Saison 2014/2015 : La fiche d’Oyonnaxpar Copareos 05 September 2014 10 Par Copareos, Devise « Ici, ici, c’est chez les ours » Le club & ses supporters L’Union Sportive Oyonnax Rugby est un club centenaire ayant la particularité d’être reconnu au-delà des frontières de l’Ain depuis deux ans maintenant. Ses couleurs sont le rouge et le noir, comme 70% des équipes de rugby professionnelles. Le palmarès du club, peu étoffé, comprend un championnat de Pro D2 (2013), un championnat de Fédérale 1 (2001) et le prestigieux Challenge de l’Espérance (1991). Club au petit budget, Oyonnax est depuis quelques années le CRNI (Club de Rugby Non Identifié) du monde professionnel, à tel point qu’il n’a même pas de rival local pouvant lui tenir tête. C’est la raison pour laquelle les médias se sont amusés à créer des derbys pour Oyonnax, avec Lyon et Grenoble (#LeDerbyDesMontagnes), alors même que les supporters des uns ne savent même pas que l’équipe des autres existe. Les supporters, justement, sont redoutés à travers la France pour avoir créé le fameux chant : “Ici, ici, c’est Oyonnax”, repris depuis à maintes reprises par tous les supporters de France, telle une vulgaire reprise de l’air de Seven Nation Army. Les supporters sont également réputés en ce qui concerne l’ambiance régnant lors des matches à domicile, bien qu’entre nous, si les équipes jouent mal à Oyonnax, c’est parce qu’elles ont peur de se faire attaquer par un ours pendant le match, et aussi parce que les joueurs sont brassés par les virages menant à la ville. La ville On compte 22.000 habitants à Oyonnax (merci de NE PAS prononcer le “x” à la fin). Autant vous dire qu’il y a pas grand-chose à vous dire sur la ville, si ce n’est qu’elle est peuplée de gens n’ayant peur de rien, comme ces résistants commémorant l’anniversaire de l’Armistice de 1918 en pleine occupation allemande, ou encore comme ce méconnu Eric Barone qui, lancé comme un frelon, a battu les records du monde de VTT sur neige (222 km/h) et sur terre (172 km/h). Il faut dire qu’en passant son enfance à Oyonnax, on perd tout goût à la vie. 22°C de moyenne en été, trois mois sous la neige, un espace à partager avec des animaux sauvages, le tout dans une ville grise. Bref, on n’y trouve tellement rien que sur Wikipedia, dans la rubrique gastronomie, on apprend que le plat local est le saucisson au vin rouge. C’est dire. Oyonnax, par un beau matin de juin Le stade Le stade Charles-Mathon est connu pour abriter une ambiance bouillante sur un terrain glacé. On se souvient notamment des Oyonnaxiens (ne comptez pas sur moi pour dire Oyomen) fêtant leur titre de Pro D2 sur un terrain totalement enneigé alors qu’on était au mois de mars. Tout le monde disait alors que ces conditions climatiques seraient un véritable avantage pour les locaux. Que nenni. En une saison, pas un centimètre de neige pendant un match. Mais cela ne les a pas empêchés de battre Clermont, Toulon ou encore Castres, entre autres. D’ailleurs, les joueurs se sentent si bien dans leur stade qu’ils n’ont récupéré que 7 points à l’extérieur lors de la dernière saison, dont 4 lors de l’ultime journée. Nouveau concept de jeu : les lignes vertes sur terrain blanc. La star : Benjamin Urdapilleta Auteur de 232 points la saison dernière, c’est lui qui dirige véritablement le jeu d’Oyonnax. Personne ne sait vraiment comment il a atterri ici, mais une chose est sûre : il se sent bien dans l’Ain. L’Argentin continue même à être sélectionné et c’est sûr, il sera encore performant cette année. La véritable question que l’on se pose est la suivante : pourquoi ce geste avant de buter ? L’effectif L’effectif oyonnaxien est composé de quelques joueurs en fin de carrière (Sylvère Tian, Jean-François Coux, Guillaume Boussès) ainsi que de jeunes encore méconnus ayant été formés au club dont certains ont été champions de France espoirs en 2012. Cet effectif est entraîné par Christophe Urios, entraîneur qui est du genre à inviter ses joueurs à aller se bourrer la gueule pour se reposer, et ça, c’est très Valeurs© du rugby. Le boucher : Jody Jenneker Ce petit bébé mesurant 1m85 et pesant 106 kg est un as de la boucherie. En effet, ce talonneur est le troisième joueur au classement des cartons reçus la saison dernière. Avec trois cartons jaunes et un carton rouge, récolté contre Toulon et ayant mis son équipe dans une belle situation de merde. On peut donc compter sur ce Sud-Africain pour faire travailler les arbitres cette saison. La recrue phare : Yves Donguy Niveau stars au sommet de leur carrière, Oyonnax a du mal à être attractif. Par contre, pas mal de joueurs cherchant à relancer leur carrière partent vers l’Ain. C’est le cas d’Yves Donguy, en provenance de Toulouse, qui n’est certes pas une grande star internationale, mais qui peut être un excellent renfort pour les Oyonnaxiens. Reste à savoir maintenant si les jambes ne vont pas trop peser pour ce Franco-Ivoirien de 32 ans qui n’a joué que 12 matches sur les deux dernières saisons, qui plus est à Toulouse. Le départ qui fait mal : Joe El Abd Bien que l’USO ait réussi à garder tous ses joueurs-cadres, le club voit Joe El Abd, troisième ligne anglais, partir à la retraite. Capitaine de l’équipe lors de la saison victorieuse en Pro D2, le joueur a donc décidé d’arrêter sa carrière. Cependant, ce départ ne fait pas tant de mal que ça, dans le sens où le club avait déjà bien anticipé cette décision. De plus, le désormais ex-joueur, arrivé de Toulon en 2012, a intégré le staff oyonnaxien en devenant l’entraîneur des avants et de la défense du club. L’objectif : Rester en Top 14 Oyonnax le sait, il dérange. C’est le petit club qui empêche de grandes villes comme Lille de s’imposer dans le rugby. C’est le club qui ne peut pas gagner à Toulouse, parce que ça ferait trop de bruit dans le monde du rugby, au point d’en faire bouger la bedaine des dirigeants de la Fédération. Oyonnax, c’est le Luzenac du rugby. Alors Oyonnax va se contenter du maintien, c’est déjà bien. Et un jour, après avoir attendu patiemment son tour, Oyonnax brillera. Un jour. « Pour rester en Top 14, il faudrait déjà qu’ils y accèdent » pense subtilement Lartot Notre pronostic : 6-13-2-4-7 « Joyau du Bugey » reste sur de bonnes performances à Vincennes et Vichy, ce qui le place en statut de favori sur le Quinté de ce dimanche. Il faudra également compter sur « Liberté du plaisir », pur-sang ne cessant de surprendre et dont l’expérience sera déterminante. Enfin, si le numéro 2 « Passion divine » est un spécialiste du trot, il pourrait surprendre sur le terrain gras de cet hippodrome de Cabourg. Le scénario idéal Un blizzard tombe sur la région, enneigeant le terrain d’octobre à avril. Les joueurs d’Oyonnax maîtrisent leurs matches à domicile en les remportant avec le bonus offensif, sur fond de « Ici, ici, c’est très très froid ». Oyonnax gagne même son match face au Racing sur tapis vert, après que Machenaud a refusé de sortir du bus de peur d’abîmer sa peau, indispensable pour la prochaine pub Gillette qu’il compte tourner. Oyonnax finit 2ème de la saison régulière et se fait battre 35-3 par Toulon sous la chaleur écrasante de Nice, où les demi-finales se déroulent. Après le match, Christophe Urios invite ses joueurs à Amsterdam pour « se mettre mal comme jamais », en récompense de leur saison historique. Le scénario catastrophe Un blizzard tombe sur la région, enneigeant le terrain d’octobre à avril. Les médias protestent contre les conditions climatiques rendant la retransmission des matches impossible. De peur d’être en déficit, la LNR accepte de délocaliser les matches d’Oyonnax dans un petit stade de Lyon, dont la capacité de 5.000 places suffit amplement aux besoins des Oyonnaxiens, la plupart n’ayant pour moyen de transport que des ânes. Le peu de personnes faisant le déplacement ne peuvent supporter les équipes, car « Ici , ici, c’est Lyyyyy-oon », ça sonne faux. Oyonnax ne gagne pas un seul match de la saison (Mont-de-Marsan si tu nous lis), et est rétrogradé administrativement en Honneur à cause d’un déficit colossal dû à l’absence de recettes de la billetterie et surtout de la buvette.