces conneries. A prendre avec des pincettes, bien entendu ! Bonne lecture !

 

Leçon numéro 1 : la passe (en arrière)

Si vous portez un numéro entre 1 et 8 ou que vous avez moins de 20 ans, cette leçon ne vous sera pas utile.
La règle de base pour tout bon rugbyman qui se respecte, c’est que le ballon doit toujours être transmis vers l’arrière. Peut-être que ceci explique pourquoi nous avons autant de personnalités contrariées et psychotiques dans le rugby : faire des passes vers l’arrière pour aller vers l’avant. A noter que la passe dans le rugby n’a aucun prix de base, contrairement à ce qui se fait dans d’autres sports.

Néanmoins il est quand même possible de jouer sans faire de passe, surtout si tu joues pilier. On raconte dans les livres de l’histoire du rugby qu’un pilier aurait fait une passe en 1974. Mais celle-ci n’est pas comptabilisée dans les statistiques puisqu’elle était destinée à l’arbitre de touche.
Nous allons donc détailler ensemble les différentes options de passe mais avant, voici la définition herreresque de la passe : “C’est transmettre cet objet à la forme ovoïde comme on dirait, tiens, toi, je t’offre tous mes sacrifices pour que tu trouves le chemin du bonheur. Le bonheur de l’action collective pour toi qui accèdera à une joie individuelle. C’est ça, la passe, comme l’esprit gardé depuis des lustres ancestraux du tout-pour-un, toi qui marques.”

 

La passe « à plat »

Autrement sus-nommée la passe de maçon ou le saumon fumé. Pas tellement que ce soit une spécialité de pêcheur portugais, mais cette passe sans aucun effet n’aboutira sur rien d’autre qu’une belle série de 12 mêlées consécutives puisque le réceptionneur dégueulera systématiquement le ballon.

La passe vissée

Communément appellée whatanamazingpass. C’est facile, t’as une main qui guide, une main qui dirige. Tu bouges pas la main qui guide et t’envoies tout avec l’autre, c’est clair ? A noter que c’est le geste le plus compliqué du rugby à maîtriser derrière la fourchette et le stamping.

La passe croisée

“Tiens, voilà le 12 qui croise, je vais me le faire”. Cette passe consiste à renvoyer automatiquement le réceptionneur dans la gueule du loup. Si le joueur qui croise fait moins de 70 kilos, il vaut mieux se servir de lui comme un leurre avant qu’un deuxième ligne qui traîne par là ne fasse de ses côtes un délice. Par contre, si le mec avec qui tu croises joue le même poste que toi, fais en sorte qu’il y ait bien 7 défenseurs à l’intérieur.

 

La chistera

Si par hasard tu t’es fait opérer des deux épaules, tu peux sauter ce paragraphe. Celle-là c’est véritablement de l’art. C’est une passe peu académique mais diablement fantasmée puisqu’il s’agit de donner la ballon dans son dos à l’aveugle à un coéquipier et tout ceci à une seule main. Si tu n’es pas basque, tu peux essayer ce type de passe, mais ça aura beaucoup moins de valeur.

 

Hors catégorie : la passe à dix

Sorte d’exercice utilisé souvent à l’échauffement quand l’entraîneur n’a plus d’idée. Deux équipes s’opposent et il faut faire des passes. Dix si possible. Mais tu peux être à Troyes ou à Sète ça fonctionne quand même. Pour toi qui es entraîneur et qui veux quand même utiliser cet exercice : n’oppose jamais les avants aux 3/4, ça finira inexorablement en pugilat.

Bien entendu cette liste n’est pas exhaustive. Pour toute remarque ou appel au service après-vente, contactez Zahia (une bonne blague bien grasse pour finir, ça mange pas de pain et ça valide mon entrée chez les bouchers ovales). A bientôt pour la deuxième leçon !

 

Note de la rédaction : La Boucherie Ovalie ne valide pas les blagues sur Zahia, ni celles sur DSK, « Are you sure ? », « Tu m’emmerdes avec ta question », « Lulu Harinordoquy » ou « le lama de Bordeaux ». Un peu à l’image de la carrière de Jérôme Porical, c’était drôle au début mais c’est devenu vite lassant.