Ovale Masqué revient sur sa mort et analyse Stade Toulousain – Saracenspar Ovale Masque 17 January 2014 10 Par Ovale Claqué, Je suis mort. Vous le savez sans doute déjà si vous lisez mes articles sur le Rugbynistère (pour les trouver, c’est simple il faut juste regarder une publicité vantant les mérites d’une marque de velux, d’une durée approximative de 12 minutes). Pour tout vous dire, je n’ai pas spécialement envie de revenir sur ce passage étrange et douloureux de mon ex-vie. Tout s’est passé très vite. Je sais qu’il s’agit d’un moment redouté par beaucoup, et que vous aimeriez sans doute que je partage mon expérience plus en détails. Alors si je devais vous la décrire, je dirais que j’étais venu avec des intentions mais qu’au final, j’ai l’impression que ça s’est joué à des détails. Je pense que d’une certaine façon, je n’ai pas été assez réaliste – mais j’ai jamais vraiment rien compris à la peinture. Voilà, c’est comme ça, c’est fait. Mais dans tous les cas, ne soyez pas trop tristes pour moi. La mort, c’est un peu comme une tentative de drop de Florian Fritz : au début on a peur, puis avec un peu de recul on arrive à en rigoler. Tout a commencé par une sorte d’entretien d’embauche. Je ne vous cache pas que j’avais un peu peur que mon manque d’expérience dans ce genre de situation joue contre moi. Surtout que je me suis retrouvé en face à face avec le grand Manitou, Dieu himself. J’aurais pensé qu’un mec de sa stature aurait au moins un stagiaire, mais non. Physiquement, son apparence m’a surpris elle aussi. Je l’imaginais avec une longue barbe blanche, un bandana dans les cheveux, un brin d’herbe dans la bouche, mi-poète mi-candidat à l’Amour est dans le pré, un peu à la Daniel Herrero quoi. Il se trouve qu’en fait Dieu est le sosie parfait de Jacques Verdier. D’une certaine façon c’est logique puisqu’on parle bien d’un mec qui a su garder sa place au sommet depuis des siècles tout en s’assurant de se rendre parfaitement inutile. Quand je suis arrivé, il était en train de prendre une selfie avec son Samsung Galaxy S4 (désolé pour les fans d’Apple, vous vous serez trompés tout au long de votre vie) et je voyais bien que je le dérangeais. Il avait vraisemblablement décidé de torcher mon dossier, vite fait bien fait. — Mmmh… Ovale Masqué, c’est ça ? Bon, pour toi, ce sera l’Enfer. — Quoi ?! — Tu m’as bien entendu. Allez casse-toi maintenant, gros bâtard. — L’Enfer ? Mais pourquoi ? Qu’est-ce que j’ai fait ? — Tu déconnes ? Ou c’est une vraie question ? — Mais j’ai jamais rien fait de mal. Je ne mérite pas ça ! Inutile de préciser qu’à ce moment-là j’étais aussi crédible que Julien Dupuy, tous bras en l’air, en train d’essayer d’expliquer à l’arbitre qu’il n’avait pas mis ses doigts dans les yeux du talonneur adverse. — Tu rigoles ? Tu as consacré ta vie à bafouer les Valeurs du rugby ©, odieux blasphémateur ! Sans oublier que tu as passé ton temps à insulter et à traîner dans la boue la plus belle de mes créations ! — La femme ? — Non, le Stade Toulousain. J’aurais dû m’en douter, comme tous les crétins opportunistes vivant sur cette planète, Dieu était un supporter du Stade Toulousain. Enfin je suppose qu’il changera d’avis dès que le RCT aura gagné un ou deux boucliers de Brennus, comme tous les gens de son espèce. Je me suis donc résigné à l’idée d’aller en Enfer. Je m’étais un peu renseigné en amont : les avis sur TripAdvisor étaient exécrables. Mais une fois arrivé sur place, je dois avouer que j’ai été agréablement surpris. Déjà, il y a un cybercafé avec le Wifi, ce qui me permet de continuer à vous écrire. La bouffe n’est pas si mauvaise que ça : il y a des kebabs partout, finalement ça ne me dépayse pas trop par rapport à la rue de la République à Toulouse. Surtout, j’ai rencontré plein de gens intéressants là-bas. Sérieusement, qui veut aller au Paradis si c’est pour passer ses journées à jouer à la belote avec Gandhi, Nelson Mandela ou Grégory Lemarchal ? En Enfer, j’ai pu rencontrer plein de gens marrants comme Kim Jong-Il, Michael Jackson, Albert Ferrasse ou encore ce jeune Mohamed, que je ne connaissais pas et qui m’a félicité pour un de mes tweets qui lui avait beaucoup plu. Ah et bien sûr, le point qui nous intéresse ici : oui, les matchs du Stade Toulousain sont bien diffusés en Enfer. Et oui, j’ai pu voir celui contre les Saracens. Sur un écran géant. Les rencontres du vendredi soir sont également au programme : la seule différence avec le Paradis, c’est qu’Isabelle Ithurburu a été floutée, en guise de punition. Les matchs de Clermont sont également en crypté et manifestement réservés à ceux de « Là-Haut ». Personnellement je m’en moque, j’ai jamais eu la grandeur d’âme nécessaire pour supporter une équipe qui joue bien et ne gagne jamais rien. Et encore moins une équipe qui joue en jaune et bleu. Par contre, c’est Giscard qui est bien emmerdé. Vexé de pas pouvoir suivre son club favori, il est retourné se masturber sur des photos de Lady Di dans sa chambre de bonne. Bref, assez parlé de ma nouvelle vie et attaquons donc ce compte-rendu du match entre Toulouse et les Saracens. Les adversaires : Les Saracens LE gros morceau de la poule. En fait, le seul morceau, puisque sans les Anglais on aurait parfaitement pu croire que le Stade Toulousain avait été reversé en Amlin Cup cette année. Les Saracens sont en effet une formation redoutable sur le papier : champions d’Angleterre 2011, champions du monde de large-large depuis 2006, et actuellement sur une série de 6 victoires en Premiership. Mais au niveau européen, on notera que les Sarries et leur jeu rigolo mais un brin unidimensionnel, ne sont jamais allés bien loin. Clermont, Toulon et Toulouse (lors du match aller, en octobre) ont déjà réussi à aller gagner chez eux ces dernières saisons. La seule équipe française à avoir réussi à perdre contre ces Anglais est le Racing, donc on sera tous d’accord pour dire que ça ne compte pas vraiment. A priori, il s’agit donc d’un adversaire à la portée du Stade, dont le plus grand rival reste comme souvent sa propre vanité. Notons enfin que les Saracens, ce sont aussi et surtout Owen Farrell et Chris Ashton, deux grands blonds aux yeux bleus vêtus d’un maillot marqué par le sigle de la marque « Allianz ». Bref, une sorte de vision d’horreur issue d’une uchronie où les Anglais et les Nazis se seraient alliés pour remporter la deuxième guerre mondiale. Le match : Le match est arbitré par le plus grand ami de la nation française (avec quelques dictateurs africains) alias Alain Rolland. Outre le fait qu’il soit le seul homme sur Terre à pouvoir appeler Dusautoir « Titi » sans risquer pour sa vie, Rolland est un arbitre réputé pour avantager la défense et énormément siffler l’équipe qui tient le ballon. On l’accuse également souvent de francophilie, mais c’est faux : la preuve, c’est à cause de lui qu’une équipe sud-africaine a battu Clermont en finale de H Cup la saison dernière. Si Alain Rolland ne manquera pas d’énerver ses détracteurs Outre-Manche en sifflant une pénalité contre les Saracens avant même que le coup d’envoi ne soit frappé – pénalité convertie par Doussain – le début de match du Stade est poussif. Après un ballon porté à quelques mètres de la ligne toulousaine, Hosea Gear décide de faire semblant d’être utile en allant se coller au cul d’un ruck, soit précisément le seul endroit où il ne pourra jamais être utile. Le demi de mêlée De Kock, qui n’a rien d’une bite, sort alors rapidement le ballon pour Ashton, seul sur son aile. L’ailier anglais ne sait faire que deux choses sur un terrain : courir tout droit et marquer des essais. Vous devinez donc aisément la suite. Les Sarries mènent 5 à 3 après 8 minutes de jeu et Louis Picamoles essaye ensuite de tuer Ashton en lui enfonçant le crâne dans la pelouse. L’arbitre le félicite pour son initiative mais malheureusement cela n’invalide pas l’essai. C’est donc la douche froide pour Ernest-Wallon. Mais en vrai les Saracens ne sont pas si dangereux que ça quand on ne leur offre pas des essais tout faits : leurs lancements de jeu sont propres, dynamiques et jolis à regarder, mais globalement ça reste aussi efficace que le jeu de l’UBB. Les Toulousains, eux, se rebellent. Yoann « Bubulle » Huget perce plein champ et tente d’y aller seul, oubliant pendant quelques minutes qu’il n’est pas Wesley Fofana. Les Rouge et Noir, bien plus denses, prennent le dessus sur les impacts grâce aux poètes que sont Doussain, David et autres Picamoles. Maxime Médard, comme à chaque fois qu’il est titularisé à l’arrière, s’efforce de tout rater pour convaincre Guy Novès de le remettre à l’aile, là où il peut dormir pendant tout le match sans réellement pénaliser son équipe. Mais même ça ne suffit pas vraiment à déstabiliser une équipe toulousaine solide comme une érection de Jean Cassette. Sur une action, un Clément Poitrenaud agressif (je répète, un Clément Poitrenaud agressif) réussit à mettre Chris Ashton au sol, et je suis alors définitivement persuadé que plus rien ne peut arriver aux quadruples champions d’Europe. Petit à petit Doussain (entre deux plaquages où il s’amuse à renverser des troisièmes lignes sud-africains) se charge de creuser l’écart au pied. Un domaine dans lequel il a indéniablement progressé. On note aussi quelques beaux mouvements toulousains, notamment une belle percée d’Hosea Gear, qui n’a pas l’air bien malin mais qui a tout de même compris qu’il s’était bien troué sur le premier essai et qu’il ferait mieux de se faire pardonner au plus vite sous peine d’être mis sur le banc par Yves Donguy pour le reste de la saison. Seul bémol pour les hommes de Gargamel, une mêlée pénalisée à trois reprises. Comme les Perpignanais avec Nicolas Mas, les Toulousains devront faire leur deuil : De Pénalité a décidé de signer à Toulon et il ne reviendra pas. La mi-temps est sifflée sur le score de 12 à 8 pour les locaux. — Tu vas le fermer oui, ton compte Instagram ?! La seconde période n’offrira pas de rebondissements majeurs, si ce n’est ceux des défenseurs anglais contre Picamoles. La mêlée règle le tir et la touche perturbe l’alignement des Anglais, écrasés par la puissance de feu des mangeurs de cassoulet. Les Sarries s’entêtent alors à pratiquer un jeu large-large stérile. Owen Farrell se chie dessus, un peu comme à chaque match un peu difficile qu’il a à jouer. Prions donc pour que Stuart Lancaster continue à faire semblant de ne pas remarquer que George Ford est 100 fois meilleur. Doussain, lui, continue d’enquiller. Yann David perd un œil mais revient en jeu après s’être fait soigner, Guy Novès jugeant que de toute façon cela ne lui servait pratiquement à rien sur un terrain de rugby. Le frère Vunipola N°2 prend un carton jaune car Alain Rolland lui non plus n’aime pas les doublons. Les Anglais ne sont malgré tout pas décrochés au score, les Rouge et Noir étant incapables de marquer un essai malgré une nouvelle grosse percée de Hosea Gear, qui décidément va vraiment très vite quand il se sent un peu concerné par le match. Au final, un bon ballon porté permet à Doussain d’obtenir et de passer la dernière pénalité du match, sécurisant ainsi la victoire des siens. Toulouse est en ¼ tout en ayant perdu contre le Connacht en poule : la similitude avec le parcours du XV de France lors de la Coupe du monde 2011 devrait donc les pousser à se faire sodomiser en finale par un club irlandais arbitré par Nigel Owens. — Allez fais pas la gueule, c’est pas grave si même un talonneur joue mieux que toi en 10. Les Soldats de l’Empire Capitoliste : Le genre de match où personne ne réussit vraiment à faire un mauvais match, même Yann David. Titularisé au poste de demi de fermeture, Jean-Marc Doussain n’a rien fait de génial ballon en main, mais il a bien buté et plaqué pour deux, ce qui est sans doute ce qu’on lui demandait sachant qu’il jouait à côté de Clément Poitrenaud. Ce dernier a ainsi pu faire le show avec une passe entre les jambes et une chandelle arrachée dans les bras d’Ashton. Yoann Huget et Hosea Gear ont été particulièrement incisifs sur les quelques ballons qu’ils ont touchés, même si le second est responsable de l’essai d’Ashton. Médard a semblé fébrile sur quelques actions, avec un jeu au pied digne d’un ouvreur du XV de France, mais il a rectifié le tir en fin de match. Devant : LOUIS PICAMOLES. Voilà. En dehors de « ça », bon match également de Thierry Dusautoir, qui revient comme toujours à son niveau à l’approche du Tournoi. Comme quoi, René Bouscatel n’a pas besoin de pleurer parce qu’il ne pourra plus faire jouer ses internationaux : même avant la signature de cette fameuse convention, son capitaine se débrouillait déjà pour ne réellement jouer que 6 matchs par an en club. Mention spéciale également à Chiliboy Ralepelle. Discret depuis son arrivée, le second-couteau sud-africain a été performant dans le jeu et en touche. Conclusion : Si « un club italien, c’est 10 points », on notera que cette année un club anglais c’est 8 points : Toulon et Clermont l’ont confirmé. Gagner une double-confrontation contre les Saracens est évidemment une belle performance. On peut toutefois douter que ces Anglais un brin limités soient de réels prétendants à la victoire finale. Le Munster, le Leinster et l’Ulster seront probablement plus retors, sans même parler des deux autres gros milliardaires du Top 14. En attendant, les Rouge et Noir pourront continuer de bosser sur leur jeu offensif, toujours un brin brouillon malgré quelques fulgurances sur ce match. Je vous laisse, il y a Adolf Hitler qui vient d’entrer dans le Cyber-Café, il veut le PC pour aller regarder la dernière vidéo de Dieudo. A plus les petits loups, et ne faites pas trop de bêtises où vous finirez comme moi : mort ou au RSA. Le rugby-gang-bang, des sensations pures.