Le Lab'aux Roses analyse Stade Français – Stade Toulousain
par Ovale de Grace

  • 30 October 2012
  • 6

Par Ovale de Grâce

 

Le contexte:

Stade Français-Toulouse, quand on est supporter pink

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, on y va comme au Michelin : détendu du string à paillettes. Disons les choses comme elles sont, à part les journalistes paresseux et les promoteurs du match qui ont quand même un stade de 80,000 places à remplir avec le XV de la lose du Malabar, plus personne n’ose plus utiliser le terme « classico ». Ou alors pour se foutre de notre tronche…

C’est donc affublée de mon minishort rose et de toute l’autodérision qui caractérise les supporters du Stade Français pour assumer depuis 15 ans maillots grotesques et résultats absurdes avec bonne humeur, que je me rends dans l’arène dionysienne, un peu comme le chrétien rachitique descend en sautillant dans la fosses au lions.
Sauf que moi, j’y vais en Lancia ultrasponsorisée, qui me voit même faire un tour de stade, pour rejoindre, dans le luxe ostensible des loges de nos amis Human Inside, Damien Try, mon acolyte boucher à la douceur blonde d’un berger michelangelien.

"Partenaires élégants", c'est beau comme un slogan du comité Miss France“Partenaires élégants”, c’est beau comme un slogan du comité Miss France

On y est, Pommery en mains, 3G à gogo… Ceux qui vont mourir te saluent Gotham City, mais quitte à mourir, mourons en chantant… Life is life, lalalala.

Le film du match :

Le SF vient rôder sa jeunesse et lui apprendre la saveur de la branlée, on aligne les bizuts, comme l’armée confédérée alignait les bleu-bites. Côté Stade Toulousain, on fait jouer de l’international à tue-tête, on en rappelle même certains de leur panthéon, William Servat n’ayant jamais été sur le banc de touche depuis la création du Stade de France.

A tout Saigneur tout honneur, c’est aux Toulousains qu’incombe de lancer le match, Servat est rapidement mis à contribution avec un lancer immédiatement gratté par les Parigots.
Plisson enquille un “dropus interruptus” par un Lamboley lyrique, mais la fougue de la jeunesse ne souffre d’aucune anxiété et rien n’entrave ses naissantes salves.

Le même Lamboley permet à Jérôme Porical d’ouvrir le compteur du Stade Français ; en pink, on savoure avec l’humilité et la retenue qui nous caractérisent, ce qui pourrait bien être nos seuls points du match.
Ou presque puisqu’il en remet 3 autres 5 minutes plus tard. 6-0

Voilà, ça donne des ailes aux Parisiens qui se mettent à courir vite, sans lâcher le ballon ni le lancer en avant, sans se bagarrer, sans se prendre les pieds dans le tapis… vers l’en-but toulousain. Wuidravuwalu (copier/ coller) est arrêté à 5m par une ligne de touche inopportunément placée sur sa gauche. On se plaît à rêver de reproduire l’exploit clermontois.
Servat perd le ballon en touche, Poux se fait sortir pour avoir écroulé le maul, les retraités en rouge-et-noir semblent avoir plus de mal que prévu contre les choupis rose-layette.
On enchaîne les mêlées, les terrrrrrribles soldats roses s’en sortent comme des chefs, et MIRACLE : Sergio Parisse marque pour le Stade Français. Porical manque la transformation, mais on s’en branle un peu, on est à 11-0 à la 18e !

Le Stade Toulousain va quand même essayer de montrer qui c’est Raoul pendant les phases suivantes et Bézy (Sébastien) ouvre le compteur rouge et noir à la 21e. Porical réplique à la 25e, on est à 14-3… Raoul qui ?

Raoul Clerc, Madame ! Jean Dridéal s’en va tout seul à l’essai, il a rempli son devoir syndical, il peut s’arrêter de jouer.

Les 10 minutes suivantes sont plutôt équilibrées et voient les packs se confronter grâce à une multiplication d’en-avants comme s’il en pleuvait, c’est la journée de l’arbitrage, Monsieur Cardona concourt pour le challenge du « rossignol du sifflet ».
Les Toulousains s’approchent de l’en-but parisien, s’approchent, s’approchent et… essai de Maka à la 37e . Essai suivi de peu par une pénalité réussie par Bézy.
Le Stade Toulousain vire en tête et reste 4 points au dessus à la mi-temps.

Côté supporters on y croit moyen, mais on savoure le fait d’avoir pu installer le meilleur club de la planète dans le marigot parigot et on savoure le Pommery aussi… oui, bon d’accord, SURTOUT.

Tiens, les joueurs rentrent sur le terrain… c’est reparti les kikis !

Plisson ré-engage, les Toulousains mettent la main sur le ballon mais super-Sergio est partout et sauve la mise. Arias fait un truc que lui seul est capable de faire, environ une fois par saison, il déchire, il transperce, il dépucèle la défense toulousaine, transmet à Doumeyrou qui la foire en-avant.
On y re-croit un peu, et c’est plutôt bon.

On cafouille, on se cherche, on se renifle, on se tâte…

 

Bézy passe un drop, et on y retourne…

Wuidravuwalu (copier/ coller) installe les Parisiens dans le camp toulousain, il dynamise le jeu et permet à Fillol de planter un essai validé après arbitrage vidéo, Porical transforme. 21-21.

Guy Novès se précipite sur le 1er micro venu pour crier au complot arbitral, un peu comme si Lance Armstrong se plaignait du harcèlement de l’agence antidopage tout au long de sa carrière.

Un peu chafouin aussi, Fritz tente un drop logiquement avorté, mais on a bien ri. Merci.

Le ballon circule plutôt vite entre les deux équipes, contre toute attente, les Parisiens résistent et se battent face à une défense toulousaine désespérément efficace.

Mais nul n’est infaillible, pas même Gotham City et Parisse s’en va planter le cuir à la 74e… l’essai est transformé, on en est à 28-24 et je décide de battre le record du monde d’apnée-fesses-serrées !

Croyez-moi si vous le voulez, les Toulousains n’ont pas l’intention de se laisser battre par de vulgaires Parisiens ! Ils déploient ce qu’il leur reste de forces pour aller planter un essai à 5 points, le drop à 4 points n’étant plus suffisant pour gagner à cette phase du jeu.

La rage opère, les cloches sonnent, le supplice continue. Ils approchent de la ligne blanche, j’en cherche une pour me défouler.

Monsieur Cardona se rappelle qu’il a un sifflet à 3 minutes de temps additionnel, 9 minutes d’apnée-fesses-serrées pour les tribunes, grâce à un en-avant toulousain.

C’est gagné pour le Stade Français qui démontre qu’il ne sait gagner (ou presque) que quand il n’a rien à perdre. Supporter les roses, c’est pas pour les cardiaques !

Les joueurs :

Côté parisien :

– encore une fois, la première ligne, impeccable,

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qui a fait douter les Toulousains. Et pour la ville qui est au rugby ce que Téhéran est à l’Islam, le doute, ça ressemble un peu à une carie dans la bouche de Delon Armitage… la destruction de l’édifice !

Sergio Parisse, qui ne mène jamais aussi bien ses hommes que quand il n’en a pas la responsabilité. Un peu le comble du stadefranciste, le club le plus original ET le plus paradoxal de la planète.

Côté toulousain : On rigole, on rigole, mais Servat, c’est quand même un MONSIEUR.