Un après-midi au stade à Aix-en-Provence.par OvaliaHaHa 13 May 2011 4 Vous l’attendiez tous impatiemment « mais quand est-ce qu’il arrive ce compte rendu », « j’espère qu’ils feront un compte rendu », etc. Alors, pour répondre à votre attente, le voici enfin. Et si mon camarade Poteau Feu a été on ne peut plus rapide pour vous présenter un compte rendu de qualité de la rencontre Toulouse-Clermont, sachez que j’ai, moi, des circonstances atténuantes permettant d’expliquer mon « retard » : cela s’appelle une 3ème mi-temps, mais je n’en dirai pas plus car ce qu’il s’y passe est tout aussi confidentiel que ce qui se passe sous la mêlée… Dimanche 8 mai 2011, 30ème journée de Pro D2 : PARC (Pays d’Aix Rugby Club) – SCA (Sporting Club Albigeois). 14h30 : arrivée au stade, soleil de plomb, gueule de bois (hé oui, les 3èmes mi-temps s’enchainent et se ressemblent), 20minutes de sommeil, mon vieux sac de sport de 9kg sur l’épaule, mon sac à main de grande marque de 1kg5 à la main (logique pour un sac à main), un concierge/videur à l’entrée du parking, bienvenue au stade Maurice David d’Aix-en-Provence, lieu de pèlerinage hebdomadaire de mes années fac. La file d’attente à la billetterie du stade est longue et avance aussi rapidement que celle de la Poste. Ça me fatigue rien que de me dire que je vais devoir attendre en plein cagnard. Je m’approche, des joueurs font la queue également (ceux qui ne sont pas sur la feuille de match évidemment), si même eux doivent attendre c’est foutu pour moi, je ne passerai pas devant tout le monde cette fois… Mais qui vois-je ? Mon sauveur ! Laissez moi vous présenter l’icône du rugby aixois, l’homme au béret rouge, physiquement un mélange de Mick Jagger et Keith Richard, vocalement un mélange de Jeanne Moreau et du Sylvester Stalone des Guignols de l’Info ; il me fait de grands signes, me montre 2 places achetées gratuitement un peu plus tôt et m’en tend une. C’est bien d’avoir des amis qui pensent à tout. “Alors, heureuse ?” Bon, une demie-heure avant le coup d’envoi, j’ai le temps de déposer mon gros sac au Club House de l’AUC Rugby (le club amateur de la ville) et de boire un petit verre histoire de se mettre dans l’ambiance. Je ne suis pas la première à avoir eu l’idée, quelques gros du PARC sont déjà attablés avec leur jus de houblon à la main : « – Tiens, qu’est-ce que tu fais là, tu viens nous faire un spectacle de pom-pom girl ? – Non, c’est férié aujourd’hui, mais reviens demain on ne sais jamais. » Ah, ces avants, toujours aussi fins. 14h45 : direction les tribunes. Dans la file d’attente je me fais doublée par un grand bronzé aux cheveux hirsutes de 2 mètres cube. Je m’apprête à rouspéter puis je reconnais au dernier moment Finau Maka. Finalement je lui fais un grand sourire suivi d’une courbette. On respecte les Toulousains, c’est un principe chez moi. Néanmoins le Fidjien n’est pas sur la feuille de match, Chris Wyatt non plus, les stars au placard, les jeunes à l’honneur, on voit bien que le PARC a déjà acquis son maintien (et sportivement en plus). Arrivée dans la tribune, place gratuite donc debout, je suis une warrior, j’aperçois sur la pelouse les pom-pom girl d’Albi en train de danser autour de la mouche à rayures des WASP. Pensée pour les « gros » du PARC en train de siroter leur petites mousses et qui vont rater ça. Béret Rouge, à côté de moi, émet quelques grognements en admirant ces demoiselles. La mouche albigeoise des WASP Le coup d’envoi va bientôt être sifflé mais avant petit hommage à Monsieur Piraveau qui arbitre ce jour son dernier match après 31ans de bons et impartiaux services. Le public l’applaudit chaleureusement… pour l’instant. Le coup d’envoi est donné et les supporters huent déjà l’arbitre après même pas 1 minute de jeu. Une action aixoise digne du « Top 14 a un incroyable talent » offre le premier essai aux Albigeois après seulement 5 minutes de jeu. Quelle générosité ces provençaux ! La speakerine est mignonnette mais s’emmêle assez souvent les pinceaux : « Pénalité réussie par Frédéric Manca ! Albi 3 – Aix 0 ! … Transformation réussi par Frédéric Manca ! Essai de Baptiste Hecker ! Albi 7 – Aix 0 ». Dommage pour ceux qui n’ont pas bien vu l’action, car ce sera le seul essai du match (et évidemment il n’y a pas d’écran géant !). En effet, le reste du match se résume à peu près à : pénalité de Lescalmel, pénalité de Manca, pénalité de Lescalmel, pénalité de Manca, pénalité de Lescalmel, pénalité de Manca. Dans le public ça crie, ça râle, ça essaye de parler technique mais ça parle surtout d’en-avants, on se croirait au milieu d’une horde de supporters toulonnais enragé. Le score à la pause : 12 à 16. “Allez les gars, plus que quelques centimètres…” Dans les tribunes on le vit bien, tout est encore jouable, on entend des « Allez noirs » de tous les côtés (hé oui, à Aix on ne connait pas de chants de supporters, pas comme à Toulouse…). Tout le monde ne parle que d’Antoine Lescalmel, de ses coups de pieds monstrueux de plus 50m (et il n’en manqua qu’un seul ce dimanche !) et de son départ la saison prochaine pour Carcassonne. Au micro on rend d’ailleurs un (très) bref hommage aux joueurs qui quittent le club et on demande une ovation pour les Cadets du PARC qui ont remporté le bouclier du Championnat de Rugby à 7. Je profite de la mi-temps pour aller me chercher un petit verre au Club House/loge du stade en compagnie de Béret Rouge. C’est la classe de trainer avec des VIP. Même si là encore on n’est pas à Toulouse : pas de jolie hôtesse en uniforme rouge bien repassé qui vous propose du champagne, pas de macarons au caviar, pas de magret à la plancha, juste un comptoir, des banderoles estampillées Pays d’Aix Rugby Club, deux ou trois serveurs un peu dépassés ; je commande donc un demi… Le match va reprendre, je repars dans les tribunes avec mon acolyte et manque de me faire assommer par un monsieur visiblement en safari qui transportait 2 girafes de bière. Il s’excuse nonchalamment d’un signe de tête en mâchouillant son cigare, puis s’en va rejoindre ses compatriotes de safari. Le match reprend : pénalité de Manca, pénalité de Lescalmel, pénalité de Manca, pénalité de Lescalmel, pénalité de Lescalmel, pénalité de Manca, avec au milieu un drop de l’ouvreur aixois Alexandre Latapie. Score final : 24 à 25. “Oh les gars je vous avais dit qu’il manquait pas grand chose !” Les Albigeois n’ont jamais réussi à distancer des Aixois plein de bonne volonté mais incapables de concrétiser leurs quelques temps forts et ils peuvent remercier les locaux de leur avoir donné ce ballon en début de match conduisant à l’unique essai de la rencontre. LE sujet de discussion de tout le monde dans le stade : Antoine Lescalmel. Très présent sur le terrain, impeccable dans les tirs au but. Le plus grand regret côté Aixois est bel et bien le départ de leur arrière, la défaite semble bien moins pire. Bref, un peu une impression de déjà-vu par rapport aux discussions de la mi-temps… Après quelques poignées de mains et discussions de politesse, et devant tant de bonne humeur malgré la défaite je décide de me rendre au Club House de l’AUC Rugby, où sont les joueurs Albigeois. Ces derniers tirent la gueule. C’est le monde à l’envers. Quelques minutes au comptoir à débattre avec un dirigeant de l’importance des jours de congé pour les joueurs puis je repars vers la bodéga du PARC prendre un sandwich aux merguez. J’entends une voix crier « Mets lui de la sauce blanche avec ! ». Décidément les arrières sont aussi fins que les avants. Il est bientôt 19h00, ce soir encore je ne me coucherai pas sans avoir « dansé » sur les tubes de Patrick Sébastien avec des gens pas très fins… NDLR : La photo a été floutée intentionnellement pour des raison évidentes d’anonymat. Si si, c’est vrai. C’était OvaliaHaHa en différé du stade Maurice David à Aix-en-Provence, merci de m’avoir écoutée.