Pastigo et Gregory Le Mormeck analysent USAP – ASMpar Pastigo 05 December 2013 3 Pastigo et Gregory le Mormeck s’unissent et se mêlent pour vous parler d’USAP-ASM. Compte-tenu des circonstances, c’est Pastigo qui sera derrière. Le choc de la France d’en bas. Un match entre L’USAP et l’ASM est toujours particulier, en tout cas si on est Auvergnat ou Espagnol puisque les autres en ont quand même rien à secouer. Selon la tradition, il s’agit d’une rencontre sous tension. On pourrait croire qu’il s’agit d’un rite initié par Le Corvec et Cudmore mais la coutume est bien plus ancienne. Il faut dire que gitans et pécores n’ont jamais fait bon ménage, les impacts sur les caravanes répondant aux vols de poules. USAP-ASM, c’est le symbole de cette tension communautaire. Et seule l’autorisation de bêches et de serpettes sur le terrain pourrait rendre ces deux minorités un peu plus tarées. Pourtant malgré une haine séculaire, les deux rebus dégénérés ne peuvent subsister l’un sans l’autre. A l’instar de l’alliance symbiotique entre deux bactéries pour former un seul organisme encore plus dégueulasse, l’USAP et l’ASM se nourrissent l’un de l’autre. Enfin c’est surtout l’USAP qui nourrit l’ASM depuis quelques temps, le second ayant trouvé là son nouveau Bourgoin en plus sale. A chaque déplacement chez les coéquipiers de Nicolas Mas, Lhermet glisse dans la poche de Vern sa liste des commissions. D’une petite tape sur la joue, il en profite pour lui refiler tout un lot de pièces en cuivre, ajoutant d’un ton paternel qu’il pourra garder la monnaie. Vern a pris l’habitude, il sait ce qu’il doit faire. Alors quelques heures avant le match il se promène en centre-bourg, et plus particulièrement dans les favelas dans lesquelles se terrent les Îliens sans papiers piégés au centre de formation. Négligemment il fait tomber quelques pièces derrière lui, pour les débusquer. Attiré par le rêve d’un monde doré, le joueur catalan sort de son trou. Alors Vern lui jette un regard complice : « Chez moi, c’est l’Eldorado. Ramasse ces quelques pièces et penses-y : chez moi tu pourras faire fondre tout le cuivre que tu veux. » La technique est rodée, elle est efficace. Chaque année l’ASM récupère les quelques joueurs qui à eux seuls ont sauvé le club de la relégation et un nouveau cycle redémarre. Mais le Catalan qui a saisi la combine, est de plus fort chiffon que l’Auvergnat ne l’ait jamais débarrassé de Marty. Cette année M. Patate a la charge de faire perdurer le plan anti-ASM, initié depuis quelques années et largement perfectionné par Marc Delpoux. Celui-ci consiste donc à perdre à tout prix, même quand c’est impossible, et de la manière la plus débile qui soit, afin que Lhermet rentre bredouille. Chaque année le savoir-faire catalan s’améliore, n’oublions pas que c’est l’USAP qui a fait passer Buttin en un match de Crabos de remplacement à sélectionnable en équipe de France. Cette année est un grand cru, et nous retrouverons : – Une domination dans tous les secteurs de jeu pendant presque une mi-temps, sans marquer. – Une finition pérezienne. – Une phase à 15 contre 13 sans tenter le moindre intervalle. – Un Guitoune avec une moustache ridicule pour le faire passer pour un vulgaire Castrais. – Une soixantaine de blessés et une équipe morte à la 60ème. Installez vous, une main dans le slip, c’est parti. Le match On en rêvait, ils ne l’ont pas fait. Du côté des Pouilleux, Julien Bardy arbore fièrement sa tronche d’homme singe sur le terrain alors que côté Gitans, JP Perez est retenu par un rendez-vous professionnel chez Cuivrorama. Du coup pas de confrontation pour les 2 cerveaux du championnat. On n’a plus vu d’affluence correcte à Aimé Giral pour un USAP-ASM depuis la retraite de « Maître Le Corvec ». Dès le début du match, les Clermontois emmenés par Dan C.., par Luke M…, par Mike Delany se montrent dangereux en perçant la défense poricalesque des Catalans. Quand c’est le tour de Rougerie de percer, tout le monde a bien compris que le remake de la finale 2010 est en marche. Les mêlées pourries s’enchaînent, ce qui a le don d’énerver la « Rousquille » notre pilier géorchien, qui cherche l’occasion de se réchauffer par tous les moyens. Il faut attendre la 20ème minute de jeu pour voir le premier essai de la partie. Sur une ingénieuse passe de Guy Toune pour Camillo Pez, Nakaitaci – qui s’est soudain rappelé que Sivivatu venait de signer dans l’Aveyron – décide de tenter l’interception et passe la seconde pour aller aplatir. Pour bien que vous compreniez ce qui va suivre, il faut que vous sachiez que l’USAP joue en mode expert. Vous savez, comme quand vous jouez à COD et qu’une seule balle suffit à vous tuer au lieu d’un chargeur entier d’habitude. Cette fois c’est pareil : sur chaque action les Catalans perdent un joueur. A la 17ème, c’est Narraway qui sort sur blessure à la cuisse, à la 21ème c’est Marty, qui venait justement de découvrir qu’il avait des mains. On y reviendra plus tard car vient le moment de la méthode gastro. Sur un éclair de génie (et de vitesse, étonnant pour un gros), Lopez transmet la balle à Hook puis à Mjekevu qui aplatit dans l’en-but. M. Minery qui était en train de fumer une clope à 25 mètres de là décide de refuser l’essai. La gronde monte dans les tribunes présidentielles d’AG, les 26 spectateurs présents font vraiment entendre leur désaccord. S’en suit une succession de mêlées où bizarrement les Catalans vont défoncer les Jaunes à 3 reprises. L’essai de pénalité ne viendra qu’après la 123ème mêlée, Clément Ric demandant à sortir pour se ressouder une vertèbre. 13-7 On reprend la fanfaronnade, c’est au tour du Grand Tao de sortir blessé au genou (pour la 456ème fois depuis 2 ans). La mi-temps est sifflée sur le score de 16 à 10, on dira que les 2 équipes salopent quasiment tout ce qu’elles entreprennent, aussi bien l’une que l’autre. Dès la reprise, c’est Rousquille qui doit sortir (pour les Parisiens, les cons et les autres, c’est un gâteau rond avec un trou au milieu recouvert de sucre glace. Oui voilà Ducon, comme un donuts mais en catalan). Comme prévu, ce bon vieux Vern fait rentrer la cavalerie pour éviter la douche écossaise (poil !). Les Catalans, ne disposant plus que de Perry Freshwater et Marius Tincu sur le banc, vont avoir du mal à tenir la baraque. Ils subissent dans le jeu dans l’axe et à la 54ème cette petite pute de Lacrampe marque son essai, 16-17, tous le monde retient son souffle. Vous noterez ici que Morgan Parra n’a pas fait le déplacement jusqu’à Perpignan. Il aurait selon toute vraisemblance prétexté un désaccord avec une famille clermontoise ayant des ramifications catalanes, et n’aurait pas souhaité mourir. A la 57ème, sur un coup de pied à suivre de Mjekevu, il faudra toute la putasserie du grand blond pour sauver un nouvel essai catalan. Jusque-là discret, M. Patate n’en pouvant plus enlèvera sa doudoune à ce moment. Heureusement pour lui, 2 minutes plus tard c’est Guy Toune – le meilleur marqueur d’essais français depuis Emile N’Tamack – qui franchit la ligne pour son essai syndical, 23-17, les supporters clermontois sortent les vouvouzela (qui viennent d’arriver en Auvergne la semaine dernière). 71ème, c’est au tour de Biche d’inscrire son essai ! 2 essais en 2 matchs : retourne à la pêche, merde ! Bon vous l’aurez compris, c’est le moment où tout le monde pleure sur l’USAP, les pauvres qui perdent encore à la maison pour la 2ème fois de la saison. 23-30 pour un match amical, certains parleront de beau rugby. Moi je retiendrai seulement la gestion du match, par les kinés de l’USAP. Le plus beau duo comique du Top14 nous a encore gâtés cette année, de sorte qu’on attend qu’il y ait un prix en jeu, comme dans toutes les grandes rencontres inutiles dont tout le monde se fout. Le trophée René Coty semble donc tout indiqué. L’an prochain, si l’USAP n’est pas intégrée à la Ligue Celtique entre temps, on devrait retrouver des nains, des cracheurs de feu, et un drop contre son camp de Marty. J’ai hâte.