VITACOCOpar Pastigo 25 September 2015 6 Par Pastigo, Vous l’aurez remarqué, une boisson tonifiante est en train de révolutionner le monde du rugby. Il n’est pas un joueur qui manquerait l’occasion de poser gracieusement avec la briquette star, qui a su s’imposer sans être alcoolisée. Mettant au placard les bienfaits de la jacqueline, VITACOCO est la source d’énergie du joueur dynamique, arrivée à point nommé dans un sport où il est bon de rappeler que le dopage n’existe pas. Grâce à VITACOCO, il a encore pecho. Tout le rugby est en effervescence. Dans le monde entier les clubs s’arrachent les stocks. VITACOCO permet de combler rapidement les lacunes d’un joueur moyen, ce pourquoi la France s’est rapidement montrée particulièrement agressive sur le marché. Certains racontent déjà que VITACOCO fait des miracles, permettant à un joueur écossais de marcher sur l’eau et à Benjamin Fall de marcher tout court. Les clubs français, qui ne juraient il y a peu que par de la vieille star sudiste nourrie aux stéroïdes quelconques, promettent désormais de juteux contrats aux capitaines de cargos livrant le précieux liquide. « La noix de coco ? Ils ont ça dans le sang ces hommes des îles. » Mais nos clubs ne sont pas égaux face à VITACOCO, et les plus fortunés s’accaparent les désormais trop rares ressources aux dépends des budgets plus modestes. La fracture sociale se creuse. Certains n’hésitent pas à mettre la pression sur leurs adversaires sans jamais tomber dans la provocation. C’est ainsi que Mourad Boudjelal déclare « VITACOCO, j’en mets partout. J’arrose la pelouse de Mayol avec, et ça couvre les odeurs de mes toilettes d’une vague de fraîcheur exotique. Je ne comprends pas que certains clubs adverses en commandent si peu. » Jacky Lorenzetti a également été de suite séduit par l’image remarquable du produit. Et quand Jacky voit quelque chose de cher il le veut. « Dans mon Club il n’y a que ce qui se fait de mieux. Et j’ai l’oeil pour dénicher la pépite, c’est pas compliqué, je prends ce qu’il y a de plus cher. Quand j’achète un Dan Carter, je sais qu’il va apporter ce qui se fait de mieux pour le club. Ça me coûte une couille mais ce sera vite amorti en T Shirts auprès des nombreux fans du Racing. Alors quand j’ai découvert VITACOCO j’ai pas réfléchi plus longtemps, c’est mon talent. J’ai pris ce qu’il se fait de plus cher dans le domaine, ça va claquer. » Recrutement, by Lorenzetti. Parce qu’on ne trouve pas une star dans une botte de foin. A l’inverse pour les petits clubs la situation est plus compliquée. Certains rivalisent d’ingéniosité en filtrant la fosse sceptique de gros centres d’entraînement, alors que pour d’autres on s’en réfère aux hommes de confiance. C’est le cas du Bourgoin, en reconstruction entre chaque relégation administrative, et qui a fait le choix de la continuité en se vouant à l’expérience de son comptable. « Francis est arrivé avec un beau projet. On ne l’avait pas vu aussi enthousiaste depuis ce super plan qu’il nous a présenté début 2012. Quand il est comme ça, on le suit. Toujours. Nous n’avons pas de quoi acheter à vil prix du VITACOCO, la Banque Postale nous a de toute façon repris notre carte Regliss. Mais Francis a eu une idée de génie ! Faire pousser notre propre noix de coco. Il a su convaincre le club d’acheter un terrain de son cousin, un peu en pente mais bien exposé à 1800m dans les Alpes. C’était pas donné, mais en bon comptable il nous a assuré que c’était sans risque pour le club. Ca fait 20 ans qu’il bosse ici, on peut lui faire confiance. On vient donc de planter 10 hectares de cocotiers au dessus de Grenoble, et normalement dans 3 mois on devrait pouvoir traire les premières noix de coco. C’est ce qu’il nous a assuré avant de partir en vacances, nous sommes enthousiastes ! » Un fier joueur briviste, en tenue civile, préférant garder l’anonymat. A Clermont il a fallu s’adapter. La filière fidjienne s’est rapidement tarie, un jeune espoir se confie : « Dans notre pays, il n’y a que peu d’espoir. Jusque là la seule façon de s’en sortir c’était de jouer au rugby et de se faire remarquer par un recruteur de Clermont, promettant un contrat d’avenir dans son centre de formation pour être revendu en contrat d’apprentissage à La Rochelle. Alors quand est apparue la promesse de gagner 3 euros de l’heure en récoltant des noix de coco sans se faire traiter de singe par des supporters débiles, on n’a pas hésité. » On les comprend. Sobrement, VITACOCO sait laisser sa place au rugby. Rançon du succès, VITACOCO commence à avoir ses premiers détracteurs. Laurent Benezech est catégorique : « Ca me fait doucement rigoler, tout le monde sait que VITACOCO est un produit dopant mais on ferme les yeux. C’est un complot d’envergure pour nous empêcher de dire la vérité et de vendre des livres. Vous verrez quand les premiers joueurs cracheront leurs reins sur le terrain, vous comprendrez que j’avais raison, achetez mon livre. » Certains clubs qui ont raté le virage du professionnalisme voient aussi VITACOCO ne pas avoir les effets escomptés. C’est ainsi que les joueurs de l’USAP parcourent les bars de Perpignan accompagnés de leur nouvelle invention, VODKACOCO, se perdant dans de trop nombreuses soirées de Reconquête. Sachant fêter les veilles de matchs, il n’est pas rare de découvrir les joueurs en slip le lendemain sautillant frénétiquement dans leur vomi. Leurs performances ne s’en voient que moyennement améliorées. VITACOCO, saveur tropicale au service de l’énergie de l’homme moderne, s’est naturellement imposé dans le rugby. Les résultats sont évidemment là, même si toute nouveauté d’envergure amène son lot de bouleversement. VITACOCO c’est bon mangez-en, VITACOCO c’est très jus de raisin. Note de l’auteur : On pourrait croire que derrière ce billet humoristique se cache un odieux article sponsorisé. C’est vrai. Si Chiocci peut se faire du blé avec son image, il n’y a vraiment aucune raison qu’on y arrive pas. La seule différence, c’est que le commanditaire n’est pas encore au courant. Alors merci à VITACOCO de faire sous 3 jours un virement déraisonnable à cette adresse : http://boucherie-ovalie.org/dons-du-sang/ Sans quoi nous remplacerons la marque par du Cacolac et nous diffuserons des vidéos de porno allemand où des moustachus enfile des bouteilles dans le cul d’un chien. Bien cordialement.