Pour la canonisation de Jonny Wilkinsonpar Ketchup-Mayol 15 January 2015 13 Par Ketchup-Mayol, La dépouille de Delon Armitage n’a pas eu le temps de refroidir que le Complot international anti-RCT s’est rendu coupable en toute impunité d’une nouvelle décision inique. Jonny Wilkinson a été privé d’un titre de noblesse, alors qu’il en était l’incarnation parfaite. Se peut-il que ce soit un mal pour un bien et que quelque chose de plus grand soit promis au 10 le plus légendaire que la Rade ait jamais accueilli ? En effet, en ce début du mois de janvier, jour d’Epiphanie sous le baby, une délégation de supporters toulonnais s’est lancée dans une aventure aussi surprenante qu’inhabituelle. Un groupe de représentants des principaux clubs de supporters du RCT va quitter la Rade pour rejoindre à pied la Ville Eternelle, Rome. Le but de cette expédition ? Demander la canonisation immédiate de Jonny Wilkinson au pape François. “Une statue devant Mayol, une dalle sur l’avenue des Légendes, ce serait une consécration, c’est sûr, nous déclarait un Fils de Besagne. Mais Jonny, sans déconner, il mérite mieux. Il a fait tellement pour Toulon, c’est logique qu’il devienne le saint patron de la ville“. “Saint Cyprien [l’actuel saint patron de Toulon depuis le VIème siècle, ndlr], il est bien brave, peuchère ! renchérit un Fada. Mais il a jamais claqué un drop du droit en finale de H Cup et de Top 14, lui“. “Depuis qu’il est parti nos buteurs ont le sheitan, déplore un Mordu. Halfpenny et Giteau blessés à l’entrejambe, O’Connor se plante en scooter, Sanchez qui passe tous ses drops contre la France et pas à Montpellier… Il faut conjurer le mauvais sort ! Et pour ça, y a que Jonny.“ Ils parlent de l’ouvreur britannique avec au fond des yeux la flamme du fanatique. Il faut dire que cela fait un moment que Jonny Wilkinson est considéré comme une divinité au pied du Mont Faron. Une sorte d’ange tutélaire envoyé par Dieu pour ramener le Brennus sur la Rade. Les Varois sont convertis, certes, mais devenir un saint officiel n’est pas chose aisée, et il va falloir bien plus que la ferveur du peuple toulonnais pour que Jonny accède à ce statut. La Cène, Saint Jonny (détail, Notre Dame du Pilou Pilou, Toulon) Quelles sont les conditions préalables à remplir ? Tout d’abord, le futur saint doit avoir une réputation irréprochable, avérée par des témoignages multiples, et des vertus universellement reconnues. Il suffit de voir le concert unanime de louanges saluant la fin de sa carrière pour constater que Jonny remplit largement ce critère. Il doit également avoir accompli au moins deux miracles. Là encore, les exemples sont légion, comme le soulignent les témoignages que nous avons été en mesure de recueillir. En voici quelques-uns, rien que pour la saison 2013-2014 : Juan connaît bien Jonny, ils travaillent ensemble depuis un an. L’air exalté il explique avec un accent sud-africain à couper au couteau : “Je suis venu à genoux de Bloemfontein à Toulon, en bon pénitent. Tout le monde me disait mort pour le rugby, j’ai tout essayé, les docteurs, les bains de pieds dans de l’eau de Lourdes, rien n’y faisait. Puis Jonny m’a souri et tapé sur l’épaule, et ce fut une véritable résurrection ! J’ai été élu deuxième meilleur flanker de la saison d’après un sondage Rugbyrama !“ Alex : “Je suis un miraculé. J’étais un pauvre pécheur, j’étais censé être précipité ignominieusement dans l’Enfer de la ProD2, mais Jonny est venu à Biarritz et il m’a plaqué. Depuis, j’ai vu la lumière, ma vie a été transformée : j’ai signé à Toulon, je suis champion de France et d’Europe et j’ai été sélectionné en équipe de France !“ Ses anciens coéquipiers du XV de la Rose nous ont assuré que sa sobriété est telle qu’il est capable de changer la bière en eau, et on dit que d’un seul regard, il peut apaiser les bêtes sauvages et Pascal Papé. “FUCK YOU JONNYYYYYYY !!!” Ca fait trois fois que Jonny fait le coup à Martin Johnson ce soir… Mais s’il ne fallait garder que ses deux réalisations les plus incroyables, il s’agirait sans conteste du doublé pourtant jugé impossible, et d’avoir fait entonner le God Save the Queen à un public franco-français au Stade de France. Il reste néanmoins un point qui pourrait empêcher Sir Jonny d’accéder à la sainteté, et il est de taille. En effet, un procès en canonisation ne saurait être instruit du vivant du candidat. Un détail, selon Mourad Boudjellal. “C’est complètement débile ces pratiques moyenâgeuses ! J’ai l’habitude des vieux débris sclérosés mais à côté du Vatican, la FFR c’est des avant-gardistes révolutionnaires ! On ne peut pas devenir saint de son vivant ? Je vais déposer une plainte à la Cour Européenne des Droits de l’Homme pour discrimination contre les vivants. Et si ça ne marche pas, Bernard a dit qu’il se ferait cardinal pour foutre un coup de pied dans la fourmilière. Je n’ai aucun doute : on l’aura, notre Saint Jonny ! Il ne reste plus qu’à choisir la date dans le calendrier“. Une véritable profession de foi ! “Santo subito, espèce de papasse!”