Les 11 raisons de sauver le Biarritz Olympiquepar La Boucherie 07 June 2016 13 Par Capitaine A’mend’donné, À l’inverse de la foudre, la DNACG peut frapper plusieurs fois au même endroit. Ainsi, Biarritz se retrouve de nouveau exposée à la menace d’une rétrogradation administrative. Mais les dirigeants du club ne baissent pas les bras, et les socios ont déjà entamé une levée de fonds. Afin de les aider dans leur mission, voici plusieurs bonnes raisons de sortir le Biarritz Olympique de l’ornière : 1 – Pour la justice climatique Avec la montée de Vannes en Pro D2, c’est l’occasion ou jamais pour la Bretagne de prouver à la France que son climat n’est pas le plus dégueulasse du pays. En effet, les statistiques d’hygrométrie sont encore pires sur la côte basque que dans le Morbihan. Or, en dépit des faits, l’imaginaire collectif identifie encore et toujours la Bretagne comme étant climatiquement le pire endroit où passer ses vacances. Pour l’image de la Bretagne, il serait tout à fait bénéfique de prendre sa légitime deuxième place des pires climats de France. 2 – Pour le challenge artistique Benoît Baby est la personne la moins photogénique de France. Ainsi, il serait dommage, voire injuste, que le défi de taille consistant à prendre une photo réussie de ce joueur déjà légendaire ne soit pas proposé aux nombreux fanas de photographie dont est constitué l’effectif de Soyaux-Angoulême. Promus en D2, les joueurs de Soyaux-Angoulême auront fort à faire pour relever le défi. 3 – Pour David Darricarrère Depuis le limogeage d’Eddie O’Sullivan en cours de saison, c’est l’ancien coach de La Rochelle, d’Agen et de Castres (ok, ça c’est méchant de le rappeler) qui a pris les manettes du club. Et depuis, on voit une chose qu’on n’avait plus vue dans le jeu biarrot depuis la retraite des terrains de Serge Blanco : un jeu d’arrières qui n’est pas basé sur l’espérance d’un exploit individuel mais au contraire sur une organisation collective. Ça serait quand même franchement un très mauvais signe envoyé à tout les clubs pro de sanctionner le BO 6 mois seulement après qu’ils se sont remis à jouer au rugby. Et une bonne excuse donnée au Racing de continuer à refuser de pratiquer ce sport. 4 – Pour la fusion Si Biarritz descend alors que Bayonne remonte en Top 14, ce serait un coup fatal porté au serpent de mer de la fusion basque. Et donc à l’humour. Aujourd’hui, les Bayonnais ne s’énervent même plus lorsque l’on évoque la fusion, ils en rigolent, même. Sauver Biarritz, c’est sauver le LOL. 5 – Pour la dévotion de la mairie de Biarritz (et de ses contribuables) 5 ans de subventions municipales d’un seul coup : c’est l’effort remarquable qu’a consenti la mairie de Biarritz à la fin de la saison 2014-15 pour éponger les pertes de son club de rugby, fleuron de la ville. Un tel effort devrait-il être anéanti par les ronds-de-cuir de la DNACG pour la simple raison que les dirigeants biarrots ont échoué à remettre le navire BO à flot ? Poser la question c’est déjà y répondre. De toute manière, la mairie a déjà dit qu’elle allait de nouveau aider le club, pour la plus grande fierté de ses citoyens. 6 – Pour la mémoire de Serge Kampf Les dirigeants biarrots l’ont dit : l’argent qu’il leur manque, ils l’ont, il est sur le compte de feu Serge Kampf. Un simple « jeu d’écriture » devrait suffire à rétablir le pont entre les comptes du BO et celui du grand homme, conformément à sa volonté. Seul obstacle, le retour à la normale est conditionné au bon-vouloir des héritiers du mécène du rugby français (enfin, du BO et du FCG, on laisse à chacun le soin de juger si ces clubs ont quelque chose à voir avec le rugby). Au cas où ces héritiers auraient la mémoire courte petit rappel : les dirigeants du club ont toujours tout fait pour ne pas abuser de la générosité de M. Kampf. Ainsi, déjà désargentés l’an dernier à la même époque, plutôt que d’embêter le vieil homme alors malade, ils firent le choix de ne pas payer leurs joueurs. Il faut dire que celui-ci était séduit par le projet de fusion. Mais la direction du club biarrot fit le choix de ne pas lui forcer la main, préférant au final forcer celle de la mairie. De toute manière, Cap Gemini a déjà dit qu’ils allaient faire le nécessaire, pour la mémoire de son créateur. 7 – Pour la beauté du geste du pompier pyromane Le BO est au rugby français ce que l’UMP est au paysage politique de notre pays : un monument incontournable. Ainsi, lorsque la formation politique s’est trouvée en danger financièrement, ceux-là mêmes qui l’avaient mise en danger furent ceux qui menèrent la campagne de re-financement. Or, en suivant, l’UMP renaissait de ses cendres pour revenir encore plus flamboyante sous le libellé « les Républicains ». Avec toujours les mêmes courageuses personnes pour mener sa destinée, celle de diriger le pays aussi bien qu’ils gèrent leur organisation. Dans un même mouvement d’aller-retour, les dirigeants biarrots font de même. Pourquoi ce qui est bon pour les partis politiques -et donc pour la France- ne le serait pas pour un club prestigieux -et donc pour le rugby- ? Poser la question, c’est déjà y répondre. Qui ne rêve pas de voir la même joie de vivre chez les dirigeants biarrots ? 8 – Pour la nouvelle mascotte Dans une politique rappelant celle du New Deal de Roosevelt, le BO a fait son maximum à son échelle pour relancer l’économie française. Ainsi, les dirigeants biarrots ont fait le choix de payer un cabinet de communication pour plagier créer une nouvelle mascotte, alors qu’ils n’avaient pas eu à débourser un sou pour créer Geronimo l’apache. Une telle politique volontariste alors même que la nécessité n’y était pas, voilà encore un signe de la grandeur de ce club et de ses dirigeants. 9 – Pour faire chier Bayonne Reconnaissons-le : l’actuel supporter de Bayonne, euphorique, heureux et sympathique est insupportable. Que l’on nous rende celui de ces dernières années, atrabilaire, hyper-sensible et de mauvaise foi, c’est celui auquel nous nous sommes habitués, et c’est celui que nous voulons. Car la seule justification connue de l’existence du BO, c’est quand même de troller l’Aviron (notez que la réciproque est aussi vraie, et nous ne nous gênerons pas pour la ressortir si d’aventure Bayonne se retrouvait un jour sous le coup de la même sanction). Et même dans des dynamiques opposées, où l’on pourrait penser que les deux clubs ne se pourrissent pas mutuellement la vie, il a suffi d’assez peu pour raviver les ulcères bayonnais. En effet, l’annonce de la signature de David Roumieu à Biarritz a provoqué un tollé jouissif chez les supporters ciel & blanc. Au point d’espérer qu’un jour le BO fasse signer Martin Bustos-Moyano, car les signes imminents d’Apocalypse sont toujours les bienvenus pour nous distraire entre deux reportages sur les genoux de Dan Carter. Au contraire, une relégation du BO en Fédérale 1 ferait beaucoup trop plaisir aux riverains de la Nive, et il ne faut pas encourager ces gens qui se réjouissent du malheur des autres dans leur délire. Plus jamais ça. 10 – Pour les Néo-Biarrots venus de Tarbes Ils sont 2 : Mathieu Giudicelli et Filipe Manu. Auteurs d’une saison remarquable à Tarbes cette année, alors même que la rétrogradation du club bigourdan fut prononcée tôt, ils pensaient avoir sauvé leur gagne-pain. Las, la DNACG ne cesse des les poursuivre et c’est au tour de leur futur club d’être en danger. 13 autres joueurs avaient aussi déjà signé pour le BO version 2016-17. 15 joueurs recrutés, une équipe complète, qui se retrouvent ainsi menacés par un diktat de la DNACG. Les mauvaises langues diront que recruter ainsi 15 joueurs alors que le club n’est pas en mesure de payer ceux déjà sous contrat, ça n’est pas très malin. Mais les Basques sont généreux, ils veulent donner une nouvelle chance à ceux qui n’en ont pas eu jusque-là. Et même s’ils n’ont pas 10 euros en poche, ils veulent en donner 100. Et c’est beau. Allons-nous laisser le tout-économique prendre le pas sur ces belles valeurs qui font honneur au rugby ? Poser la question c’est déjà y répondre. 11 – Pour les branleurs de la Boucherie Ovalie Si Biarritz se sauve, dans exactement un an, on pourra ressortir, tel quel, cet article. Et sans avoir à bosser (on changera quand même les noms des recrues). Car il n’y a pas de raison que les dirigeants du club apprennent à gérer un budget d’ici-là. DNACG day.