Retour sur les 1/4 de finale du Super Rugby
par Ovale Masque

  • 26 July 2012
  • 34

Comme Rugbyrama, nous mettons une photo de Michalak en une pour tenter d'intéresser ces ignorants de Français à un championnat dont tout le monde se fout.

Par Pastigo et Ovale Masqué,

(on vous laisse deviner lequel des deux a les plus grandes parties)

 

Loin de nous et de Christian Jeanpierre, bien au delà des plages de Brive et des sommets bordelais, se trouve l'hémisphère pauvre et sa vie à l'envers. Territoire maudit où quelques insulaires s'évertuent à croire au rugby, condamnés à jouer à la main pour ne pas voir le ballon rejoindre la stratosphère et Julien Caminati après un bon gros trois feuilles. Les experts sont cependant formels, c'est bien là qu'on trouve le plus beau rugby du monde, la quintessence de l'Ovalie sauce Maori. Ces sauvages qui invitent le Leinster pour leurs entraînements en opposition, qui rendraient presque émouvants des Anglais en charpie, dominent le rugby depuis 53 avant Jésus Christ. Et ce dans tout les domaines, de la passe après contact avec ou sans t-shirt déchiré jusqu'au placage worldtradecentrale qui ferait demander l'appui d'Interpol aux arbitres anglais.  

Ces sauvages donc, qui parlent comme un paysan texan avec l'accent cantalou, ont eu l'idée de créer un championnat qui pourrait rivaliser avec les Harlem Globe Trotters. Ayant la bonne idée de ne vivre que sur des îles, ce qui rend compliqué les déplacements en bus, il ne reste plus un radis pour payer les joueurs. Pas grave, le spectacle reste entier puisqu'il faut respecter l'esprit guerrier des ancêtres et briller à la TV pour se faire engager par Toulon. 
Ce weekend a eu lieu la joute à mort pour l'accession aux demis du plus grand championnat du monde. Tellement grand, tellement beau, tellement mieux, que tout le monde s'en fout. D'une part c'est bien trop loin dans la mesure où 50% de la ferveur rugbystique tient dans un chauvinisme exacerbé, et en plus les règles ont beau être les mêmes on y comprend rien.  

L'occasion donc de parler d'autre chose. De toute façon je n'ai pas vu les matchs, il n'y a qu'Ovale Masqué en France qui s'est levé pour ça, il vous en parlera d'ailleurs un peu plus bas mais soyons honnêtes, tu ne vas rien piger.  
Je suis sûr que tu penses que la vie de journaliste professionnel à la Boucherie est tout à fait agréable. Que le fait de ne pas être payé permet d'avoir la vie belle et les mains libres, que chacun croule sous les demandes hystériques d'engrossage. Et bien tu te trompes jeune éphèbe. Cette introduction est assez claire, je n'avais aucune intention d'écrire à propos du Super15. J'y connais rien, et je ne comprends d'ailleurs toujours pas comment ils peuvent jouer à 15 équipes. Samedi, j'ai préféré acheter des croquettes à Leclerc plutôt que de regarder ces matchs, c'est dire. Seulement voilà, je traînais au mauvais endroit au mauvais moment et le chef m'est tombé dessus, et il m'a demandé avec tout le tact et le respect d'un homme qui sait remercier ceux qui travaillent gracieusement pour lui de m'occuper du compte-rendu de ces joutes. 

 
Le chef distribue les sujets avec grâce.  
 

Comme je n'ai eu le loisir d'engrosser personne, j'ai accepté l'invitation. Voilà qui est fait, en tout cas pour ma part. Certes l'intérêt que susciteront ces mots sera bien maigre, mais ce n'est rien à coté du film du match dont va s'occuper Ovule. Il ne sert à rien d'espérer lire quoique ce soit qui concerne un international toulousain, autant dire que cet article en France ne sert absolument à rien. Il ne doit probablement ta présence qu'à ta vie trépidante, que nous te remercions donc d'avoir gâchée. Mais au moins tu pourras briller l'an prochain pendant les barbecues d'intersaison puisque tu pourras dire que tu as déjà entendu parler des prochaines recrues de Toulon comme des prochains achats débiles de Bayonne. 

1er match : Crusaders vs Bulls 

Pour vous présenter ce match, il vous faut quand même des références bien de chez nous, histoire de vous obliger à rester sur la page encore une dizaine de minute avant de zapper sur les dernières infos géopolitiques révélées par Jeanmarcmoranadini.com. Les Crusaders, pour commencer, c'est assez simple : c'est Toulouse. Ils jouent en Rouge et Noir, ils sont beaux, forts et arrogants, ils peuvent tricher continuellement sans jamais se faire choper, et depuis la création du Super 12/14/15, ils gagnent le titre une année sur deux. Comme Toulouse donc, mais sans la H-Cup, ce qui fait donc d'eux seulement le deuxième meilleur club de la galaxie. D'ailleurs, leur ouvreur, Dan Carter, n'est qu'un ersatz foireux de Luke McAlister : moins musclé, moins bronzé, moins bon animateur, moins bon buteur. Quant à Richie McCaw, s'il avait le dixième de l'intelligence de jeu, du charisme et des capacités de leadership de Thierry Dusautoir, on serait au courant depuis longtemps.  

Les Bulls, eux, c'est plus le Bého, sans Michael Jordan-Ngwenya. Après avoir dominé le rugby sudiste pendant une bonne décennie, les Crusaders ont commencé à vraiment s'ennuyer et se sont mis en tête de laisser gagner une autre équipe, comme ça, pour voir ce que ça donnerait. Pendant deux petites années, les Bulls ont donc régné sur le Super Rugby avec une tactique à vous faire chialer de bonheur un spectateur d'Aguiléra : donner des coups de casque, et enquiller des drops et des pénalités grâce à Morne Steyn, une sorte de version perfectionnée de Lionel Beauxis. Hélas depuis cette époque bénie les Bulls ont perdu de leur superbe : Victor Matfield, Bakkies Botha et Fourie du Preez sont à la retraite (ou presque pour les deux derniers, puisqu'ils jouent désormais à Toulon et au Japon). Brian Habana est lui passé aux Stormers, la nouvelle équipe forte en Afrique du Sud, une sorte d'armée de blonds aux yeux  bleus musculeux tout droits sortis d'un rêve humide de ce facho de Damien Try. Pire, ils n'ont toujours pas trouvé le moyen de refourguer cette quiche de Zane Kirchner à un club de Top 14 crédule, qui aurait pu le confondre avec Doug Howlett. Enfin là, on vise surtout Bayonne. Mais pas d'inquiétude, il est juste peut être encore un peu trop jeune.

Rois fainéants de l'hémisphère sud, les Crusaders ont commencé la saison doucement à cause des doublons et des absences de quelques-uns de leurs leaders encore en pleine cuite post-Mondial 2011, avant de finir en boulet de canon et glaner la 4ème place du classement. Les Bulls, eux, ont dû batailler jusqu'au bout pour accrocher une 5ème place synonyme de barrage à l'extérieur. C'est donc à Christchurch que se déroulait cette rencontre, dans un stade à moitié vide, la population de la région ayant été décimée par divers tremblements de terre depuis 2010. Un peu comme à Jean Bouin et à Colombes donc, même si dans ces cas-là les supporters ont décidé eux-même de mettre fin à leurs jours après avoir vu trop de matchs de leurs équipes favorites.  

Malgré cette ambiance froide digne d'une avant-première de Batman à Toulouse, on sent tout de suite que les Bulls ne sont pas dans le match. Leur stratège Morné Steyn cumule les erreurs inhabituelles en début de partie, avec des dégagement de poussin et une tranversale rasante directement dans les bras de l'adversaire que n'aurait pas reniée François Trinh-Duc. Il va falloir s'y résoudre, la stratégie de l'ogive qui décapite n'a pas atteint ses objectifs. Les Crusaders peuvent donc mettre la main sur le ballon et développer leur jeu tranquillement. Après avoir pris le devant grâce à des pénalités converties par Dan Carter, ils inscrivent donc logiquement le premier essai du match, en marchant. Carter, encore lui, réussit à éliminer Morné Steyn d'un simple pas de coté (oui, c'est possible) et lance Zac Guildford en plein intervalle. Le deuxième rideau était visiblement au pressing et l'ailier exhibitionniste pouvait donc tranquillement filer sous les poteaux. 16-0 au bout de 25 minutes de jeu, on pouvait donc sans regret laisser tourner le streaming en fond sonore et se mettre devant les épisodes de Bob L'Eponge diffusés sur Gulli, qui proposaient assurément bien plus de suspense que cette pseudo-rencontre de phase finale. On y croise au passage un écureuil texan qui vit au fin fond des océans grâce à une tenue de spationaute : visiblement ces gars là ont les mêmes fournisseurs que les designers du Stade Français.  

Le reste du match proposera en effet peu d'intérêt : Carter, apr