Vern Crotteur revient sur ASM-BO… et parle un peu de Toulouse !par Vern Crotteur 26 May 2011 6 Salut les frenchies, De retour dans ma boucherie préférée après une absence de quelques semaines pour raisons professionnelles. Je peux l’avouer maintenant, j’ai eu chaud aux fesses ces derniers temps ! Avec mes volcans (semi-)éteints, j’avais un peu le dos au mur avant ce match de qualification contre les Biarrots. Autant dire qu’au niveau de la prépa, j’avais mis le paquet. Rassurez-vous, j’ai pas fait le coup du cahier de jeu de Marco. D’abord, nous, notre cahier de jeu, il est livré de série avec chaque iPad qu’on distribue aux joueurs, ça fait quand même plus sérieux … Et puis, les petits cahiers d’écoliers de 35 pages, reliés brochés, excusez-moi, mais même nos cadets en rigolent encore. Par curiosité, je l’avais imprimé une fois, notre référentiel de jeu. Toute une rame de papier y est passée, 367 pages … Je m’étais jamais rendu compte qu’on avait un jeu aussi léché, du moins pas cette année. En tout cas, en visionnant nos matches, j’ai rarement reconnu les 23 types de relance, 44 combinaisons en touche et 12 options de contre-attaque que j’avais péniblement mis au point pendant mes vacances au pays. Cela dit, contre les Biarrots je m’étais dit qu’on en aurait sans doute pas besoin. Quand tu joues contre les rois de la cocotte, sorte de tortue béglaise revue et corrigée par Gonzo, tu te dis qu’en termes de vitesse de jeu, tu risques pas d’être débordé. Ben pourtant, au bout de trente minutes, j’en menais pas large. Heureusement que la mi-temps est passée par là. Je peux le dire maintenant, on s’est livré à une petite opération de guerre psychologique dans le tunnel qui mène aux vestiaires de Marcel Michelin … Azema a subrepticement glissé auYach et à Terminatol qu’ils étaient dans le groupe des 30, enfin des 32, pour la Coupe du monde, et qu’ils pouvaient lever le pied en deuxième mi-temps. Ils étaient même pas au courant, les pauvres ! Vous auriez vu leur tête, comme des gosses qui découvrent qu’il y a une distribution gratuite de cadeaux à Noël. Faut comprendre, c’est culturel. Après tout, ils viennent de Biarritz, l’info met toujours un peu plus de temps pour passer la Nive, allez savoir pourquoi … Peut-être que les voisins Bayonnais y sont pour quelque chose ? Cela dit, moi je soupçonne plutôt le président du BO d’avoir fait de la rétention d’info, histoire de motiver un peu plus ses troupes. Une de ces tirades dont le gros Serge a le secret : “Imanol, il nous faut du grandiose ce soir contre les vendeurs de pneus, sinon, la coupe du monde, ça risque d’être serré pour toi”. . Enfin, tout ça c’est de la cuisine basque, autant dire que ça n’intéresse pas grand monde en dehors des curistes en villégiature à l’hôtel de l’océan … Mais je suis tout de même assez fier de notre qualif. Et puis, on a vu en deuxième mi-temps que ça servait d’avoir un plan de jeu qui tient sur 400 pages … Bon, ça sert aussi d’avoir des joueurs qui marquent quand l’adversaire a le dos tourné, y a rien de déshonorant à ça. Mais ce qui m’a particulièrement réjoui, c’est qu’on a enfin fermé le clapet à ces énergumènes de la côte basque. Je dis bien côte basque, et non pays basque, parce qu’il faut bien l’avouer, à Biarritz, il ne reste pas grand-chose de basque, à part peut-être quelques merlus qui sillonnent les eaux troubles au large du Rocher de la Vierge … Je sais, les tenants de l’Euskadisme vont me rétorquer, en faisant de grands yeux outrés, que le BO, il a bien Imanol dans ses rangs, non ??!! C’est pas faux, mais je reste persuadé que Terminatol sert plutôt de faire valoir au club, histoire de pouvoir placer le mot «basque» dans son intitulé officiel. Ah non, j’oubliais, il reste aussi le petit Gonzo, le seul membre du club à jurer encore en basque de temps à autre. Pour les autres en revanche, faut bien avouer que la langue régionale numéro 1 au BO, c’est plutôt l’anglais … Je sais, je fais pas vraiment couleur locale moi non plus en Auvergne, mais au moins, les séances d’entraînement, je les mène en français. Alors que Jack Isaac, même quand les journalistes de Canal + lui envoient leurs questions à l’avance et par écrit, il a du mal à aligner deux phrases, sans retomber dans son dialecte d’outre-tasmanie. Mon second motif de fierté quand je repense au match de Biarritz, c’est qu’on a réussi à se qualifier en alignant une équipe de semi-vétérans. Eh oui, faut reconnaître qu’au niveau moyenne d’âge, on a plutôt un groupe taillé pour remporter un concours de boule sur le cours Belsunce plutot qu’un titre de champion de France de rugby. Mais on a encore du cœur, parfois, et quelques beaux restes, souvent … A ce sujet, je précise que je n’inclus pas Jamie dans ce commentaire pas forcément élogieux. Jamie, lui, ça fait 20 ans qu’il joue dans le même registre et au rythme où il distribue les coups de casque, je me demande si on va pas le garder dix années de plus. On est en France après tout, non ? C’est toujours bon d’avoir un anesthésiste, un sécateur ou un X-men dans l’équipe. D’ailleurs, c’est comme ça que je l’appelle, Jamie, depuis que son frangin a joué Colossus dans X-men 2. Je rigole, je rigole, mais je suis pas super optimiste pour cette demi-finale. Le bilan des dernières années plaide en notre faveur face aux Toulousains, mais je sais que mon pote Guy l’a mauvaise … Il aurait même menacé de quitter le club et de reprendre les rênes de l’équipe de France si le Stade ne se qualifie pas contre nous. Vous imaginez ? Pour que Guy menace d’abandonner sa “créature”, faut vraiment qu’il en ait gros sur la patate. Paraît que le petit Marco aurait sursauté dans sa cabane de jardin, quand on lui a rapporté les propos de l’ogre toulousain … Mais non, Marco, rassure-toi, c’était de la déconnade ! Tu partiras en Nouvelle-Zélande comme prévu, avec tes 32 touristes, enfin 30 touristes, y a pas de souci. Un chapitre à part, ce Marco, un vrai sketch ambulant à lui tout seul. J’aurai l’occasion d’y revenir la semaine prochaine, quand je vous livrerai le fond de ma pensée sur sa politique de sélection. Mais bon, quatre années de babillage, d’expérimentation hasardeuse et d’exercices de trapèze sans filet pour en arriver là ? Franchement, je préfère encore regarder un vieil épisode de Dallas … Mais pour l’instant, je me concentre sur notre demi-finale. Ne me posez pas de questions sur notre plan de jeu, je ne répondrai pas. Au demeurant, tout le monde sait comment les battre, les Toulousains … Le tout c’est d’y arriver, sur le terrain. De toute façon, les joueurs savent ce qu’ils ont à faire. C’est expliqué en détail de la page 287 à 356 de mon référentiel informatisé, que ma bande de petits vieux bûche depuis deux semaines. Comme je vous le disais, je suis pas vraiment optimiste, mais quelque part, j’y crois. Cela dit, sur le papier, c’est vrai qu’elle a de la gueule, la bande à Novis … Elle a même de la gueule de bois, pour certains des non sélectionnés au camp de vacances estival. Peut-être que ça traînera encore dans leurs têtes ? Ce qui est sûr, c’est que j’ai déjà briefé quelques-uns de mes retraités sur le sujet. Ils se chargeront de glisser une petite phrase de temps à autre à Clément, à Florian et aux deux Yannick. On sait jamais, c’est pas cher et ça peut rapporter gros. C’est cynique, je sais, mais j’ai pas vraiment le choix. A 15 contre 15, on peut pas rivaliser sur 80 minutes, alors on fera avec les moyens du bord, histoire d’éclaircir un peu les rangs stadistes. Et puis, j’ai aussi X-men, mon arme secrète pour peser sur le jeu toulousain, et surtout sur les chevilles, les côtes et les têtes de nos adversaires. Et comme la charnière d’en face, ils évolueront avec deux juniors première année … autant vous dire que Jamie, on a du mal à le tenir en ce moment … Avec chaque jour qui passe, il tire un peu plus sur la chaîne à laquelle on le tient attaché, dans sa chambre d’hôtel. Ah oui, c’est vrai que Toulouse a aussi Skrela en 10, mais comme l’avait si bien observé Marco, pour expliquer la non sélection de l’ouvreur stadiste, “passé trente ans, tu progresses plus à ce poste”. Alors je me dis que si on est aussi bon au stade vélodrome que Marco a été incohérent à la tête de l’équipe de France, on a de bonnes chances de l’emporter contre ces Toulousains … Vern