Fufu Bieragogo analyse Bourgoin – Agde (13-6)par Fufu Bieragogo 16 November 2012 8 Par Fufu Bieragogo, Ce message s’adresse à toi, jouvenceau qui n’en est qu’aux premiers regroupements de ce match impitoyable qu’est viagra la vie. A toi, petit être innocent qui n’a connu d’autre guerre que celle contre les boutons d’acné. A toi, le gamin qui ne connaît du rugby que le monde professionnel et ses matches aseptisés, ses joueurs surentraînés, et son jeu quasi-mécanique. Sache, petit, qu’en dessous de ce petit paradis professionnel, existe un monde bien plus obscur. Un enfer où les foules ivres et déchaînées se délectent de joutes sanglantes entre trente gladiateurs prêts à mourir pour l’honneur. Un univers où les phrases se ponctuent avec des poings, où même les ailiers ont du bide et où un match dure 3 mi-temps. Un territoire où s’expriment les vraies Valeurs du Rugby©. Mon petit, laisse-moi t’ouvrir les portes du purgatoire. Laisse-moi te montrer… la fédérale 1. La pesée : Le purgatoire de fédérale 1 est divisé en 4 poules. C’est dans la poule 2 qu’officie Bourgoin, l’ange déchu que tout le monde craint, l’Ogre qui se torche le cul avec tous les adversaires sur son passage. Et cette semaine, c’est au tour d’Agde, petit club fraîchement débarqué de fédérale 2, d’être donné en pâture au monstre berjalien. Le CSBJ présente une équipe de bambins issus de la formation et nourris aux OGM, dont le plus petit mesure 1m95. Le ROA, lui débarque en Isère avec sa ligue des gentlemen extraordinaires: des anciens pros en pré-retraite, un électricien, un maçon et un international belge. Et oui, ça existe. Le massacre est programmé, Eurosport, flairant le spectacle, diffuse le match en direct et espère un remake encore plus sanglant de Toulon-Bayonne. Mais sous une pluie battante, David s’apprête à mordre les couilles de Goliath. Les Agathois partent à l’assaut de Pierre Rajon Round 1 : Si chez les pros, le rugby est basé sur le jeu (sauf en Top14 évidemment), dans le monde amateur, le rugby est une histoire d’hommes. Les Agathois semblent l’avoir bien compris et entrent sur la pelouse avec leurs armes : les couilles et le couteau. Ainsi, contre le cours du jeu, les Héraultais résisteront tant bien que mal aux assauts berjaliens. Comprenez qu’ils n’encaisseront que deux essais, et répondront par une pénalité, un bon coup de Valeurs du Rugby dans la gueule, et aussi deux jaunes en 2 minutes. A la pause, Agde mène deux cartons à zéro, mais bizarrement, le tableau d’affichage indique 10 à 3 en faveur des locaux. Pour ne rien vous cacher, la qualité de jeu est digne d’un Castres-Stade Français un vendredi pluvieux d’hiver. Sauf qu’on est en fédérale, et que c’est donc normal. Xavier Garbajosa, commentateur désigné à la courte-paille, n’a pas le temps de finir sa 8ème grille de Sudoku que les deux équipes retournent sur la pelouse. Le round d’observation est terminé, place maintenant au vrai combat. Round 2 : La match reprend sur les mêmes bases : les maritimes, qui jouent à 13, défendent leur ligne comme Matthieu Bastareaud défendrait son Big Mac. Mais soyons honnêtes deux minutes, si vous lisez encore ceci, c’est que vous voulez de la bagarre. Et ben vous allez être servi. C’est sur un maul conquérant du CSBJ que tout commence. Le temps s’arrête. Un claquement retentit, suivi d’un long beuglement. Une dent jaillit du regroupement et tombe aux pieds de monsieur l’arbitre : la première praline est envoyée. S’en suit une deuxième, une troisième, et ainsi de suite. Pierre Rajon gronde, le sifflet hurle : les Agathois sortent la boîte à gifles. Les Berjaliens, consternés par tant de barbarie, répondent néanmoins présent, et offrent aux rares supporters un moment de pure poésie, que nous pouvons vous faire partager grâce à la magie de la télé. Diplomate, M. Guaragna voit rouge et exclut Vidal et Argoud, les deux déclencheurs, qui, trente secondes plus tôt ne désiraient que la mort lente et douloureuse de l’adversaire, et quittent maintenant le terrain en se serrant la main. Le rugby, c’est quand même complètement con, au fond. Round 3 : La partie reprend donc à 14 contre 14, puis contre 13 avec l’expulsion sévère d’Ortega, ailier agathois tout juste rentré comptant plus de kilos que de cheveux, pour un placage à retardement sur Moinot qui en rajoute et simule un décès spectaculaire, à en faire pâlir Marion Cotillard. 3 minutes de jeu pour Ortega, seul David Skrela a fait mieux. Plusieurs fois même. Et sans carton, s’il-vous-plaît. Les Berjaliens continueront de pousser pour le bonus, mais, bien aidés par la pluie, le Rugby Olympique Agathois gardera son en-but inviolé et reste même on-ne-sait-comment à portée du bonus défensif avec une pénalité de Damien Vidal. Sous une pluie battante, venant éclaircir les écarlates flaques de sang qui souillent Pierre Rajon, les trois coups de sifflet de l’arbitre renvoient les 27 survivants aux vestiaires, laissant sur la pelouse les cicatrices d’une dure bataille. Les Isérois, déçus, auraient largement mérité un point de bonus offensif tant ils ont dominé la partie. Les visiteurs se regardent, abasourdis, tels une bande d’adolescents au lendemain de leur première cuite. Ils ont réalisé l’impossible : prendre un point à Bourgoin (bon, hors contexte, ça le fait quand même un peu moins). Loin du K.O annoncé, le CSBJ est logiquement vainqueur aux points, 13-6, mais c’est le ROA qui exulte comme s’il avait gagné une pénalité contre les Blacks. Fidèle à leur réputation de discount cialis for sale nudistes, les Agathois ne repartiront pas les valises pleines. 2 jaunes, 3 rouges : je ne vous parle pas ici de l’apéro, mais du total des cartons, un total dans la moyenne des matches de fédérale, ou de ceux de Brive et Béziers. A Agde, la troisième mi-temps fut encore plus rude que les deux premières. Morale de l’histoire : Un scénario à la Rocky, les valeurs et le combat qui va avec. C’est aussi ça, le rugby. Alors, mon petit, dorénavant, au lieu de passer tes dimanches après-midi devant Drucker la main dans le caleçon, prends un copain, une bière, un pantalon, et va au stade. Vois ce qu’est le rugby, le vrai. Car c’est ainsi que tu deviendras un homme. Puis un ivrogne.