Le Rade’Labo analyse Toulon – Lyon (29-10)
par La Boucherie

  • 17 January 2012
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Par Pilou et Daniele Rairault, les Stone & Charden de la Boucherie, bientôt décorés de la légion d’horreur. Les vidéos, elles proviennent du très bon blog Parce que Toulon, qu’on conseille même à ceux qui ne peuvent pas encadrer ces voyous de Toulonnais.

 

Le contexte

Un match de Challenge Européen un dimanche soir de janvier est relativement facile à éclipser. De plus, lorsque l’on a un président comme Mourad Boudjellal, l’actualité du club ne tourne pas forcément toujours autour du terrain. Ces deux facteurs ajoutés font que l’on n’a pas beaucoup mis en lumière la troisième visite des Lyonnais à Mayol.

Toulon-Lyon donc, 4ème épisode d’une série commencée cet été avec un match amical, suivi d’un premier match de Challenge et du match aller en championnat. Trois victoires toulonnaises, dans des matchs relativement chiants, sans beaucoup d’essais.
Si l’on rajoute à cela la composition mixte (on va être sympa) de RSA – l’entraineur au diminutif le plus ridicule de France – on peut penser que la rencontre sera aussi palpitante qu’un épisode inédit de Derrick.

Pourtant Mayol est plein comme un œuf (alors que d’autres sont pleins comme des barriques depuis midi), pour reprendre la terminologie adéquate. Le RCT va viser le bonus offensif pour un éventuel quart à domicile. Mais ne vendons pas la peau du LOU avant de l’avoir tué.

 

Le film du match
Un premier quart d’heure poussif. Toulon a du mal à mettre son jeu en place, Lyon défend bien. Dans ce cafouillage général, le LOU marque 3 points. Au Rade’Labo, on a nos chouchous, dont Laurent Magnaval, jeune demi-de-mêlée au style mignonesque. Et lorsque le pack du LOU prend la marée en mêlée, à la 13ème, il intercepte la passe du 8 lyonnais, croise avec Wilko et Senatore conclut. 7 à 3 après la transformation.

Lyon repart à l’attaque, obtient des pénalités et, bizarrement, demande la mêlée. Nouvelle marée haute, Toulon défend bien. On n’avait plus vu des mêlées adverses reculer comme ça depuis les années 90. Le public est bien content.

Le reste de la mi-temps voit Toulon un peu plus à l’aise, avec quelques éclairs de Wilko, mais rien de fabuleux non plus. Heureusement, les commentateurs sont rigolos ; on ne comprend pas pourquoi Olivier Magne se met à crier toutes les trois actions et son compadre, dont le nom nous échappe, surnomme Eifion Lewis-Roberts le « cimetière à poulets ». Eurosport, c’est la classe.
Une pénalité du buteur varois plus tard, retour au vestiaire sur un score de 10 à 3.

Après la pause, Toulon domine plus franchement, notamment en mêlée et en touche. Lapeyre marque une fois suite à un nouveau destronchage à la poussée. Le moine –surfeur se voit ensuite refuser trois essais (un possible record en Panaché Cup).
À juste titre, hein. Enfin, peut-être pas le troisième. Sacré belle partie et sacré belle coupe de cheveux, on aime.

Le match devient tout fou mais Toulon est à la peine pour concrétiser. Les retours intérieurs de Wilko font mouche mais il manque toujours le dernier geste. Finalement, Lyon marque un essai supplémentaire et revient à 17-10. Un peu à l’image du match, le troisième essai varois viendra d’une cagade monumentale de Leguizamon dans son en-but. 24-10. Les arbitres étant en pleine pause clope pendant la transformation en drop de Wilko, l’arbitre vidéo doit de nouveau être sollicité. Il aura bien mérité une prime ce soir là…

Finalement, sur la dernière action, le RCT relance de son en-but (comme à l’époque des Fidjiens en proD2), Palisson perce et Rooney marque l’essai du bonus.
Mayol s’embrase, Laporte détruit ses lunettes en exultant de joie, Boudjellal embrasse l’arbitre et à Toulon, il pleut du sperme.

À noter que pour une fois, Moumou ne pourra pas se plaindre de l’arbitrage, le directeur de jeu gallois étant même venu déblayer sur un ruck toulonnais, en fin de première mi-temps.

 

Les joueurs

Toulon :
La première ligne : impériale en mêlée. Ivaldi puis Orioli ont bien lancé en touche. Une bonne soirée pour les gros.

Pierrick Gunther : Il amena son engagement physique et bien sûr son élégance, sa classe.

Leonardo Senatore : Bon dans le jeu mais limité derrière sa mêlée, il a fait tomber plusieurs ballons jouables.

Laurent Magnaval : Notre chouchou, très inspiré sur l’essai mais encore très perfectible. Il n’était pas toujours très inspiré sur ses choix en début de match. Cibray a apporté un peu plus de sérénité. Cette coupe d’Europe lui réussit mieux que le Top14.

Jonny Wilkinson : On est rassuré, Jonathan est toujours un génie. Brillant quand il attaque la ligne, bon animateur, il a su faire jouer autour de lui quand Olivier Magne l’a demandé sur Eurosport.

Mathieu Bastareaud : Il avance beaucoup mais fait peu jouer derrière lui. Encore du boulot avant l’équipe de France, on dirait. S’il touchait plus de ballons, il pourrait être en course pour le concours des coffres à ballons, lancé par la Boucherie.
Ah beh non, il concourt, en fait…

Benjamin Lapeyre : Grande deuxième mi-temps, meilleur de sortie en sortie. Bien plus en vue que son compère international, Alexis Palisson qui n’a pas eu grand-chose à se mettre sous la dent, même s’il est l’auteur du cab-deb et de la percée qui permettent le dernier essai.

Willie Mason : Tient toujours aussi bien l’alcool. Les nuits varoises n’ont plus guère de secret pour lui.

 

Lyon:
Arnaud Marchois : Vaillant mais limité, bon défenseur, à l’image du reste du pack.

Juan Martin Leguizamon : Match plein pour l’Argentin. Il débute sur le banc mais remplace rapidement un flanker lyonnais sur saignement. Il en profite pour tenter un drop de 50 mètres, il le rate d’à peu près la même distance. Il revient sur le terrain en 2ème mi-temps, prend un carton jaune, revient à nouveau et offre le troisième essai toulonnais à Gunther.
Chapeau l’artiste.

Nicolas Bontinck : A battu à la course Lapeyre, courageux sinon.

De Bruyn : Un demi-de-mêlée Sud-africain remplace l’autre. Et c’était peut-être un bon choix. À part sur le premier essai toulonnais où son entente avec Bontinck ne fut pas des meilleures, il fut vraiment bon, dynamique, bon dans ses choix. Un seul regret pour le LOU : sa réussite au pied. Sinon, pas mal du tout.

Les Fidjiens qui jouent derrière : spectaculaires, mais pas beaucoup de ballons, ni beaucoup d’espace. On n’est plus en ProD2. À Toulon, on était pareil, il y a 4 ans.