L’arrivage de la semaine : 26ème journée de Top 14.par Copareos 08 May 2014 5 Par Copareos, « TAMDAGADAMTAMTAMTAMTAM ». Vous l’avez reconnu? Si oui, sortez un peu au lieu de passer votre temps devant un écran à essayer de retrouver un son à partir d’un texte approximatif, si non, cette suite de lettres représente le son que Canal+ utilise pour annoncer un essai lors du multiplex de la dernière journée de Top 14. Parce que y’a pas à dire, le multiplex, ça vous change un championnat. On a tout de suite l’impression que ça joue bien et qu’il y a des essais partout. Et en plus, y’a de l’excitation parce que tout le classement peut changer en quelques minutes, surtout cette année. En effet, hier à 14 heures 40, on ne savait toujours pas si l’USAP allait vraiment descendre en Pro D2 ou si c’était juste une bonne blague bien marrante. On ne savait pas non plus si Montpellier allait vraiment finir dans les deux premiers, ou si là aussi c’était une bonne blague bien marrante. Avant ces matches, on se demandait encore si le Racing allait vraiment finir dans le Top 6, ce qui serait un scandale au vu du jeu qu’ils ont proposé cette saison, et tout le monde attendait de savoir si l’UBB n’allait vraiment pas participer aux phases finales, ce qui serait un scandale au vu du jeu qu’ils ont proposé cette saison. Bref, rien ne va plus, les jeux ont été faits, et c’est pas beau à voir. Les résultats Cette dernière journée a été à l’image de la saison © qui vient de s’écouler puisque toutes les équipes à domicile l’ont emporté. Toulon a conforté sa première place en l’emportant de justesse face au Stade Français (17-15), ce qui fait que le XV de la Rade reste invaincu à l’Allianz Riviera. Cela dit, ce n’est pas très compliqué puisque le RCT n’y a joué que 3 matches, par ailleurs il est bon de noter que Toulon a joué ses matches “à domicile” dans huit stades différents cette saison. Montpellier a écrasé un Racing égal à lui-même (44-10) dans un véritable quart de finale avant l’heure © pendant que Toulouse dépassait les Racingmen au classement en violant à sec les Grenoblois qui n’ont plus gagné le moindre match depuis 1964 (38-8). Pour rester dans le thème : “Les phases finales s’annoncent alléchantes quand on voit le niveau des équipes qui vont y participer”, Castres a perdu à Bayonne (23-13) sans jamais avoir réussi à jouer au rugby, ce qui peut paraître problématique quand on est tenant du titre du Meilleur Championnat Du Monde Entier ©, surtout à une semaine desdites phases finales. Bordeaux-Bègles a passé un après-midi sympathique à l’occasion d’un match amical face à une équipe de Pro D2, Biarritz (54-20). Enfin, Brive a gagné contre Oyonnax qui a eu ce qu’il voulait : le point de bonus défensif (19-17) et Clermont a poursuivi son incroyable série de victoires moches à domicile en portant ce chiffre à 24 matches à l’occasion de la réception de Perpignan (25-22), qui a longtemps résisté aux Auvergnats, mais pas assez. La pièce du boucher du week-end : Hosea Gear (Toulouse) Qui l’eut cru? On pensait qu’il avait déjà la tête au Japon, qu’il n’allait jamais faire un vrai bon match cette saison. Et pourtant, quand il est lâché, il a montré qu’il savait toujours faire des merveilles. La preuve : trois essais. C’était beau à voir, et on en regretterait presque qu’il parte au Japon, mais tout redeviendra normal quand, avant le prochain match, Guy Novès lui demandera de ne pas trop bien jouer, pour ne pas gêner ses coéquipiers. L’essai du week-end : Hosea Gear (Toulouse) Le Néo-zélandais en a eu marre d’essayer de jouer au rugby. Alors il a pris le ballon et s’est promené au milieu de la défense de Grenoble elle-même partie aux champignons. Après un jeu au pied hésitant d’un deuxième-ligne grenoblois, Gear profite parfaitement de ce ballon de relance pour franchir seul toute la défense grenobloise. Si Lartot avait commenté ce match, il aurait dit que ça ressemble fortement à Fofana à Twickenham, et qu’il ne connaissait pas « le phénomène Gear ». Le fait historique du week-end : Perpignan en Pro D2 On en a ri, longtemps. Puis on s’est dit que maintenant c’était trop facile, alors on fait comme les autres, on regrette déjà d’avoir humilié cette équipe. Mais ça reste quand même super drôle. Et pis ça fait un deuxième truc qu’on pourra raconter à nos petits-enfants après le sacre de Clermont. En attendant, les joueurs partent les uns après les autres pour ne pas avoir à se déplacer à Aurillac l’an prochain. Et comme le chante Jean-Marc Lhermet : « Vahaamahina rappelle-toi, que tu ne serais rien sans moiiiiii ». Le supporter du week-end : Clermont-Ferrand L’Auvergnat a la dent dure. Peu habitué à voir son équipe perdre de 40 points, qui plus est avant la finale, le supporter clermontois n’hésite pas à rappeler à ses joueurs favoris la déconvenue de Twickenham. Toutefois, faire une telle pancarte peut paraître inutile quand on sait que l’adversaire du jour est l’USAP. Les Catalans ont quand même fait peur au stade Marcel-Michelin, et l’individu en question a pu exhiber son œuvre pour son plus grand plaisir. Le succès a été tel qu’un projet de pancarte “Remember Stade de France”, montrée à chaque essai encaissé par les Jaunards, est actuellement à l’étude. Le record du week-end : Oyonnax Grâce aux cartons jaunes de Damian Browne, Salim Tebani et Thibault Lassalle face à Brive, Oyonnax a réussi à battre le record de cartons jaunes (172) reçus en une saison de Top 14. Ce record était jusque-là détenu par David Marty, qui avait été expulsé temporairement à 80 reprises lors de la saison 2010/2011. Notons tout de même qu’avec la nouvelle règle stipulant qu’un joueur ayant reçu trois cartons jaunes durant la saison est suspendu pendant un match, Oyonnax a de quoi s’inquièter pour la saison prochaine, d’autant plus qu’il n’est pas facile de convaincre des joueurs de vivre dans cette ville. Les intrus du week-end : les essais Bon, d’accord, le multiplex donne souvent l’impression qu’il y a eu pléthore d’essais pendant une journée. Mais là, quand même. Bordeaux qui plante huit essais et Toulouse qui en met six avec Guy Novès comme entraîneur, on se demande où est passé notre bon vieux Top 14. Heureusement, en bon tenant du titre, Castres n’a mis qu’un seul essai… à la 78ème minute. Ouf, on a eu peur. La tactique du week-end : le contre (Montpellier) Prenez une équipe qui aime avoir le ballon mais qui sait pas quoi en faire (Clermont serait parfait mais là on a que le Racing sous la main). Ajoutez-y un adversaire qui lui n’aime pas trop le ballon mais arrive à en faire quelque chose (Bordeaux-Bègles serait parfait mais là on a que Montpellier sous la main). Laissez mijoter dans les 22 mètres de l’équipe dominatrice, et regardez. Si ça vous amuse, vous pouvez y rajouter de la chatte sur les rebonds. Et vous obtenez une belle branlée si tout se passe bien. Le cul du week-end : Pascal Papé (Stade Français) Merci à @saintmtex pour la photo Il nous avait plus habitués à son poing, Pascal. Mais ce week-end, c’est son cul qui était à l’honneur. Tant que c’est pas les deux d’un coup, tout va bien. L’information inutile du week-end : le bonus défensif à 5 points Le saviez-vous ? Si le bonus défensif avait été instauré à cette journée, il n’aurait eu aucun effet sur le classement. La mauvaise habitude du week-end : l’antijeu (Clermont) Les Auvergnats sont des masochistes. Ca, tout le monde le savait. C’était donc peu étonnant de voir Brock James, les fesses tendues, empêcher les Saracens de marquer et malgré tout se prendre un essai de pénalité en plus d’un carton jaune. Seulement là, ils ont refait le coup. Et c’est Sitiveni Sivivatu, le futur Aveyronnais aux choix de carrière audacieux, qui a fait un en-avant volontaire pour que les Catalans ne prennent pas les devants. Belle image de la part de l’Equipe-qui-joue-le-mieux-sur-la-Terre-entière ©. Le pot de colle du week-end : Renaud Lavillenie Il était encore là, au bord du terrain, à papoter avec les joueurs clermontois. C’est sûr, Lavillenie sera la recrue de l’été pour l’ASM. En plus, il sait bien viser entre les perches (Lartot si tu me lis, tu m’as tout appris). Le plaquage érotico-rugbystique du week-end : Digby Loane (Stade Français) Catch-masutra. L’acte très intelligent du week-end : Konstantin Mikautadze (Toulon) La bagarre, c’est bieng. Mais quand on est souvent remplaçant et qu’on a une chance de montrer de quoi on est capable, c’est pas là qu’il faut la faire, même si on est Géorgien, et surtout quand c’est pour mettre un petit coup de pied ridicule. Bref, pour ce qui était certainement son dernier match à Toulon, Mikautadze a su se faire remarquer. Admirez au passage la tête absolument priceless de Virgile Bruni. La phrase du week-end : « J’aurais préféré que l’on reste à 15 contre 15 », Gonzalo Quesada Vous ne rêvez pas, l’entraineur parisien se plaint du carton rouge reçu par… Toulon. Selon lui, on a un avantage à jouer en infériorité numérique. On comprend mieux pourquoi Papé est capitaine maintenant. Le revenant du week-end : Guillaume Boussès (Oyonnax) Nous sommes à la 60ème minute d’un Brive-Oyonnax pas fantastique. Oyonnax se dirige droit vers la Pro D2, le match est d’une banalité affligeante et pourtant, un évènement va avoir lieu : un essai de Guillaume Boussès, en 2014. Lui que tout le monde avait oublié, ce qu’une descente en Pro D2 n’allait pas arranger, a su faire le nécessaire pour marquer un essai qui allait grandement aider Oyonnax à se maintenir. Le classement Toulon et Montpellier se qualifient directement pour les demi-finales de Top 14. Clermont recevra Castres pour un Sivivatico qui s’annonce alléchant, sauf si les deux équipes jouent comme ce week-end. Toulouse a dépassé le Racing au classement et recevra donc les Franciliens, ce qui arrange ces derniers qui avaient peur que tous les regards se portent sur leur stade et ses 350 spectateurs. Le Stade Français rate les barrages de Top 14 à une transformation près mais disputera celui de la coupe d’Europe contre le 7ème anglais (London Wasps), et Bordeaux-Bègles finit huitième. Brive termine à une bonne neuvième place, Bayonne est dixième (lol). Grenoble, onzième, se maintient grâce à Laurent Cardona (c’est pour vous les Toulonnais) et Oyonnax se maintient sans avoir joué un seul match avec une température négative, chapeau. Enfin, Perpignan et Biarritz iront donner un peu de prestige à la Pro D2, sauf si Biarritz fusionne avec Bayonne et que Perpignan fusionne avec Montpellier. En tout cas je rêve qu’un de ces projets naisse, ça nous occuperait l’été, et ça permettrait au Midol de ne pas avoir à les inventer.