Compte rendu ASM-Munster
par Pastigo

  • 01 May 2013
  • 47

Par Pastigo,

Une demi-finale de H Cup. Des Irlandais. Des roux irlandais. Des putain de roux irlandais. Rien de tel pour se rappeler les bons souvenirs de quelques campagnes épiques. Et une armée de fanatiques décidés à griller leur 13ème mois pour emprunter l’A75, axe judicieusement choisi puisque gratuit, ce qui présente ici un charme certain. Montpellier peut donc se targuer de voir se jouer la H Cup, à défaut de jouer l’Amlin.
C’est que cette dernière n’est pas donnée à tous, seul le Leinster a réussi à s’extirper du piège Heineken. Toulouse avait pourtant fait bonne figure avec un parcours presque parfait, mais il n’y aura que le grand Stade Français distillant assez de classe pour faire briller nos couleurs.
En attendant les secondes mains doivent se satisfaire de bière en coupe, que même les Écossais boudent, afin de rejoindre Dublin. Chez des Irlandais. Des roux irlandais. Des putain de roux irlandais.

Ça a l’air sympa l’Irlande. Déjà parce qu’ils picolent. C’est toujours un lien très fort entre supporters. Et aussi parce qu’ils ne peuvent pas piffrer les Anglais, et ce depuis bien avant les premiers tournois. Sans entrer dans les détails, on a inventé le rugby pour que les deux pays s’entre-tuent de manière plus propre et équitable.
Pourtant là, on est quand même face à la branche bien dégueulasse de l’Irlande, vu qu’on a déjà viré celle qui joue bien. L’ASM possède les deux meilleurs marqueurs du tournoi, le Munster a O’Gara. L’ASM envoie de toute part sur les ailes comme au centre, le Munster a O’Gara. Et O’Connell aussi, contre lequel Interpol ne peut toujours rien tant qu’il ne rendra pas la cape d’invisibilité de McCaw.
Mais le Munster c’est deux Coupes d’Europe quand les Jaunards jouissent d’un palmarès d’une demi-finale fofanée. 109 matches joués par les Rouquins, ça fait 8720 minutes de pick&go, c’est aussi incroyable que c’est chiant, mais visiblement, ça paye.
Du coup, entre le mojo de Pierre Richard* et la pénible efficacité du Munster, ça ne fanfaronne que chez ceux qui n’ont toujours pas compris qu’on a toutes les cartes en main pour perdre comme il faut.

C’est donc au Stade de la Mosson que se retrouvent les deux protagonistes. L’ASM contre le Munster, un duel fromager.

Monsieur Owens, qu’on connaît bien puisque il est visiblement le seul avec Barnes à arbitrer les rencontres internationales depuis 10 ans, est équipé de la désormais indispensable Ref-Cam. Jamais le public n’a été plongé aussi près de l’action, pouvant admirer en haute définition la pelouse et quelques narines.

Avec l’accord de son professeur principal, nous avons également équipé un des joueurs auvergnats de la Bardy-Cam, instrument éco-citoyen qui se recharge tout seul suite à des chocs et qui aurait pu éclairer Tokyo pendant 7 ans à la fin du match. Voici donc le match vu de l’intérieur et le sujet qui a bien voulu se prêter à l’expérience.

 

Je suis contentJe suis content.

Julien est un jeune garçon très curieux qui montre un réel intérêt mais qui a besoin d’être un peu canalisé. Après un premier trimestre convainquant, notamment grâce aux TP avec son camarade Vosloo, il a su montrer une réelle aptitude au travail. La semaine passée à l’école est pourtant nerveusement difficile, et il a trouvé à l’ASM une activité périscolaire lui permettant de se détendre et de se dépenser.

Le match débute comme il ne faut pas, c’est à dire avec des Rouquins qui mettent la main sur le ballon et une pression en tas, en tas, puis en tas jusqu’à une faute auvergnate et une pénalité réussie par O’Gara. Voilà qui laisse présager le pire, un match super casse-couilles et piraté par les Irlandais comme c’était à craindre.

Julien derrière le plaqueur s'apprête à gratterJulien derrière le plaqueur s’apprête à gratter.

Mais fort heureusement, l’ASM va se mettre à claquer les miches du Rouquin furieux et remet la main sur le ballon. A peu de choses près, les Auvergnats ne leur rendront pas de toute la 1ère mi-temps.

Nous assistons alors stupéfaits au début d’un des plus beaux ballets de désossage jamais vus, les corps de 120kg volent dans tous les sens, à chaque impact on craint de voir partir une couille à mach2 éborgnant un supporter en tribune. Mais les deux équipes ont bien saisi l’idée et les notes artistiques se partagent, avec tout de même une préférence pour les loots maîtrisés à merveille par les Auvergnats qui font eux-mêmes voler en chicken-backflip des rougeots joviaux.
A force de pression dans l’axe et de bon gros coups dans ta gueule la défense du Munster-moche se disperse (ou se fait disperser plutôt) et Nalaga voit 3 de ses camarades démarqués sur son aile à 10 mètres de l’en-but. Ne se reconnaissant pas parmi ces joueurs, il décide de repiquer tout droit et tout seul. Et il marque le 1er essai du match, ce qui est plutôt une bonne idée puisque Vern l’avait déjà mis en joue depuis la touche, fouillant énergiquement sa cartouchière.

Julien plaque Murray.Julien plaque Murray.

L’ASM, terrible en défense, récupère chaque ballon et tente à peu près tout. Ballon porté, mêlée conquérante, percée au centre… Et toujours ces bons gros plaquages de bourrins. Les Rougeots commencent déjà à déguster.

Ça recule, ça traverse le terrain dans sa largeur. En fait, il semble clair qu’ils cherchent de plus en plus à s’enfuir et se lancent la balle pour ne pas être celui qui va mourir. Hines comme notre ami Julien veulent les manger, simplement. A ce jeu l’ASM obtient deux pénalités transformées par Parra et nous en sommes à 13 à 3.

Julien se relève d'un ruck.Julien sort la tête d’un ruck.

Les centres commencent à percer, Fofana, égal à lui-même, mais aussi un excellent King qui fait rêver le cheptel de Brock James. Seulement l’ASM enchaîne plusieurs bonnes occasions sans marquer, et c’est bien dommage puisque jusqu’au bout ces oublis ne feront cesser cette petite coulure à l’intérieur de ma cuisse.

D’autant que juste avant la mi-temps, les Rouquins viennent taper dans la motte et sont à deux doigts de rentrer au vestiaire avec leur sourire hideux. A croire qu’ils sont bons joueurs ou qu’ils ont trop étudié le jeu auvergnat, ça foire.

Le début de la seconde mi-temps sera partagé entre un massacre des avants et quelques vagues de tortures défensives, illustrées par notre ami Julien qui vient tenter de dévisser Zebo par la taille puis de l’enfoncer sous la pelouse. Le bougre ne veut pas décéder, ce n’est que partie remise.

O’Gara ne sait plus quoi faire et tape n’importe où puisqu’un tiers de son effectif a déjà perdu au moins un membre, ça ne marche pas top et il devient tout rouge comme quand il est pas content

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ou que Sexton se fout de sa gueule. Les avants auvergnats étant très contents d’être là, ils offrent après une bonne série de maraves une nouvelle pénalité que Parra réussit.
Bingo ! 16 à 3, le break est largement fait, on est en sécurité, l’occasion idéale pour se prendre un essai de Hurley bien construit via la botte d’O’Gara. Quelques part en Auvergne,je commence à dessiner des symboles tribaux sur les murs avec mes propres déjections.

vision floue 2Après une série de 37 tentatives de meurtre et l’application de 4 mètres de bandes sur le visage, Julien doit sortir un peu.

King, décidément monstrueux lui aussi, décide de se suicider dans une percée géniale et perd sa 17ème vie de la saison. La deuxième équipe de l’ASM entre peu à peu sur le terrain (ne parlons pas d’équipe B, ça ne sert plus à rien).

Clermont tente de gérer sa fin de match à coup de gros, et Nalaga force ma plus belle descente d’organes à l’aide d’une Poitrenade de classe internationale. Aucune idée de comment on a pu se sortir de ça, je tentais de me renfiler le pancréas aux toilettes.

Jusqu’au bout nous resterons à 16-10, soit le score le plus pourri qui soit quand on est l’ASM, en attendant la fin de ces infernales 20 dernières minutes. Mais le Munster en a quand même pris plein sa tronche et enchaîne les maladresses, quand Murray ne fait pas carrément n’importe quoi.

Mon système intestinal ne retrouvera un équilibre bienfaiteur que sur cette dernière mêlée sur laquelle les avants récupèrent une pénalité, balancée au milieu d’un orgasme orgiaque dans lequel baignent 25,000 moustachus jaune et bleu qui n’hésitent plus à briser toutes les convenances sexuelles propres au monde agricole.

16-10. Forry goon game.

 

428333057JAY CHUI CONTENT!!!

Pour la première fois de son histoire, l’ASM accède au rang de ceux qui n’ont pas l’air con. Pour le moment, puisqu’il faudra encore se débarrasser des méchants du RCT avant de pouvoir violer légitimement les enfants de ses voisins. Vu qu’on ne leur a pas enfilé deux dérouillées en championnat, nous ne sommes pas en position propice à la légende qui nous assurerait la plus glorieuse des défaites. En clair, d’après les astres, l’ASM a ses chances de gagner cette fois-ci, idéalement avec une belle sodomie arbitrale pour s’offrir dans les 6 mois de déclarations varoises sur Rugbyrama.

On remet ça en championnat et on pourra considérer que l’ASM a fait un petit parcours honnête.

*Il ne s’agit pas d’un joueur de Castres.

 

(Merci à Dim50 des cybermoustaches pour la photo de Bonnaire en pyjama)