Le Lab’ougnat analyse Clermont – Biarritz
par Pastigo

  • 28 October 2012
  • 4

Par Pastigo,

 

AH ! Enfin du Top14 !

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y;”>J’ai vu le superbe match contre les Scarlets, sans pouvoir en parler. J’ai raté la mise à mort d’Exeter, quasi-tombeurs de vilains rouquins croqueurs de coupes. Au total c’est une pleine charrette d’essais, de relances hémisphère-sudistes, de combinaisons érectiles et de passes à dix qui m’est passée sous le nez.
Parce que c’est mon destin.
Pour expurger mon passé d’ancien médecin nazi je suis condamné à parler pendant douze vies des rencontres du vendredi soir franco-françaises. Et celle la, je ne pouvais pas la rater. Je l’ai en grande partie ratée quand même, mais il est de ces matchs que l’on a pas vraiment besoin de voir pour en saisir l’essence.
L’alignement des astres était parfait : De la pluie, un retour de H-Cup, la prophétie du Vendredi, et surtout Biarritz. Cet événement ne se reproduit que tous les 27 ans. J’ai ressorti mes lunettes de l’éclipse 1999, laissé congeler une bière pour en faire fuir toutes les bulles. J’ai des papiers à faire, ma fille surexcitée dans les pattes qui ferait passer une non-présentation d’Huget pour une douce blague, tout est réuni pour que je rate ce match dans les meilleures conditions.

Je n’attends rien de cette rencontre, elle ne me décevra pas. Le suspense tient surtout dans les solutions de pari qu’elle offre. Quand Bardy va-t-il prendre un carton ? Quel organe de Skrela va tomber dans le coma ? Quelle idée débile de Biarritz sera la plus drôle ? Va-t-on voir Baby titulaire au Stade Michelin ?
Toutes ces questions pour lesquelles vous non plus ne piétinez pas d’impatience trouveront réponse dans ce qui suit.

Le film du match (adapté d’une série TV allemande)

Vern avait réuni ses hommes dans la semaine. Bon les gars, j’ai une mauvaise nouvelle. Je ne voulais pas vous en parler plus tôt, mais Jean Marc et moi avons quelque chose à vous dire. Tout d’abord, il faut savoir que ça ne changera jamais rien. Nous vous aimons tous les trente. Nous sommes partis en vacances en H Cup ces derniers jours, nous y avons passé ensemble de merveilleux moments, je veux que vous vous rappeliez de ça. Seulement voilà, ce weekend il y a un match de Top14 à jouer. Et avec Jean Marc nous envisageons une garde alternée.
Le gros nez rouge de Lhermet prend alors la parole pour soutenir son conjoint. Voilà, Vern emmènera certains d’entre vous en vacances dans toutes l’Europe quelques weekends dans l’année, pendant que d’autres passeront du temps avec papa à la maison pour participer à des matches de bienfaisance.
Ca ne veut pas dire que nous avons nos préférés, on vous aime tous encore une fois. Juste que les plus nases et déjà promis à Bayonne n’iront pas au cinéma avec maman le vendredi soir.

Mais promis ! On va bien rigoler quand même ! Regardez, j’ai mis Rougerie à l’aile et j’ai titularisé Skrela ! Comme ça nous mettrons une pile à Biarritz dans la joie et la bonne humeur tout en se foutant bien de leur gueule.

Le match débute dans l’indifférence générale. Dès la première minute de jeu, et sous la pluie, Biarritz nous offre un chef d’oeuvre de relance depuis son camps qui évidemment finit à la biarrote, donc n’importe comment et surtout un en-avant de Ngwenya. Il n’en faut pas plus aux Clermontois pour oublier qu’on joue bien mieux avec 12 points de retard à la cinquième minute. Les jaunards récupèrent la balle, pressent l’adversaire en enchaînant les pick and go, et devant la ligne Skrela décale bien Nakaitaci qui s’en va aplatir au travers d’une défense sautillante et élégante.

La défense de Biarritz bien en place.

Skrela transforme, ça fait 7-0 à la deuxième minute du match. La moitié du Stade Michelin a raté cet essai, habitué à voir son équipe en prendre en début de rencontre. Le gaulois en est encore à échanger de l’argent contre des bouts de papiers puis contre une bière à l’eau, parce que c’est plus simple. C’est alors que j’ai décidé de manger, et franchement c’était bon. Une petite terrine en provenance du Cora de Lempdes (que je conseille à tous pour ses terrines) et de délicieuses lasagnes maison de chez Marie et de la veille. J’aurais bien pris un yaourt nature mais on n’est pas dimanche, restons raisonnable. A mon retour, je suis pris de vertige quand j’apprends que Baby a marqué des points au Michelin. Les photographes qui ont su capturer l’événement sont déjà partis et commencent leurs photomontages, afin de l’affubler d’un maillot jaune et bleu et de vendre cette pépite à prix d’or à l’INA.

Visiblement on se fait bien détruire en mêlée, mais fort heureusement les biarrots avec l’habilitée qu’on leur connaît n’hésitent pas à retenter ce qu’ils ratent depuis 3 ans, des relances depuis leur propre camps. La Laguisquet touch’ probablement, ça fait moins rigoler les jaunards sélectionnables, mais ça donne au moins l’occasion de rater quelques contres. Sur une action d’école d’un vendredi soir sous la pluie, à savoir quelques paires de baffes quand le jeu est arrêté, l’arbitre prend ses responsabilités. Il regarde Cabello, qui a l’air d’un gentil garçon, et sanctionne Damien Traille d’un carton jaune. Au loin Poitrenaud jubile, il sent que c’est un bon coup pour assurer sa titularisation indiscutable dans le Quinze de France.

Benoit Baby partage cette joie immense d’être enfin titulaire à Clermont.

S’en suit une série de gros temps forts. De sorte que lorsqu’un joueur quelconque trouve une touche à 50m les commentateurs hésitent à parler de tournant du match. Des ballons qui tombent, des mêlées qui poussent, un stade qui dort, et nous voilà arriver à un glorieux 16-6 à la mi-temps.
Skrela est toujours en vie, Bardy n’a déventriculé personne, Baby fait coucou à la télé.

Après son interview de la mi-temps et conscient de l’heure tardive, Skrela s’empresse dès la reprise de tomber dans un coma du coude. Il sort du terrain, conscient donc un peu déçu, pour laisser sa place à James bien rasé.
Après une suite de passages à vide et d’en-avants plus ou moins volontaires le spectacle reprend avec un magnifique placage de Vermeulen sur Ngwenya qui se disait que là, dans les airs et le ballon en main, il avait fait un très bon coup. Bonjour, je suis bientôt à la retraite et je voulais m’offrir un petit cadeau. C’est tombé sur toi, je garde tes dents et m’en ferai un joli collier. Carton jaune un peu sévère pour Elvis.
Biarritz reprend du poil sans être une bête et s’offre une magnifique occasion d’essai. Un léger surnombre d’environ 15 contre 1, Van Staden en a marre d’être un illustre inconnu et se fait remarquer dans une merveille de réception de passe derrière la tête accompagnée d’un saut de ballerine absolument enchanteur. Toute l’élégance qu’on imagine d’un goret de 120kg en tutu, et le voilà en bonne place pour briguer la première place du Challenge « j’ai tué le match, mais tout seul et contre ma propre équipe ».

Van Staden : A moi ! A moi ! A moi !

 

Clermont déjoue de plus en plus et Biarritz peut ainsi ne pas briller. Bardy regarde la montre, on est à la 78eme minute et il est toujours sur le terrain. De peur d’être fortement vilipendé par sa maman il enfile une grosse tartine au hasard dans un ruck, coup de bol c’est un Biarrot qui prend. L’honneur est sauf, le bonhomme sur le banc, Vern acquiesce en tribune.
N’importe quelle équipe pourrait avoir des regrets sur ce match. Mais voilà, c’est le BO, pas n’importe qui justement. Conscient qu’un point de bonus défensif à l’extérieur (voir à la maison d’ailleurs) c’est un peu Noël avant l’heure, le BO dégage en touche sur la sirène alors qu’ils auraient pu nous offrir une de leurs ultimes relances pour finir dans un feu d’artifice. Aucun humour.

Et voilà ! On a encore gagné ! Sous la pluie, avec l’équipe 3 et un boogle pour attribuer les numéros. Notez que l’ASM fait des efforts conséquents pour s’en prendre une, mais il faudrait que le Top14 en fasse de même en envoyant autre chose que des équipes avec Barcella titulaire.

Pour conclure, j’ai une super nouvelle à annoncer aux Jaunards. Le jour de la fête des morts on part à Agen ! C’est pas la grosse poilade ça ?