Jean-Baptiste Gobelet passe sur le grillpar La Boucherie 26 April 2013 2 Après avoir mis le rugby à XIII à l'honneur la semaine dernière, la Boucherie a décidé de s'intéresser à un autre dérivé du rugby à XV : le rugby à sept. Pour cela, rien de tel que de rencontrer l'ancien quinziste reconverti : Jean-Baptiste Gobelet. Afin d'amadouer l'impressionnant ex-ailier du Biarritz Olympique et lui poser nos questions débiles, la Boucherie a envoyé comme représentants deux de ses meilleurs atouts féminins : Ovale de Grâce et Le Stagiaire… how to get your ex girlfriend back Depuis qu'il a quitté l'hostile Corrèze du Nord, à 30 ans Jean-Baptiste Gobelet a testé tous les spots de surf de la planète. Il a surtout longuement posé sa planche à Biarritz, de la grandeur à la décadence de l'empire Blancoien. On avait quitté en 2011 un 3e ligne de 110 kg, joker non prolongé au Stade Français au fond du seau de la loose. On retrouve un septiste épanoui en CDI, affûté comme une lame, bronzé comme du pain d'épice, aux dents blanches comme la nacre, à l'enivrante odeur de sable chaud. En voyant ce sympathique touriste dans la grisaille parisienne, on oublierait presque qu'il a été 2 fois champion de France avec le BO et une fois finaliste de la H Cup. Il nous a fait l'amabilité de se faire payer un Coca pour répondre à nos questions, nous mettre un peu à jour avant 2017, quand nous serons invités avec les honneurs qui nous sont dus pour les premiers JO des Bleus Seven. Il nous a aussi permis d'alimenter notre escarcelle de vannes sur son meilleur ami, Julien Dupuy. Un joueur ? Jonah Lomu Une équipe ? Les Harlequins, qui m’ont contacté plusieurs fois. J’aime leur philosophie, leur côté décalé. Ils me font un peu penser au Stade Français. Et le club en plein coeur de Londres… Un coach ? J’aurais aimé avoir Novès, pour la façon dont il fait ressortir les qualités des joueurs. Une victoire ? La finale du championnat de France en 2005. Une défaite ? La finale contre le Munster en 2006, même si c’était un peu une victoire pour nous. Un poste ? Arrière est sans doute le poste que je préfère. C’est un poste très à part, très exposé et où tu es vite la plaque tournante de l’équipe. Le Rugby à 7 : Pourquoi as-tu décidé de te reconvertir à 7 ? La concurrence de Jérôme Thion était-elle trop forte en seconde ligne à Biarritz ? On dit que plus l’âge avance, plus on se rapproche du pack… Avec le rugby à sept, ça se confirme puisque je me retrouve à jouer pilier. Au final ça valait le coup de faire la reconversion, puisque ça t'a enfin permis de marquer un essai. C'est vrai qu'au rugby à 7 on marque plus d'essais, mais j'en ai quand même marqué quelques uns à Biarritz ! Le 7, c'est un sport différent, on a plus de ballons, donc on marque plus vite plus d'essais. Vous vous rendez quand même compte qu'on sera jamais meilleurs que les Fidjiens et les Néo-Zélandais ? La force des Néo-Z, c’est qu’ils sont très rigoureux. Après à sept, que ce soit sur une Coupe du Monde ou un tournoi, c’est souvent très ouvert. Beaucoup plus qu’à quinze. Tout peut sourire et tu peux te retrouver champion du monde sans être parmi les favoris. C’est un peu moins stratégique que le rugby à quinze, mais beaucoup plus dur physiquement. C’est spectaculaire, indécis et festif aussi. C’est ce qui fait son attrait grandissant auprès du public d’ailleurs. Voyager partout à travers le monde, loger dans des 5 étoiles à Dubaï, Hong Kong ou Las Vegas… tu trouves pas ta vie actuelle un peu merdique, sachant que tu aurais pu aller terminer ta carrière au CA Brive ? Les voyages, c’est exotique et je suis ravi d’avoir la vie que j’ai actuellement. Alors que peut-être j’aurais pu gagner plus dans des clubs de Top 14 ou de Pro D2. C’était un cialis buy choix. Je savais très bien qu’en signant à 7, je me mettais en danger. C’est une bonne chose et je ne regrette pas. Et c’est vrai que la vie à sept, présentée comme ça en tout cas… Parlons bien, parlons 3ème mi-temps. Vous vous mettez des grosses mines à 7 ? Ca vous est déjà arrivé de revivre Very Bad Trip lors du Tournoi de Las Vegas ? Une histoire d'agression nocturne, de pute ou de table de chevet ne serait-il pas le meilleur moyen de jeter un coup de projecteur sur votre sport ? Aha, c’est vrai que le rugby à sept a besoin de buzz médiatique. Mais on ne peut pas créer une médiatisation sur le sept à travers des voyages ou des extras nocturnes. D’ailleurs ça pourrait plus nous nuire qu’autre chose. Après c’est vrai qu’on essaie quand même de faire des conneries comme le Harlem Shake récemment (au Honk Kong Seven, NDLR : http://www.rugbydump.com/2013/03/3083/the-worlds-biggest-harlem-shake). Le coup de barre de fer sur Candelon, c'était pas un accident hein ? Il te faisait de l'ombre, c'est ça ? Déjà par rapport à sa petite taille, il faut dire qu’il ne me fait pas beaucoup d’ombre… Et puis c’était pour le réveiller. Après il a marqué plein d’essais donc c’est plutôt la bonne méthode ! A part toi et Candelon, il y a que des jeunes dans l'Equipe de France de rugby à 7. Pas trop dur de vivre avec des gars qui écoutent Sexion d'Assaut et qui parlent de SWAG à longueur de journée ? Oh il y a de tout, c’est globalement un groupe assez mature. Certains écoutent vraiment de la musique de merde par contre c’est vrai. Notamment de la musique des années 80 donc c’est un peu la guerre à la muscu parfois. Mais globalement le groupe est assez homogène et avec une très bonne ambiance. C’est d’autant plus important à sept que c’est un sport qui nécessite d’être très soudé, de se faire énormément confiance, notamment en défense. Beaucoup plus qu’à quinze où l’aspect tactique peut compenser à certains moments. Et on vit une bonne partie de l’année ensemble donc bon… Peux-tu nous certifier l'existence de Pierre-Gilles Lakafia ? Le Top 14, c’est très compliqué pour les jeunes joueurs de percer. C’est souvent difficile de franchir un cap, surtout quand tu es dans un grand club et barré par la concurrence. Alors que parfois c’est des super joueurs donc c’est dommage de devoir les laisser sur le carreau. Ils s’entraînent dur toute la semaine, progressent physiquement et tactiquement en côtoyant des grands joueurs, mais s’ils ne jouent pas, ils perdent forcément leur niveau. Mais le 7 peut être un moyen pour les jeunes de se «former» aussi, un peu plus loin de la pression par exemple pour ensuite arriver en club davantage préparés. La fédération devrait y réfléchir mais il y a peut-être des pistes à explorer de ce côté-là. Mais il faudrait que ça bouge en interne. Les Jeux Olympiques, c'est un objectif pour toi ? La France va-t-elle se qualifier ou se chier dessus lors des qualifications, comme le veut la tradition quand il s'agit des sports collectifs aux JO ? (handball mis à part) Forcément, je pense aux JO. Ca serait mentir que de dire le contraire. Quand on s’implique dans un projet comme le rugby à sept, il faut s’impliquer à 100%. On vit pour ces moments-là. La France évolue bien dans le classement ces dernières années. On est passé à la cinquième place alors qu’on était 12ème il y a quelques temps. Après la qualification va être compliquée mais comme je le disais tout à l’heure, sur un tournoi tout peut se jouer. La qualif se joue dès maintenant. Il va y avoir plusieurs moyens de décrocher notre place pour le Brésil et il faudra essayer de s’assurer de la qualif’ le plus vite possible pour jouer plus relachés ensuite. Pourquoi pas dès les championnats du monde en Russie en juin prochain ? (NDLR : Le champion du monde est automatiquement qualifié). Et puis il va y avoir un engouement important pour le sport et qui va ne faire qu’augmenter, notamment après la coupe du monde 2015. Bientôt, je pense qu’il y aura les meilleurs joueurs du monde qui joueront à sept. Et ça risque de créer une concurrence entre le XV, notamment financière. Il faut bien se dire que Honk Kong, Dubai et tous les endroits où on peut jouer sont souvent des places économiques très importantes. Ajouté au côté spectaculaire du sport, ça risque d’attirer les investisseurs. Biarritz et le Stade Français : Tu es resté 9 ans à Biarritz, le tout sans épouser un membre de la famille Blanco. Quel est ton secret ? Tu as été deux fois champion de France, en marquant un essai lors des deux finales que tu as disputées. Tu penses pas que c'est toi le vrai héros du BO, et pas ces tocards de Yachvili et Imanol ? Tu vois tout à l’heure tu disais que je marquais pas d’essais… Non vraiment c’était des super moments avec le BO. Je suis arrivé en même temps que Dimitri et Imanol deux ans après en 2004. On a eu une génération dorée et comme chaque équipe, il y a des cycles (beaucoup de départs, des problèmes de gestion du groupe…) et ça a été dur. Il y a bien cette finale en 2010 qui nous a permis de remonter en haut mais on a assez vite décroché à nouveau. On a perdu des joueurs essentiels comme Dusautoir, Dupuy, Thomas Lièvremont, Gonzales, Tillous Bordes, Masi, Cronje, Noirot et ça été compliqué pour tenir sur la durée. Au final on a jamais vraiment réussi à se remettre de ce petit creux en 2007. A Toulouse t’as pas autant de turn-overs, c’est plus stable… Certains dans ceux que je viens de citer étaient des grands espoirs mais avec notre effectif très pléthorique, ils ont été chercher du temps de jeu ailleurs, ce qui est bien normal, et ils ont explosé. A l’époque je me souviens qu’on était un peu l’équipe à abattre, on était pas très aimés. Et puis on était le club de Serge Blanco alors… Sisi la famille D'ailleurs ils sont vraiment si beaux que ça, les cheveux de Yachvili ? Ca vous arrivait de les caresser avant un match, pour vous porter bonheur ? L'Indien du BO est-il un vrai Indien ? Je le connais très très bien. Je pense qu’il aimerait être indien mais non… C’est un des premiers mecs que j’ai rencontré à Biarritz parce qu’on a souvent mangé dans son resto sur la plage, c’est un grand passionné du BO et il s’est pris au jeu de cette mascotte du BO et il adore ça. Il fait parti de l’identité du club aujourd’hui. Tous les vendredis soir, on peut voir Isabelle Ithurburu toute mouillée au bord de la pelouse d'Aguiléra. C'est vraiment trop con d'avoir arrêté ta carrière avant son arrivée sur Canal, non ? Oui c’est sûr, à l’époque on avait Eric Bayle ou La Guille, c’était moins glamour. On dit que sans lui, tu serais resté troisième ligne. Comment il va Jimmy Marlu ? C’est vrai que mon parcours est directement lié à celui de Jimmy. Lagisquet me voyait plus 3ème ligne qu’à l’aile et je voulais lui prouver qu’il avait tort, un peu par fierté. La blessure au genou de Jimmy Marlu m’a propulsée à sa place. Comme beaucoup de carrières de rugby, ça commence par un concours de circonstances… Je m’entraînais toute la semaine avec les avants, à faire des touches, des mêlées et au final un jour Patrice Lagisquet m’ a appris que j’étais remplaçant derrière le samedi. Je connaissais aucune combinaison mais bon.. . J’ai joué presque une mi-temps. Et puis en revenant derrière, je crois que ça m’a permis de me relâcher. Je me disais que j’avais rien à perdre et c’est peut-être pour ça que ça a marché. As-tu beaucoup appris au contact de Jacques Delmas ? Est-il, comme on l'imagine aisément, un homme charmant dans la vie de tous les jours ? Lagisquet n'y arrive pas avec les arrières du XV de France. Est-ce uniquement dû à l'absence de Damien Traille ? Damien Traille, c’est un peu le fils caché de Patrice ! C’était la clé de voûte du BO. Il est parfois décrié pour son jeu mais c’est un peu le cas de tous les joueurs. Au BO, il faut le dire, on avait pas un jeu très attrayant, basé sur la défense et le jeu au pied, ce qui ne nous rendait pas toujours populaire. Patrice a fait un jeu avec les joueurs qu’il avait sous la main et la force de Lagisquet, quoi qu’on en dise, c’est qu’il arrive à amener les joueurs dans une autre dimension. Après il faut du temps, de la stabilité et quand on voit le peu de temps qu’ils ont ensemble en équipe de France et qu’on leur demande autant de résultats, c’est compliqué… A sept, si vous nous changez deux joueurs, c’est foutu aussi. Avec Patrice, on pouvait passer une heure sur une combinaison pourrie, par rapport aux angles de course, aux détails. Je me rappelle notamment d’une combinaison pourrie, qu’il nous a faire refaire encore et encore. Et finalement, elle passe le jour de la finale contre Toulouse… 2h30 du matin. Serge Blanco t’appelle et te demande de le rejoindre dans un parking. Une fois sur place, il ouvre le coffre de sa voiture et t’ordonne de l’aider à se débarrasser de ce qu’il contient. Tu fais quoi ? Je suppose que ça dépend de qui est à l’intérieur ! Tu as joué 3 mois au Stade Français, comme joker médical. Quand tu vois qu'ils ont gardé Paul Sackey pendant 2 ans, t'as pas un peu les boules ? J’étais super content de venir au Stade Français pour faire le joker Coupe du Monde. C’était une mini aventure et c’est vrai que j’espérais que ça continuerait. Voire même faire à la fois le sept et le XV. Mais c’était compliqué, physiquement notamment. Cela dit ça m’a fait du bien de jouer à nouveau. Hélas, les circonstances étaient pas idéales, j’étais dans de mauvaises conditions car je revenais de gros pépins physiques. Mais j’en garde un très bon souvenir. Passer du Biarritz Olympique aux Jeux Olympiques, n'est-ce pas l'aboutissement d'une vie ? Ca serait une belle fin de carrière en tout cas ! Marc Lièvremont n'a jamais sélectionné Jean-Baptiste Gobelet car il était jaloux de son niveau en surf. En vrac… Après avoir hésité (comme vous avez pu le voir sur la vidéo ci-dessus), Jean-Baptiste s'est finalement rappelé d'un détail susceptible de nous intéresser sur Julien Dupuy… Julien Dupuy est notre plus grand fan. Ca te dirait de balancer une saloperie sur lui, là comme ça, gratuitement ? De toute façon il adore ça. Pendant une époque on jouait tous les deux à l’ouverture, lui à Périgueux et moi à Limoges. Et même s’il refuse aujourd’hui de le reconnaître, il avait une queue de rat. Avec Thierry Dusautoir, on cherche désespérément des photos. NDLR : Nous lançons donc un appel à témoin sur ce site, envoyez-nous vos photos si vous en avez. zp8497586rq