Carcassonne-Aurillac (28-32), 12ème journée de Pro D2par La Boucherie 01 December 2012 10 Aujourd’hui, comme régulièrement, la Boucherie vous propose les services d’un nouveau commis (ce qui nous permet de continuer à alimenter le site sans en branler une). Ce fan de Sonic South qui répond au doux pseudo de SACA Merde est originaire d’Aurillac (personne n’est parfait) et revient pour vous sur le match de son équipe de coeur à Carcassonne. Comme pour tous les nouveaux, on vous encourage à nous dire ce que vous pensez de ses talents en commentaires. Bref, que vous aimiez ou pas, insultez-le. Par SACA Merde “Dans le monde du rugby, les matchs de proD2 sont considérés comme particulièrement monstrueux. À Aurillac, les sportifs qui jouent sur ces matchs sont membres d’une unité d’élite appelée Stade Aurillacois Cantal Auvergne. Voici leurs histoires.” D’un côté, Carcassonne, une équipe bien montée de toutes pièces avec l’argent du Cathare. Autrement dit, un club au budget moyen qui ferait bien de réviser son orthographe & sa géo. Carcassonne se caractérise par sa capacité à s’adapter à son adversaire, offensifs si l’équipe d’en face joue bien, ou brutaux s’ils jouent contre Béziers. D’ailleurs, la semaine dernière, le derby languedocien a fait tripler le chiffre d’affaires des cabinets dentaires de la cité audoise. Ils se présentent donc ce soir diminués notamment par l’absence d’une troisième ligne complète. De l’autre, Aurillac, club de pouilleux s’il en est, historiquement plus petit budget du rugby pro français, toujours à l’agonie, toujours présent aussi. Un peu le Lou Reed du rugby, tant on se demande comment il se fait qu’il soit toujours vivant. En résistance, c’est tout naturellement qu’Aurillac s’est tourné vers l’Irlande du nord pour trouver son coach des avants, Jeremy Davidson. Depuis, c’est le bordel dans les rucks. A l’irlandaise, quoi. Et ça continue de jouer beaucoup derrière. Une bonne équipe de proD2, donc. Quelques absents aussi chez les Cantalous, qui sont obligés de présenter une charnière de nabots, avec Boisset (1m65) et Adriaanse (1m69). Avant ce match, Carcassonne est 8ème, et Aurillac 7ème du championnat. Carca est invaincu à domicile, Aurillac peine à l’extérieur. Des deux côtés on s’attend donc à une victoire carcassonnaise. Le match débute. A vrai dire, il n’en fini pas de débuter. Quelques coups de pieds, un match haché par les coups de sifflet de l’arbitre, des en-avant, donc des mêlées, qui s’effondrent. Pas de doute, c’est de la proD2. Il ne manque plus que les mauvais gestes. Ils viendront, par une tentative de raccourcissement d’Adriaanse, déjà pas très grand, par le centre Lepani Waqa. Les buteurs meublent brillamment le score et péniblement l’ennui (6-6), quand Andries Kruger, épais, commet un attentat sur le même Adriaanse. Plein de compassion, l’arbitre accorde un marque à l’ouvreur aurillacois qui avait pourtant commis un superbe en-avant sur la réception viagra price avant de se faire massicoter par son compatriote. On se dit alors que les Aurillacois vont devoir faire preuve de violence d’autorité. Ca sera fait dans les règles alors que les Audois sont à l’attaque et que le même Waqa (KARMA !) commet un en-avant improbable à 10 mètres de la ligne cantalienne. Le troisième ligne carcassonnais Koffi ânonne, suite à un choc. Son plancher orbital le lâche, il rejoint l’armée de 3ème ligne hors-combat de l’USC. Le match est enfin lancé ! Rassurez-vous, Lee Adriaanse va bien. Carca pilonne et attaque à tout va, mais ne marque pas d’essai. Aurillac décide alors aussi de jouer. Ils alternent bien le jeu, s’approchent de la ligne d’en-but adverse, et au terme d’une belle action à plusieurs temps de jeu, l’essai chauffe, et se fait intercepter. Lazzarotto fait la seule chose qu’il sait faire, courir, et va aplatir. Le score passe à 19-6. L’auguste Pinet, chaud, trouve alors que le score ne reflète pas la physionomie du match. A l’entrée des 22 mètres audois, il prend la balle, toise les autres acteurs de la rencontre, puis marche jusqu’à l’en-but tête haute, le tout en slow motion, tel Alexandre le Grand envahissant l’Asie centrale. Personne n’y trouve à redire, car cela est juste et bon. Pascal Papé fait des émules jusqu’aux plus lointaines contrées. Il s’en félicite. Jack McPhee (rien à voir avec le pote pédé à Dawson) transforme, et le score est de 22 à 13 à la mi-temps après une dernière pénalité de Lescalmel, l’ouvreur local. La deuxième mi-temps part sur des bases similaires : Carca domine en mêlée fermée et place de redoutables groupés pénétrants, mais score peu. Aurillac, de son côté, occupe le terrain et construit ses actions intelligemment, jusqu‘à ce que Boisset, en raclure de demi de mêlée qu’il est, marque un essai typique de cette plaie de l’humanité que sont les numéros 9 au rugby. Quelques pénalités plus tard, on en est à 25-24 pour Carcassonne. Aurillac met peu à peu son emprise sur ce match. Quant aux Audois, ils remplissent l’hôpital local. Julien Maréchal (nous y voilà) était l’un des seconde ligne titulaire sur ce match côté pouilleux. Il fut invisible, et seule la feuille de match constitue une preuve formelle de sa présence. Un seconde latte invisible ? Des joueurs adverses au tapis ? Mais oui, vous l’avez reconnu, ce mec, c’est Predator en fait. Si la commission de discipline a filmé le match en infrarouge, peut-être sera-t-il cité. Sinon, naccache. Le chaud Pinet, Julien « Predator » Maréchal Pétain, et le Fléau Géorgien maison, Datunashvili. A Aurillac comme ailleurs, on sent que la formation des secondes lignes et des assassins d’élite sont très voisines, et qu’il y a du recrutement au faciès. Puis, sur une chandelle innocente à l’entrée des 22 mètres audois, un Aurillacois commet un en-avant à la réception. L’arbitre ne dit rien. Les Aurillacois se regardent, prennent le ballons et filent à l’essai par Valentin avant que qui que ce soit, surtout l’arbitre, ne retrouve ses esprits. Aurillac mène 32-28 et il reste 20 minutes à jouer. Si ça n’avait pas été aussi improbable, les Aurillacois se seraient même rendus compte qu’ils n’étaient qu’à un essai du bonus offensif. Mais c’est Carcassonne qui reprend l’initiative. S’en suivront plusieurs longues longues longues minutes de pilonnage intensif de la ligne aurillacoise. Carca accumule les penal-touches, au lieu de prendre les pénalités. Et échoue à chaque fois. Quand, à 5 minutes de la fin, l’Aurillacois Mat Lester, qui est à la diplomatie ce qu’un album des Cramps est à la musique classique (c’est-à-dire un viol collectif) prend son 2ème carton jaune de la saison (le 8ème en 4 saisons, dont la moitié au moins pour des contestations, bravo), on se dit que ça va être dur. Mais Carcassonne s’entête à ne pas vouloir ouvrir le jeu, alors que la défense aurillacoise est quelque peu désorganisée. Ils le feront finalement à la 81ème minute, mais cette action qui aurait dû aller au bout est stoppée par un bon placage cantalou. Le Cantal exulte, pour une victoire difficile mais néanmoins plutôt méritée tant ils auront réussi à faire déjouer leur adversaire du soir. Le résumé du match en images qui bougent (en vidéo quoi) : http://www.lnr.fr/video-carcassonne-aurillac-28-32-j12-saison-2012-2013,2479.html