Le XV des “Jean” bonspar Marcel Caumixe 05 December 2011 18 Par Marcel Caumixe (et un peu Kig et Ovale de Grâce aussi) A la boucherie, il y a un authentique savoir faire en matière d’article de fond. Au fil des années, nous avons su établir et maintenir des valeurs de pertinence, de précision, et d’analyse. Nous avons toujours fait montre d’un vrai talent pour parler des sujet importants, et creuser pour aller au fond des choses. Nous débusquons sans relâche ce que les autres ne verront jamais, et dévoilons chaque jour un peu plus les mécanismes les plus intimes du rugby. C’est dans cette tradition que s’inscrit ce post. Il s’agit donc de vous dévoiler le XV des Jean bons. Une équipe de rugby avec pour critère de sélection unique de s’appeler Jean. De tous temps, Jean a été un prénom qui caractérisait la France. Et après quelques décennies d’un délaissement certain, les “Jean” fleurissent de nouveau sur nos terrains verdoyants du Top14. Mondialisation oblige, Jean revêt désormais des formes plus exotiques que naguère, avec ses pendants anglais, sud-africain, argentin, voire même breton. Et puis les britanniques ont déjà leur XV des Jones. Ça s’appelle l’équipe de Galles. Pourquoi pas la France ? Jean-Baptiste, toujours grand saigneur. 1 – Jean-Baptiste Poux On ne présente plus le pilier polyvalent ultime de Toulouse. 3 coupes du mondes, une poignée de titres nationaux et européens. Il est surnommé “Brad” par ses coéquipiers pour une raison encore complètement obscure pour nous, mais visiblement pas pour des commentateurs qui s’en gargarisent pour se la jouer “pote des joueurs” et “prince de l’anecdote”. Qu’importe. Il reste un Jean. S’il ne devait y avoir qu’un Jean-Baptiste, ce serait celui-là. 2 – Jean-Charles Orioli Comme son nom ne le laisse pas présager, il est natif de Châtillon sur Seine, qui comme son nom ne le laisse pas présager, est une charmante bourgade de Côte d’Or, qui comme son nom ne le laisse pas présager, n’est pas un département situé sur la côte. Par contre, prédestination patronymique oblige, il joue à Toulon, joyeuse cité portuaire corse. 3 – Johannes Coetzee Le pilier polyvalent du Racing fait partie de ces nombreux représentants en Top 14 de la prestigieuse école sud Africaine du première ligne. Il partage avec ses compatriotes exilés un physique gracile et un sens inné du jeu à la main. Il a surtout la chance d’avoir un prénom qui ne semble pas sorti de Star Trek, lui qui vient du pays des gens qui s’appellent Gurthro, Vickus, Naas, ou Os. 4 – Yoann Maestri “Yoann”. Comme “Jean” mais en plus design, avec son “Y” et son double “N”. Design et fashion, c’est bien ce qui caractérise aussi le grand deuxième ligne de Toulouse. Echappé du bagne de Toulon tel Jean Valjean, il tente de faire oublier son passé de délinquant des terrains en usurpant plus ou moins bien l’identité de Fabien Pelous. Et Jésus dit à ses disciples "C'est pas moi, c'est lui!" 5- Jean Sousa Un Jean, point. Il joue au LOU. Vivement le match contre Perpignan pour avoir une chance d’assister à un étripage Sousa-Sid. 6 – Jean-Pierre Perez Le Jesus de l’USAP qui multiplie les pains et marche sur les os fait une bien belle addition à ce pack déjà assez au dessus de la moyenne en terme d’agressivité. A ne pas confondre avec le Marmouset, petit primate d'amazonie 7 – Jean-Joseph Marmouyet Ses parents ont peut-être choisi “Jean-Joseph” pour détourner l’attention du patronyme Marmouyet, déjà bien disgracieux. En tout cas, Jean-Jo a su, lui, attirer l’attention de la planète ovale comme l’instigateur de la première bagarre intergénérationnelle de l’histoire du top 14 lors du dernier derby basque. 8 – Juan-Manuel Leguizamon Les moqueurs estiment heureux que ses parents ne l’aient pas appelé Juan-Intellectuel. Nous on est fan de son rugby freestyle, mêlant violence décomplexée, mauvaise foi crasse, et cette persistance tellement attendrissante à se comporter comme un arrière dans un corps de 8, avec ses coups de pieds de nulle part et autres gestes de grande technicité. 9 – Jean-Marc Doussain 20 ans, vice champion du monde en 5 minutes. Mieux que Bernard Diomède. On comprendra qu’il ait désormais du mal à retrouver motivation et allant tant après un tel exploit, il n’y a plus de challenge. Nous devons lui donner la chance de retrouver ses marques parmi ses pairs de Jean. 10 – Jean-Pascal Barraque Le jeune ouvreur de Biarritz a peu de temps de jeu à son actif, certes, mais il a l’avantage indéniable de s’appeler Jean-Pascal, ce qui en ce moment ne court pas les rues. En attendant qu’il soit titularisé contre Toulouse pour qu’on puisse admirer les raffuts de Barraque à Fritz, ce XV a besoin de quelqu’un comme lui. 11 – Jean-François Coux Le vétéran berjallien émigré à Agen a malheureusement souffert d’une sévère blessure en début de saison. Il fait partie de ces joueurs jamais mauvais, qui ont le sens du devoir, véritables stars dans leur équipe, mais qui n’attirent le regard des sélectionneurs que quand il y a des tests matchs en doublon avec les phases finales du championnat. Aussi, on souhaite le sélectionner comme premier choix pour ce qu’il est. Un Jean bon. La cuvée Jauzion : comme son instigateur, plus elle prend de l'âge, plus elle a du mal à passer. 12 – Yannick Jauzion Variante bretonne de Jean pour ce tarnais d’origine, dont les parents devaient avoir un goût prononcé pour l’exotisme. A 45 ans, il est encore performant dans son rôle de premier centre qui passe les bras. Le garder dans le rugby, c’est aussi retarder sa reconversion dans le vin de Gaillac, terroir qui a déja bien du mal à exister parmi les vignobles de France. 13 – Jean-Philippe Grandclaude A ne pas confondre avec le grand Claude-Jean Philippe qui n’est pas rugbyman. Variété relativement rare, le Jean-Philippe a longtemps fait les beaux jours du jeu d’arrières plein de panache de l’USAP. Bras droit de David Marty pendant des lustres, gageons qu’à l’issue des prochaines élections il héritera d’un portefeuille à la mesure de sa fidélité. 14 – Jean-Bernard Pujol Ce jeune toulousain a connu les sélections internationales U19 et U20. Un Jean-Bernard, ça ne se trouve pas dans n’importe quel vestiaire! Alors on le connait peu, il est sans doute encore un peu tendre, malgré son label rouge et noir, mais comme le dirait un autre Bernard célèbre, c’est un futur Jean bon star. 15 – Jean-Marcelin Buttin Abandonné par ses parents dans un panier devant la porte de l’usine de pneus, puis baptisé “Marcelin” en hommage à Marcel Michelin par le secrétaire du comité d’entreprise, il est la révélation de l’année à l’ASM. Titularisé pendant la coupe du monde, passé par le pôle espoir local, Jean-Marcelin sait tout faire: relancer taper au pied, et même remettre au goût du jour un prénom dont le dernier porteur est décédé de la grippe espagnole en 1918. Remplaçants John Schwalger Jean-Baptiste Roidot Joan Caudullo Jean Bouilhou Yann David Maxime Petitjean Nicolas Jeanjean Eu égard aux travaux de Jean Bouin, l’équipe jouera ses matchs à domicile à Jean Dauger (qui est en quelque sorte le Jean Bouin de Bayonne) Staff : Président : Jean-René Bouscatel Chargé du recrutement : Jean-Michel Rancoule Manager général : Jean-Marc Lhermet (suite à la défection de Jean-Pierre Elissalde) Entraineurs : Jean-Luc Sadourny Jean-Jacques Crenca Liste cachée : Jean Monribot Iain Balshaw Juan-Martin Hernandez Juan-Jose Imhoff Non sélectionnés pour cause de dépassement du quota de Jean-Baptiste : Jean-Baptiste Elissalde Jean-Baptiste Peyras Jean-Baptiste Péjoine Jean-Baptiste Gobelet Autour du XV de France, la polémique enfle sur la formation, sur les joueurs étrangers, etc. Pour les Jean, la pénurie ne concerne pas les piliers. Non. La pénurie ne concerne pas non plus les ouvreurs. Ici les pénuries sont autres, et nous font poser la question suivante : où sont les Jean-Sébastien, les Jean-Louis, les Jean-Marie et les Jean-Claude? Nous noterons pour finir que par un cruel hasard ou un signe du destin, il n’y a pas de Jean bon de Paris et finalement très peu de Jean bons à Bayonne. On a dit “Bon”, donc Yoann Huget ne compte pas.