VI Nations 2014 : Présentation de l’Italiepar Pastigo 08 February 2014 10 Par Pastigo et Ovale Masqué. Alors que nous avons à peine digéré le Crunch contre les Anglais qui nous a vu piner ces gros bâtards de rosbifs de merde, mais avec respect, il est déjà plus que temps de songer à préparer le match contre les Italiens. C’est comme ça qu’on dit, « préparer ». Comme si les gros mous que nous sommes, blogueurs miteux, journalistes stagiaires et public aviné avions quelque chose à « préparer ». C’est probablement une manière de se persuader qu’en inondant les discussions de nos avis débiles et de réponses à des questions que personne ne nous pose, qu’on a le pouvoir d’influer sur le sort d’un match. C’est peu probable, il faut l’admettre, quoique ça expliquerait probablement pourquoi on arrive à perdre régulièrement contre l’équipe que n’importe quel ivrogne britannique dérouille. Les conditions sont d’autant plus idéales qu’après une victoire contre la Menace Angloise, où l’on peut dire que les Dieux de la moule nous ont gratifiés des plus puissants super-pouvoirs chatteux, nous ne nous sommes que rarement retrouvés dans une situation si propice à passer pour des cons. Ca sent bon le French Flair moderne, à s’en remplir les poumons, la truffe enfoncée dans le cul de Pavarotti. Si l’Angleterre a son Crunch, l’Italie nous prépare un Balisto. Cette barre qu’on attaque de bon cœur en comprenant à mi-parcours qu’on aurait mieux fait d’avaler du pain mouillé. Ils n’y sont pas pour rien, même si on y est aussi pour beaucoup. Alors que la France démarre ce match à l’économie afin de rester frais pour préparer la défaite contre les Britons suivants, l’Italien a travaillé toute l’année dans l’unique but de préparer son suicide sur chaque phase défensive. Car cette équipe a du cœur à défaut de talent, rien de plus logique quand son joueur le plus emblématique a fait toute sa carrière au Stade Français. Nous disposons d’assez de recul et d’autant de dégoût, pour définir un match contre l’Italie. Celui-ci se déroule en 3 phases : — Phase d’euphorie : Une action en début de match complètement foirée – mais spectaculaire puisque sur l’aile – rappelle au public la gloire des scores d’antan. L’euphorie se manifeste par des réflexions du type « Ca part bien, on va encore les défoncer ces grosses brêles ». Durée : 5 minutes. — Phase de déni : Détruits au contact, bouffés dans les rucks, le public se raccroche à l’action foirée du début de la rencontre. La phrase type est « Ca va finir par passer, dès qu’on aura le ballon ». Durée : 70 minutes. — Phase de résignation : Ca n’a pas fini par passer. La France a touché 6 fois le ballon pour 3 minutes de temps de jeu, suffisant aux Gallois pour inscrire 6 essais mais tout juste assez pour les Français pour se ridiculiser autant de fois. La résignation s’illustre avant tout au travers du respect et des Valeurs du Rugby, par un « La crise c’est bien fait pour leurs gueules à ces ritaliens ». Durée : 5 à 8 minutes, les Italiens refusant de dégager en touche afin de profiter le plus longtemps possible de leur seule victoire de l’année. Pas plus con que les autres, l’Italien est bien conscient que la finalité première du rugby, c’est de baiser. La devise : « It’s me !! Let’s goooooo !! » L’équipe. La première chose qui définit le mieux cette équipe c’est qu’on s’en fout. Personne ne connait les joueurs alors qu’il s’agit probablement des mêmes que l’année passée. Seuls quelques passionnés comme Ovale Masqué, bien servi par un chômage de longue durée, sont capables de citer le nom des joueurs et quelques unes de leurs qualités. De ce fait à la lecture de la feuille de match le supporter lambda s’attend à regarder un match opposant le XV de France à des pizzas. Les seuls noms plus ou moins connus, sans même savoir s’ils jouent encore, sont Parisse (qui aurait pu se faire passer pour argentin en étant un peu plus malin), Castrogiovanni (qui lui est vraiment argentin, c’est dire s’il est con), ou Maestri (qui n’a jamais joué avec sa sélection faute d’avoir le niveau). Tout comme les provinces irlandaises ne jouent que la H-Cup, le XV italien ne joue que la France. Les uns pour la gloire, les autres pour s’assurer une victoire par an. L’essentiel de l’équipe est composée de sportifs trop gros pour faire carrière dans le foot, les quelques éléments au physique tolérable ayant refusé d’être affublés d’une coupe de cheveux déplorable. Un France-Italie, c’est un peu comme la Coupe de France de foot, où l’OM se fait sortir par un club de CFA. Le projet de carrière d’un joueur italien est simple : se former dans un petit club au milieu des hautes herbes pour rejoindre un grand club équipé d’une tondeuse, les plus chanceux peuvent partir vivre le rêve américain au Stade Français. Si, pour un Italien c’est une chance, c’est dire si l’Italie représente le tiers monde du Rugby. Du coup on se sent moins coupable de ne pas trop s’intéresser à l’équipe italienne, les Italiens eux-mêmes en ayant copieusement rien à secouer. Le joug italien pour s’entraîner à la mêlée. Pas encore au point. La star : Sergio Parisse Un joueur d’un tel talent, ayant consacré toute sa carrière à ses deux uniques amours, le Stade Français et la Squadra Azzura, cela force assurément le respect. Pour tenter une comparaison, c’est un peu comme si Robert de Niro n’avait accepté de tourner que dans des films de Fabien Onteniente. Parisse est donc respecté à travers le monde pour sa dévotion sans faille à sa patrie qui n’est même pas vraiment la sienne – donc en plus, ce con a choisi son destin. Souvent, il est qualifié de capitaine « admirable », « exemplaire », par des gens qui manifestement, n’ont pas remarqué qu’il passait ses matchs à harceler les arbitres, quand il ne les insulte pas*. Comme quoi, si Pascal Papé était un bon joueur de rugby, peut-être que personne ne remarquerait qu’il est très con lui aussi. *Notez que lors des matchs du Stade Français, Sergio reçoit le soutien de Julien Dupuy, qui a lui aussi dévoué sa vie à pourrir l’arbitre, quand bien même il sait que c’est aussi inutile que donner le ballon à Djibril Camara. Le duo Parisse / Dupuy est parfois surnommé « Minus & Cortex » par les supporters parisiens. Sergio tente de comprendre l’ennemi en adoptant ses tenues vestimentaires ridicules. Le joueur à suivre : Michele Campagnaro Cela fait maintenant quelques semaines que nous suivons les performances de Michele Campagnaro avec le Benetton Trévise, et que le talent de ce joueur nous a littéralement sauté aux yeux. Non bien sûr, on déconne : comme tout le monde nous avons découvert son existence la semaine dernière, lorsqu’il a inscrit un doublé contre le Pays de Galles. On est bénévoles, donc forcément un peu plus passionnés par ce sport que Mathieu Lartot, mais pas au point de regarder Trévise. Campagnaro est donc un joueur méconnu qui a réalisé un très gros match la semaine dernière. Il est très probable que le type chope le melon, ou que les gars d’en face fassent un peu gaffe à lui, et donc qu’il devienne parfaitement inutile à partir d’aujourd’hui. Néanmoins, s’il confirme et aligne quelques bonnes performances, il aura peut-être la chance de signer à l’USAP, comme la précédente « nouvelle star du rugby italien », l’inénarrable trois quart centre Tommaso Benvenuti, ou encore le demi d’ouverture Tommaso Allan – oui visiblement il faut s’appeler Tommaso pour être la nouvelle star du rugby italien, un fait qui risque de poser des problèmes à Michele Campagnaro à plus ou moins long terme. Reste désormais à savoir si un mec physiquement à mi-chemin entre David Skrela et Louis Garrel peut espérer faire carrière. L’oeil de la Boucherie : Francisco Volcanico Formé au Cavalieri Prato, le jeune Francisco Volcanico (19 ans) est un trois quart polyvalent qui semble posséder toutes les caractéristiques du joueur de rugby de demain : vitesse, vision de jeu, qualités techniques au dessus de la moyenne et capacité à faire le noeud de son short sans l’aide d’un coéquipier. Non-retenu dans le squad italien pour ce Tournoi, nous misons une petite pièce sur lui lors de la Coupe du monde 2015, où il pourrait bien être la surprise du chef. Les Italiens, faut-il les respecter ? Chaque année avant un France – Italie, vous entendrez environ 572 fois ce terme dans la bouche d’un joueur français : « Il faut respecter ces Italiens ». Pourquoi ressentent-ils le besoin de le préciser ? Dit-on jamais « Il faut respecter ces Anglais » ? Bien sûr que non, car cela va de soi, et pourtant ce sont des Anglais. Ce terme, « respecter les Italiens » ne traduit donc rien d’autre que mépris et tentative de refouler un complexe de supériorité évident. Plus il est employé lors d’une semaine de match, plus les Italiens multiplient leurs chances de l’emporter. Bonus : L’interview de Yoann Maestri dans le Figaro Comptez le nombre de fois où il prononce le mot « respecter » et tentez de deviner le score du match. James Hook, faut-il le garder ? Alors là, c’est un sujet totalement différent et qui n’a absolument pas sa place dans une fiche de présentation de l’Italie. Merci de ne plus nous importuner. Le pronostic : Jacques Brunel aura une moustache.