Affaire Novès : la mafia plaide coupable pour les doublons mais nie toute implication dans le faible niveau de jeu du Stade Toulousain
par La Boucherie

  • 24 February 2014
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Par Jean-Pierre Canut-Rives,

 

Bizarrement, l’affaire ne fait pas grand bruit. Certes, l’homme a la rengaine tenace face au calendrier des clubs français jugé démentiel et vitupère depuis longtemps contre les fameux doublons qui affaiblissent son équipe en période de matchs internationaux. A tel point qu’on a fini par ne plus l’écouter le père Novès. Un peu comme le Papi râlant chaque Noël contre la profusion de cadeaux faits aux gosses et qui vous répète « qu’à [son] époque notre cadeau c’était un repas avec de la viande et un morceau de saucisson en entrée et des topinambours les meilleures années ». Et qui se fait menaçant en vous disant que l’histoire pourrait bien se répéter. Bref, une sorte de François Bayrou de l’ovalie mais sachant escalader un grillage. Parce qu’il est musclé le Guytou. Comme sa dernière déclaration en date contre la convention conclue entre la Ligue et la FFR et qui le privait encore de nombreux joueurs avant le déplacement dans l’Aveyron à Castres le week-end dernier.

Pestant contre le fait que les présidents des clubs de ProD2 aient pris part au vote, il a vomi : « Comment arrive-t-on à admettre qu’on fait voter des gens qui ne sont pas concernés par les internationaux ? Pour des lois qui concernent les médecins, fait-on voter les pharmaciens ou les dentistes? Il y a zéro équité, je trouve que c’est mafieux ». Il faut dire que jusqu’alors la ProD2 était pour lui le Pôle Emploi du rugby, un organisme de formation professionnelle qui lui servait à refourguer le rebut de son centre de formation et permettre à Yoann Huget et à Jean-François Montauriol de mourir à petit feu tout en inversant la courbe du chômage. « Quand je pense à la ProD2, je suis de gauche », aimait-il ainsi à répéter aux journalistes politiques locaux. Encore sous le choc des deux victoires consécutives du XV de France, une sensation inconnue depuis le fabuleux doublé contre l’Italie et la Roumanie guidé par Olivier Roumat, le pays n’a pas réagi. Peu de temps avant il est vrai, Jean-René Bouscatel le président du Stade Toulousain avait balancé un puissant somnifère à la tronche du monde du rugby, estimant qu’à défaut de « pipes » Fédération et Ligue de Rugby étaient peuplées de « Tartuffes et de Jocrisses ». Seuls Télérama et France Inter avaient salué une saillie « salutaire et jubilatoire bien qu’un peu foutraque, à même de bousculer le stéréotype du rugbyman  », alors que RMC n’avait conservé que les « pipes » pour réaliser le sondage du jour auprès de ses auditeurs.

 

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Guy Novès, contraint de faire de la publicité pour payer l’indemnité de transfert d’Antoine Guillamon. 

 

Alors que le monde libre a les yeux rivés sur Sotchi et l’Ukraine, le souffle court et les mains crispées sur les smartphones, en attendant que la Guerre Froide se termine enfin, c’est plus près de nous encore que les gorges se sont fait chaudes. La mafia italienne, par la voix de son porte-parole, a ainsi réagi aux propos de Guy Novès et a surpris tous les observateurs en reconnaissant de bonne grâce son implication dans le calendrier démentiel du rugby professionnel français. « C’est vrai, ce sont les grandes familles mafieuses d’Italie qui tirent les ficelles et ont placé leurs hommes au sein des instances du rugby pro français, le meilleur championnat du monde ©, mais aussi à plus haut niveau », a balbutié Guido Bergamasco. Mise à nue par les révélations de l’entraîneur toulousain, qu’elle n’hésite plus à qualifier de « repenti », la mafia a toutefois tenu à minimiser son rôle dans le rugby français. « Si nous maintenons autant de matchs dans le calendrier c’est que nous contrôlons les paris sportifs et les bénéfices qui vont avec, tout le monde l’aura bien compris. Mais nous ne sommes pas responsables par exemple de la présence encore aujourd’hui en Top 14 de Biarritz ou Perpignan. Nous avons encore une belle marge de progression », a-t-il concédé avec humilité.

Concernant le club toulousain très à la peine cette année, là encore Guido Bergamasco s’est voulu ferme. « Guy Novès peut nous accuser de tout mais nos organisations ne préparent pas ses séances d’entraînement ni ne supervisent son recrutement. Jamais nous ne lui avons expressément demandé de recruter Jean-Pascal Barraque, ni de maintenir Jean-Marc Doussain ou pire de nommer Jean-Baptiste Ellisalde en charge des lignes arrières ou ce qu’il en reste. Jamais. Ces décisions font marrer jusqu’en Sicile, terre d’Ovalie s’il en est. Et puis, prendre des mecs qui ont des prénoms composés quand on déteste autant les doublons, on savait bien que ce n’était pas bon pour lui », a lâché dans un large sourire le porte-parole. La Boucherie Ovalie, seul média présent à cette conférence de presse, ne voulait croire à une telle version. « Doussain, avouez que c’est vous, s’il vous plait. Comme est-ce possible autrement ? », n’a pas démordu notre reporter. « Je vous le répète : non, ce n’est pas nous. Selon mes informations, le problème vient d’une erreur dans le carnet de correspondance du petit Jean-Marc. En Ariège il n’y a qu’un seul conseiller d’orientation pour tout le département. Il devait être débordé et n’a pas envoyé son dossier à l’Office National des Forêts, comme tous les autres », a précisé l’attaché de presse italien.

Les spécialistes du grand banditisme et du crime organisé de W9 et Direct 8 sont sur les dents et s’interrogent désormais sur le futur de l’entraîneur toulousain. Après ses aveux, ce dernier craindrait désormais pour sa vie et celle de ses enfants (par conséquent aussi pour celles de Vincent Clerc et Byron Kelleher). Selon Mediapart, Roberto Salviaco, ancien journaliste vedette devenu grand pourfendeur de la bien-pensance, des réseaux sociaux, du bon goût, du féminisme et autres organisations occultes, qui a brisé lui aussi l’omerta à plusieurs reprises dans le passé et dont un des ouvrages « Twittomorra » a été adapté avec succès au cinéma, aurait contacté l’entraîneur le plus titré de l’univers. Il souhaiterait en effet le convier à ses tournées internationales de sensibilisation aux dangers des valeurs du rugby © sur le jeune public. Toujours selon le site d’information, Guy Novès aurait demandé la protection de la police italienne. Il aurait bon espoir qu’elle soit acceptée, persuadé d’avoir par ses révélations marqué des points et aurait même déclaré en privé : « L’administration italienne dans sa poule, c’est 10 points ».

 

 Photo d’origine CC by Franck Nieto  via Flickr