Le Lab’Hauts de Seine analyse RCT- RM 92 (41-14)
par Ovale de Grace

  • 28 August 2013
  • 13

 

Par Ovale de Grâce

 

Le contexte

Les moches ne sont pas encore rentrés à Paris, c’est encore les vacances et le classement a encore son air de branleur bronzé. Mahout et ses compères s’en vont donc, avant le retour de la grisaille monoxydo-carbonée, tâter de la cagole et du rosé de Bandol.
Sur la feuille, on dirait un match au box-office entre « The Expendables » et « Scout toujours », certains sont venus avec leur bite et leurs biscottos, les autres avec leur bite et leur couteau, on prie fort pour que ça fasse pas trop mal, mais vous savez ce qu’on dit, la foi déplace les montagnes de muscles. Monsieur Poite, lui, est venu avec sa nouvelle passion pour la vidéo.

 

john-ford

 

Le match grosso merdo

Fini sur un score palindromique (sa mère), c’était un match comment dire… Douloureux. D’ailleurs, j’ai pas très envie de vous parler de rugby, d’ailleurs j’y connais rien, j’ai envie de vous parler de cinéma et de l’époque où son économie a dû se plier aux exigences télévisuelles ainsi qu’aux exigences prostatiques des téléspectateurs. Les films se virent saucissonnés sur nos petits écrans par de la pub fort mal à propos, et si nos vessies se virent soulagées, on n’était plus capables de raconter le film à la fin tellement il avait été entrecoupé. Bin là, c’est pareil….
Donc ça commence par un essai de John Smith Wayne, le seul qui arrivera à suivre le match jusqu’au bout. Les cowboys frappent fort. Les Indiens essayent de défendre leur honneur et tournent en rond autour du campement yankee sans vraiment arriver à décrocher un scalp. Raging Matadigo Bull essaye de lancer une offensive mais John Poite Ford trouve que ça passe pas très bien à l’image et finit par décider de couper l’action au montage. Les Indiens n’arrivent même pas à avancer un peu quand le Shérif met le mercenaire Bruni à l’ombre pendant 10 minutes.
Les assauts s’amorcent plutôt pas mal de chaque côté des belligérants, mais le réalisateur n’est jamais content et entrecoupe les scènes les plus épiques d’insupportables « coupez ! coupez ! », les chevaux s’essoufflent à force d’être stoppés dans leurs courses folles à travers la prairie et les Indiens tentent des impro et Raging Matadigo veut faire une cascade comme au bon vieux temps des grands westerns en plongeant dans un ruck. Il est pas hyper doué en camouflage et le réalisateur met les Indiens à l’amende juste avant l’entracte qui se finit sur un sage 13-6.
Bonbons, chocolats esquimaux !

La seconde mi-temps est un enchaînement de plan-séquences qui démontreront au spectateur un tantinet désabusé que les cowboys, ce ramassis de renégats et de mercenaires, sont bien plus forts avec leurs Smith et Wesson tout droits arrivés des meilleures fabriques par cargo que les Indiens avec leurs armes artisanales.

Les Indiens se font littéralement massacrer dans la Vallée de la Mort et s’en retournent boire leur désespoir au saloon, dont on leur ouvre quand même les portes, sur un score de 41-14.

 

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L’action

Comme dans tous les films de cowboys et d’Indiens, il y a un moment où l’action s’essouffle (surtout quand elle est systématiquement coupée), les acteurs trépignent…. Karim Geronimo Ghezal en a plein le cul est envoie son tomahawk sur Butch Cassigiovanni qui a pas particulièrement l’intention de lui répondre avec son lance-pierre. Carton rouge pour tous !

La poitrenade

En l’occurrence une Poitenade… La réalisation et le montage sont complètement à revoir !

 

Le joueur

John Smith Wayne, le justicier ultime, œil aiguisé, tir précis guidé par une infaillible testostérone .

 

john wayne

 

La décla

Benjamin Lapeyre, comme un goéland, en exil de sentiments : « Il faut prendre conscience que les vacances sont finies ».

 

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La morale de l’histoire

On peut reconnaître, avec une admiration teintée de lassitude la supériorité des Cowboys, au fond du fond, on garde toujours de l’affection pleine d’espoir pour les Indiens.

Attention également aux réalisateurs à ne pas vouloir trop bien faire, à force de vouloir faire du John Ford, on finit par faire du western spaghetti.

 

Révolte

 

Bonus DVD : L’avis du Cinémourad’Labo, par Pilou. 

D’un western aux airs de blockbuster, on retiendra la victoire à 5 points contre un concurrent direct et on remerciera les choix du réalisateur qui, s’ils n’avaient pas été les mêmes, auraient sans doute permis aux Indiens de la tribu des Hauts de Seine de faire bien meilleure figure. Rendez-vous au match retour.
Les plus fanatiques cinéphiles toulonnais n’auront cependant pas manqué de constater que si la ligne de 3/4 est composée de doublures, elle a déjà fort belle gueule.

En parlant de fanatique justement, j’aimerais poser une question.
Depuis quelques années maintenant, certains spectateurs se plaisent à crier un vaillant “Ho Hisse enculé” à chaque entrée d’une mêlée.
Qui êtes-vous ? A quoi cela vous sert-il ? N’avez-vous pas compris que d’une part ce slogan ne s’adresse pas à la bonne audience (même dans les pires matches) et que d’autre part, vous vous êtes sensiblement trompés de sport/film/ambiance/stade ?

Les séries Z, c’est à droite en sortant du centre-ville.