Dernière journée du Top 15par Pastigo 28 May 2015 24 Par Pastigo Dernière journée du championnat ! Tout est allé si vite, telle la sortie de balle d’un 9 français. Si bon nombre d’entre nous n’ont pas vu l’année s’écouler, d’autres l’ont bien sentie passer. Droit dans la tronche pour la défense grenobloise, droit dans le séant pour les opposants à la fusion. A l’inverse certains nous ont réservé de belles surprises : La surprise pleine d’entrain d’un Oyonnax qui crée un groupe de guerriers en les payant avec des billets de 15 euros, la surprise flasque d’un Toulouse en phases finales qu’on se rêvait à croire relégué en décembre dernier. Personne ne comprend d’ailleurs, et les mathématiques sont formelles, on suppose simplement que le match contre Brive valait 30 points. C’est peut-être pour ça qu’on trouve ce championnat tout pourri d’ailleurs, par tradition on regarde systématiquement l’affiche toulousaine de la semaine. De même qu’on remarque l’exploit d’Oyonnax, en vantant leurs mérites, sans avoir vu le moindre match. Il est toujours possible que cette équipe n’existe pas et ne serve que de 14ème chimère en l’absence de l’USAP en pleine re-reconquête. D’habitude les abonnés Canal+ gueulent parce que le seul match diffusé n’est pas celui de leur équipe, perdue sur un canal introuvable de Rugby+. Mais c’est une journée spéciale, et aujourd’hui ils n’en verront aucun grâce au Multiplex ! Le Multiplex, qu’est-ce que c’est ? On suppose qu’il s’agit de la copie des superstructures consacrées au cinéma, c’est en fait la réplique du Fiat Multipla. Le principe est simple : Le réalisateur choisit l’action la plus molle, afin de lancer le jingle indiquant qu’on n’a pas vu l’essai du terrain voisin. L’occasion de voir l’action qu’on a ratée pendant qu’un autre essai est planté sur le terrain précédent. On se sent comme un type qui tombe systématiquement sur un gros cul en legging pendant qu’une bombe à poil lui tape dans le dos. Le temps de se retourner, c’est Jgenti en cuir. Évidemment c’est le jour que choisissent toutes les équipes pour marquer le tiers de leurs essais de l’année. Il faut cependant reconnaître une qualité au Multiplex : qui choisirait volontairement de suivre un match de Brive ou Grenoble ? Malin qu’il est, et franchement malsain aussi, il nous y mène l’air de rien. Il a aussi la qualité de ne pas nous laisser le temps de détester le commentateur désigné. Également celle de nous faire découvrir un monde où Toulon et Clermont n’existent pas. En fait il a plein de qualités, mais c’est pas fait exprès. Montpellier-Clermont Commençons par le match dont tout le monde se fout, comme un film français, dans la mesure où aucun héros ne peut mourir. C’est un peu comme un film d’auteur où les protagonistes vivent un drame familial autour du programme linge délicat, quand à côté on vit les dernières heures de l’apocalypse nucléaire. Clermont est qualifié, le MHR ne peut plus l’être, ni même descendre, et encore moins être bon. Pourtant le MHR donnera tout ce qu’il a, c’est à dire jouer 8 minutes et tomber dans le coma. Clermont sortira logiquement vainqueur de cette non-finale de rien du tout, une évidence. Montpellier est donc clairement composé d’une équipe de un joueur, et ressemble à un gigot mou quand ce dernier est pété. Ça tombe bien, il finira par prendre sa retraite et c’est la côte la plus proche d’Aurillac. Racing Metro – Castres Olympitre Ça aussi on s’en fout pas mal, même si le Racing reste maître quand il s’agit de foirer un truc évident. On ne peut cependant pas leur jeter la pierre, avec un Castres sauvé de la relégation le dégoût pour cette rencontre était décuplé. Le Racing écrase les Aveyronnais comme on l’attendait, sans la moindre surprise. C’est aussi pour cette absence absolue de goût du risque qu’on les déteste, mais comme on exècre autant leur adversaire du jour ça passe inaperçu. Toulon-Oyonnax Quand les Sibériques ont découvert le calendrier, sachant qu’ils joueraient leur peau le dernier jour comme tous les gueux, ils avaient déjà écrit leur discours de remerciement entraînant leur public vers la Reconquête. A l’instar de ce gamin qui bave et qui joue tout à coup du Mozart en se frottant contre un piano, les voilà en potentiels barragistes. Évidemment contre l’équipe des Champions de France multiples Champions d’Europe composée de Champions du Monde ils se feront plier, pas de miracle. Les voilà donc dépendants de l’autre bonne surprise agitée, l’UBB, composée de jeunes mecs super beaux et de Pierre Bernard. Stade Toulousain – Bordeaux Beugle Enthousiasmés par une belle série de une branlée contre Brive, les Toulousains sont intenables et enchaînent les prestations médiocres dans un souci d’humilité. Les Bordelais jouent gros et font trembler leurs idoles, la plupart des joueurs de l’UBB ayant grandi en poussin en rêvant d’être le joueur d’en face. De vilaines crises d’arthrose font souffrir les Toulousains qui jettent leur dentier à la gueule des puceaux, Census Johnston oubliera même d’ouvrir la main en tapotant le visage d’un gamin pour lui donner du courage. A 15 contre 14, les solides Bordelais emmènent le groupe jusqu’à offrir à Lionel Beauxis l’occasion ultime de rendre hommage à ses anciens clubs, Toulouse et Oyonnax réunis, en offrant la victoire au premier et la place de barragiste au second. Désormais, et pendant mille ans, le Beauxing day sera ce jour où l’on foire l’immanquable sur la musique de Pirates des Caraïbes. Bordeaux est éliminé, Oyonnax se tape une vache. Brive – Stade Français S’il avait été joué en janvier, ce match aurait été diffusé sur France Ô. Seulement à la vue du classement, et par un procédé miraculeux, nous sommes tous Brivistes. L’enjeu est énorme : Certes Brive peut se sauver et ça on s’en fout un peu, mais Bayonne peut alors descendre et ça c’est un peu génial. Fort heureusement, et bien que cela paraisse parfaitement incohérent, Paris est venu en Corrèze faire du tourisme. A croire qu’eux non plus ne peuvent pas piffrer Bayonne, comme quoi on est vraiment pas les seuls. Les Brivistes pleureront de joie à chaque fois qu’ils ne feront pas un en-avant et chaque essai est l’occasion d’une intense et rurale émotion. Voilà donc Brive glorieux vainqueur, qui gagne un tour supplémentaire à se faire piétiner en déplacement comme à la maison, mais toujours avec la foi. Bayonne – L’Ile de Ré Chaque année, on se demande comment Bayonne va rater la relégation. 10 ans que ça dure, personne ne comprend et eux encore moins, surtout qu’ils y sont souvent pour rien. Force est de constater que Biarritz reste le club basque qui garde encore et toujours une longueur d’avance. La Rochelle s’étant récemment suicidée contre Toulon pour vivre, et n’étant pas à une incohérence près, ils vont tout faire (c’est à dire rien) pour que Bayonne récupère le bonus offensif dès la 3ème minute de jeu. A Bayonne, on sent encore glisser entre ses doigts cette ProD2 promise, alors que l’équipe enchaîne les essais en tentant un truc nouveau : jouer au rugby. Regrettable victoire des Basques. Heureusement, Brive était là en soutien. Lyon – Grenoble Plus Brive élimine Bayonne et plus cette folle journée perd en intérêt. C’est sans compter sur les Grenoblois, à qui il suffit d’un bonus défensif contre Lyon pour se sauver, chose qui n’est jamais arrivée cette saison puisque personne n’a perdu contre le LOU. Seulement voilà que Grenoble se vautre contre Lyon, l’équipe reléguée depuis 6 mois dont les seuls joueurs qu’on connaît sont à la retraite. Grenoble étant la seule équipe capable d’aussi bien rater sa fin de saison qu’elle réussit son entrée, c’est avec une classe certaine qu’ils enchaînent tout ce qui peut être moche et affligeant. Heureusement c’est le LOU, et même quand ils gagnent ils ont l’air d’avoir perdu. Ils laissent à l’adversaire ce point du bonus salvateur qui n’aurait pas sauvé le LOU de toute façon, mais si y’a moyen de faire chier jusqu’au bout… Mais ça y est ! Ils ont travaillé dur, ils l’ont effleuré si souvent. Ce sont des années de labeur qui sont enfin récompensées, et qui prouvent qu’en restant fidèle à son jeu et à ses valeurs ça finit par payer : Bayonne accède enfin à la ProD2 ! L’intégralité de l’effectif se met en vente sur leboncoin, le public pleure de joie. L’équipe va enfin pouvoir bénéficier de l’affichage médiatique qui lui est dû en jouant le jeudi soir. Brive peut avoir quelques regrets, mais quand on voit la joie dans les yeux humides de ce groupe, on se dit qu’il aurait été cruel de leur voler ça. Félicitations, le Pays basque lève les mains ! Le classement En attendant les matchs de phases finales, qui donneront encore des points et permettront de désigner le vainqueur du Top 15, nous ne pouvons vous proposer de classement cette semaine car le Stagiaire a perdu sa calculatrice Casio FX 92 (en fait on lui a volé à la récré).