La Lab’ougnat revient sur ASM – Leicester (22-16)par Copareos 08 April 2014 10 Par Copareos (@Copareos) Le contexte Ah, avril et sa douce odeur de printemps. L’équipe de France à peine humiliée, c’est déjà l’heure des quarts de finale de la Heinek*n Cup (Loi Evin oblige), où les équipes françaises vont se faire écraser par les provinces irlandaises parce que les équipes du Meilleur Championnat Du Monde © jouent trop de matches. J’en veux pour preuve la branlée made in Rouquins infligée par le Munster au Stade Toulousain, un Monument © en perdition. D’ailleurs, en parlant de Monument ©, le Stade Marcel-Michelin est inviolable depuis 74 matches désormais. Et comme d’habitude, avant chaque match à domicile de l’ASM, les médias tentent de prévoir une fin de série imminente, histoire de mettre un peu de suspense. Surtout quand on sait que les Jaunards viennent de perdre à Brive-la-Gaillarde, qui n’a jamais aussi bien porté son nom que lors de ce match, où les Brivistes ont réussi à l’emporter en jouant à 12 ou 13 joueurs pendant toute la deuxième mi-temps. La tension est donc à son comble. Et il est important de rappeler que les Auvergnats ont eu chaud au cul lors de la venue des Toulonnais il y a deux semaines, le doute est donc du côté des locaux, qui vont jouer face à une équipe de Leicester qui n’a absolument rien à perdre, si ce n’est 80 minutes de leur vie. Grand soleil en Auvergne. Ce qui devrait déstabiliser les Anglais… et les Clermontois. L’équipe clermontoise La composition ressemble grandement à l’équipe type de 2014/2015, avec l’absence des blessés Vosloo, Sivivatu et Byrne. Il manque juste les futures recrues, et le tour est joué. En attendant, cette équipe a quand même de la gueule. En face, Leicester est en grande forme puisqu’ils sont invaincus depuis 8 matches. On note que Toby Flood est sur le banc, suite à une dépression soudaine due au résultat de Toulouse plus tôt dans l’après-midi. Le joueur se serait rendu compte qu’il sabordait sa carrière. Dans le stade, le record de spectateurs est battu et la “Yellow Army” est prête à supporter les Jaunards qui jouent… en blanc. Le coup d’envoi est donné par Renaud Lavillenie, tellement présent à Michelin qu’on ne serait pas étonné de le voir entrer sur le terrain au milieu d’un match. Mais il faut comprendre les Clermontois, c’est la seule star locale. Star locale née en Charente et arrivé en Auvergne à 23 ans. En tout cas, il n’en fallait pas plus à Matthieu Lartot pour évoquer « l’enfant du pays » une bonne vingtaine de fois dans le match, sans compter les jeux de mots vaseux qui le caractérisent plus que sa capacité à commenter, et que j’ai savamment répartis à travers cet article. Ils seront marqués d’un astérisque, afin de ne pas voler la vedette à ce grand humoriste. Le match Le match commence sur les chapeaux de roues, Clermont envoie du jeu et est en confiance. A tel point que les joueurs n’hésitent pas à relancer à la main depuis leur ligne d’en-but. Le pack d’avants est également présent, s’inspirant fortement du sponsor maillot de Leicester : Caterpillar. A l’inverse, le Leicester est aussi mou qu’une tranche de pain Jacquet et ne sait toujours pas à quoi ressemblent les 22 mètres clermontois. Bref, Clermont domine. Et à force de subir, Leicester fait des fautes, et concède des pénalités que Parra se charge de transformer en points entre les perches*. Malgré cela, les Auvergnats ont un grand défaut (toujours le même) : la finition. Une fois dans les 22 mètres adverses, les passes sont moins précises et le ballon est perdu. Mais c’est sans compter sur le joueur emblématique © de l’ASM : Aurélien Rougerie. Suite à une action anodine, il décide de renverser le jeu et donne le ballon à Fofana, qui passe (!) immédiatement à Zirakashvili, ce qui créé une panique générale dans les tribunes du fait que le Géorgien ait un IMC ne lui permettant pas de faire les dix mètres restants d’une seule traite. Heureusement, ce dernier trouve Fofana à l’intérieur qui n’a plus qu’à aplatir, alors que Nalaga était prêt à inscrire un essai dont lui seul à le secret : celui qui consiste à marcher 5 mètres et à se coucher sur le ballon. Parra transforme et l’écart se creuse. Le match continue et deux pénalités réussies plus tard, le rapport tourne au viol. En ce week-end consacré au Sidaction, Leicester montre exactement comment ne pas se protéger. A 16-0, ça sent la fanny sous le regard conquis de Vern Cotter, perché* en haut du stade. Le pack clermontois, ciblé par une Puissance supérieure. On arrive au moment que les Clermontois affectionnent depuis l’été dernier : la débandade. La débandade, c’est ce phénomène qui consiste en une remontée fulgurante de l’équipe menée, sans vraiment savoir pourquoi ni même comment c’est possible. Pour qu’une débandade ait lieu, il faut qu’une équipe domine le match de façon assez violente, à tel point que son adversaire n’ait pu marquer le moindre point, et qu’il reste au minimum une bonne demi-heure de jeu. Samedi, à Clermont, la débandade a duré quarante minutes. De l’essai des Anglais, suite à une belle inspiration d’Owen Williams, juste avant la mi-temps jusqu’à la 75ème minute. Pendant tout ce temps, Clermont a subi. Et les Anglais remontaient, remontaient, remontaient… A un quart d’heure de la fin, Clermont ne mène plus que 19 à 16. Le public serre les fesses et prie pour qu’un quelconque évènement ait lieu. Pas de chance, cet évènement en question est un carton jaune pour un joueur de Leicester. Or, deuxième particularité de l’ASM (parmi des milliers) : l’équipe joue moins bien quand elle est en supériorité numérique, alors qu’à l’inverse elle devient exceptionnelle à 14 contre 15. C’est donc sans surprise que les locaux n’inscrivent pas le moindre point en dix minutes, si ce n’est ceux de la pénalité due au carton jaune, qui leur permet de mener 22 à 16. Pendant toute la fin de match, Leicester ne cesse d’attaquer dans l’espoir de marquer 7 points, mais la ligne auvergnate a su mettre les barbelés ©. On en reste donc à ce score très serré. Les joueurs Côté Clermontois, Fofana a su montrer qu’il était bien de retour, en faisant aisément la différence en un contre un, et en réalisant même des passes (mais c’était pour récupérer le ballon après, rassurez-vous). Parra a fait du bien au pied (6/7), ce qui est important dans ce genre de match qui se joue sur des détails ©, et James a fait le nécessaire. Nalaga n’a pas été à son niveau habituel en attaque mais a été primordial défensivement. En revanche, Buttin n’était pas au meilleur de sa forme, avec notamment des duels aériens approximatifs et des choix de jeu discutables. Pour ce qui est des avants, Domingo a su régler son problème en mêlée, et Chouly a été précieux pour gratter des ballons. Mais les touches ont été un vrai problème durant tout le match, avec beaucoup trop d’incompréhensions et de ballons perdus. Côté Tigers, l’équipe a su montrer son talent quand elle a appris que ça faisait déjà 30 minutes que ça jouait. Williams a montré à Flood qu’il faisait bien de penser qu’il n’avait plus sa place à Leicester, et Scully a pris un malin plaisir à percer la défense adverse. Tuilagi a aussi été bon, mais faut me couper tout ça, c’est plus possible d’avoir une telle coiffure en 2014, merde. Conclusion Si Clermont peut remercier quelqu’un en ce samedi, c’est Jared Payne. L’arrière de l’Ulster, expulsé en début de match contre les Saracens, a sans doute involontairement contribué à la défaite de son équipe d’un petit point (c’est dire le niveau des Irlandais). Ainsi, même si Les Sarries sont de bons clients, ils seront plus à la portée des joueurs de Cotter. De toute façon, il va falloir jouer pendant 80 minutes, ce qui n’est plus arrivé aux Clermontois depuis quelques matches désormais. Au passage, on appréciera le timing du webmaster de Clermont. BONUS : Le Top 3 Lartot Pour ceux qui ont juste envie de lire 5 lignes de l’article et rire, Lartot est là pour vous : 3 : « Parra va évidemment passer cette pénalité ». Lartot ne commente pas, il prévoit. 2 : « L’arbitre échange en français, on va donc comprendre ce qu’il dit ». Rassurant de la part d’un mec qui commente la H Cup. 1 : « C’est Tout-en-camion Munipola cet après-midi ». Classique.