La tournée d'été en NZ, premier match (23-13)par La Boucherie 13 June 2013 25 Par Le Stagiaire et Ovale Masqué Contexte : Les Tournées d'été, c'est un peu comme Fort Boyard : c'est ringard depuis plus de 20 ans et plus personne ne regarde, mais on continue quand même. Il faut dire que c'est quand même une belle idée à la con : opposer 30 Français aux grosses mâchoires et proches de l'infarctus après une saison à 55 matchs à 30 All Blacks qui viennent à peine de reprendre la leur et qui n'ont pas eu le temps de faire autre chose que de la muscu. Voilà un concept qui représente à lui seul l'absurdité du calendrier du rugby international. On serait bien tentés de proposer aux Néo-Zélandais de délocaliser leur île de merde en Europe – ça leur évitera les tremblements de terre et ça leur fera un chemin plus court pour signer à Toulon une fois la trentaine passée – mais ces idiots ne veulent rien entendre. « Pauvres fous, vous périrez tous dans les flammes » comme nous le disait encore récemment Guy Novès après son footing matinal de 35km à Leucate. Mais ces rencontres estivales (enfin surtout pour nous, chez eux il fait juste -21 degrés en ce moment) restent malgré tout une tradition que l'on se doit de respecter, et aussi et surtout une grande source de vannes pour nous autres puisque ce sont ces tournées-suicides qui nous permettent encore aujourd'hui d'évoquer les éphémères carrières internationales de Frank Montanella, Grégory le Corvec, Nicolas Laharrague, Benjamin Thiery ou encore David Janin. Si ces noms ne vous disent rien, c'est normal, c'est parce que vous avez une vie et que vous ne vous levez pas à 9h pour voir du rugby-bukkake en strimigne. Pour cette année, PSA est donc resté fidèle à la tradition en composant un mix de joueurs expérimentés et de nouveaux venus. La grande nouveauté cette année, c'est l'arrivée massive de méchants étrangers, ces mercenaires qui viennent salir notre drapeau : Claassen, Le Roux, Kotze, Nakaitaci. Car n'oublions pas que les Valeurs © du rugby c'est la fraternité, le partage, la solidarité, mais aussi la xénophobie et le rejet de l'autre. Surtout s'il est toulonnais, d'ailleurs. Pierre Villepreux revisite le mythe du bon sauvage et nous explique pourquoi les Fidjiens sont si forts : « Ce type de capacités vient de leur formation physique et technique. Tout d’abord les appuis: dans un milieu naturel semé d’embûches, leur jeu de jambes se développe magnifiquement car les pieds nus, ils doivent jouer entre corail et sentiers escarpés pour éviter les embûches et pièges de la jungle ou du récif » (à lire ici) Les équipes : Côté français, Ouin-Ouin s’est retrouvé bien verni des éliminations précoces du Stade Toulousain et de Clermont en Top 14 puisqu'elles lui ont permis d’aligner une équipe ayant eu le temps de préparer le match autrement que dans l’avion pour venir jusqu’en Nouvelle-Zélande. Un vrai soulagement pour les joueurs qui auraient probablement préféré regarder le film « Les Survivants » plutôt que faire l’analyse vidéo du dernier Tournoi pendant le trajet. On retrouve donc une ossature plutôt compétitive avec Maestri, Dusautoir, Picamoles devant et Fofana, Fritz ou Huget derrière. PSA profite également de la tournée pour donner sa chance au jeune Camillo Pez (frère de l'illustre Ramiro) à l’ouverture et au profondément catalan Adrien Planté à l’aile. Maxime Mermoz est quant à lui titulaire sur le banc, comme d’habitude (il est d’ailleurs Mayor du lieu sur Foursquare). Enfin, notons la présence parmi les remplaçants de Jean-Marc Doussain, qui apporte pour l'occasion toute son expérience face à cette équipe qu'il connait bien. En face, Steve Hansen et les Blacks ont préparé le match « à la française » (en trois jours donc). Ils ont fait le choix d'aligner une équipe équilibrée entre jeunes prometteurs (Coles, Savea, Ben Smith) et vieux briscards pas forcément en grande forme en Super Rugby (Nonu, Dagg). Il doit également se passer des services de Dan Carter qui (de source sûre) se serait cassé la main en retapant sa nouvelle maison à Collioure. Les deux principaux artisans de la victoire des Tout-Noirs face à ces mêmes Français en finale de la coupe du monde 2011 (Richie Mc Caw et Craig Joubert) sont aussi absents. Mais Wayne Barnes est là, lui. C'est donc un peu la roulette russe pour les deux équipes puisque l'officiel anglais n'est assurément pas malhonnête, mais tout simplement incompétent. On se dit alors qu'avec un peu de chance on pourra sodomiser arbitralement les Blacks comme lors du ¼ de finale de la Coupe du Monde 2007. Petit point Challenge Christine Boutin de la consanguinité : les Blacks joueront avec 3 Smith sur le terrain, ce qui est bien mais pas top, le Pays de Galles réussissant fréquemment à aligner 11 Jones dans son équipe. Le changement selon PSA : il ose titulariser un moche à la charnière. Du jamais vu depuis David Aucagne. Le match : Après le passage protocolaire des hymnes (l’interprétation de l’hymne néo-zélandais nous replongeant en pleine période de Noël au mois de juin) vient celui du Haka, que les Français décident cette fois de suivre sans réactions faciales surjouées ou chorégraphies Kamel Oualiesques. Notez que les Bleus recevront encore une amende de 5000 euros de la part de l'IRB, cette fois à cause de la coupe de cheveux d'Antonie Classeen. D’entrée de jeu, les Bleus cherchent à marquer des points et en bonne position, Camille Lopez rate un premier drop. En tribunes, les pieds sur le siège de devant et les mains dans le froc, Talès s’esclaffe et se mouche dans son tee-shirt « Castres Champion » qu'il n'a toujours pas enlevé depuis la semaine précédente. Moins de cinq minutes plus tard, Machenaud amorce une contre-attaque et trouve le relais de Thierry Dusautoir qui lance Florian Fritz (à noter qu'au pays des hobbits, si lancer Florian Fritz est accepté, lancer Marc Andreu serait particulièrement mal vu). Le centre qui n'a pas été retenu dans le groupe du Stade Toulousain pour les phases finales du Top 14 a évidemment des fourmis dans les jambes. II contourne Ma’a Nonu en profitant de l’espace laissé par son sourcil manquant, prend l’intervalle (première chose qu’aurait été incapable de faire Yann David), dépose Israel Dagg, joue parfaitement le deux contre un (deuxième chose qu’aurait été incapable de faire Yann David) puis sert Fofana qui va marquer en moon-walk. Machenaud transforme et l’équipe de France mène 7-0. Aaron Cruden, qui tente tant bien que mal de faire oublier l’absence de Dan Carter, va rater successivement deux pénalités avec un panache qui n’est pas sans rappeler les plus belles tentatives de Piri Weepu. Heureusement pour les champions du monde, Wayne Barnes a des choses à se faire pardonner. Ainsi, s’il a créé une polémique en dormant dans le même hôtel que les Néo-Zélandais, c’est bien les Français qu’il va baiser pendant tout le match en les sanctionnant sans relâche pour des fautes plus ou moins évidentes. La troisième pénalité est la bonne pour l’ouvreur All Black qui permet à son équipe d’ouvrir son compteur. Dix minutes plus tard, c'est Ben Smith qui prend l’intervalle malgré un joli plongeon de Dusautoir (bel hommage aux prestations de Christian Califano dans Splash) et qui d’une passe « à la toulousaine » envoie Aaron Smith (aucun lien, fils unique) à l’essai. Cruden transforme et les Blacks prennent la tête au score pour la première fois du match. Loin d’être assommés, les Frenchies repartent à l'assaut de l’en-but adverse et après un joli travail de Planté, mettent les All Blacks sous pression. Fritz tente un petit coup de pied par dessus la défense, ce qui, à défaut d’être efficace, a le mérite d’être drôle. C’est contré et l’arbitre revient à la pénalité, transformée par Machenaud. On commence à se réjouir de la jolie résistance française offerte à la machine All Blacks et c’est le moment que choisit Ma’a Nonu pour calmer tout le monde. Lancé au centre du terrain, le Néo-Zélandais envoie un poke à Camille Lopez qui s’écroule à ses pieds sans sourciller, avec un panache qui n'est pas sans rappeler les plus belles tentatives de plaquage de Lionel Beauxis. Il trouve le relais de Aaron Smith qui n'a alors plus qu'à temporiser pour donner le ballon d’essai au « remplaçant de Richie McCaw » (qui s'appelle Sam Cane mais tout le monde s'en branle, il paraît que même ses parents ne l'appellent que par ce qualificatif). Avec la transformation du sosie boutonneux de Sean Penn, les champions du monde rentrent au vestiaire avec sept points d’avance. Maxime Médard à la mi-temps. Ah non, c'était pendant le match en fait. Après la pause et la sortie de Machenaud, c’est Lopez qui prend le relais dans les tirs au but français, avec succès comme en témoigne sa pénalité qui permet aux tricolores de revenir à 17-13. Quelques minutes plus tard, la mêlée française réussit à obtenir une pénalité, une des premières (et des dernières par ailleurs) gracieusement accordée par Wayne Barnes. Pendant le direct, il paraît difficile d’expliquer une telle défaillance du pack français dans ce secteur de jeu. Si la première ligne française semble effectivement s’écrouler, les Blacks ont l'air d'avoir tendance à anticiper un peu l'entrée en mêlée, ne facilitant pas les choses. L’idéal pour juger objectivement aurait peut-être été d’avoir la vision et le son de l’arbitre lors de ces phases de jeu. Une caméra qu’on lui poserait sur la tronche par exemple. Bon, ça servirait à rien 90% du temps et comme à chaque fois qu'on leur donne un nouveau jouet, les réalisateurs en abuseraient jusqu'à nous filer la gerbe, mais c'est typiquement l'angle de vue qui aurait pu être intéressant pour mieux comprendre ce qui a bien pu se passer pendant 80 minutes. Quoi qu'il en soit, cette pénalité obtenue miraculeusement n'aboutira à rien puisque Camille Lopez ne la transformera pas, laissant les Bleus à quatre longueurs. Alors que Cruden avait rajouté trois points au compteur des locaux quelques instants plus tôt, Planté prend l’intervalle et déchire le premier rideau adverse. D’une passe acrobatique il trouve le relais de Fritz qui, à cinq mètres de l’en but, réussit à passer les bras pour Picamoles. Malheureusement le troisième ligne centre est aussi adroit avec ses mains que Julien Malzieu avec ses pieds et ne parvient pas à contrôler la balle (un peu foireuse). Pour sa défense, on rappellera que le concept de passe semble déjà un peu abstrait à Louis Picamoles, alors si en plus elle vient de Florian Fritz, l’action avait de quoi le surprendre. La fin du match sera terne, les Français ne réussissant pas à passer la vitesse supérieure pour contourner la défense des Blacks. Les problèmes de la conquête française ne s'arrangeront pas non plus avec les entrées de Kotze et Debaty, ces deux étrangers qui n'y connaissent rien à la culture de la mêlée (d'après Grégory le Mormeck, nous on y connait rien). Kotze, alias Engagé Baleine, subira d'ailleurs un bizutage au moins aussi humiliant que celui de son sosie de Full Metal Jacket. De mémoire bouchère, on avait plus vu ça en Equipe de France depuis Julien Brugnaut contre l'Irlande en 2008. Comme quoi, quand il veut, PSA peut réussir à être aussi drôle que Lapinou. Une dernière pénalité de Cruden scellera définitivement la victoire des Tout-Noirs. Malgré un bon match, les Bleus auront été incapables de s’adapter à l’arbitrage en mêlée et trop pénalisés de manière générale pour l’emporter. Ils ont également manqué d'efficacité : un seul essai marqué malgré 9 franchissements, contre 7 et 2 essais pour les Blacks. Comme Pilou dans une partouze, les Blacks profitent du moindre trou pour aller au bout, tandis que les Français semblent encore manquer de vitesse d'exécution et de précision. Mais cette performance avait nettement plus de gueule que celles du dernier Tournoi, avec une défense solide et pas mal d'initiative en attaque. Cependant, si le score a longtemps été accroché, il ne faut pas oublier que Cruden laisse échapper une bonne dizaine de points au pied et que, compte tenu du temps de préparation de l’adversaire, c’était peut-être le test-match le plus abordable des trois. Celui de samedi prochain s’annonce déjà beaucoup plus compliqué pour le XV de France. Si on en croit le théorème du French Flair, c'est donc autant de raison d'espérer. Oeil pour oeil, dent pour dent : les représailles de Fulgence Ouedraogo après la sodomie arbitrale de la Coupe du Monde 2011. Les joueurs : Les Bleus : Plutôt une bonne première pour Camillo Pez, bon dans l'animation comme le jeu au pied. Il se troue néanmoins sur l'action de Nonu : ce sera certes ni le premier, ni le dernier, mais le Bordelais semble tout de même offrir moins de garantie en défense que Talès. Planté est ce joueur toujours excellent avec l'USAP, mais qui ne marque jamais d'essais. Il a été fidèle à lui-même lors de ce match en étant très bon et en réalisant deux percées qui n'aboutiront sur rien. Fritz a fait taire ses détracteurs en une seule action avec une prise d'intervalle et un deux contre un (pas forcément évident à jouer, en plus) avec Fofana. Il est d'ailleurs l'arrière français qui a le plus passé le ballon au cours du match. A part ça, il a fait du Fritz assez classique. Fofana a encore montré qu'il était un finisseur de classe internationale, mais il a fait un match plutôt discret en dehors de son essai. Et si on le testait à l'aile ? LOL. Si Damien Chouly est capable de jouer un match de rugby 10 minutes après être sorti d'un avion, Maxime Médard, lui, a besoin au moins de deux bonnes semaines pour se faire au décalage horaire. Transparent et même un brin nonchalant contre les Blacks, il a joué le match de sa vie 3 jours plus tard contre les Auckland Blues, dans un match qui comptait pour du beurre. Au moins, le message est passé pour PSA, Mad Max veut jouer à l'arrière. A l'arrière justement, Yoann Huget a été plutôt bon, malgré deux trois actions Chaplinesques. Finalement, il nous a ému en nous rappelant un peu Cédric Heymans : comme son prédécesseur au Stade Toulousain, Bubulle affiche un ratio un exploit/une connerie assez impressionnant. A la mêlée, Maxime Machenaud a fait un match assez correct avant de sortir sur blessure. Jean-Marc Doussain a exaspéré les supporters toulousains tout au long de la saison. Vraisemblablement il va encore plus les énerver après ce match, puisqu'il a prouvé dans cette rencontre qu'il pouvait être très bon quand il le voulait. Impression confirmée contre les Blues. Enfin Michalak est rentré juste pour se faire encore insulter sur les réseaux sociaux. Mission accomplie : pourtant, en dehors d'un coup de pied contré sans conséquences, il n'a pas été particulièrement mauvais. On aimerait bien taper sur Mermoz pour changer, mais lui n'entre même pas en jeu (ou alors quand il le fait, personne ne le remarque). Fulgence Ouedraogo a fait un bon match en Equipe de France. C'était tellement suspect qu'il a fini par se blesser au bout de 35 minutes, pour être remplacé par un Yannick Nyanga lui aussi à la hauteur. Dusautoir a été très actif avec 13 plaquages. Bon ça, c'est normal. Le plus fou c'est qu'il a réussi 7 passes dans le match, ce qui doit égaler son total en équipe de France au cours de ces 8 dernières années. Picamoles, lui, a paru un peu émoussé après avoir disputé tous les matchs du Stade Toulousain à 1 contre 15 tout au long de la saison. Puis quand il essaye d'attraper un ballon, il nous rappelle vraiment trop Sammy de Scoubidou. Match correct quoiqu'un peu discret pour le duo Maestri/Vahaamina, qu'on avait vu plus en forme pendant le Tournoi. Le trio Domingo – Szarzewski – Ducalcon a été plutôt bon dans le jeu ainsi qu'en mêlée malgré un arbitrage en mode random. Debaty, Kotze et Guirado (le meilleur talonneur de France mais personne le sait car personne regarde l'USAP ©) ont pris cher dans ce secteur, bien aidés par un Barnes qui s'est subitement pris pour un cowboy en décidant d'arbitrer cette phase de jeu à laquelle il ne comprend pourtant rien. On avait la preuve que Dusautoir a réussi une passe… malheureusement, le ballon cache son visage, c'est peut-être un fake. Les Tout-Noirs : Aaron Cruden a apparemment un complexe de Dimitri Szarzewski : en Super Rugby, ça fait bien un an qu'il est meilleur que Dan Carter. Mais quand il porte le maillot des Blacks, il n'arrive pourtant pas à se hisser à son niveau. Tout le contraire de Ma'a Nonu, pas brillant en championnat mais qui répond présent à chaque fois en sélection. Son compère Conrad Smith a été bon sans plus (ce qui à l'échelle de n'importe quel autre centre de la planète, correspond à un niveau excellent) et a lancé un formidable message d'espoir à David Skrela : on peut être un excellent joueur de rugby en ayant le charisme d'un tabouret et en faisant 20 commotions cérébrales par an. Ben Smith est inarrêtable avec les Highlanders en ce moment et n'a pas déçu, en étant notamment à l'origine du premier essai des Blacks. Il pourrait glisser à l'arrière et donc toucher plus de ballons au prochain Test, ce qui n'est pas trop une bonne nouvelle pour nous. Enfin le troisième Smith, le demi de mêlée, a aussi été très bon, ce qui semble confirmer que les All Blacks ont enfin trouvé le 9 qu'ils cherchaient depuis au moins 6 ans. Devant, très bon match de la troisième ligne composée par Kieran Read (le meilleur joueur du monde mais personne le sait car personne regarde l'hémisphère sud ©), Sam Cane (le futur Richi Maco ©) et Liam Messam (le gars qui est très bon mais un peu loser, puisqu'il a eu toutes ses sélections avant et après la Coupe du Monde 2011). Retallick et Romano (sans doute un futur joueur de l'USAP) ont également bien fait le job. La première ligne All Black paraissait prenable avec un Owen Franks accompagné par les moyennement expérimentés Coles et Crockett – qui en plus, venait sans son coéquipier Tubbs. Finalement, ils ont bien tenu le coup et ont été plus malins que la première ligne française. La suite : La suite, c'était mardi contre les Blues. top essay writers Si vous croisez cet individu avec un fusil dans les chiottes de l'Eden Park, soyez prudents, il est potentiellement dangereux. zp8497586rq