Le Rade’Labo analyse Toulon – Racing (32-20)par La Boucherie 29 March 2012 15 Par Pilou, Jonny WillKillSoon, Daniele Rairault et Too Long Niaise, Le contexte Le soleil, haut dans le ciel bleu azur, rappelle à ceux qui l’ignorent encore que le printemps est arrivé aussi discrètement qu’un cad-deb’ de Mathieu Bastareaud. Alors que les terrasses des cafés délivrent des petits crèmes à la chaîne et que les plages du Mourillon sont prises d’assaut par de jeunes étudiantes à la plastique outrageusement tentatrice (des blondes avec des gros nichons, en fait…), certains se souviennent qu’au milieu de ce cadre où il fait bon se laisser vivre, un curieux rectangle de verdure, en plein centre-ville, propose, à ceux qui le souhaitent, du sang, de la chique et du mollard. Faut pas déconner, c’est Toulon-Racing qui est sur le point de se jouer, pas le Lac des Cygnes. Grincheux (a.k.a, Berbize) a aligné une belle équipe : Noirot (dont on salue encore une fois le cran d’être passé sur le grill) au talon, Cronje en troisième ligne, le cocktail Juan Imhoff – Red Bull aux ailes, Juan Miaou-Miaou en 10, Gaëtan « Pelous » Germain à l’arrière et une paire de centres redoutable : Steyn-Chavancy. L’arsenal de Toulon a également sorti la grosse artillerie, puisque contrairement à son staff, aucun des joueurs n’est suspendu pour 60 jours. Même Senatore, pourtant sans contrat depuis plusieurs semaines, était sur le bord du terrain, pour encourager ses camarades et montrer qu’il y a des cheveux sous son casque. Enfin, pour ceux qui ne se le demandent pas, Loamanu n’était pas là. Le sumo était en cours de natation, avec palmes en ciment, conséquence de sa dernière prestation à Perpignan. Il y a une odeur de saucisse grillée et de bière bon marché, l’équipe du Rade’Labo est en place, et Mayol, comme la buvette (et comme une partie des spectateurs) sont pleins. « Et maintenant, ball-trap. » Le fil du match Toulon part à fond, et obtient une pénalité dès les premières minutes, transformée par So Lovely Jonny. Comme c’est le printemps, l’ambiance est à la fête et les toulonnais se passent les balles après contact, comme de vulgaires néo-zélandais. Même Botha amorce une relance de ses 22. Bien sûr, ça ne donne rien, on n’est pas à Toulouse. Image choc : Jean Sarkozy renversé par un pit-bull. Néanmoins, les joueurs toulonnais sous l’effet du soleil se la joue « à la Sonny Bill », dixit les jeunes d’ici, et le public aime ça. Devant tant de beau jeu, le demi de mêlée banlieusard Descons nous rappelle qu’on est bien en Top 14 en envoyant une brique dans la tête de M. Rebollal. Le départ fracassant s’arrête là. C’est vrai qu’il y a du bleu sur le maillot de l’arbitre et sur celui du Racing… Le Racing reste dans un registre plus traditionnel. Ou minimal, au choix, et le RC Toulon encaisse sur un premier temps de jeu, un essai de Chavancy, à la suite d’une mêlée. Quelques sifflets contre les joueurs toulonnais résonnent. Bon. La partie se poursuit. Le Racing, relativement stérile en terme de production de jeu est souvent stoppé à la moitié du terrain, les toulonnais parvenant toujours à récupérer la gonfle pour contre-attaquer, mais sans succès. Bastareaud a travaillé une nouvelle technique de plaquage dans la semaine. Aux alentours de la 20ème minute, l’une des meilleures défenses du championnat (stats Canal à l’appui) encaisse un second essai. A la suite d’un groupé pénétrant, Allo maman Bobo file côté fermé, pendant que les gros du RCT étaient en train de s’y filer. Bronca du public contre ses joueurs (USAP approuved). Re-bon. 14 à 6 puis 14 à 9 pour les protégés de Liliane Betancourt. A ce moment de la partie, seul le demi-dieu Wilko avait permis à Toulon d’engranger des points au pied, via les fautes alto séquanaise (parigots est moins classe), mais c’est sur un turn-over toulonnais que Palisson (heureux de toucher plus de ballon qu’en match international) perce la défense francilienne, remontant plus de soixante mètres ballon en main. Cours Alexis, cours… ! Mayol a un orgasme collectif, lorsque l’ailier transmet à Giteaugiteau, qui lâche l’ovale (le ballon, pas le super-héros) dans le bon timing pour le repenti Luke Rooney (aussi appelé « l’assassin » par Laporte, c’est comme vous préférez). L’arrière n’a pas à faire de passe puisqu’il est seul, impossible donc de vendanger l’essai cette fois-ci, à moins de se faire rattraper par François Steyn… Ce qui arrive, mais dans l’en-but adversaire. La force était avec Luke. 26ème minute de jeu 14-14 au planchot. Luke Rooney, repenti, mais à quel prix ? A la pause, the King of the Rade et l’Emmanuel Chain berjalien, ont les mêmes statistiques de but (4/4), mais le point d’avance est en faveur du Racing (19-20). La deuxième mi-temps est plus tactique. Ok, plus chiante. L’avantage de la Boucherie Ovalie, par rapport à Canal, c’est qu’on n’a pas besoin de survendre les matchs. Tout le reste est mieux à Canal. La domination toulonnaise se fait légèrement plus sentir à la 60ème. Les avants jouent comme des bourrins, refilant le ballon à Bastareaud en mode roquette, à quelques mètres de la ligne. Tillous-Bordes, et ses bras de lutteurs gréco-romain, s’engouffre alors entre deux défenseurs pour inscrire l’essai de brute syndical (32-20). Les journaux volent, Bernie devient dingue, des spectateurs se jettent de joie du haut des tribunes et Pilou dégueule son trop plein d’anisette. Derrière pas grand-chose, Hernandez débute une partie de Wii Sports : Bowling, en montant des quilles à n’en plus finir. Vous pouvez plier boutique, le score ne bougera plus, à moins que… Ah non…. Restez. Après le planté de bâton, la montée du piston. En effet, depuis plusieurs matches, Mayol nous abreuve avec une bizarrerie arbitrale, comme la fausse mêlée contre l’UBB ou l’essai en touche mais pas en touche contre le MHRC. Dix minutes avant la fin, Toulon doit lancer une touche près de sa ligne de but. L’alignement du Racing saute, mais avant que Bruno lance le ballon… Résultat, ce dernier lance tellement haut le ballon, qu’il lobe tout le monde, sauf Ben Arous, le pilar du Racing qui chope le cuir, option raccro’ et s’affale dans l’en-but toulonnais. Stupeur, tremblements et coup de sifflet de l’arbitre, l’essai est invalide. Ainsi, pour démarrer un moteur, il y a quatre temps : l’admission, la compression, la détente et l’échappement. Si le piston est en l’air au moment de la touche, vous devez ajouter l’âge du Capitaine. Si la réponse est 42, l’essai n’est pas accordé. Cela fera bien sûr bondir certains commentateurs sportifs, les méchants toulonnais font que de tricher et les gentils parisiens auraient du gagner. Les toulonnais, c’est que des étrangers footballeurs de toute façon, nah. Avoir un excellent buteur dans ses rangs est un indéniable atout. Ce samedi après midi, sur la pelouse du stade Mayol, il y en avait deux. Un de chaque côté. Pour Toulon, Jonny Wilkinson marque 22 points sur 32 (8 tentatives réussie sur 9) et Gaëtan Germain réussi lui 4 pénalités sur 5. Score final, 32-20. Toulon confirme sa série et conforte sa troisième place. Le Racing rentre chez lui à poil et sans sa sixième place, puisqu’au même moment, le Stade Français passait 50 pruneaux à Agen. Le derby parisien sera sûrement décisif (vu que d’habitude, il ne sert à rien, ça changera). Toulon : La première ligne : Lewis-Roberts / Bruno / Hayman, c’est expérimenté, c’est solide, c’est massif. C’est maousse costaud et ça décoiffe à l’impact. Ils gardent une longueur d’avance sur leurs remplaçants respectifs. Toujours des problèmes de pizzeria en touche. La deuxième ligne : Samson / Botha ont mis en difficulté la touche parisienne, ont dominé les rucks et ont démontré plus d’aisances techniques en attaque que Fabrice Etebanez. Gros match des deux loustics. Rentré un peu tard, Shaw a surtout apporté dans les rucks. On attend toujours sa nomination à l’Oscar Midol de l’oreille de la saison. La troisième ligne : Armitage a encore dû casser une demi-centaine de plaquages et a dû en réaliser le même nombre. Le patron de la troisième ligne toulonnaise. Sans une cuillère d’un racingman fourbe et sournois, Conan Gunther partait piétiner le dernier rempart parisien. Toujours une allure impeccable mais se blesse à la mâchoire en fin de match. Captain’Joe sera Toulonnais encore deux saisons et ça lui donne des ailes sur le terrain. Un bon match pour l’ancien Boks, qui reste un ton en dessous de ce qu’il a été. La charnière : Tillous-Borde a sûrement réalisé son meilleur match de la saison. Bon choix, rapidité et puissance. L’un des meilleurs 9 français à l’heure actuelle (enfin quand on voit les autres…). Sommes-nous vraiment obligés de parler de l’ange blond au regard suave, puant le sexe et faisant tomber les petites culottes des supportrices ? Simplement un chiffre : Wilkinson = 22 points. Les centres : Giteau/Bastareaud ont été complémentaires et exemplaires, le stratège et le sauvageon sont prêts pour la fin de saison. Lovobalavu, en fin de partie, a tapé un beau coup pied qui n’a pas servi à grand-chose, une relance aurait peut-être été plus judicieuse. Les ailes : Smith/Palisson ont bien couvert le terrain et ont dynamité à eux deux le rideau défensif parisien. Ils montent en puissance avec l’arrivée des beaux jours. L’assassin : C’est Pierrot qui en parle le mieux : « Luke Rooney avait beaucoup à se rattraper sur le match de Perpignan et c’est chose faite. Il a fait un bon match ». C’est sûr qu’avec des déclarations comme ça, ça m’étonnerait qu’on voit un jour Mignoni se faire suspendre pour propos déplacés. Le Racing : Les avants : Forts en première mi-temps, ils ont paru émoussés en seconde, alors que la possession était totalement toulonnaise. Lors d’une de leur rare incursion dans le camp du RCT, pendant cette seconde mi-temps, Nallet est sanctionné alors qu’il conteste légalement le ballon. Forcément ça n’aide pas. Les trois-quarts : Imhoff a été transparent, comme Bobo, malgré son essai. Chavancy et Steyn ont parfois réussi à percer, mais sans soutient ou succès derrière. S’il le désire, El Mago pourra se rendre au bowling de La Garde ou celui de Bandol (Jonathan Wisniewski approuved). Parenthèse pileuse et capillaire : #coqenpate Après Bastareaud (en mode rouge et noire), Armitage, et Giteau c’est au tour de Smith de rejoindre l’APC (Amicale des Porteurs de Crête.) Les paris sont lancés pour connaître la prochaine victime de ce puissant lobby. Emmanuelli semble la piste la plus crédible : ça lui donnerait un air jeune qui pourrait lui permettre une prolongation de contrat. Carl Hayman, a rasé sa barbe. Too Long Niaise l’a découvert pendant le trombinoscope, elle prie depuis le bien nommé Cuverville pour que le grand barbu revienne à la raison. NDLR : pour les estrangers Cuverville est la statue emblématique du port, qui montre son fessier à la mairie et indique la direction de la mer. Très utile dans un port. La rumeur dit que c’est aussi le Saint patron des cas désespérants. Des Toulonnais quoi.