VI Nations 2015 : Les pronos de la Boucherie (3/2)
par La Boucherie

  • 06 February 2015
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Une chose est sûre, le Tournoi inspire. Peut-être pas les joueurs du XV de France, mais au moins les Bouchers. C’est pourquoi, après une première et une deuxième salve de pronostics, voici la troisième -et dernière, promis- partie des prédictions de la Boucherie Ovalie, aussi imprévue qu’un drop de Bastareaud.

 

Le Stagiaire

Tout démarre par un France-Écosse des plus classiques. Les vagues de joueurs écossais qui s’abattent sur la défense française sont à peu près aussi percutantes que celles qu’on trouve du côté des plages de la méditerranée, et visuellement, les formes géométriques obtenues donnent davantage l’impression de regarder un fond d’écran Windows 95 qu’une équipe de rugby à l’attaque. Sans réelle surprise (parce que le jour où une défaite contre les Écossais sera attendue j’espère que j’aurai déjà cessé de m’intéresser au rugby pour me consacrer à ma collection de magnets de département qu’on trouve dans les paquets de cordon-bleus), le XV de France remporte son premier match face au XV du Chardon.

Une victoire qui fait du bien au moral des troupes qui abordent par conséquent le match face aux Irlandais avec une confiance renouvelée et un grand sourire aux lèvres (sauf Scott Spedding qui pleure, mais il parait que c’est normal, ça veut dire qu’il est content aussi). Il n’en faut pas plus aux Bleus pour arriver en Irlande en touristes, malgré des discours prudents et humbles dans la presse la semaine qui précède la rencontre. Des touristes venus en tongs et qui repartent donc en ayant vu du pays, et avec une belle valise en souvenir.

À la suite de cette défaite, la plupart des experts se déclarent pourtant très optimistes, misant sur l’orgueil des Français pour réagir lors du match face au Pays de Galles. Comble de l’histoire, les Bleus sont même annoncés comme les grands favoris, tandis que la côte des Italiens s’envole pour la semaine suivante. Sous la pression et l’énorme attente autour d’eux, les Français perdent leurs moyens et retombent dans leurs vieux travers. Approximatifs, apathiques, ils sont très décevants et s’inclinent à nouveau face aux Gallois.

Avec la vivacité et l’énergie de Vincent Clerc, le French Flair finit malgré tout par se manifester et les Bleus réagissent face aux Italiens, qui n’avaient pourtant rien demandé et qui se retrouvent bien emmerdés de voir leur meilleure chance de remporter un match dans ce tournoi s’envoler. Après un match convaincant, le XV de France s’impose avec 20 points d’avance.

L’Équipe de France aborde donc son dernier match avec deux victoires, et surtout la possibilité de priver l’Angleterre d’un grand chelem. Le combat est âpre mais, bien en place, les Bleus résistent avec courage et détermination. Malgré tout, l’équipe est rapidement handicapée par des blessures en première ligne et les Français sont martyrisés en conquête. Les Anglais prennent de l’avance au score et la fin du match s’annonce compliquée.
C’est le moment choisi par PSA pour avoir la meilleure idée de son mandat. Il fait sortir ses derniers piliers valides sur des blessures diplomatiques et force ainsi l’arbitre à ordonner des mêlées simulées pour le reste de la rencontre. Ouin-Ouin n’a plus qu’à achever son plan machiavélique en faisant glisser Yoann Huget à la pile pour faire le nombre. Expert en simulations en tous genres, Bouclette permet à son équipe de reprendre la main sur ce secteur de jeu et l’Équipe de France recolle rapidement au score.

Il reste alors une minute à jouer. La balle arrive jusqu’à Teddy Thomas qui s’en empare et traverse le terrain en éliminant facilement les défenseurs adverses, épuisés par 80 minutes de combat. L’arbitre siffle la fin du match et l’Équipe de France est Championne du… du… Ah bah de rien du tout en fait.
Lorsqu’il se verra remettre son prix Talent d’Or, l’ailier français confiera alors qu’il était en fait arrivé avec plus d’une heure après le début du match et qu’il était par conséquent encore en pleine forme lors de la dernière action. Une absence qui tombait plutôt bien, et que personne n’avait de toute façon remarqué en défense lors des soixantes premières minutes.

Bon, et puisqu’il s’agit de pronostics, je me dois d’annoncer un vainqueur… alors disons l’Écosse. Juste pour passer pour un génie si un malentendu se produit (comme ce patineur de vitesse qui s’est retrouvé champion olympique parce que ses neuf adversaires s’étaient vautrés dans le dernier virage).

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Une pensée pour Richie Gray qui a hérité du chasuble de Marc Andreu en arrivant à Castres.

 

Damien Try

Contrairement à mes camarades aux avis proches de l’Anti-France, je vous annonce une victoire française lors du Tournoi 2015.

Les Bleus commenceront par une victoire étriquée contre l’Ecosse, parce que bon ça devient impossible de perdre contre eux. Quel apport peut avoir Vern Cotter à une équipe qui déjà échoue par le large-large ? Mais cette victoire laissera des traces : les joueurs-clés de PSA seront blessés, forçant ce dernier à improviser et de taper de nouveau en dehors de la liste des 74. De nouvelles têtes donc, qui n’auront pas eu le temps de se familiariser ni avec le plan de jeu du sélectionneur ni avec la défense inversée glissée de Lagisquet, ce qui en fera l’équipe la plus compétitive de ces dernières années. Ils iront alors s’imposer la semaine suivante face à une Irlande tétanisée par leur premier match de 6 Nations à domicile sans O’Driscoll, puis punir à domicile un Pays de Galles méconnaissable depuis la fin de carrière d’Adam Jones (quel homme). Trois victoires d’affilée (série devenue inhabituelle) qui monteront à la tête de tout le monde : Richard Escot reparlera de son « ami Phillipe Saint-André », Jean-Michel Ckelchèn rappellera à tous qu’il avait toujours cru en eux même quand les autres se faisaient plaisir à dire du mal et Teddy Thomas (3 essais, 3 fois Talent d’Or France2 mais jamais RBS Man of the Match, titre qui reviendra 2 fois à Bernard Le Roux et une fois à Yoann Mestri) passera chez Ruquier. Tout sera donc en place pour la désormais traditionnelle défaite à Rome (qui sauvera Jacques Brunel LE CATALAN de la cuillère de bois).

Le Crunch londonien sera donc vendu comme la Finale du Tournoi, le terme étant tellement utilisé dans la semaine précédant le match que vous entendrez à la machine à café demander votre collègue pourquoi la France joue une finale après avoir perdu la demi. L’anglophobie décomplexée sera de sortie et le plan vigipirate devra être déployé devant les écoles et les pubs anglais, après la recrudescence d’actes de vandalisme. C’est donc dans un contexte tendu et avec la titularisation-surprise de Dimitri Yachvili (rappelé en tant que talisman anti-anglais) que se jouera le match. Un match qui couronnera Yoann Huget, frustré de jouer depuis 6 mois sur la mauvaise aile, et qui aura pu charger à bloc sa jauge de French-Chatte. Premier ballon du match et coup de pied à suivre contré qui rebondira sur son pied, puis sur le poteau de touche, passe entre les jambes d’un Anglais et reviendra dans les bras d’un Huget tellement surpris qu’il en oubliera pendant quelques longues secondes de célébrer son essai, avant d’entamer une danse en 8 mouvements, mixant avec style les éléments principaux de la Macarena et du Gangnam Style.

Victoire donc à Twickenham qui évitera à PSA d’être le seul entraineur français sans victoire dans le Tournoi. Et qui invalidera le seul théorème connu du rugby : « On ne peut pas jamais savoir si ce qu’on fait est juste, sauf si l’on fait le contraire de Philippe Saint-André ».

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Amour gloire et pilosité