Top 15 : La fiche de l’Union Bègles-Bordeaux
par Flora Friz

  • 11 September 2014
  • 28

 

Par Flora Friz,

Avec Ovale Masqué et Capitaine A’men’donné.

 

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Devise :

« On n’a pas d’idées, mais on a Alain Juppé. »

 

La ville vue par les locaux :

Installée sur les bords de Garonne, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, la ville est surtout connue pour ses cannelés et son pinard. Alors que, quand même, on est pas mal à Bordeaux City : située à 30mn de la plage et à 2h de l’Espagne pour aller acheter les clopes, le centre ville peut se targuer d’avoir un superbe Miroir d’Eau pour se tremper dans le jus de pieds en été, la place de la Victoire, la rue du Parlement et le quai de Paludate pour s’alcooliser, mais aussi le quartier St Pierre pour les restos, la rue Ste Catherine pour le shopping, ainsi que de la fac de Bordeaux 3 pour les colloques des Verts et de tous les partis de gauche en général (si ça existe encore vraiment). Notre Place de la Comédie n’a pas grand-chose à envier à celle de Montpellier, et surtout, nous aussi on a le TRAM. Ce tram qui a transfiguré la ville et qui t’amène en un temps record dans des endroits où tu n’as jamais eu envie d’aller, et qui a manqué 45 fois de t’écraser parce que t’as traversé les voies sans regarder à Hôtel de Ville ou aux Quinconces, parce que tu avais tes écouteurs. Ne nie pas, ça nous est tous arrivé.

Bordeaux, c’est une ville sportive : ville de l’UBB bien sûr, mais aussi le berceau des Girondins, qui ont vu naître le talent de Zinédine Zidane (qui n’a jamais pu percer à Marseille à cause des trop nombreux Sud-Africains présents dans la région PACA) et c’est aussi là où tout a commencé pour le célèbre basketteur capitaine de l’équipe de France, champion de la NBA et mangeur de Kinder-Bueno Boris Diaw (les puristes diront qu’il vient de Talence, mais ta gueule, c’est la Communauté Urbaine de BORDEAUX, c’est pareil).

On a aussi un IUT de journalisme qui a vu passer des ténors du journalisme comme Sophie Davant, Jean-Michel Aphatie et Lionel Chamoulaud. Il ne manquait plus que Péterre et Stévenne. Notez aussi que Thierry Dusautoir a fait ses études supérieures de physique-chimie à l’Ecole Nationale Supérieure de Chimie, de Biologie et de Physique de la ville.

Bègles, quant à elle, est surtout connue pour Noël Mamère, et la fameuse Fête de la Morue, qui est en fait une fête culturelle faite de concerts, animations et expos en tous genres, mais également de morues. Il faut dire que les Béglais en ont séchées un grand nombre au cours de leur histoire. On y trouve aussi des radis, aussi ronds et rouges que pouvaient l’être les supporters du CABBG à l’époque.

 

Noël Mamère à l’époque où il aimait porter des peignoirs et se déguiser en Christian Lanta.

 

La ville est souvent opposée à Toulouse, et les deux cités se disputent le titre de Capitale du Sud Ouest Libre. On parle donc de derby dans les matchs opposant l’UBB au Stade Toulousain, mais on dit pareil quand c’est Agen, Colomiers et Castres. Comme quoi, on ne fait plus qu’utiliser ce terme à tort et à travers, ma bonne dame. Maintenant, quand on a une ville qui a produit les cannelés Baillardran, certains des meilleurs vins du monde, qui est le berceau du Bistro Régent et de la librairie Mollat, où tu trouves la Colonne des Girondins, le Pont de Pierre, le Pont à bascule Chaban-Delmas, une cité dynamique économiquement (on a pas Airbus mais on a la Sabena) et sportivement (va comparer les matchs de l’UBB et du Stade et on en reparle), c’est pas compliqué de trancher. Et perdre cette fierté aux dépends de ces bouffeurs de cassoulet, excusez-moi, mais ça DAILLE GAVÉ quand même.

 

La Ville vue par les Toulousains :

Bordeaux, c’est un peu comme Toulouse, « mais en moche ». Réputés pour être froids, hautains et méprisants, les Bordelais sont infiniment moins sympathiques que les Toulousains, dont la chaleur humaine et la légendaire humilité vous seront d’ailleurs vantées par tous les amateurs d’Ovalie.

Notez que de plus, la ville de Bordeaux ne bénéficie pas de figure politique de premier plan, telles que Pierre Cohen et Jean-Luc Moudenc, présidentiables en puissance en vue des élections de 2017. D’ailleurs, dès que les Bordelais inaugurent un édifice, ils choisissent de lui donner le nom de Jacques Chaban-Delmas, un ancien premier ministre qui n’a aucun lien de parenté, ni avec Sébastien Chabal, ni avec Jacques Delmas. Sans intérêt, donc.

Au final, la seule personnalité de premier plan de la ville se nomme Alain Juppé, un type austère avec un look de comptable de la mafia, principalement connu pour avoir fait de la prison à la place de Jacques Chirac. Un peu comme le Stagiaire de la Boucherie Ovalie, qui un jour devra bien payer pour les fraudes fiscales répétées d’Ovale Masqué.

Ville de football avant tout, Bordeaux est célèbre pour ses Girondins, club dont le principal fait d’armes est d’avoir vendu un footballeur handisport breton à l’Olympique Lyonnais pour la somme de 22 millions d’euros. Comme quoi, ces gens ont décidément l’arnaque dans le sang. L’UBB, par contre, n’a bien évidemment aucune légitimité sur la scène rugbystique française, et le « derby de la Garonne » vendu par Canal + n’en est pas vraiment un. Le seul rival du Stade Toulousain, c’est le Stade Toulousain.

Au final, on peut dire de Bordeaux que c’est une ville qui ne mérite que du mépris. D’ailleurs, les fêtards de la Place St Pierre à Toulouse vomissent régulièrement dans la Garonne, en espérant que cela finisse par remonter jusqu’à la gueule des Bordelais. Dans le même esprit, cette année, Guy Novès a décidé de céder Lionel Beauxis à l’UBB.

 

Le Club :

L’UBB qu’on connait aujourd’hui est en fait la fusion de deux clubs, le Stade Bordelais d’un côté, et le Club Athlétique Béglais de l’autre. Les deux entités fusionnent en 2006 : chacun souhaitant garder sa propre identité, l’appellation du club devient « l’Union Stade bordelais – CA Bordeaux Bègles » ou USBCABBG. En 2008, Laurent Marti, l’actuel président du club, se rend compte qu’un acronyme à rallonge aux accents d’ex-URSS risque de faire peur au grand public, et met tout le monde d’accord sur le nom d’Union Bordeaux Bègles, UBB pour les intimes.

Le CAB connût une première période glorieuse à la fin des années 60, avec une finale perdue en 1967 contre Montauban (ça, c’est la honte, même l’ASM nous l’a jamais faite celle-là), puis un titre l’année suivante face à Toulouse. Bègles prit tout le monde à contre-pied avec un jeu plutôt porté sur l’offensive et la technique individuelle, avec Jean Trillo en tête de proue, alors que l’activité à la mode en France ce printemps-là était plutôt de se balancer des parpaings à la gueule. Néanmoins, Michel Boucherie en était le troisième-ligne aile.

Historiquement, on se rappelle mieux Bègles lors de sa période des années 90, lorsqu’elle était menée par son demi de mêlée Jambon Star Bernard Laporte, et ses légendaires avants, immortalisés par l’image de « La tortue béglaise », sorte de cercle des poètes disparus mené par Serge Simon, Vincent Moscato et Philippe Gimbert. Bègles remporte le titre en 1991 en battant encore le Grand Stade Toulousain, puis le Challenge Yves du Manoir en 1995, ce qui lui ouvre par là même les portes de la première Coupe d’Europe.

Mais petit à petit, le club s’enfonce financièrement, et en désespoir de cause, se vend en grande pompe à Khalifa, dont la fortune était finalement aussi chimérique que les chances de Noël Mamère aux présidentielles de 2002. Comme quoi, même là, Bernard Laporte n’a rien inventé. La DNACG met donc son nez là-dedans mais le club se sauve in extremis en 2002 (coucou la Rochelle !), avant de finir quand même en ProD2 l’année suivante (il était alors l’un des clubs à avoir la plus grande longévité en première division avec Toulouse et Perpignan entre autres, et les Maritimes l’ont alors eu bien profond). Mais d’ennuis financiers en liquidation judiciaire, Bègles se retrouve finalement en fédérale 1 en 2004. Seule la fusion avec le Stade Bordelais, alors en ProD2, permettra au club de tutoyer de nouveau l’Elite après plusieurs années.

Le SBUC, lui, a certes remporté sept boucliers de Brennus, mais à une époque datant d’avant l’avènement du Stade Toulousain. Autant dire que ça compte pour du beurre. À partir du moment où Jean Bouilhou y devint titulaire, en 1912, le SBUC disparût plus ou moins des radars, oscillant entre les divisions 1 et 2 d’alors.

L’idée de la fusion se fera de plus en plus forte au fil de la descente, malgré l’opposition farouche des supporters (les deux clubs sont grands rivaux depuis des décennies). Pourtant, les enjeux économiques (les sponsors ne savent plus à quel club se vouer) et sportifs (la ville de Bordeaux veut sa grande équipe, Bègles est au plus bas) ainsi que les chefs de village Juppé et Mamère finissent par concrétiser le projet, et le nouvel USB-CABBG commence sa progression régulière jusqu’à aujourd’hui. Success Story d’une fusion réussie. REP A SA LE BO.

 

A Bègles on a aussi eu Gérard Depardieu, le seul président de club plus vulgaire et rock’n roll que Mourad Boudjellal.

 

Les supporters :

C’est dingue le nombre de gens qui supportent l’Union en 2014 ! Il est étrange de constater que depuis 2011, le nombre de supporters a crevé le plafond… Auparavant assez confidentiel après leur retombée dans les entrailles de la Fédérale 1, le club se trouve une popularité nouvelle depuis la remontée. Il faut dire ce qui est : en Aquitaine, on a quand même rugbystiquement parlant le choix entre le BO, l’Aviron Bayonnais, Agen, Dax, Mont-de-Marsan, et au-delà de nos frontières régionales, le Stade Toulousain “parce que je les regardais avec mon papy quand j’étais gosse” (je le sais, j’en fais partie).

Alors oui, il y a des vrais supporters dans le lot, qui sont là “depuis le DÉBUUUUT”. Mais, subitement en 2011, c’est la Gironde tout entière qui d’un seul mouvement, jette à la benne maillots et drapeaux des clubs basques et haut-garonnais et se rue dans les Decat’ et Go Sport de la Rue Ste Cath’ pour acheter le maillot à damiers du promu. Ainsi, c’est toute une génération, qui depuis des années se paluchait sur “le Yach”, qui se retrouve finalement avec l’Union en photo de couverture Facebook, et qui clame haut à qui veut l’entendre que “Je le savais qu’ils allaient remonter ces petits gars”, hochant la tête et se frappant la joue pour appuyer son propos.

 

Le Stade :

L’identité béglaise restant majoritaire dans l’identité de l’Ubaybay, l’équipe est domiciliée au stade André-Moga de Bègles (Musard de son vrai nom, tous les Béglais vous le diront), où se trouvent les centres d’entraînement et de formation, grande fabrique de talents tels que Thierry Dusautoir (qui certes, avait fait ses premières armes à Périgueux avant) Maxime Machenaud, Camille Gérondeau ou encore Benjamin Fall. Malgré le départ de l’équipe pour Chaban-Delmas en 2015, Moga subira quand même de profondes rénovations pour devenir “un magnifique centre d’entraînement et de formation” selon les déclarations du président Laurent Marti LE CATA… ah non, désolé je me suis trompé de Marty. 

Comme le club a été sage ces dernières saisons, la mairie bordelaise a donc promis au club qu’en 2015 il pourra récupérer le Stade Chaban-Delmas, les Girondins de Bordeaux déménageant au Grand Stade construit au nord de la ville. Cela dans la plus grande tradition du “grand frère qui veut plus de son jouet alors on le refile au petit frère”. L’Union va pouvoir passer de presque 8 000 places à Moga aux 20 000 places d’une enceinte de Chaban (l’ancien Parc Lescure de mes premiers concerts) qui va donc recevoir sa rénovation tant attendue (et il suffit d’y être allé une seule fois pour constater que ce ne sera pas du luxe).

À noter que cette saison, l’Union Bordeaux Bègles va jouer 10 matchs à Chaban contre 3 à Moga, comme un symbole © avant de prendre possession des lieux l’année prochaine.

 

La recrue de la saison : L’USAP

On a hésité à vous parler de Beauxis, mais après tout, c’est jamais que le mari de Marie-Alice Yahé.

Le joueur dont on attend le plus cette saison en fait, c’est l’USAP. Le club girondin a opéré une véritable curée sur la dépouille encore chaude du club catalan descendu dans l’enfer de la ProD2 : Sofiane Guitoune, Sébastien Taofifenua, et le capitaine Bertrand Guiry (Laurent Marti, fan des images Panini grandeur nature comme Mourad, n’a cependant pas pu compléter sa page “USAP” parce que Lhermet a pas voulu lui rendre son Camillo Pez). Sofiane Guitoune est titularisé à plusieurs reprises et a déjà retrouvé son meilleur niveau en attaque, mais Guiry et Tao ont encore à prouver et sont donc attendus au tournant. La particularité étant que ces p’tits nouveaux sont observés par deux peuples, l’UBB qui veut voir briller ses nouvelles recrues, et l’USAP qui garde un oeil sur ses anciens lieutenants en parallèle de leur Reconquista.

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Grand jeu : trouve le nombre de LE CATALAN présents sur cette photo.

 

L’objectif de la saison :

La saison dernière, c’est pas passé loin. L’Union est l’une des équipes les plus joueuses du Championnat, ses tribunes sont pleines, son jeu est en place et assez efficace, et pour cette saison, la cellule de recrutement a sorti le grand jeu : Guiry, Guitoune (indéboulonnables à l’USAP), Beauxis (bien qu’en concurrence avec Pierre Bernard), Lesgourgues (ex-international -20 ans barré par Yachvili au BO), Le Devedec… Bref, le club s’est donné les moyens de ses ambitions, pour ne pas répéter les erreurs de la saison passée où les matchs de barrages leur sont passés sous le nez à peu de choses près. Reste à savoir si cette année, c’est la bonne, ou si cela servira d’abord de transition pour ne pas griller ses cartouches et s’installer dans la durée. Mais c’est assez raisonnable de parier sur des barrages pour l’UBB cette saison.

 

Le joueur : Pierre Bernard

Au sein d’un collectif aussi équilibré, difficile de citer un joueur qui sort réellement. Devant, il y a Jean-Baptiste Poux, qui a su caler un pack girondin fragile lors de sa première saison dans l’élite, et que le Stade Toulousain regrette amèrement. Il y a aussi des joueurs de devoir, indispensables, comme Hugh Chalmers ou Matthew Clarkin. Derrière, le gnome à dreadlocks Heini Adams, qui impulse de la vitesse à une ligne d’attaque de rêve constituée par Blair Connor, Félix Le Bourhis, Julien Rey, Darly Domvo ou Metuisela Talebula. Le Fidjien est probablement la star de l’équipe et il squatte régulièrement YouTube avec ses exploits individuels.

Mais à la Boucherie, on aime bien les outsiders, les laissés pour compte. Les mecs qu’on oublie tout le temps au fond de la classe. Pierre Bernard est de ceux-là. International des -20 ans, Bernard se révèle au grand public en 2011, sous le maillot du Castres Olympique. A la main, il n’est pas un attaquant particulièrement brillant. En défense, ce n’est pas une machine à plaquer comme Rémi Talès, qui le reléguera bientôt sur le banc. Avec son physique d’ado attardé et de sosie officiel de Simon Astier, Bernard incarne l’ouvreur sobre et classique par excellence : bon partout, excellent nulle part, si ce n’est peut-être au pied, où il démontre régulièrement sa capacité à enfiler les pénalités, parfois de plus de 50 mètres.

Arrivé à l’Ubaybay la saison dernière, il avait la lourde tâche de remplacer Camille Lopez, et de faire face à la concurrence de Nicolas Sanchez, ce joueur flamboyant avec l’Argentine mais étrangement fantomatique en Top 14, dans la plus grande tradition des Juan-Martin Hernandez et autres Marcelo Bosch. Et contre toute attente, Pierre Bernard a été excellent. 2ème réalisateur du Top 14 (derrière Gaëtan Germain, mais devant Jonny Wilkinson), il s’est parfaitement adapté au jeu bordelais, que certains pensaient inadapté à ses qualités. Ainsi, la saison dernière, Bernard a peut-être été l’ouvreur français le plus régulier du Top 14. Pas suffisant pour attirer l’attention d’un Philippe Saint-André qui rechigne toujours à sélectionner des joueurs issus des “petits” clubs (visiblement, il n’a pas Rugby+ chez lui). Mais l’UBB devient de plus en plus à la mode et qui sait, Pierre Bernard pourrait peut-être avoir sa chance un de ces jours.

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« Comme un enfant. Comme un roseau. Envole toi ! Petit oiseau. Non je ne suis pas ! Un soldat de la vie. »

 

Le scénario idéal :

Porté par son recrutement efficace, son jeu “À la bordelaise”© et la ferveur de ses supporters, l’équipe survole la saison et le classement et se retrouve troisième du championnat une fois la fin de saison arrivée, et recevra l’ASM en barrage. Elle étrille la Yellow Army 34 – 12. Les Jaunards abattus se jettent dans la Garonne et sur les rails du Tram. On retrouvera leurs corps dans les Bassins à Flots et aux Aubiers, les crampons encore aux pieds. Petit à petit, l’UBB monte en puissance et devient cette machine inarrétable que furent Toulouse et Clermont en leur temps. Logiquement, Dan Carter fait son retour dans le Meilleur Championnat du Monde, fatigué des vins merdiques d’Australie et tenté par les bons vieux Médoc et Pessac-Léognan.

Comme cela était à prévoir, Etcheto se mue peu à peu en Guy Novès et exhorte Pierre Bernard à prendre les trois points en permanence. Beauxis, tel un JBE de l’estuaire de la Gironde, devient entraîneur des arrières, à la différence qu’il inculque un plan de jeu à ses joueurs, même s’il est pondu par sa femme. Une fois à la retraite, Blair Connor se présente aux Municipales et gagne la Mairie avec son parti politique “Surf, tongs et Ovalie”. Mais le public se lasse de cette constance, peu habitué qu’il est aux victoires à répétitions, et se tourne vers des équipes “avec plus d’enjeu”. Il va chercher le frisson de la défaite et l’excitation de l’incertitude du résultat dans des clubs moindres tels l’Aviron Bayonnais, Dax et le Stade Toulousain, plus habitués aux fluctuations du classement.

 

Le scénario catastrophe :

Fidèle à sa philosophie, l’UBB continue d’envoyer du jeu à tout va tout au long de la saison et fait le spectacle. Et cela paye, puisque les Bordelo-Béglais terminent 4ème du Top 14, avant de remporter le Bouclier de Brennus face à un bien pâle Racing Métro 92 en finale. Devant le succès de la méthode girondine, tous les clubs de France décident d’abandonner la MUSCUUUU et de se remettre à jouer au rugby. Tous les matins, à Ernest-Wallon, on peut même voir Yoann Huget s’entraîner à faire des passes. Le Championnat de France évolue radicalement, et même les matchs du vendredi soir deviennent rythmés. Mais petit à petit, le public se lasse du nouveau Top 14, qui prend des allures de Super Rugby, avec des essais à tout-va et des défenses laxistes.

En parallèle, les audiences rugby féminin explosent lors du Tournoi des VI Nations, avec des Bleues qui réalisent le Grand Chelem en marquant plus de 20 essais sur ballons portés au cours de la compétition. Les amateurs de ballon ovale se passionnent pour ce rugby « rugueux et viril », qui n’a rien à voir avec le Top 14 et son « jeu de mouvement de tafioles », dixit Vincent Moscato. Le rugby masculin tombe peu à peu à peu dans l’anonymat et bientôt, Marie-Alice Yahé est élue présidente de la FFR. Le Top 10 féminin remplace le Top 14, qui redevient amateur. La plupart des rugbymen français, sous-diplômés, deviennent SDF. Ainsi, il n’est pas rare de voir Maxime Mermoz et Alexis Palisson dormir sur le banc d’un abri-bus, là où autrefois, ils posaient glorieusement en sous-vêtements. Le seul qui s’en sort correctement est Thierry Dusautoir, car, FIGUREZ-VOUS, il est titulaire d’un diplôme d’ingénieur ! Et le père d’Alain Rolland est Français aussi, même si ça n’a rien à voir.

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