Les bouchers défient les All Blacks!par Ovale de Grace 16 December 2011 68 Un récit épique du Stagiaire et d’Ovale de Grâce Tout a commencé par un mail d’Adidas l’après-midi du 12 décembre. Pour une fois, l’objet n’était ni une lettre de menace, ni une pub pour du viagra (bien qu’avec les trois bandes, on puisse se poser la question), on était aussi agréablement surpris qu’intrigués. Dans le corps (du mail), on apprenait que les champions du monde de rugby (les usurpateurs donc) seraient de passage à Paris ce mercredi dans le cadre de leur tournée européenne, et qu’ils donneraient, statut de Ruck Stars oblige, des séances de kassdédi. Après recherches, on apprend que c’est un quator qui se déplacera, mené par leur leader incontesté (ce dernier mot peut être décomposé en trois), ici nommé Richie McVache et son célèbre tube « T’as le look, Mc Caw », accompagné d’Ali Williams, de Sam Whitelock et d’Israel Dagg. Puisque depuis peu nous sommes considérés comme « blogueurs influents » (mais pas autant que Pierre Salviac), nous sommes invités à nous incruster parmi les médias pour assister à l’évènement. On nous promet également une surprise avec, en avant première, « L’expérience All Blacks ». Le point de rendez-vous est dans un premier temps l’Adidas Store des Champs Elysées, puis plus tard dans l’après midi dans un cinéma Mk2, où cette fois ci, le public venu voir Mission Impossible découvrira stupéfait ladite expérience (et la venue des All-Blacks par la même occase). Pour cette mission très VIP, c’est Ovale de Grâce – qui a prétexté à son travail un virus fulgurant accompagné d’une mise en quarantaine de 24h – et Le Stagiaire qui sont dépêchés sur les lieux (Ovale Masqué étant en cure de repos dans le sud). Ils font même l’immense honneur à Marius, alias @Tatamirugby, de devenir boucher d’un jour. Oui oui, à peine les premiers privilèges que l’on en fait profiter, dans notre immense mansuétude, une populace avide d’un signe de nous. D’un autre côté, c’est aussi ça l’esprit rugby non ? Nous ne comptons pas venir les mains vides à la réception des meilleurs joueurs du monde, on a beau être boucher, on n’en est pas moins éduqué, et c’est ainsi que nous commençons à réfléchir à des idées qui pourraient être un clin d’œil amusant à nos lecteurs (c’est vous) tout en faisant parler du site (c’est nous). Comme d’habitude dans ce genre de situation, un paquet de conneries est d’abord balancé et finalement l’une d’entre elles, particulièrement suicidaire, est retenue. Mais dans son coin, ce fourbe de Stagiaire, prévoit un plan B, moins risqué… et décide de se venger de l’instrumentalisation dont il est habituellement victime sur Marius. Ce dernier a, en effet, été choisi essentiellement parce qu’il possède une imprimante, outil indispensable à l’exécution de notre mission-suicide. Les trois reporters de choc se retrouvent donc devant le lieu indiqué et rentrent pour aller se placer directement avec les autres blogueurs et journalistes regardant, goguenards le petit peuple qui se les gèle dehors (quand on a des privilèges, on en profite, faut pas déconner). Le Stagiaire est tout chamboulé de se retrouver juste à côté de Judith Soula, dont il était un peu amoureux étant plus jeune et qui n’a rien perdu de son charme. Après quelques dizaines de minutes d’attente en compagnie de Madame La Figue Pourrite et de notre copine Poupi Mali, que l’on consacre à parler Tweet, retweet, et rugby, les portes du magasin se ferment, les lumières s’éteignent et l’expérience Adidas s’apprête à commencer. Les personnes sensibles sont invitées à quitter le lieu et Le Stagiaire n’est pas loin de devoir montrer une autorisation parentale pour pouvoir rester. Des bruits de crampons, de vestiaires, de haka et de chocs se font alors entendre. Le but est bien évidemment de recréer l’ambiance d’un match vécu sur le terrain de la manière la plus réaliste possible. L\’expérience All Blacks Lorsque les lumières se rallument, les quatre All Blacks font leur entrée et viennent se placer sur la grande table mise à leur disposition, se saisissent du tas de cartes postales à leur image et se lancent à un rythme stakhanoviste dans des séries de signatures. Les fans se succèdent, embarquent les cartes postales fraichement dédicacées et, souvent, prennent des photos souvenirs. Pendant ce temps là nous, on continue de parler de tout et rien, et à contempler curieusement le spectacle qui s’offre à nous. Et avouons le, nous sommes également très tentés d’aller nous prêter au jeu. Et puis n’oublions pas que nous avons une mission, merde ! Le dilemme se pose alors : risquons-nous notre vie pour faire chier Richie Mc Caw ? L’idée est simple : nous avons imprimé une photo de Aurélien Rougerie (celle de la pub Dim qui atteint 8 sur l’échelle de la sexytude) où le Clermontois est allongé sur son banc de vestiaire, à moitié nu. Le défi est d’aller la faire signer par le capitaine All-Blacks, avec qui il a un léger différend… Le Stagiaire et Marius sont prêts à prendre le risque, mais la sagesse féminine de nos accompagnatrices va les ramener à la raison. La provocation est sûrement un peu trop grande, le sens de l’humour de bonhomme a l’air un peu limité et créer une polémique n’est peut être pas le meilleur moyen de remercier nos hôtes pour l’invitation… Nous optons donc pour le plan B et profitons de nos supers relations pour éviter la file d’attente interminable. Nous disposons donc de trois différentes feuilles où sur chacune est inscrite une phrase faisant référence à la Boucherie. Arrivé devant Ali Williams, Le Stagiaire tend la feuille « WOT ? » et lui demande s’il accepte de poser en la tenant. Mais le bougre est curieux et cherche à comprendre ce qu’il est inscrit. Le Stagiaire se lance alors tant bien que mal dans des explications foireuses et le pauvre seconde ligne abandonne vite, préférant coopérer plutôt que continuer à subir l’accent anglais du sbire d’Ovale Masqué. Marius cadre, le flash crépite et le néo-zélandais prend une pose digne de l’Actor’s Studio! Nous passons ensuite à Israël Dagg, l’homme qui a franchi la terre promise à deux reprises face aux Français en match de poule et seul trois quart du groupe. Nous lui tendons la feuille « I Love Ovale Masqué » qu’il regarde un peu surpris pendant que Le Stagiaire lui explique que c’est le nom du créateur du site. A son tour, et nettement plus avenant, il coopère facilement, plutôt amusé de la situation. Il regarde Ovale de Grâce qui lui dit être la mère de Marius et du Stagiaire, il répond “Are you?” d’un air plus poli qu’incrédule, elle trouve que décidément, les jeunes de not’ temps, c’est vraiment des beatniks. Arrive alors le tour de Richie Mc Caw, à qui nous n’avons donc plus rien à faire faire et qui regardait inquiet les défis que nous faisions subir à ses petits camarades. Se demandant sûrement ce qui l’attend, nous nous contentons finalement de passer et acceptons de bonne grâce de prendre la carte dédicacée qu’il nous tend d’un air suppliant. Il semble presque surpris et, on l’espère, un peu vexé. Il est tout de même intéressant de noter que Le Stagiaire lui a serré la main, ce qui était la dernière étape de son lourd processus du deuil de la victoire en finale de la Coupe du Monde. Enfin arrive Sam Whitelock, à qui l’on a gardé l’affichette « Je suis un Monsieur », phrase rendue célèbre par la vidéo « Paroles de Vestiaire » et le capitaine de l’équipe de Céret. L’animal, de 2m03, semble taillé sur mesure pour ce clin d’œil, mais nous n’irons pas jusqu’à lui demander de se présenter, le responsable de l’organisation nous demandant de ne pas passer trop de temps avec les joueurs prétextant qu’un maximum de personnes doivent pouvoir les rencontrer. Mais la réalité, c’est qu’ils flippent leur mère qu’on les déstabilise psychologiquement de manière définitive, tant notre puissance mentale irradie les lieux! Peu après, plutôt fier et content de nos photos, nous quittons les lieux pour aller nous rassasier chez un petit producteur de hamburger artisanal (Mc Donald’s pour ceux qui connaissent). On y discutera quasiment essentiellement de rugby et notamment des jeunes joueurs, des anciens joueurs, des positions politiques des joueurs ou encore des mollets des joueurs… un repas passionnant entre passionnés. Nous arrivons juste à l’heure au cinéma où l’on nous donne nos billets pour accéder à la salle de Mission Impossible. Nous croisons les quatre joueurs, leurs femmes et les membres de l’organisation qui sont en train d’essayer de les faire rentrer discrètement pour que la surprise soit la plus totale pour les spectateurs. Tout encapuchonnés, ils pénètrent dans la salle et s’installent discrètement au premier rang. Les bandes annonces se terminent, la salle est plongée dans le noir et commence alors à nouveau l’assourdissante « Experience All Black ». A la fin, des applaudissements, timides, s’élèvent et une voix révèle alors la présence des champions du monde dans la salle. Ils sont applaudis et les premiers spectateurs commencent à se jeter pour obtenir une dédicace ou prendre une photo avec eux, ce dernier point étant bien plus pratique (et impressionnant) qu’à l’Adidas Store puisqu’ils étaient cette fois ci debout, que certain(e)s d’entre nous sont de petite taille, et franchement nabot(te)s à côté d’Ali Williams malgré des talons de 12. Une partie de la salle se lève donc pour aller à leur rencontre et l’on ne peut s’empêcher de penser à tous les autres, qui se foutent royalement du rugby et qui ont vu leur film retardé de près d’une heure pour l’occasion. Nous y allons à nouveau, mais cette fois ci avec des objectifs plus personnels et égoïstes (genre pour pouvoir discrètement simuler une fourchette pendant une photo avec Mc Caw ou simplement pouvoir se la péter devant les copains/copines en revenant). Comme plus tôt, les All Blacks se prêtent au jeu en professionnels qu’ils sont : aimables, disponibles et avec un sourire un poil forcé sur les photos et ne se rendent même pas compte que certains d’entre eux encourent de graves dangers à nous approcher! Approche pas trop tes yeux toi! Ils repartent 30 minutes plus tard sous les applaudissements d’un public français finalement moins rancunier que ce que certains commentaires pouvaient laisser croire (mais d’un autre côté quand on est derrière son ordinateur…) Le film peut alors tranquillement commencer, et contrairement à ce que son titre “Mission Impossible” aurait pu laissé penser, il n’est nullement question d’une victoire du Bého à l’intérieur… Dommage, on vous en aurait bien fait un article sinon…