Le Labo Dauphinois analyse Grenoble-Toulouse
par Damien Try

  • 24 December 2012
  • 9

Par Damien Try

Le contexte :

Pour terminer cette très belle phase aller de Top14, Grenoble a droit au double champion en titre : l’Ogre Toulousain. Cerise sur le gâteau, ou plutôt jus de citron sur les huitres, nos amis gallois les ont battus la semaine dernière, provoquant ainsi l’ire novésienne. Ainsi, selon l’aveu même du pauvre Vasil Kakovin, ça a bien gueulé pendant la séance vidéo. Et puis, « Toulouse ne perd jamais deux fois de suite », proverbe alakon pour noircir du papier jaune. Mais bon, McAlister est blessé, et il possède la moitié du talent de l’équipe, et Fritz aussi, qui lui détient la moitié de l’envie. Grenoble, dans un Stade des Alpes à guichets fermés depuis deux mois, a donc une petite chance d’assurer la 6ème place.

Pour ma part, j’étais à Grenoble pour des fêtes en famille, comme Vincent Clerc je ne suis toulousain que pour des raisons professionnelles. Enfin, je me tape pas non plus la fille de mon patron hein. Quelques jours avant le match, j’ai eu la bonne surprise de me faire inviter via twitter par un supporter grenoblois. Flairant une embuscade préparée par JBE pour m’enlever, me torturer et me faire cracher l’adresse de l’auteur du tweet de la honte, j’ai un peu hésité, mais la perspective de boire des bières dans un stade l’a emportée, et j’ai accepté l’invitation. Place proche du terrain et pinte à la main, REP A SA Ovale de Grâce et tes invit’ au Racing Métro !

Novès aligne plus ou moins son équipe-type (sauf la charnière Bézy-Doussain), fait de l’intox juste pour rigoler un peu en plaçant Botha sur la feuille de match

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et en faisant jouer l’inusable (?) Servat. A l’annonce des équipes, Vincent Clerc se fait évidemment ovationner, ainsi que Yann David, preuve que la bombe nucléaire qui a réduit le club voisin à néant a laissé quelques survivants. Vingt mille spectateurs sont présents, moi y-compris avec mon maillot du FCG offert par Ovale Masqué himself (il pensait me faire honte mais je le porte avec grande fierté), l’arbitre siffle, la pluie commence à tomber, le match peut commencer !

Le film du match :

Dans des conditions difficiles, le rugby à jouer est simple, et les Grenoblois l’ont bien compris. Stewart promène le triangle arrière au pied (il a dû être mis au courant de sa prestation contre les Ospreys) avec des chandelles et du jeu d’occupation. En retour, il est constamment ciblé par l’attaque haut-garonnaise, mais sans rien céder. Le coach des avants toulousains est aux premières loges pour constater que la conquête est clairement à l’avantage des locaux, avec deux touches volées et une mêlée récompensée plusieurs fois par des pénalités et bras cassés. Les Grenoblois pressent et conservent la balle, le Stade des Alpes croit plusieurs fois à l’essai, mais il faudra se contenter des pénalités assurées par Valentin Courrent. En face, c’est bien plus brouillon, mais Bézy

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s’occupe de sanctionner les erreurs grenobloises au pied et garde Toulouse au contact. 9 à 6 à la mi-temps, Grenoble méritait mieux.

J’ai un peu raté le début de la deuxième mi-temps, trop occupé à recommander des bières. J’avais hésité avec le vin chaud, la pluie redoublant et la nuit tombant, mais bon ils faisaient pas en pinte, et les petits gobelets c’est pas du tout Valeurs ©. Je n’ai ainsi pas vu Courrent ajouter trois points, ni Nyanga et Albacete combiner leurs forces pour retourner Jonathan Best. Mais il aurait fallu que je sois au moins à Sassenage pour ne pas entendre la colère du public grenoblois, suffisante pour faire manquer à Nicolas Bézy la pénalité suivante. A 12 à 6 dans ces conditions, très difficile de faire du jeu. La touche grenobloise a un peu pris l’eau, perdant toute seule comme une grande ses ballons. Toulouse domine mais Grenoble tient bon. Après une relance courageuse depuis l’en-but, qui permettra à Nigel Hunt de faire une passe (comme quoi tout arrive), la défense toulousaine est prise de vitesse et se met à la faute, 15 à 6 à la 70ème, à l’abri d’un essai. A l’abri uniquement d’un essai, car la pluie est bien là. Toulouse tente tant bien que mal d’accrocher le bonus défensif, mais quand ça veut pas ça veut pas, et la sirène sonne sur un Fabrice Landreau en bonnet de Père Noël euphorique, avant un traditionnel chant de Noël (Benny B), qui était aussi affreux mais légèrement plus couillu que le pilou-pilou berlinguesque.

 

MAIS VOUS ETES FOU ?!?
MAIS VOUS ETES FOU ?!?

Les joueurs
Les Toulousains :

Hey les mecs si vous avez pas envie de jouer au rugby, vous le dites hein. C’est assez étonnant de voir que celui qui se casse le plus le cul sur le terrain, c’est Servat, dont ce n’est plus le métier normalement, qui a tout gagné avec le Stade et plus rien à prouver pour l’Equipe de France. Les seuls deux autres qui méritent d’être cités dans ce match, c’est Albacete et Nyanga, mais pour le déblayage cathédrale. Pas de bol Yannick, t’avais réussi à retrouver une place de titulaire, je sais pas si tu vas trop jouer en janvier. Et puis ça donnera l’occasion de sortir de sa housse Sylvain Nicolas. Albacete pourrait connaitre un peu de repos, pas sûr qu’il se rappelle ce que c’est.

 

Putain les gars ! Perdre contre un promu ! C'est quoi la prochaine étape ? Perpignan ? De quoi ?...
Putain les gars ! Perdre contre un promu ! C’est quoi la prochaine étape ? Perpignan ? Comment ? De quoi ?…

Les Grôneublois :

Très appliqués, la tête sur les épaules, ils ont su jouer le rugby qui s’imposait compte-tenu de l’adversaire et des conditions. Enorme match du paquet d’avants, notamment Laurent Bouchet qui, en plus d’avoir un patronyme sympathique, a su relever le défi proposé par son vis-à-vis, un certain William Quelque Chose. Hunt rudement solide en défense, ça tombait bien face à un artiste comme Yann David. Waqaseduadua (j’ai cru entendre une blague sur son nom dans le dernier Jour de Rugby, c’est mal) a brillamment montré que même dans ces matchs, un ailier peut tout changer, précieux à la tombée des coups de pieds de Stewart. Courrent a raté une pénalité, c’est assez rare pour être mentionné. Bon elle était difficile.

La décla :

Jonathan Best : « Quand tu es promu, la priorité c’est le maintien, on veut les 45 points. Plus tard, on réfléchira à autre chose. » Et oui, maintenant que le FCG est à 34 points (soit 2 fois plus que le premier relégable), la fameuse barre des 40 points dont on nous rabâche les oreilles depuis août a grandi. Ca évite d’avoir à « réfléchir à autre chose » tout de suite. Quand les Isérois seront à 42 points, le maintien se jouera-t-il à 50 ? Attention les gars, vous risquez d’arriver en barrages, convaincus qu’une qualification en demi n’est pas suffisante pour le maintien…