Le non-compte rendu de Castres – ASM
par Pastigo

  • 14 October 2012
  • 11

 

Par Pastigo,

 

Les plus inactifs d’entre vous auront peut être remarqué que le Labougnat se fait discret ces d

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erniers temps. Ceci s’explique simplement. Pour faire partie de l’équipe éditoriale, il faut être Auvergnat et avoir un accès à internet fiable. Nous sommes donc sept candidats sur la région, et deux savent écrire. L’autre étant ma mère, et n’ayant pas encore osé lui avouer que je regarde dix gros s’enlacer dans la sueur en tricot de peau moulant, me voilà l’unique porte voix de la désertification. Oh, j’aurais pu dire que j’ai préféré me vautrer en slip en matant du porno, mais ce serait un peu simple. J’aurais également pu ajouter que de s’être enfilé par les yeux cette purge que fut le match contre Castres suffit à justifier qu’on n’ait pas envie de le revivre.
Et bien non, j’étais simplement sans voix depuis un fait de jeu que les grands médias ont feint d’ignorer, Boucherie comprise. Un drame propre à remettre en question toutes nos certitudes sur le sens de la vie, l’appétit de Vosloo ou la Coupe du Monde méritée des All Blacks.

Pour cela, nous ferons tout d’abord un bref rappel historique, puis nous introduirons l’élément déclencheur du désarroi spirituel, pour enfin en tirer les conclusions qui s’imposent.

 

1- Bref Rappel historique.

Il faut remonter au Veme siècle et aux bases de la royauté médiévale pour comprendre l’histoire d’Auvergne, et donc par extension l’histoire de France. Les rois barbares ont implanté une nouvelle forme de pouvoir dans laquelle l’Auvergne va immédiatement prendre une avance considérable. Le pouvoir royal se transmet au sein d’une même famille d’ascendance noble, discipline pour laquelle ce peuple a déjà un goût prononcé qui traditionnellement perdure aujourd’hui. Ce que les antiroyalistes nomment consanguinité avec un mépris certain était alors une bien noble Dynastie.
Dans ce monde où l’Allemagne est composé d’autant de version de Goth qu’elle héberge d’habitants, ou l’Angleterre se remet tout juste de siècles d’occupation d’un club italien et ou le Les grosses Tatas n’a pas encore imposé ses couleurs au reste du Royaume de France, l’Auvergne domine outrageusement l’Europe.

Au son du Fouchtri elle enchaîne les conquêtes, buvant l’Avèze dans le crâne de l’ennemi. Encore en vie généralement, car il n’est rien de tel que le plaisir d’un Catalan à l’agonie dans les dernières minutes de joute.
Son écrasante maîtrise militaire tient en des techniques de combat novatrices, et plus particulièrement dans celle des armes de jet. Alors que ses ennemis s’obstinent à éjecter leurs projectiles en arrière écrasant bien souvent leurs propres défenses, l’Auvergnat excelle dans le lancer en-avant auquel aucune forteresse ne résiste, allant jusqu’à s’imposer comme une condition génétique qui perdure encore aujourd’hui. Traditionnellement chaque weekend des reconstitutions historiques de cette période faste sont revisités par des passionnés, avec un succès toujours remarqué dans tous les grands bourgs du Sud de la France.
Les diverses campagnes sont soutenues par une économie à son apogée, dont on dit qu’elle est la mère de l’industrie moderne. Les carrières de pouzzolane tournent à plein régime pour alimenter les commandes en sodomies arbitrales, les monts nourrissent d’intarissables sources dont l’eau riche en choléra fera le tour de l’Europe avec le succès qu’on lui connaît. Le pôle recherche et développement est également à la pointe de l’innovation avec la création de pneus en bois à l’avenir certain, pour peu qu’on invente la roue vers le 18eme siècle.

Ce brave et fier peuple est dévoué à son roi Ovale d’Estaing, homme à l’autorité certaine dont on sait peu de chose hormis qu’il n’a pas inventé le camping et qu’il est mort. Connu pour sa célèbre technique d’attaque consistant à ne pas bouger, il n’a pas apporté grand chose à l’art rupestre.
C’est lors d’une visite sur ses côtes scandinaves qu’il décida d’élaborer les canons de l’élégance à l’Auvergnate autour de symboles forts et fédérateurs, parce que je cite « on peut quand même pas mettre des branlées à tout le monde en passant pour des romanos, ça va se voir qu’on n’a pas fait exprès ».

Ovale d’Estaing, interprété tous les ans par Ovale Masqué à la fête de la Pansette de Gerzat

 

C’est ainsi qu’il décida qu’à l’instar de l’armée romaine, qui venait de disparaître c’est dire à quel point l’idée tenait du génie, ses hommes devraient être une armée de clones médiévaux. L’ordre et la propreté en moins.
Le soldat devrait ainsi porter une tunique jaune. Astucieuse idée car le jaune est la couleur la plus neutre pour masquer les tâches de bouffe comme de pisse et ainsi conserver l’allure noble du légionnaire violeur de paysannes.
La moustache se porte fière à toute heure de la journée, c’est l’apparat de l’homme qui vit dans son temps, qui va de l’avant et créé les tendances.
Le cheveu se porte gras et sale, pour ajouter une petite touche masculine couronnant cet ensemble coordonné.
Cette élite militaire sèmera la terreur dans toute l’Europe jusqu’à ce qu’une meute de rouquins au brassage génétique aussi complexe qu’un yaourt nature les défonce à Ballsbridge.

Pourtant patriotes, toutes les générations feront perdurer ces traditions jusqu’à nos jours. La moustache a été abandonnée pour des raisons évidentes puisqu’il était peu gracieux de se réveiller en finissant les restes de soupe de la veille. La tunique reste d’un jaune éclatant, et le fils des monts d’Auvergne se doit d’arborer en hommage à ses illustres ancêtres une drue crinière qu’il peut cependant nettoyer à l’occasion. Cette règle est stricte, sans détour, et reste le garant de la survie de cette contrée. Oui mais voilà. Un jour, un inconscient brisa ce seau séculaire…

 

2- l’élément déclencheur du désarroi spirituel

L’impie. Le chien d’infidèle.

 

Il était l’élu. Celui qui devait ramener l’équilibre dans la Force. La prophétie devait s’accomplir, il avait été choisi pour

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guider ses semblables vers la victoire.
D’une exemplaire capillarité, il trônait là en maître, poussé par l’histoire et l’esprit de ses aïeux.
Mal interprétées les prophéties peuvent être. Il a sombré du coté obscure, s’est laissé séduire par les charmes d’une terrible tonte à l’anglaise. Reniant ainsi autant ses origines que cette haine farouche du britannique.
Bon sang il n’y a aucune raison de pourrir le rosbeef, mais comme personne n’en a non plus trouvé pour les aimer c’était un Dogme saint et juste. En plus d’être drôle.
Aurélien, qu’as tu fait ? Quelles sirènes t’ont trompé ?
Je sais que tu as honte de ce que tu as fait. Cette grosse couille luisante est apparue à Mont de Marsan, loin des caméras de France3 Aquitaine et d’ailleurs loin d’à peu près tout. Mais tous ceux qui n’avaient vraiment rien d’autre à faire que de regarder ce match t’ont vu Aurélien. Nous te tendons la main, saisis cette chance, et en guise de repenti fais toi pousser la moustache. Tant pis pour la soupe, et madame finira par s’y faire.

 

3- Les conclusions qui s’imposent

Surmédiatisation, pression exponentielle, il semble évident que les joueurs ne bénéficient pas à ce jour d’un accompagnement psychologique compétent. Dès les premières années d’école de Rugby il faudra enseigner des cours d’éducation civique, d’histoire du lard et éviter que les jeunes se retrouvent dans des halls d’immeuble pour manger des pains au chocolat.
Aujourd’hui, il coupe ses cheveux. Mais demain ? Qu’est-ce qui l’empêchera d’être sobre en 3eme mi-temps ou de ne pas piétiner McCaw dans un ruck ?
C’est maintenant qu’il faut enseigner les Valeurs© à nos enfants, fruits de tous nos espoirs, qui feront les rugbymen décérébrés de demain. Ce n’est pas parce qu’on est une star locale qu’il faut négliger son image, auquel cas Vermeulen aurait une banane et Domingo des poux.
Sinon le match était à chier, l’ASM a sorti une prestation digne d’une phase finale auvergnate en pire et Castres qui n’a pas été guère mieux a fini par gagné. Enfin c’est ce qu’on m’a dit, je dormais.
Bien à vous,

 

Merci aux Cybervulcans à qui j’ai piqué cette photo sans leur accord et à Marcel Caumixe pour la très légère retouche.