Pourquoi faut-il regarder RCT-MHR ? par le Rade’Labo
par Jonny WillKillSoon

  • 01 March 2012
  • 8

Pourquoi il faudra regarder RCT-MHR vendredi 2 mars 2012
Passage au cinémascope avec son et lumière.

Sachant que 238km séparent Toulon de Montpellier, combien de temps mettra Fabien G. pour venir assister, en mobylette, à la 3ème reprise de la Scooter Cup ? Vous avez une heure.
On déconne. On sait bien que si vous venez sur la Boucherie Ovalie, c’est que vos capacités intellectuelles sont limitées. Vous devez, du coup, être excités comme des puces (Pilou nous souffle nymphomanes) à l’approche du bain de sang annoncé pour ce vendredi.
Toulon/Montpellier, derby de la Méditerranée selon les journalistes sportifs incultes (pléonasme) qui ne savent toujours pas qu’un derby se joue entre deux clubs d’une même ville. Ici, il s’agit bien de deux villes, que tout oppose.

Rappel historique
Toulon, depuis l’Antiquité, est une ville de bourrins. Pirates, envahisseurs sarrasins, puis militaires et enfin rugbymen ne jurant que par la générale, on comprend aisément que la sophistication ontologique n’est pas une spécialité locale. Terre d’immigration, on aurait pu penser que le mélange des cultures donnerait à la ville un esprit de tolérance et de respect. Que nenni.

La culture locale de la violence fortement implantée a fait de Mayol un endroit où on ne s’attend pas forcément à voir des essais mais un endroit où on est sûr de rigoler, si on aime les blagues de gladiateurs.
Montpellier est, elle, une ville universitaire datant seulement du Moyen-âge. Terre d’échange comme sa voisine, elle n’abrite pourtant pas de féroces guerriers mais des intellectuels chrétiens et mahométans (ils se la pètent sur leur page wikipédia, un truc de fou). Une des plus anciennes universités de médecine d’Europe se trouve dans la ville, tout comme un remarquable jardin des plantes. Qui a dit « des trucs de fiottes » ?
Montpellier a tout de même connu le règne de Georges Frêche et, niveau raffinement, on a fait mieux.
Aujourd’hui encore, le MHRC produit un jeu à l’image de la ville : léché, plaisant à voir, marqué de la patte de Fabien Galthié, l’homme au scooter. Au contraire, Toulon a quelque peu perdu sa passion pour la générale et s’essaie aussi à faire des passes… S’essaie, on a dit. Il ne faut cependant pas vous faire trop de soucis, les deux équipes proposent aussi des packs costauds (euphémisme) : Jgenti, Kubri, Bruno, Gorgodze, Botha, Fakate, Shaw, Tulu, Missoup, et autres Van Niekerk devraient être de la partie.
Pour rendre le tout un peu plus croustillant, les deux équipes ont de sérieux contentieux ouverts.

Benjamin Thiery l’édenté.
Le 27 janvier 2010 se jouait un match sans enjeu particulier entre Toulon surprenant (à l’époque) et un Montpellier à la peine, cette année-là. La particularité de cette rencontre est venue d’une charge de Loamanu qui, sur un choc avec Benjamin Thiery, lui a fait sauter deux dents. Un vrai bon remake du Dentiste.

« A’mendonné, Mamuka m’a dit casse-toi. Et Mamuka a pris une pénalité… »
Déjà coupable de s’être débiné en 2008 au moment de rejoindre le CA Brive pour resigner deux ans à Montpellier (le climat sans doute), Gorgodzilla récidive en janvier 2011.

Pas de bol, le Géorgien est tombé sur plus teigneux que lui, en la personne de Mourad Boudjellal : « On a lancé toutes les procédures juridiques pour être indemnisés et pour découvrir les éventuelles complicités qu’il y aurait dans ce dossier. Désormais, je veux savoir quand je serai payé ».
Le président toulonnais réclamait alors la somme de 1 500 000 € (500 000 € par saison que le joueur aurait dû faire), soit le triple du PIB de la Géorgie. Fin janvier, le conseil des Prud’hommes de Montpellier a rendu son jugement en déboutant le club varois de sa demande.
On murmure qu’en représailles, Boudjellal projette d’envahir Montpellier et de coloniser la Géorgie dans une cuisante suite de Rambo, intitulée Ramboudjellal.

Une virée en scooter
La saison dernière, Fabien Galthié avait misé son scooter sur la qualification de son club. Les différents résultats des uns et des autres ont fait que cette qualification s’est jouée en huitième de finale, face à Toulon, au stade du Manoir.
Le club du MHRC n’avait pas hésité à dédramatiser la situation, en employant son acteur fétiche, Benjamin Thiery.
Mourad Boudjellal avait sauté sur l’évènement pour parler du match : « Ce qui m’intéresse, c’est le scooter de Fabien Galthié puisqu’il l’avait parié. Je serai obligé de rentrer avec puisque j’imagine qu’il ne le livre pas mais ce n’est pas grave. Le voyage sera peut-être un peu long par contre. Pour l’instant, nous n’avons pas gagné, mais s’il pouvait faire la révision avant la rencontre, ce serait bien ».
Pour répondre à ces paroles, l’ancien demi de mêlée international a répondu aux journalistes sur… son scooter.

En conférence de presse, Mourad Boudjellal avait fustigé la décision de Montpellier de ne pas permettre au RCT de disputer l’entraînement du capitaine sur la pelouse du stade Yves du Manoir mais aussi de refuser l’accès du stade à Jonny Wilkinson. Fulgence Ouedraogo avait alors répondu sur son Twitter que le club héraultais n’a jamais eu l’autorisation de fouler la pelouse de Mayol la veille du match et qu’il en était de même pour leur buteur.
Tels de pertinents journalistes d’investigations, nous sommes aujourd’hui en mesure de préciser que le buteur de l’équipe qui se déplace à Toulon a toujours eu le droit de prendre ses repères au stade Mayol. Bref.
La suite du match, on la connait et plutôt que de jouer les pleureuses nous préférons laisser le mot de la fin à Ouedraogo : « C’est juste énorme ! Je n’ai pas les mots. C’est merveilleux pour le club. Honnêtement, on a eu peur toute la semaine, mais j’étais sûr qu’on pouvait y arriver. On l’a fait avant tout pour le club. Mais aussi pour le scooter car on ne voulait pas que Fabien Galthié arrive en retard aux entraînements. J’espère que Mourad Boudjellal a toujours sa Maserati. »

M les maudits
La date avait été cochée par les Montpelliérains (Benjamin Thiery ep.III). Toulon était venu pour faire un coup et à ce titre, s’était adjoint les services du fringant Willie Mason, animal de foire plutôt que monstre de rugby.
Mais, lors du match Montpellier-Toulon, disputé le 30 septembre dernier, c’est une altercation entre Rémy Martin et Olivier Missoup qui a surtout fait parler. Ainsi, le Richie Gray héraultais aurait utilisé toute sa science pour agacer son vis-à-vis toulonnais et le faire déjouer, à tel point qu’une rixe a éclaté entre les deux joueurs durant la réception d’après-match.

Si sa sanction de quatre mois de suspension avait tenu Olivier Missoup à l’écart des terrains et des médias, son président n’en avait fait pas de même, en portant plainte à son tour et en révélant le « marchandage » que son homologue montpelliérain aurait voulu mettre en place. En attendant que Mourad, les arbitres et la justice soit le prochain Lelouch (Dujardin aurait déjà accepté le rôle d’Olivier Missoup), à Toulon, on se délecte de voir sur le même terrain Missoup, Martin, Privat et Botha…. There will be blood comme dirait l’autre.