[VI Nations 2015] 3ème journée : Les autres matchespar Copareos 04 March 2015 5 Par Copareos, Le Tournoi des Six Nations, et son système de points d’une simplicité nécessaire pour que les premières lignes puissent s’y retrouver, a une particularité assez étonnante et pas si rare que ça : on en connaît le classement final à peine la moitié des matches effectués. Ainsi, après que la France a accroché sa très probable quatrième place face au Pays de Galles, qui complètera le podium au côté de l’Angleterre et d’une Irlande qui devrait conserver son titre, l’Ecosse fonce vers une cuillère de bois que personne ne lui destinait pendant que l’Italie fait taire les rageux (et fait peur à la France). Mais la beauté du Tournoi, c’est aussi ce côté imprévisible qui fait valser les certitudes : une victoire italienne sur la France (bien que ce ne soit plus vraiment une surprise), un baroud d’honneur des Ecossais face aux envahisseurs anglais, et pourquoi pas un rebond favorable pour Yoann Huget. Un petit détail qui change tout, c’est ça le très haut niveau. Reste à savoir si tout ça représente le très haut niveau. Et là, la question est toute autre. Ecosse – Italie Le match des losers, et lorsqu’il est question de perdre avec la manière, Vern Cotter est toujours là. A défaut de faire revenir le trophée du Tournoi à Edimbourg, bien qu’il soit certainement caché dans les coffres-forts de la Royal Bank of Scotland quand les Anglais l’emportent par peur qu’on ne vienne le leur reprendre juste pour les faire chier, l’entraîneur néo-zélandais sait transformer ses joueurs en martyrs. Preuve en est avec son bilan : une défaite contre une équipe de France dégueulasse, puis deux autres défaites de quelques points face au Pays de Galles et donc face à l’Italie. On ne peut pas vraiment dire que les Ecossais (qui jouaient en rouge, comme quoi le mauvais goût est universel) méritaient mieux tant ils ont été approximatifs dans leur jeu, mais les Latins ne jouaient pas mieux pour autant. Tout s’est donc joué sur un détail dans ce match nul remporté par l’Italie 19-22 : un essai de pénalité à la dernière minute. En fait le spectacle était en dehors du terrain avec un réalisateur bourré, un problème de son qui jouait avec les nerfs de téléspectateurs déjà très tendus, et un Laurent Bellet de gala, entre approximations sur le nom des joueurs et petits cris qui vous filent une érection aussi involontaire que désagréable. Toujours est-il que l’Italie a réalisé son objectif, quand l’Ecosse cherche encore sa première victoire dans le Tournoi. Ce sera plus difficile pour le XV du Chardon qui doit aller en Angleterre et recevoir l’Irlande. Dur dur d’être un martyr. Tu l’as entre les jambes : Sexton, ton sexe, ou les deux ? Irlande – Angleterre Le match des winners, n’en déplaise aux aveugles qui espèrent encore en une victoire de la France si soixante hypothèses se réalisent simultanément. Le futur vainqueur du Tournoi était bien à Dublin ce dimanche. Dans un match de rugby, le premier du week-end, les insulaires ont dominé leurs meilleurs ennemis (en fait les Anglais sont les meilleurs ennemis de tout le monde) sur le score de 19 à 9, prouvant une nouvelle fois que la présence de chromosomes roux dans son patrimoine génétique ne se résume pas à sentir fort de la bite. Des couilles, les Verts en ont eu justement. Témoignant d’une motivation à faire pâlir PSA (qui ne prend déjà pas beaucoup le soleil), les coéquipiers de Paulo Quenelle ont fait ce qu’ils voulaient : ils avançaient, faisaient preuve d’une imagination sur les lancements de jeu à faire pâlir Yannick Bru et Patrice Lagisquet (qui eux aussi n’ont pas l’air de passer leurs vacances à Mykonos), poussaient les Anglais à la faute puis demandaient à Jonathan Sexton de marquer les points avec sa précision chirurgicale à faire pâlir Camillo Pez (qui vit à Clermont-Ferrand). Seulement voilà, Sexton est sorti à l’heure de jeu sur blessure, juste après avoir transformé un essai de Henshaw sur le 93ème duel en l’air remporté par le XV du Trèfle. Et cette blessure constitue le « tournant du match » ©, comme aime à le rappeler Fabien Galthié à chaque fait de jeu de la seconde mi-temps de tous les matches qu’il commente. Bénéficiant d’un avantage de seize points, l’Irlande va se relâcher et l’Angleterre va revenir en infligeant un CINGLANT 6-0, dixit Matthieu Lartot selon qui les téléspectateurs préfèrent un match de merde au score serré à un beau match dominé par une équipe. Les Anglais vont alors continuer de pousser, s’installant dans les vingt-deux irlandais mais faisant face à une défense irréprochable permettant aux locaux de tenir et de croire au doublé. Les sujets de sa Majesté devront eux espérer que leurs amis gallois fassent tomber les leaders au Millenium Stadium. Le XV du week-end 1 – Martin Castrogiovanni (Italie) : Who let the dogs out ? 2 – Rory Best (Irlande) : Sans sa précision, la variété des combinaisons de touche utilisées par le XV du Trèfle n’aurait pas été récompensée. 3 – Samson Lee (Pays de Galles) : Le poil de carotte a fait honneur aux poireaux. 4 – Pascal Papé (France) : Pascal, reviens parmi les tiens. 5 – Alun Wyn-Jones (Pays de Galles) : Époustouflant au Stade de France, il a grandement influé sur le succès de son équipe. 6 – James Haskell (Angleterre) : Fournisseur officiel de pénalités pendant 80 minutes. 7 – Blair Cowan (Ecosse) : Le meilleur joueur de son équipe ce week-end. Un Néo-Zélandais, forcément. C’est aussi ça, la patte Cotter. 8 – Sergio Parisse (Italie) : Un vrai capitaine, qui a bien géré son équipe tout en faisant un match impeccable. 9 – Bryan Redpath (Ecosse) : A 43 ans, le demi de mêlée écossais a fait son grand retour en sélection malgré la défaite de son équipe. Parole de Laurent Bellet. 10 – Jonathan Sexton (Irlande) : Il a tenu 55 minutes avant de sortir totalement vidé. Sexton, ton sexe, ou les deux ? 11 – Dé Pénalita (Italie) : Son essai en fin de match a donné une victoire de prestige à la Squaddra Azzurra. 12 – Robbie Henshaw (Irlande) : Le nouveau Brian O’Driscoll. Jusqu’à quand ? 13 – Jonathan Joseph (Angleterre) : Deux matches de folie, depuis il est tellement surveillé par les défenseurs adverses qu’il en devient stérile : l’Angleterre a trouvé son Fofana. 14 – Yoann Huget (France) : Quelle détente, cet homme est clairement fait pour le volley-ball. En plus c’est un sport où il n’aura pas à abîmer sa belle gueule contre un adversaire, par contre le ballon ne doit pas rebondir. 15 – Leigh Halfpenny (Pays de Galles) : Avec son niveau de jeu hallucinant, il continue de troller le RCT. L’arroseur arrosé.