Imanol à Toulouse : les dessous d’un transfertpar l'Affreux Gnafron 13 June 2014 6 Par L’Affreux Gnafron, envoyé spécial à Toulouse (banlieue de Castres), La nouvelle a fait l’effet d’une bombe dans le milieu du rugby. Entre l’annonce d’une potentielle IRM négative d’un footballeur quelconque et la controverse sur la taille d’un grelon ordinaire, elle aura eu le mérite de secouer les réseaux sociaux de leur torpeur pré-estivale. Une fois n’est pas coutume, c’est le marché des transferts du rugby français qui se retrouve au centre de l’attention mondiale. Car ce transfert n’est pas un transfert ordinaire. La somme annoncée apparaît même tellement extravagante que nombre de supporters affichent un solide scepticisme. Et tous les protagonistes de cette grandiloquente affaire semblent s’être concertés pour faire de ce qui aurait pu n’être qu’une péripétie de plus dans ce grand marché qu’est devenu le Top14, un évènement hors du commun. Reprenons les faits : Imanol Harinordoquy, ancien international français aurait signé un contrat d’un an avec le Stade Toulousain. En elle-même, l’information apparaît tellement énorme qu’elle ne saurait être qu’un canular de mauvais goût. Et pourtant, selon une source bien informée, elle ne reflète que la stricte vérité. En ces temps de révisions des épreuves du bac de philo, beaucoup objecteraient que la vérité n’est qu’un concept. Qu’ils cessent illico la lecture de cet article et retournent donc à leurs fiches. Quant aux autres, ils s’attarderont sur le montant annoncé de ce transfert. On parle de 480 000 € ce qui paraît d’une indécence cynique quand on voit la vétusté de l’infrastructure achetée. A l’annonce de cette somme, les Brésiliens sont de nouveau descendus dans la rue pour crier leur colère devant un monde qui aurait perdu la tête et le sens de la raison. Mais là où réside le plus sordide de cette histoire, ce n’est pas tant dans le montant concerné que dans le sens de la transaction. Ah ils ont été prompts à s’indigner les supporters stadistes ! Ils ont déversé des flots de hargne et de colère contre leurs dirigeants dispendieux ! Mais quand bien même le Stade se serait-il offert les services du Basque Bondissant pour un demi-million d’euros, qui sont-ils pour fixer le prix d’une antiquité ? Et que diront-ils quand ils apprendront que cette somme de 480 000€ viendra renflouer les caisses de leur club ? Car l’originalité de ce transfert hors du commun réside dans cette curieuse particularité. Ce n’est pas le Stade Toulousain qui acquiert Imanol Harinordoquy. C’est le joueur qui a proposé ses services à de nombreux clubs du Top14 pour continuer d’exister au plus haut niveau. Dans des enchères à l’envers, il s’est d’abord vendu gratuitement à qui le voudrait bien. Mais devant le peu d’entrain des structures professionnelles, il a lentement augmenté les enchères. Jusqu’à atteindre ces 480 000€ qui auront fait fléchir le président Bouscatel. « C’était exactement la somme qu’il nous manquait pour finir de payer les indemnités de formation d’Antoine Guillamon au LOU » a déclaré l’avocat toulousain. « Et puis la perspective de réunir Imanol et Thierry Dusautoir au sein d’une 3ème ligne qui fit les beaux jours de Biarritz a également pesé ». Contacté par nos soins, l’enfant de Garazi s’est déclaré « honoré qu’un grand club comme le Stade Toulousain ait décidé d’unir sa destinée à un grand joueur comme Imanol Harinordoquy. C’est un nouveau départ pour ma carrière oui. » Interrogé sur un éventuel avenir avec les Bleus, le Basque a ajouté non sans malice « Avouez qu’une troisième ligne de club comme Nyanga-Imanol-Dusautoir pourrait faire profiter de ses automatismes l’Equipe de France ». Une fois encore, Imanol Harinordoquy n’aura pas fini de nous surprendre.