Nouvelle Zélande – France : Les scénarios de l’impossiblepar Le Stagiaire 21 October 2011 12 Alain Penaud nous confie qu’il n’imagine pas une victoire du Stade Toulousain lors de ce match… C’est bientôt la finale de la coupe du monde. Nouvelle Zélande- France. Tout le monde en rêvait. Ils l’ont fait. Et, comme toute finale, celle-ci promet d’être imprévisible. Le talent des All Blacks contre le French Flair. Deux des meilleures nations du monde du rugby qui s’affrontent pour le saint graal avec pour seules armes leur rage de vaincre, leur fierté, le soutien de leur peuple et un drôle de ballon ovale. Bon, ça c’est la version Bisounours de l’histoire. En réalité, comme toute finale, elle promet d’être chiante à mourir. Alors comme à la Boucherie on est des doux rêveurs, laissez-nous vous présenter quelques uns de ces « scénarios de l’impossible » (ou presque) dont nous avons le secret… Scénario 1 : Après un nouveau haka inventé spécialement pour les Français (où ils s’entaillent vraiment les avants bras en tirant la langue), les All-Blacks entament le match de leur vie avec une motivation exceptionnelle. Les Frenchies sont quant à eux tétanisés. Fulgence Ouedraogo est blanc comme un linge et Alexis Palisson appelle sa maman. Dès le coup d’envoi, Richie Mc Caw subtilise le ballon dans un regroupement et la première offensive envoie Ma’a Nonu derrière la ligne. Il est rapidement imité par Dagg, puis Mealamu. C’est la déroute dans le camp tricolore. Le taux de plaquages ratés avoisine les 70%, et ce malgré le 120% de réussite de Bonnaire (qui a plaqué 5 remplaçants qui s’échauffaient dans l’en-but). La France est menée par plus de 35 points d’écart à la mi-temps. Marc Lièvremont, qui ne peut plus s’arracher les cheveux, s’acharne sur ceux de Jo Maso. L’entraineur du XV de France improvise une conférence de presse dans les couloirs du vestiaire (avec Cali comme seul journaliste). Il insulte la fédération, les adversaires et traite ses propres joueurs de tous les noms. Vexés, ces derniers refusent de sortir du vestiaire. La Nouvelle-Zélande gagne donc par forfait 25-0. On ne retiendra que le score. L’honneur est sauf. Ben quoi, on ne retient que le score, pas la manière non ? Scénario 2 : Lors du haka, les Français font face, fièrement. Le match est d’une intensité rare, les équipes se rendent coup pour coup (Pascal Papé se débrouillant pour en donner plus que les autres, évidemment) et le score ne parvient pas à décoller. Une interception de Palisson ouvre le compteur français. Les Blacks réagissent par Smith mais les Français et la botte de Parra restent en tête jusqu’à la mi-temps. Les All-Blacks commencent à douter et ne parviennent toujours pas à reprendre le score. Morgan Parra alourdit même le score de deux pénalités et scelle la victoire française. L’essai de Cruden n’y changera rien. Le pays du long nuage blanc tombe dans la dépression, tout comme Mc Caw qui finit tristement sa carrière à Dax sous la direction de Marc Lièvremont qui aura tranquillement repris sa vie d’entraineur de Pro D2. Scénario 3 : Le début de match est équilibré, même si la classe des Blacks leur permet de faire la course en tête. Les Français s’accrochent à la botte de Parra qui doit hélas céder sa place après avoir malencontreusement heurté l’avant bras de Nonu. Trinh Duc le remplace et veut montrer qu’il méritait sa place depuis le début. Il marque deux essais aux All Blacks sur ses premiers ballons mais ses coéquipiers, impressionnés, s’occupent plus de le féliciter que de défendre. Les Blacks accélèrent et recollent au score à quelques minutes de la fin. Yachvili se blesse à son tour et doit donc quitter le terrain, pour céder sa place à Doussain. Le quatrième arbitre trouve ce changement louche, ne reconnaissant pas le joueur, et finit finalement par le laisser rentrer, non sans avoir préalablement contrôlé sa carte d’identité, son livret de famille et vérifié qu’il était à jour dans tous ses vaccins. C’est enfin la 79ème minute et les Blacks mènent de deux petits points. Les Français campent dans les 40 mètres adverses et l’inimaginable se produit. Mr Joubert siffle contre Mc Caw, qu’on aurait pu prendre pour le demi de mêlée français, vu sa position dans le regroupement. Le ralenti montrera qu’en fait, Julien Pierre a maladroitement percuté l’arbitre, qui tenait alors le sifflet dans sa bouche et qui a, sous le choc, lâché un son involontaire. Mais le mal est fait. Les Français hésitent à faire taper Bonnaire vu que le petit nouveau qu’ils ne connaissent pas trop, et qu’ils prenaient pour un journaliste avec son appareil photo à longueur de journée, ne leur inspire pas confiance mais c’est Thierry Dusautoir qui décide. Et ce dernier tient à rester le meilleur troisième ligne de l’Hexagone et préfère donc ne pas mettre en valeur Juju l’intello. Doussain prend son élan et passe la pénalité. La France est championne du monde et le jeune Jean-Marc devient un héros national. Il arrête alors sa carrière pour se consacrer entièrement à la réalisation de pubs pour des assurances. Scénario 4 : Le match commence très bizarrement puisque juste après les hymnes, Parra se présente devant les poteaux blacks, positionne son tee et passe la première pénalité. Le match n’a pas commencé mais la France mène déjà 3-0. On apprend alors que l’arbitre a décidé de sanctionner Mc Caw pour une position de hors jeu (sa présence au milieu des blancs français pendant la Marseillaise ayant été signalée par l’arbitre de touche). On sait dès alors que Mr Joubert sera intransigeant. D’ailleurs dans la seconde qui précède le coup d’envoi, la France est à son tour pénalisée. Servat prend un carton jaune pour avoir mis un coup de boule « de motivation » à Nicolas Mas. Weepu lui, rate sa chance. Les joueurs sont tétanisés par la tolérance Laportienne de l’arbitre du match et n’ose même pas plaquer de peur de prendre un carton rouge pour mauvais geste. Résultat, le score est de 47 à 41 pour les Blacks à la mi-temps. On apprend que durant celle-ci, l’IRB a donné de nouvelles consignes à son homme de terrain pour « retrouver l’esprit rugby ». Mr Joubert le signale aux capitaines qui font passer le mot à des joueurs qui s’en donnent alors à cœur joie. Sous les yeux de l’arbitre, la première baffe de Papé fait son apparition et assomme Cory Jane qui passait par là. L’arbitre fait signe de jouer. Le match tourne au pugilat mais le spectacle sur le terrain est tellement divertissant que tout le monde s’en fout. On voit Clerc et Jane faire la course le long de la ligne de touche, Doussain jouer à la bataille avec Slade et Julien Pierre et Thorn faire un concours de bras de fers sous les encouragements de leurs coéquipiers. C’est le Français qui l’emporte et qui donne donc la possibilité à Parra d’ajouter trois points au score français. La victoire de Barcella au concours du plus important nombre de coups de tête contre poteau permet aux Français d’égaliser. Hélas, à la dernière minute, Médard perd au « Je te tiens par la barbichette » et en plus de prendre une tapette de Mealamu, offre la pénalité de la victoire à Weepu. Le stade est en délire, Jo Maso s’amuse comme un petit fou et régale le public de la buvette de ses talents de barman-jongleur. Thierry Lacroix qualifie cette finale de « la plus belle jamais jouée » et CJP s’étonne, pensant que la finale du Top 14, avait plutôt lieu en juin d’habitude. Le seul point noir de la soirée restera le suicide de Marc Lièvremont, retrouvé pendu dans les vestiaires, avec les lacets des crampons de N’Tamack, alors endormi sur le banc des remplaçants au bord de la pelouse. Scénario 5 : La furia française fait son œuvre dès les premières minutes, et, contrairement au match de poule, ces derniers concrétisent leurs temps forts. Ils mènent rapidement 10-3 avec l’essai de Médard. Comme lors des dernières minutes du quart de finale 2007, ils subissent parfaitement, sans encaisser d’essai. Parra ajoute même une pénalité et un drop sur les deux seules possessions de balle françaises. Les Blacks réussissent à marquer un essai sur une action où Palisson s’était éclipsé sur le bord du terrain pour demander à Milou de lui refaire son lacet. La passe au pied de Cruden pour Jane est imparable et récompense la domination All-Blacks. Les Français restent malgré tout en tête de quelques points et, sur leur première possession de balle de la deuxième mi-temps, se lance dans une série de pick and go. 13 mètres et 25 minutes plus loin, Mermoz fait un en avant et redonne la balle aux Blacks. Ces derniers reviennent dans le camp français par deux fois. Ils marquent un essai non transformé lors de leur première incursion, mais pas lors de la deuxième puisqu’une interception de Clerc les fait à nouveau reculer dans leur propre moitié de terrain. Les Français et Trinh Duc, tout juste rentré, enchainent alors par la technique du « bombardement à l’argentine.» 18 chandelles plus tard, les Français se retrouvent à nouveau dans leur 22. Ben oui, 18 chandelles de Trinh Duc, on recule plus qu’autre chose… Il reste quelques secondes et la France mène 16-15. Slade, tout juste rentré lui aussi, réceptionne la passe plein axe de Weepu. Tous ses coéquipiers, le staff, le stade et Guirado, qui n’a toujours pas compris pour quelle équipe il jouait, lui hurlent de taper le drop. Hélas, en bon All-Black, il n’a aucune idée de ce que ça veut dire, panique et finit par taper directement en touche. L’arbitre siffle la fin du mach et l’équipe la moins méritante du monde est sacrée championne. Scénario 6 : C’est sans aucun doute le meilleur puisque c’est Ovale Masqué qui l’a rédigé. Retrouvez le dès à présent dans sa chronique « L’Immonde du Rugby » sur le site du Rugbynistère, juste ici.