Ovale Masqué revient sur France – Nouvelle-Zélande (19-24)par Ovale Masque 28 November 2016 32 France – Nouvelle-Zélande, c’est le grand match de l’année. Celui que tout le monde regarde, car il combine les meilleures qualités de deux programmes phares du samedi soir : les chorégraphie millimétrée de “Danse avec les Stars” avec le haka d’avant-match, et les nains en surpoids qui piquent des sprints de Fort Boyard avec Jean-Marc Doussain. Comme vous le savez sans doute déjà , il y a trois types de matchs entre la France et la Nouvelle-Zélande : 1) Ceux qu’on perd de façon très humiliante. 2) Ceux qu’on perd de façon honorable en étant valeureux comme des Italiens ou des Écossais. 3) Ceux qu’on gagne de façon aussi improbable que magnifique. La possibilité n°3 était exclue dès le début du match puisque 1) Ce n’était pas un match de Coupe du monde. 2) L’Irlande l’avait déjà fait il y a trois semaines, et il n’était pas question de partager notre gloire avec des types qui ont encaissé le dernier essai international de Maxime Médard (attention, quand je dis dernier j’entends bien « le dernier en date », même si je ne vous cache pas que ça ne me dérangerait pas que ce soit le dernier tout court). La possibilité n°1 était également assez peu envisageable. Pourquoi ? Parce que nous devions venger notre dernière branlée en date contre les All Blacks, et qu’il est tout de même rare qu’ils nous en collent deux de suite (sauf contexte exceptionnel genre tournée d’été avec les frères Laharrague). Puis surtout, les Néo-Zélandais venaient à Paris en touristes. Il ne faut pas oublier qu’avant d’être des sportifs, les All Blacks © ®™ sont une marque. Ce sont les rockstars de l’Ovalie. Ça fait 6 mois qu’ils sont en tournée, et après être passés par Le Cap, Sydney, Buenos Aires, Chicago, Dublin, Rome, Montaigut-Besse… ils arrivent à Paris. Paris, un mot de 5 lettres qui n’a qu’une seule signification pour eux : VACANCES. Enfin, ces mecs qui ont un emploi du temps tellement surchargé qu’ils ne trouvent même plus le temps de baiser en dehors d’un aéroport vont jouer leur dernière date après un tour du monde épuisant. Et évidemment ils vont bâcler complètement leur dernier concert, parce qu’ils en ont clairement plus rien à foutre, et que toute façon, au talent ça passera. Mais c’est pas grave, le public pourra quand même entendre sa chanson préférée (le Haka, qui n’a pas perdu de sa superbe malgré la disparition tragique du précédent frontman Piri Weepu) et prendre son petit selfie égocentrique au Stade de France pour dire au reste du monde « j’y étais ». À la fin, les Blacks viendront en grands professionnels faire leur tour d’honneur et saluer les petits enfants, comme leur manager en survêtement Adidas leur a bien dit de faire. Tout le monde sera heureux, malgré ce petit pincement au fond de ton âme qui te fait penser que « 85 boules pour ça, je me suis quand même un peu fait enculer ». Sauf si tu es Arnaud Becquet et que tu n’as pas payé ta place, bien évidemment. Double ration de frites pour tout le monde ! On l’a donc compris, les All Blacks ne sont pas venus pour faire le spectacle à Paris. Heureusement, les Bleus l’ont fait pour eux. Tout le mérite revient à Guy Novès qui a parfaitement compris et embrassé l’état d’esprit du peuple français en 2016 : rien ne va plus, tous les signes sont au vert pour que l’Apocalypse se produise bientôt, de toute façon on va tous mourir, alors autant s’amuser un peu en attendant. Rien ne redonne le plus moral aux Français qu’une bonne vieille défaite avec panache (quand on peut accuser l’arbitre, c’est encore mieux) et c’est ce qu’ils nous ont offert hier. Alors merci les Bleus. La compo : (lecteur du Mur Facebook du XV de France, tu peux t’arrêter ici) Le film du match : On est même pas bien en face, on avance un peu pour faire genre mais on reste à 20 mètres pour pas prendre une amende : 3/10 pour cette pauvre réponse au haka. 1ère minute : Sous le coup d’envoi, KING PICA est bousculé dans les airs. Souvenez-vous bien de ce moment, c’est la seule fois du match où l’on va récupérer un ballon sur un engagement. 2ème : Guirado balance une pizza magistrale en fond d’alignement (ne vous souvenez pas de ce moment, il y en aura plein d’autres pour vous le rappeler) et Barrett intercepte le ballon. Mais Nakaitaci lui arrache le ballon avant de servir Kevin Gourdon, qui perce sur plusieurs mètres et rentre dans les 22 néo-zélandais. On note donc que Gourdon est un type qui, quand il voit un joueur se présenter en face de lui, préfère d’abord tenter de le contourner plutôt que de lui péter en pleine face. Les mauvaises langues diront qu’il vaut mieux pour lui vu son physique, mais les gens qui regardent le Top 14 trouveront ça particulièrement rafraîchissant, voire carrément novateur. 3ème : Malgré cette belle action, on perd le ballon et les Blacks se dégagent (je me prépare d’ores et déjà à copier-coller cette phrase une vingtaine de fois pour aller plus vite dans ma rédaction). 4ème : Yoann Maestri touche un ballon. Tous ses coéquipiers s’amassent autour de lui pour le congratuler et célébrer cette étape majeure dans sa vie de rugbyman (la dernière fois qu’un tel évènement a eu lieu dans le groupe France, c’est quand Baptiste Serin a tenu la main à une fille rue de la Soif). Malheureusement Maestri perd la balle au contact. 5ème : Vakatawa s’échappe le long de la ligne de touche, tel un Fidjien. Puis tape un coup de pied à suivre absolument dégueulasse, tel un Fidjien. Ça tombe pile dans les bras de Dagg. Mais la superstar du rugby à 7 se rattrape en grattant le ballon au contest et en provoquant une pénalité. 6ème : On tape en touche et on fait entrer en jeu le meilleur joueur du Racing depuis 4 ans, le célèbre Ballonporté. Malheureusement les All Blacks défendent mieux sur ces phases de jeu que le Stade Français, et les Bleus perdent à nouveau un bon ballon d’attaque. 7ème : Beauden Barrett dégaine une passe au pied parfaite sur l’aile de Julian Savea, qui posterise le pauvre Noa Nakaitaci comme Vince Carter devant Frédéric Weis. L’ailier des Blacks joue parfaitement le 2 contre 1, Brice Dulin joue parfaitement son #MannequinChallenge et ça fait 7-0 pour les Tout Noirs. Un ballon, une passe, un essai, puisqu’on vous dit qu’ils ont pas besoin de forcer. 9ème : Les Français réagissent bien avec une passe après-contact de Lamerat pour Ollivon. Puis c’est Camille Lopez qui déborde, non pas de son maillot pour une fois, mais sur l’aile. Le Clermontois est arrêté à 5 mètres de la ligne. Astuce : la combi intégrale pour éviter de faire une Gillian Galan pendant tout le match. 11ème : Wesley Fofana sort pour passer un protocole commotion. Le médecin lui demande si c’est bien lui qui enchaîne les passes et les offloads depuis 3 semaines. Comme nous tous, Wesley est perplexe mais répond « oui » dans le doute, ce qui lui permet de revenir sur le terrain. 12ème : Après une longue phase de jeu, on perd le ballon sur un en-avant d’Ollivon. Sur la mêlée suivante, les Blacks remportent une pénalité et se dégagent. 15ème : Yoann Maestri sort sur blessure et aura donc cette fois une bonne raison d’être invisible sur le terrain. 16ème : Sébastien Vahaamahina nous démontre que si l’ASM l’a transformé en excellent rugbyman, il reste un joueur formé à l’USAP, et donc capable de faire des fautes que même Pascal Papé jugerait grossières. Beauden Barrett en profite, 0-10. Un employé de Canal + venu assister au match en tribunes. 19ème : Beauden Barrett nous prouve qu’il est humain avec un coup de pied de merde qui termine directement en touche. S’il jouait pour la France, tout Twitter aurait déjà réclamé qu’il soit remplacé par un autre 10. 20ème : Après Fofana, c’est Dulin qui fait des passes après contact. Devant l’écran plat de la maison qu’ils partagent depuis 12 ans, Laurent Labit et Laurent Travers se cachent les yeux. 21ème : Le Nakaitaci de 2016 profite du fait que les défenseurs Blacks un peu trop décontractés pensent avoir à faire au Nakaitaci de 2015 pour casser trois plaquages et progresser près de la ligne. Malheureusement, c’est ce dernier Nakaitaci qui commet un en-avant à 5 mètres de l’en-but quelques secondes plus tard. 24ème : Après une belle avancée de Lopez, les Bleus obtiennent une pénalité et prennent les points. Maxime Machenaud la passe, 3-10. 27ème : Lamerat arrache un ballon des mains de Savea. À 19 ans le mec jouait déjà en face de Tana Umaga en Top 14, c’est pas une contrefaçon de Jonah Lomu mêchue qui va l’impressionner. Il lui mettait un pain dans la foulée et ce type devenait notre idole. 28ème : On retrouve enfin le Fofana qu’on connaissait avec sa spéciale, un bel en-avant dans l’en-but. Le Clermontois a bien été servi par Vakatawa, mais à sa décharge, Lienert-Brown a très bien défendu pour l’empêcher de marquer. 39ème : Le rythme du match chute un peu, comme si tous les acteurs cherchaient à ce que Maxime Machenaud soit plus à l’aise. Après 10 minutes de pas grand-chose, on obtient une nouvelle pénalité grâce à un bon contest d’Ollivon. Mad Max Slow Road la passe, 6-10 à la pause. La mi-temps permet à Fabien Galthié de continuer à tester des vannes pour son futur spectacle de stand-up, tandis que Matthieu Lartot essaye de parler un peu de rugby. Non pas que ça l’enchante particulièrement mais il se dit qu’il faut bien quelqu’un pour le faire. Mon fils je veux que tu sois fort, car la prochaine fois qu’on battra les Blacks je serai sûrement décédé depuis longtemps. 42ème : Nouvelle action de classe côté français qui permet à Vahaamahina, Lopez ou Gourdon de s’illustrer. LA SUITE VA VOUS SURPRENDRE ! 43ème : Alors qu’on n’est plus qu’à 3 mètres de l’en-but, Maxime Machenaud est en pause clope (ou plutôt en pause cigare, Hauts-de-Seine oblige) et sort le ballon avec une lenteur que ne renierait pas un film d’arts et d’essais finlandais. Le temps que Lopez contrôle cette passe molle, les Blacks ont bien eu le temps de se replacer et Barrett intercepte l’ouvreur clermontois, qui avait fait le choix pas très judicieux de jouer au large, où il n’y avait aucun surnombre, même pour Fabien Galthié. Le jeune touriste néo-zélandais va tellement vite qu’il a le temps de s’arrêter en chemin pour acheter un porte-clef Tour Eiffel à un Paki au bord de la pelouse. Puis 95 mètres plus tard, il termine dans l’en-but sans même être essoufflé. 3-17 après la transfo. « C’est quand même sévère », se dit-on derrière notre écran, avec le même mélange de gêne et de pitié qui a accompagné la découverte du score de Jean-François Copé aux primaires de la droite et du centre. 47ème : Maxime Machenaud cède sa place et Baptiste Serin rentre enfin en jeu. Le demi de mêlée que toute la France attendait (jusqu’à ce qu’il ne rate un match et qu’on réclame Antoine Dupont, comme on a réclamé Serin quand Bézy a commencé à être moins bon) va éclairer la fin de match de son génie et définitivement prouver qu’après Antoine Griezmann, l’avenir de ce pays appartient aux petits blonds gaulés comme des crevettes. D’ailleurs, ne vous étonnez pas si je passe bientôt la main au Stagiaire à la Boucherie. 48ème : Encore une belle action française avec Dulin qui se paye un slalom au milieu de la défense noire et qui mystifie un adversaire avec une jolie feinte de passe. À ce propos, vous arrive -t-il d’utiliser le terme « mystifier » dans un contexte non-sportif ? Par exemple « Bernard Laporte a mystifié les juges d’instruction ? » En fait il voulait pas faire une feinte : c’est juste qu’un CM2 parle pas à un CE1. 49ème : Nouvelle pénalité pour les Bleus. Serin prend le but et assure, 9-17. Quelque part au fin fond de l’Auvergne, Morgan Parra commence à se dire que ça va être compliqué de revenir. Quelque part au fin fond de l’Aveyron, Rory Kockott se demande si quelqu’un se souvient encore qu’il a été international français un jour, et si c’est jouable de retenter le coup chez les Boks. 59ème : Pour la première fois du match, les Blacks commencent un peu à flipper, car ils sentent bien que la force est puissante dans ce jeune n°9. Ils décident donc d’attaquer et de tenir le ballon pour la première fois depuis le coup d’envoi, au lieu de demander à Barrett de faire des coups de pied de merde. Et voilà, quelques temps de jeu plus tard, Charlie Faumuina, le Uini Atonio noir, marque l’essai. 9-24 et il reste 20 minutes à jouer. À ce moment-là du match, on peut exploser au Stade de France. Mais finalement, comme Salah Abdeslam, on préférera une autre fin. 60ème : Énième occasion française. Guilhem Guirado se retrouve sur l’en-but, mais sur le dos, comme un gros scarabée catalan qui n’arrive pas à se retourner. J’espère que cette comparaison le vexera moins que la précédente (même si perso je trouve qu’un écureuil c’est super mignon). Notre capitaine tentant de se relever. 61ème : Sur une mêlée introduction adverse, la chance finit enfin par nous sourire. La première ligne noire se fait concasser et Baptiste Serin le divin enfant joue vite la pénalité, dégaine une chistera hernandezesque et envoie KING PICA dans l’en-but. Par pudeur les caméras de France 2 ont préféré ne pas filmer Maxime Machenaud à ce moment-là, mais son visage devait ressembler à celui d’un mec qui voit sa meuf se faire emballer par un gamin à peine pubère sous ses yeux. 16-24, l’espoir renait enfin et Alain Juppé cherche désespérément une photo de lui avec Baptiste Serin à Chaban-Delmas pour créer la surprise le lendemain. 67ème : Après le 5ème ballon perdu en touche par Guirado, Guytou décide de faire rentrer Camille Chat. Notez que pour une fois, il se contentera d’une seule rentrée et évitera ses aller-retours habituels. D’ici 2022 il pourra peut-être même viser un match complet. 72ème : Le public du Stade de France lance la Marseillaise pour la 72ème fois. C’est agaçant mais toujours moins que n’importe quel « Ici, ici… ». Puis au moins ça fait plaisir à Scott Spedding devant sa télé. 73ème : Encore un ballon perdu en touche. Rémi Bonfils, vite ! 75ème : Une petite bagarre éclate mais rien de bien foufou. Celle qui a eu lieu dans les tribunes du stade un peu plus tôt reste la plus belle de la soirée. Heureusement que les supporters sont là pour maintenir les Valeurs © en vie. 76ème : Naholo le Clermontois se met à la faute, et permet à Baptiste Serin, l’enfant de lumière, de réduire le score. 19-24, tout redevient possible…. 77ème : … sauf, la France qui récupère un ballon sous un renvoi, évidemment. Les Blacks gèrent la fin de match tranquillement et font tourner la montre, puis Aaron Smith met prématurément fin à notre plaisir, comme il a l’habitude de le faire si l’on en croit une jeune femme croisée dans les toilettes de l’aéroport de Christchurch. Logiquement, le public le siffle, parce que manquer de respect à des double-champions du monde quasi-invincibles, il n’y a que les Français pour oser et ça, et parfois ça fait du bien d’être bien Français et bien cons. Le match résumé en une image. Les Écossais avec un peu de rouge sur leur maillot : Xavier Chiocci : Plutôt à son avantage en mêlée et pas trop effacé dans le jeu, même si loin de l’activité d’un Eddy Ben Arous ou un Jefferson Poirot. Ce nouveau maillot bleu foncé idéal pour cacher les bourrelets est en tout cas une vraie bénédiction pour lui. Guilhem Guirado : Comme d’habitude, il s’engage comme un gros débile, est partout sur le terrain et c’est tout de même difficile de faire des reproches à un mec prêt à perdre le peu de neurones qu’il lui reste à chaque fois qu’il porte le maillot bleu. Après, on a quand même eu l’impression que certains de ses lancers étaient adressés à Thomas Pesquet. Uini Atonio : Toujours un peu suspect en mêlée, toujours très présent dans le jeu même s’il a du déchet. Les nostalgiques du rugbyvré préféreront sans doute Slimani qui, en vrai héritier de Nicolas Mas, ne rentre en jeu que pour jouer les mêlées. Sébastien Vahaamahina : Si on enlève sa faute débile, il a incontestablement signé son meilleur match en Bleu. On pourra dire que c’est facile vu qu’il n’en avait jamais réussi un seul avant, mais tout de même. Julien Ledevedec : En plus des fameuses tâches obscures réservées au titulaire de ce poste, il touche beaucoup de ballons et essaye de faire plein de trucs un peu partout. Par contre, quand il part en percussion, il dégage une telle impression de non-puissance qu’à côté Alexandre Flanquart passerait pour Mamuka Gorgodze. Après c’est tellement rigolo d’avoir un Briviste dans l’équipe que je suis pour le garder. Kevin Gourdon : À la Boucherie Ovalie, nous avons toujours cru en Kevin Gourdon. Probablement parce qu’il nous envoyait déjà des tweets en 2013, à l’époque où nous n’avions aucune idée de qui il était. Depuis, il a fait du chemin et, si on n’a regardé aucun de ses matchs à la Rochelle (faut pas déconner, quand même) on est quand même content de constater qu’il a atteint un tel niveau aujourd’hui. La révélation de la tournée. Il mérite bien qu’on arrête de l’appeler Loann. Charles Ollivon : Plutôt un bon match pour un joueur qui a l’air d’être un peu dans le même registre que Kevin Gourdon, mais en moins bien. Louis Picamoles : Avec Ollivon et Gourdon qui aiment beaucoup porter le ballon, Picamoles se fait beaucoup plus discret qu’à l’habitude. Ce qui ne l’empêche pas de remuer de la viande dans les rucks. Vu le niveau qu’il affiche à Northampton, on est quand même un peu frustrés de ne pas le voir plus. Maxime Machenaud : Par principe, on déteste Maxime Machenaud, car il joue au Racing Métro, qu’il est Bordelais et qu’il possède un visage et une coupe de cheveux irritante qui nous rappellent Louis-Marie, le petit fils de bourge qui nous mettait la misère au sport au collège. Après, si on veut être un peu objectifs, il a quand même fait une belle première période avec pas mal d’activité et d’engagement en défense. On a malgré tout souvent l’impression qu’il traîne un peu à sortir les ballons, et qu’il les balance à droite ou à gauche un peu au pif, sans jamais donner l’impression de savoir ce qu’il fait . Là-dessus, il souffre de la comparaison avec Serin, cette réincarnation vivante du French Flair, ce petit ange blond, ce (oui bon on a compris tout le monde l’adore). Camille Lopez : Il a rendu hommage à Frédéric Michalak en réussissant à la fois à faire un bon match et à quand même nous faire perdre. Il a des petits côtés agaçants (cette manie de ne jamais prendre de recul et de toujours attaquer la ligne comme un déglingo) mais quand on a vu Plisson et Trinh-Duc dernièrement on a quand même l’impression que c’est le moins pire des 3. Après, ma préférence personnelle va à Jean-Marc Doussain mais ne vous fiez pas à moi : j’aime pas vraiment le rugby. Wesley Fofana : Un peu en dessous de ses matchs contre les Samoa et l’Australie, comme s’il n’avait pas totalement récupéré après avoir été sonné en début de match. Mais quand même largement correct. Rémi Lamerat : Plutôt solide lui aussi. On a enfin trouvé notre paire de centres avec ces deux mecs qui jouent ensemble en club et qui ont beaucoup de repères communs. Imaginez si on avait pu avoir ça en équipe de France il y a quelques années. Genre avec Jauzion et Fritz. Ah ça aurait été bien ! Noa & Virimi, amis pour la vie : Sélectionner un Fidjien et se plaindre parce que « oui il est bon en attaque, mais en défense, olalah », hey, what did you expect ? Les Blacks avaient clairement visé les coups de pied sur nos deux « fantasques » et on a un peu souffert. Cela dit on aurait eu l’air encore plus cons avec Huget ou Guitoune, donc bon… Brice Dulin : Par principe, on déteste Brice Dulin parce qu’il joue au Racing, et parce qu’il a ce petit sourire en coin auto-satisfait du mec qui est bon et qui sait un peu trop qu’il l’est. Et aussi parce qu’il défend comme Jérôme Porical. Cela dit, à part sa vitesse de course gênante sur l’essai de Dagg et quelques ballons perdus, il a réussi des relances plutôt tranchantes et même quelques passes après contact. Néanmoins, pas suffisant pour faire oublier le guide de la patrie, Scott Spedding, un mec tellement adorable qu’on ne peut pas le détester même après qu’il a raté un 6 contre 1. Le nouveau joueur préféré de ta mère devant Vincent Clerc : DEAL WITH IT. Les remplaçants : Rabah Slimani & Baptiste Serin : Voir les commentaires plus haut. Damien Chouly : J’ai beaucoup de respect pour Guy Novès, mais à quel moment dans ta carrière d’entraîneur tu te dis « on est menés au score, on a besoin d’un impact player, je vais faire entrer Damien Chouly ? ». Camille Chat : Lui, pour le coup, apporte vraiment quelque chose quand il entre en jeu. Au point qu’on aimerait parfois le voir un peu plus tôt. Cyril Baille : Je refuse d’écrire quoique ce soit sur lui tant qu’il n’aura pas compris que les facéties capillaires comme les rouflaquettes sont réservées aux arrières. Gaël Fickou : On a l’impression que Gaël Fickou est l’éternel espoir du XV de France depuis déjà 10 piges, mais sa page wikipedia indique qu’il n’a que 22 ans. Il a donc encore le temps de devenir mieux que le Maxime Mermoz de sa génération. Jean-Marc Doussain : Grosse déception pour nous, on n’a pas pu voir un de nos chouchou découper du Black avec des plaquages de treiziste. Si Guy Novès avait un peu d’humour il l’aurait au moins fait rentrer à deux minutes de la fin, pour lui rappeler sa première sélection. Pourtant on sentait que Doudou était possédé et prêt à bouffer tous les All Blacks dès le haka. Les Blacks : Probablement leur match le plus médiocre de 2016, puisque même quand ils ont perdu contre l’Irlande ils ont montré plus de rugby que samedi soir. Néanmoins on sentait bien qu’ils en gardaient sous le pied pour la 3ème mi-temps alors on ne va pas trop leur en vouloir de savoir profiter de la vie de temps en temps. Je vous ai bien niqués. Le bilan : Il y aura toujours des grincheux pour dire qu’on fait quand même plus ou moins n’importe quoi en attaque en espérant que ça finisse par passer, qu’on perd 20 ballons par matchs dans les rucks, et qu’on gâche tellement d’occasions d’essais que quand ils voteront enfin pour leur indépendance, les Écossais décideront de changer les couleurs de leur drapeau pour passer au bleu-blanc-rouge. Pire que les grincheux, il y aura des gens avec de la mémoire (si si, ça existe encore) pour se rappeler que la première tournée d’automne de PSA n’avait pas été si mauvaise que ça, et même qu’elle avait été très bonne, puisqu’on avait battu l’Argentine et l’Australie avec la manière. Et donc qu’il ne faut peut-être pas s’enflammer trop vite non plus. C’est vrai qu’en 8 mois on a gagné 4 matchs et on en a perdu 6, c’est vrai que les choses ont encore largement le temps d’empirer et que l’on est pas à l’abri d’un véritable drame, comme par exemple la sélection d’Henry Chavancy au centre. Mais en attendant, on va profiter un peu de cette grande nouveauté de l’année 2016 : s’amuser devant les matchs du XV de France, et pas seulement parce qu’on prend plaisir à se moquer des analyses de Fabien Galthié. Cette équipe de France, c’est de la bonne.