The Substitute: Rémy Grosso
par Ketchup-Mayol

  • 23 September 2015
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par Ketchup-Mayol
 
A la surprise générale c’est donc à Rémy Grosso, l’ailier du Castres Olympique, que revient la lourde tâche de remplacer Yoann Huget. Philippe Saint-André n’a pas tari d’éloges à propos de ce jeune joueur “qui sent la ligne” (si avec ça il ne se retrouve pas avec un contrôle anti-dopage à la cocaïne, il aura du bol). Le sélectionneur a justifié son choix en louant ses qualités de « puncher » et de « finisseur », qualificatifs plus souvent employés pour désigner des Fidjiens que des Aveyronnais. Tout ça avant de quitter la conférence de presse sur une variante cinglante – mais néanmoins polie – de « tu m’emmerdes avec ta question » et « mais fewme ton gueule, t’es jamais joué au rugby ».
 

Et en plus il court comme Tom Cruise!

 
Maxime Médard étant chargé de consoler son copain blessé, Teddy « Talent d’Or » Thomas étant encore indisponible et le temps manquant pour réactiver le dossier David Smith, c’est donc un joueur sans expérience internationale qui est balancé dans le grand bain de la Coupe du monde. Là, c’est carrément balancé de l’avion sans parachute.

Rémy Grosso, c’est avant tout un gabarit et un caractère. Mesurant 1m88 pour 102kg , il est de son propre aveu plus à l’aise dans le défi physique que le cad’-deb’. Il est l’ailier de combat idéal pour le plan de bataille de PSA, plus basé sur l’« impac’ » (comme dirait Thierry Lacroix) que sur la vitesse et l’esquive. Mais c’est aussi un joueur apprécié pour son côté déconneur, qui sait mettre l’ambiance dans un vestiaire, avec semble-t-il un don particulier pour l’imitation, comme Thomas LaurentGerra. Preuve s’il en fallait de son goût pour l’humour glacé et sophistiqué, il suit la Boucherie (c’est même l’Equipe qui le dit). En espérant que ça lui portera plus bonheur qu’à Loann Goujon (que nous saluons au passage)…

 

Un sens de l’humour très #valeurs

 
Rémy Grosso débarque donc comme une fleur dans un groupe qui s’est soudé dans le sang, la sueur, les larmes et le wattbike, en remplacement d’un camarade tombé au combat. Il se retrouve donc dans la peau de ce que dans les films de guerre, on appelle un « Fucking New Guy » : le bleu qui débarque au sein d’une section rôdée au combat, dont personne ne se soucie de mémoriser le nom, parce que de toute façon il se fera descendre à la première escarmouche avec les Viets.


 

– Salut Mathieu, moi c’est Ré…
– Ouais, c’est bien, rien à foutre, le Bleu.

 



Mais le jeune ailier Castrais n’est pas du genre à se laisser abattre. Il est prêt à relever le défi, même si cela va impliquer de rattraper en quelques jours les deux mois de préparation physique dont ont bénéficié les Bleus de France. D’ici la fin de la semaine, il lui faudra donc :

– Se désabonner de la Boucherie Ovalie. Des contrôles inopinés auront lieu sur son téléphone portable. Aucun no show ne sera toléré.

– Parcourir les 832 km entre Londres et le Ben Nevis, le plus haut sommet de Grande Bretagne (1344 m) à vélo. Des pauses seront ménagées toutes les cinq heures pour TAPER PEUNEUS pendant 20 mn. Une fois sur place, il lui faudra grimper la montagne. Rory Kockott prendra quatre heures pour le rejoindre à vélo, faire le lièvre lors de l’ascension et rentrer à Londres à temps pour la séance d’entraînement.

– Assimiler le plan de jeu de Patrice Lagisquet. A priori, ce n’est pas ce qui sera le plus chronophage.

– Utiliser ses talents d’imitateur pour briser la glace afin de s’attirer les bonnes grâces de ses camarades.

 

– Allez, Rémy, fais nous encore PSA !
– Bon OK… “Ouin… On est pas loin des meilleurs. Ouin”
– Ha ha ! Putain, t’es con !

 
Cela ne sera pas facile, mais il ne fait pas le moindre doute que Rémy en est capable. Rémy, nous t’adressons tous nos vœux de réussite et que cette expérience extraordinaire te soit profitable. Fais pas le con, ne retweete pas ce lien. Et surtout, SURTOUT! si Vincent Clerc vient te souhaiter bonne chance, méfie-toi, c’est qu’il veut te piquer ta place !